Créée en 1860 pour défendre les juifs persécutés dans le monde, cette grande institution juive française vise à émanciper les juifs en pays musulmans par la « régénération ». Pour ce faire, elle établit un vaste réseau d’écoles sur tout le pourtour méditerranéen dans lequel se dévouent des femmes et des hommes animés par des vocations de missionnaires. Même si l’Alliance se nourrit des idées des Lumières et de principes républicains, elle reste la fille de son temps et les femmes, tant au sein de l’organisation que dans le réseau des écoles en étant élèves, institutrices ou directrices, sont invisibilisées. À partir d’une perspective féministe postmoderne et du cadre théorique des rapports sociaux de sexe, ce communiqué vise à établir comment, au sein de l’Alliance, le caractère androcentrique, la production et la reproduction des rapports sociaux de sexe inégalitaires sont mis en œuvre par le discours (Chetcuti et Greco, 2012), par les programmes scolaires et par la formation des institutrices de manière à essentialiser le sexe et le genre féminin et de l’effacer dans les rapports de pouvoir.
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