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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Les enjeux sociétaux et la relation avec l’Autre se complexifient dans nos sociétés contemporaines et nourrissent une certaine polarisation dans l’espace public. Le partage de cet espace et l’organisation d’un vivre-ensemble des groupes et des individus font partie des problèmes étudiés dans le cadre de ce domaine. Les religions, notamment, occupent davantage l’espace public et celui de la recherche. Dans le contexte de migrations de plus en plus importantes et diversifiées, les religions se heurtent au changement de contexte et des relations sociales. Les communications traitent de divers sujets issus de cette situation. La transmission même de la religion, et plus largement des savoirs culturels de tout type, y est en cause. La place des femmes préoccupe également les chercheurs dans ce contexte, qu’il s’agisse de l’effet de la radicalisation sur les femmes, de leur engagement politique et des relations interreligieuses qui se tissent dans le contexte des migrations. Outre ces questions, l’examen de diverses formes de concertation et d’engagement est également au cœur de plusieurs des communications qui figurent dans ce domaine, soulevant notamment la question des nombreux effets du néolibéralisme sur la façon d’organiser et de réorganiser les sociétés, et sur les résistances que suscitent ces transformations.

Dates :
Responsable :
  • Harold Bérubé (UdeS - Université de Sherbrooke)

Programme

Toute la semaine

Communications orales

Altérité, diversité et intégration

  • Communication orale
    Restauration autochtone au Canada : l’univers panindien de l’assiette au décor
    Laurence Hamel-Charest (UdeM - Université de Montréal)

    Alors que l’on peut s’initier à une panoplie de cultures alimentaires au sein des nombreuses grandes villes nord-américaines, qu’en est-il des cultures autochtones? Au Canada, même si l’offre est restreinte, il est possible de manger à une table de restaurants autochtones dans plusieurs grandes villes. À quoi s’attendre quand on mange dans l’un de ces restaurants? Comment la diversité culturelle de ces peuples est-elle incarnée? Généralement situés en milieu urbain et s’adressant à un public autant autochtone qu’allochtone, ces restaurants sont l’occasion de mettre en scène les cultures autochtones. Comment choisissent-ils de se représenter? Un itinéraire gourmand entre Montréal et Vancouver a permis de visiter treize de ces restaurants pour en analyser le menu, le décor et l’ambiance. Il en ressort la présence d’une forme de culture autochtone dénudée de particularisme culturel et mobilisant des symboles panindiens. En plus de démontrer comment le panindiannisme est mobilisé à travers la restauration autochtone canadienne, cette communication analyse les objectifs et les avantages potentiels d’une telle démarche. Dans ce sens, elle interroge l’articulation d’enjeux identitaires en contexte de représentation alimentaire.

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  • Communication orale
    L'école publique, la laïcité et l'intégration au Québec
    Dallal Boukhari (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'école instruit et construit la génération future, tout en affichant un modèle de société donné. L'école reflète aussi la politique préconisée par l'État sur la cohésion sociale, l'intégration et le citoyen-type. L'école publique au Québec a connu une évolution majeure depuis sa création, elle est passée d'une école religieuse à une école laïcisée. L’école publique québécoise avait un caractère confessionnel et la laïcisation de l'école fut tardivement. L'enseignement religieux à l'école publique au Québec était un compromis historique garanti par la Constitution canadienne depuis la fondation du Canada. Pour cette raison, l’enseignement de la religion a longtemps occupé une place importante au sein de l’école et que la déconfessionnalisation scolaire fut un long processus. Pour déceler la relation qui existe entre l'école, la laïcité et l'intégration à l'école publique au Québec, nous étudions l’évolution de la laïcité scolaire au Québec en mettant en avant la relation étroite qui existe entre la laïcité et la liberté de religion. Nous penchons en particulier sur la question de l'enseignement des faits religieux et le port des signes religieux à l'école dans le but d'élucider comment le Québec interprète la laïcité et garantit la liberté de religion aux élèves. Par cet exercice nous voulons identifier les éléments qui ont modelé la politique d'intégration à l'école publique et comment cette politique a influencé la conception et l’application du principe de la laïcité.

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  • Communication orale
    L’immigration kabyle en France de 1871 à 1945 : les causes économiques ou l’émigration de la faim
    Mezhoura Salhi Née Hocine L'hadj (Algérie)

    De par sa situation géographique, économique, sociale et historique la Kabylie a de tout temps connu des mouvements migratoires. Le colonialisme les a accélérés, en procédant à des expropriations, au lendemain de la résistance de 1871. Quelles sont les raisons de cette migration? Et pourquoi essentiellement vers la France?

    La Kabylie est la dernière région à résister à la colonisation française. En 1871 L’armée française réussit à réprimer la rébellion d'El Mokrani. La Kabylie doit payer l’impôt de guerre, de nombreuses personnes sont exécutées ou emprisonnées. Les sols les plus fertiles sont confisqués et attribués aux colons.

    Le Sénatus-Consulte de 1863, la loi de 1873, en divisant les territoires des tribus, en instituant contre la propriété collective, la propriété individuelle, détruisent les bases économiques de la paysannerie. La dépossession de la terre accentue la paupérisation des zones montagnardes, et crée les conditions d’une prolétarisation excessive, source elle même de la grande migration. La surpopulation d´une terre morcelée, pauvre, vivant d´une agriculture primitive de montagne, ne laisse qu´une alternative: la faim ou l´émigration.

    L’émigration vers la France, avait pour fonction première de donner à la communauté paysanne les moyens de se perpétuer. Ce phénomène de mouvement de population amorcé après 1871, n’a jamais cessé, même si les raisons diffèrent d’une génération à une autre et d’une période à une autre.

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Communications orales

Femmes, religion et vivre-ensemble

  • Communication orale
    Les femmes invisibilisées au sein de l’Alliance israélite universelle.
    Valérie Irtanucci-Douillard (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Créée en 1860 pour défendre les juifs persécutés dans le monde, cette grande institution juive française vise à émanciper les juifs en pays musulmans par la « régénération ». Pour ce faire, elle établit un vaste réseau d’écoles sur tout le pourtour méditerranéen dans lequel se dévouent des femmes et des hommes animés par des vocations de missionnaires. Même si l’Alliance se nourrit des idées des Lumières et de principes républicains, elle reste la fille de son temps et les femmes, tant au sein de l’organisation que dans le réseau des écoles en étant élèves, institutrices ou directrices, sont invisibilisées. À partir d’une perspective féministe postmoderne et du cadre théorique des rapports sociaux de sexe, ce communiqué vise à établir comment, au sein de l’Alliance, le caractère androcentrique, la production et la reproduction des rapports sociaux de sexe inégalitaires sont mis en œuvre par le discours (Chetcuti et Greco, 2012), par les programmes scolaires et par la formation des institutrices de manière à essentialiser le sexe et le genre féminin et de l’effacer dans les rapports de pouvoir.

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  • Communication orale
    Le débat actuel québécois et français sur les droits identitaires : cas des femmes musulmanes au sein du vivre-ensemble
    Audrey Anne Blanchet (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La visibilité accrue des communautés musulmanes dans les sociétés occidentales engendre un choc des valeurs et des pratiques sociales et politiques notamment envers la laïcité et l’égalité femmes-hommes. Certaines pratiques liées à l’islam sont perçues comme menaçantes à l’égard des acquis démocratiques, libéraux, laïcs et féministes. Cette prétendue incompatibilité entre les valeurs de l’islam et celles des sociétés occidentales pose une remise en question quasi systématique des choix que font les femmes qui s’identifient à l’islam (foi ou culture). Le port du hijab est un exemple significatif qui occupe régulièrement les fils d’actualité. La recherche met en lumière la perception des femmes intellectuelles francophones musulmanes quant à la conciliation de leur foi, leur culture et leur citoyenneté dans un contexte libéral et sécularisé. Une étude comparée entre la France et le Québec est réalisée en utilisant l’analyse documentaire afin de décrire les pensées développées par huit intellectuelles francophones musulmanes québécoises et françaises. Au-delà des spécificités reliées aux perceptions et aux visions de chacune d’elles, la recherche a permis de dégager trois constats généraux qui ont une influence sur leurs perceptions et leurs visions : (1) chaque femme a une relation différente et singulière avec l’islam (type, place occupée dans sa vie, etc.); (2) chaque femme a un parcours de vie singulier; (3) l’importance de l’influence du milieu d’accueil.

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  • Communication orale
    Construction identitaire des femmes chrétiennes en Haïti
    Ginette Francilus Sanon (Université d'État d'Haiti)

    La construction identitaire des femmes chrétiennes en Haïti est un travail de recherche qui s'est réalisée sous un double angle. Il s'agit en fait d'étudier ce processus identitaire au regard des valeurs bibliques et religieuses, également sous l'angle d'une problématique de genre. L'intérêt est d'explorer comment la femme chrétienne arrive à être ce qu' elle se déclare être ? En cela, l'étude se positionne du côté d'un rapport dialectique entre l'individu et les identités collectives (Lenclud, 2008; Ollivier, 2009). Car l'individu étant le résultat d'une dynamique sociale, d'une socialisation. Il est la résultante d'une inéluctable interaction. Toutefois, l'individu ne constitue pas une réalité amorphe, il est co-auteur de sa définition de soi. Car bien que l'individu ne peut se soustraire de l'influence des identités collectives (Dubar, 2007; Lenclud, 2008; Ferrarese, 2009), il peut cependant se distinguer de temps en temps. Donc, il peut se subjectiver et se singulariser (Elias, 1939 cité par Pesche 2005; Kaufmann, 2004; Dubar, 2007). S'inscrivant dans une démarche qualitative, le résultat de l'enquête réalisée auprès de douze femmes d'obédience chrétienne a permis de comprendre que la définition de celles-ci peut être classée en trois catégories : 1) internalisation des valeurs religieuses 2) adhérence et discussion des valeurs religieuses 3) contestation des valeurs religieuses.

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Communications orales

Généalogies et traditions

  • Communication orale
    L'Arythmie et le Silence: l'Île du Cap-Breton à l'ère de la démodernisation.
    Marielle Aithamon (UdeM - Université de Montréal)

    L’Île-du-Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, subit aujourd’hui une démodernisation (discours politique à faible portée, difficulté d'accès aux services publics et de santé, etc. - Y. Rabkin) et voit apparaître en conséquence une dissonance entre les discours du pouvoir global et les réalités quotidiennes locales – une fissure dans l’économie morale (E. P. Thompson). Dès lors, des phénomènes de réécriture des discours locaux comme autant de tentatives de réinvention du sens et de contrôle des champs d’action individuels et sociaux se développent. Recréant des points de repères dans l’imaginaire, les personnes se rapportent à des figures idéelles (au Cap-Breton, c’est souvent celle de « celui ou celle qui reste »). Néanmoins, ces figures alimentent une arythmie communément acceptée et culturellement pratiquée entre l’idéel qui est conté et le réel qui est vécu : un non-dit proche de l'intimité culturelle (M. Herzfeld).

    À travers une brève ethnographie des pratiques de réécriture des discours (supports vidéos), j’explore comment les jeunes vivant sur l’Île-du-Cap-Breton travaillent à contrôler les champs d’action de leur vie et à s’investir dans le monde en œuvrant à la réécriture de cette figure idéelle de « celui ou celle qui reste ». Je théorise ensuite l’expérience du non-dit comme étant intrinsèque à ces discours, puis j’interroge si ce non-dit est une condition sine qua none de la réinvention culturelle et sociale dans le contexte actuel de la démodernisation.

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  • Communication orale
    Obscurité à propos de l'origine du mariage consanguin
    Monique Loiselle (UdeM - Université de Montréal)

    Une recherche généalogique menée dans un village Québécois de 500 habitants de la région de la Côte-Nord a démontré la présence de 131 mariages consanguins réalisés par les descendants des couples fondateurs au cours de 4-5 générations (M.Loiselle 1996). On définit le mariage consanguin comme un mariage entre deux individus ayant un ancêtre commun. En anthropologie, la théorie de l'alliance de Claude Lévi-Strauss (1949) nous informe que les familles humaines auraient respecté des lois face à la consanguinité. Les mariages entre cousins auraient été réglementés. Actuellement, les anthropologues se réfèrent au système terminologique de type eskimo pour identifier les données terrain. Dans ce type de système de parenté, les germains sont désignés par les termes de frères et soeurs. En ce qui concerne la catégorie des cousins, on ne fait pas de différence à propos de la terminologie utilisée. Tous sont désignés sans exception par le terme de cousin. On ne fait pas de distinction à l'égard du cousin parallèle patrilatéral, du cousin croisé patrilatéral, du cousin parallèle matrilatéral et du cousin croisé matrilatéral. Or, on a observé un discours paradoxal à l'égard des cousins germains à l'échelle de la communauté à l'étude. Ces derniers sont loin d'être considérés comme identiques par les familles. D'où l'importance de comprendre dans le cadre de prochains travaux universitaires la classification de la parenté à l'origine de ces choix conjugaux.

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Communications orales

Savoirs, service et nouvelle économie

  • Communication orale
    L’attente : phénomène inhérent au service
    Éric Kavanagh (Université Laval), Laurence Paquette (Université Laval)

    La croissance du secteur tertiaire a amené la société à se métamorphoser en une société de services. Ce nouveau paradigme amène inévitablement le besoin de nouvelles expertises. C’est dans cet élan que le design de service s’est affirmé (MORITZ et MAGER 2005). Le design de service se définit comme une discipline du design dont l’approche est centrée-humain, collaborative et multidisciplinaire. Dans sa pratique, les designers aident les organisations à développer une compréhension holistique de la prestation de leurs services dans un objectif d’amélioration. Par l’apport de recherches ethnographiques et théoriques, ainsi que par l’application de processus et méthodes de design, les designers repèrent des irritants dans l’expérience de service. Cette démarche permet le déploiement de stratégies d’amélioration pertinentes et adaptées. Dans ce contexte, il devient profitable pour la discipline de s’intéresser aux irritants omniprésents et récurrents dans une variété de services afin de nourrir la pratique. Dans le cadre de cette communication, nous nous intéresserons au phénomène de l’attente : une dimension temporelle inhérente au service. Nous présenterons différents thèmes qui lui sont intimement liés, comme la perception du temps, l’impulsivité, l’ennui et la distraction. De là, nous saisirons avec plus de précision sa nature en tant qu’irritant. Il s’agira d’un point de départ essentiel aux réflexions sur sa prise en compte dans la conception des services de demain.

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  • Communication orale
    La face cachée de la société du savoir : la faculté de l’ignorance vue à travers le cas de la DIYbio
    Daphne Esquivel-Sada (Université d’Ottawa)

    De nos jours, l’idée voulant que l’économie du savoir soit le moteur des sociétés globales est un lieu commun. Par contre, la question sur comment les dites sociétés du savoir encouragent l’ignorance demeure un sujet moins exploré. À partir de résultats d’une étude empirique sur le phénomène de la Do-it-yourself bio (DIYbio), cette présentation a pour objectif de mettre en lumière comment la culture technoscientifique explore l’ignorance alors même qu’elle tient des discours et promeut des pratiques autour de la notion de « science ouverte ». Ancrée dans le domaine des études sur la science, l’étude se base sur l’analyse de discours de sources documentaires et d’entretiens avec des membres du réseau DIYbio. Après avoir mis en relief de la pluralité des cultures animant le phénomène de la DIYbio (la biologie synthétique, le hacking et le DIY/Maker), j'esquisserai la relation complexe que la DIYbio entretien à l’égard du savoir. On verra que cette relation combine tout à la fois des valeurs d’instrumentalité, de positivisme et d’ignorance. Tout en montrant que le savoir y est valorisé dans la mesure où il permet d’explorer des possibles biotechnologiques, ou de légitimer les produits issus du génie génétique, je discuterai comment une telle attitude à l’égard du savoir s’imbrique à la construction de l’ignorance comme une faculté en elle-même. La conclusion fera ressortir la solidarité d’un tel rapport au savoir avec le régime néolibéral.

  • Communication orale
    Vers une analyse non individualiste du néolibéralisme : le nouveau phénomène de la «yummy mummy» en milieu urbain et instruit taïwanais
    Amélie Keyser-Verreault (Université Concordia)

    Cette présentation, vise à nuancer la lecture du néolibéralisme comme étant un hyperindividualisme. Prenant l’exemple des pratiques de beauté pendant et après la grossesse, pratiques ici appréhendées comme relevant d’un entrepreneuriat de l’esthétique s’inscrivant dans une idéologie néolibérale, je montre que cette appréhension du néolibéralisme ne sied pas au contexte taiwanais. Basée sur une ethnographie de près de trois ans à Taipei, cette présentation analyse le travail esthétique entourant la grossesse et participant du nouveau phénomène de la « yummy mummy». Je montre comment rester désirable durant la grossesse et « retrouver la taille » après, implique une dimension transindividuelle importante. Retrouvant rapidement leur silhouette, les femmes, non seulement, flattent l’égo de l’époux et honore la famille, mais la reconnaissance des autres qu’elles s’attirent ainsi est un facteur décisif de leur quête de beauté. Cette reconnaissance, provenant du mari, des membres de la famille, voire d’inconnus, est constitutive de la satisfaction de soi des femmes, gains immatériels ultimes de cet entrepreneuriat de l’esthétique. En conclusion, l’activité entrepreneuriale d’apparence individuelle, comme les pratiques de beauté, ne peut pas être appréhendée en faisant « abnégation du social »; en effet, l’analyse montre qu’une gestion attentive des relations sociales est un travail immatériel s’inscrivant dans l’entrepreneuriat de l’esthétique.

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