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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Boltanski et Thévenot publiaient en 1991 le cadre théorique De la justification : Les économies de la grandeur, traduit en 2006 dans On Justification: Economies of Worth. Ce cadre apporte une perspective originale insistant sur les processus de critique et de justification (Jagd, 2011) lorsqu’une tension est présente. Cette théorie permet l’étude d’entités complexes dont le « fonctionnement obéit à des impératifs qui renvoient à des formes de généralité différentes, leur confrontation occasionnant des tensions et suscitant des compromis plus ou moins précaires » (Boltanski et Thévenot, 1991, p. 21). Ils proposent que les gens, avec le concours des objets, établissent des ordres de grandeur se rapportant à des systèmes de valeurs distinctifs. Ils en relèvent six qu’ils présentent sous forme de mondes : le monde de l’inspiration, de l’opinion, domestique, civique, marchand et industriel. Le monde des projets (Boltanski et Chiapello, 2007) et le monde vert (Lafaye et Thévenot, 1993) s’ajoutent à ceux-ci. Aucune entité complexe ne peut se comprendre grâce à un seul monde, et dans une société différenciée, l’individu se trouve confronté à des situations relevant de mondes distincts. Une critique et une contrainte de justification apparaissent lorsque les mondes se confrontent. Cela mène soit à la domination d’un monde, soit à la formation d’un compromis permettant de suspendre temporairement le différend. Ce cadre théorique est un outil puissant pour analyser et modéliser plusieurs contextes tant sociologiques qu’organisationnels. Des écrits soutiennent le rayonnement de cette théorie, notamment dans le champ du management. À l’aube du 30e anniversaire du cadre de la justification, il est à se demander : quelles sont les retombées passées et futures de cette théorie dans les recherches en management? Concrètement, ce cadre outille les chercheurs à bâtir une compréhension des controverses. Dans le cadre de ce colloque, nous explorerons les controverses étudiées à l’aide du cadre théorique de la justification sous trois angles : 1) les controverses internes aux organisations; 2) les controverses entre les organisations; et 3) les controverses publiques.

Date :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Accueil des participants – Mot de bienvenue

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Communications orales

Le cadre de la justification pour comprendre les relations ou controverses internes à une organisation

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  • Communication orale
    Quelles décisions vous gardent éveillées la nuit ? Une perspective morale des décisions difficiles chez les dirigeants
    Francis Desjardins (HEC Montréal)

    Quelles décisions vous gardent éveillées la nuit ? C’est à travers cette question empirique que nous abordons l’enjeu des décisions les plus difficiles en organisation. Alors que la difficulté en prise de décision a principalement été étudiée sous les thèmes du risque et de l’incertitude, la littérature nous indique que ce serait les difficultés liées aux enjeux moraux qui rendraient les décisions les plus difficiles. En particulier, ce serait les décisions impliquant un dilemme « bien contre bien » qui seraient les plus difficiles à prendre. La mobilisation du modèle de la sociologie de la critique de Boltanski et Thévenot, joint à une méthodologie qualitative où 41 entrevues avec des hauts dirigeants d’organisation québécoises ont été effectuées, nous permet de caractériser ces décisions et d’identifier l’importance du travail de justification dans l’exécution de ces décisions.

  • Communication orale
    Regard empirique : Tension et compromis dans les projets issus des industries culturelles
    Jézabelle Toulouse Davidson (Université Laval)

    Les industries culturelles représentaient, en 2010, 3,1% du PIB canadien (47,8 milliards $) (Statistiques Canada, 2014). Le secteur culturel contribue notamment à la cohésion de la société en forgeant une identité sociale (UNESCO, 2012). À ce jour ces industries semblent délaissées par la recherche en gestion de projet. Peu d’attention est mise sur les pratiques que mobilisent les acteurs culturels pour gérer la viabilité de leurs projets. Cette recherche se questionne donc à savoir comment sont gérés les projets dans les industries culturelles? Une recension des écrits à mis en évidence la gestion atypique de ces projets. Le travail créatif est difficilement chiffrable; sa nature intellectuelle lui confère un caractère informel (Florida, 2002). Les processus reposent alors sur une approche souple et nuancée (Mair & Branzei, 2014). Un constat indubitable est la présence d’une tension entre les pratiques de gestion et artistiques. Cette tension n’a pas fait directement l’objet d’une étude empirique. Nous l’analysons donc sous l’angle des valeurs prenant appui sur le cadre théorique de la justification de Boltanski & Thévenot (1991). Les résultats d’une étude de cas multiples dans laquelle des entrevues semi-structurées ont été menées avec des gestionnaires de projet et des artistes permettent d’exposer les pratiques artistiques et de gestion de projet propres aux industries culturelles, relever la tension entre ces deux systèmes de valeurs et illustrer leurs compromis.

  • Communication orale
    Comment le management interculturel pourrait améliorer la gestion d’équipes multiculturelles au sein des organisations publiques canadiennes ?
    Karine Meier (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Ce projet de recherche s’intéresse à l’intégration du management interculturel au sein des équipes multiculturelles au Canada. La recension des écrits a montré que l’intégration des immigrants et la gestion des équipes multiculturelles ont été étudiées. Cependant, cela a fait ressortir la lacune de recherche académique sur la gestion des équipes multiculturelles dans les organisations publiques canadiennes. Pour répondre à cette question, je propose un arrimage entre les cadres théoriques de la justification de Boltanski et Thévenot (1991) et les dimensions culturelles d’Hofstede (2001). En effet, la théorie d’Hofstede est une théorie ressortie d’une recherche quantitative dans les années 80 et reste très utilisée dans le monde du management. En la fusionnant avec la théorie de la Justification, le but serait de faire ressortir un côté moins rigide des dimensions culturelles et d'apporter un regard plus structuré et moins critique sur les mondes de la Justification. La méthodologie retenue pour cette recherche est l’étude de cas. Cinq cas d’équipes multiculturelles au sein de la fonction publique seront étudiés et des entrevues semi-structurées seront analysées avec le logiciel NVivo, prenant comme catalogue de codification les termes clés des cadres théoriques de Boltanski et Thévenot et d’Hofstede. La collecte des données aura lieu pendant l’hiver 2021. Les résultats et analyses préliminaires seront présentés lors de ce colloque.


Communications orales

Pause café

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Communications orales

Le cadre de la justification pour comprendre les relations ou controverses entre les organisations

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  • Communication orale
    Interface client-organisation: arrimage des cultures organisationnelles en contexte de consultation
    Audrey-Ann Tully De Cotret (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au sein des projets, les gestionnaires doivent conjuguer avec une pluralité de caractéristiques organisationnelles beaucoup plus larges que les projets en soi. Plus précisément, ils doivent interagir avec divers éléments sous-culturels propres à leur organisation et à l’organisation-cliente (PMI,2007), ce qui peut influencer négativement la réussite des projets. Entre autres, certaines tensions culturelles peuvent émerger des divergences inter-organisationnelles et potentiellement affecter l’harmonie au sein des projets. Alors que le processus créatif est un processus social et cognitif (Florida, 2014), ce dernier nécessite plus que tout un environnement coopératif caractérisé par l’abondance de stimuli sociaux, culturels et économiques. Conséquemment, l’objectif de cette recherche est de définir les tensions culturelles qui surviennent au sein des projets issus des industries créatives et d’identifier les compromis permettant l’arrimage des différentes cultures d’entreprise. Afin de répondre à l’objectif de recherche, une étude de cas unique est menée dans laquelle des entrevues semi-structurées sont conduites au sein d’une entreprise spécialisée en projets de consultation. Les résultats de ces entrevues sont analysés à l’aide du cadre théorique de la justification de Boltanski et Thévenot (1991). La mobilisation de ce cadre nous permet de relever les tensions de l’interface client-organisation ainsi que les figures de compromis permettant de favoriser le succès des projets

  • Communication orale
    L’intégration des parties prenantes dans les projets événementiels culturels hors des métropoles : cas de la Région de l’Outaouais
    Armel Didier Tella (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Boltanski et Thévenot (1991) positionnent les êtres humains dans un univers de six mondes dans lesquels les membres de la société sont capables d’atteindre des accords basés sur des compromis en situation de désaccord. Ils considèrent les êtres humains comme des acteurs sociaux ayant les capacités critiques, réflexives, décisives et les dispositions et objets nécessaires pour déterminer les éléments indispensables au fonctionnement de leur vie quotidienne. Donc, en se basant sur les six mondes dont deux autres ont été ajoutés plus tard, le cadre théorique de la justification de Boltanski et Thévenot (1991) est souvent mobilisé pour analyser plusieurs contextes d’entités complexes dans lesquelles les situations subviennent pour nuire au bon fonctionnement des affaires de la société. C’est ainsi que le contexte d'organisation des événements culturels a beaucoup changé ces dernières années de telle sorte que les parties prenantes sont plus réceptives aux conditions de santé et sécurité occasionnant un taux de fréquentation de plus en plus bas (Donaldson, 2019). La pandémie du COVID-19 a aussi engendré le report et l’annulation des événements présentiels (Boulianne & Bergeras, 2020). Face à cette réalité, le cadre théorique de Boltanski et Thévenot (1991) est mobilisé pour comprendre comment intégrer les parties prenantes principales dans les projets événementiels culturels situés hors des métropoles. Les résultats préliminaires de cette étude seront présentés lors du colloque.


Dîner

Dîner et discussion animée par Richard Déry

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Présidence : Richard Déry (HEC Montréal)
Discutant·e·s : Richard Déry (HEC Montréal)

Communications orales

Le cadre de la justification pour comprendre les controverses publiques

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  • Communication orale
    Quelle justification de la construction de la diversité dans les administrations publiques fédérales canadiennes par les gestionnaires de l’équité en emploi ?
    Julien Doris (Université d’Ottawa)

    La gestion de la diversité des administrations publiques est devenue un impératif incontournable de l’action de l’État. En administration publique elle a beaucoup été travaillée par la bureaucratie représentative (Gagnon et al, 2006).Malgré leur contribution, force est de constater que ces travaux précédents- outre de négliger le rôle individuel des gestionnaires- omettent surtout, d’interroger la définition et l’usage d’outils de gestion de l’équité en emploi (Dobbin, 2009).Via le récit et la documentation des pratiques organisationnelles dans plusieurs contextes, l’étude s’intéressera aux personnes et aux objets de la justification organisationnelle de l’équité en emploi, en s’attachant aux potentiels sources de tensions de cette justification dans plusieurs organisations (Boltanski et Thévenot, 1991).

  • Communication orale
    Les pratiques de la réglementation du gouvernement fédéral du Canada concernant la gestion des grands projets d’énergie au Québec
    Jean Paul Bisseck (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Les grands projets de ressources naturelles sont des vecteurs de croissance économique et de création d’emplois au Canada. Or, la plus importante pollution par carbone provient de l’industrie pétrolière et gazière. Il faut donc réduire ces émissions et recourir à l’énergie propre. La gestion de ces projets est aussi marquée par les tensions entre la Couronne, les Autochtones et l’industrie. Ce secteur est encadré par les accords internationaux que le Canada a ratifiés, des lois nationales, les droits ancestraux et des traités avec les Autochtones. Cette recherche porte sur la gestion des grands projets de ressources naturelles au Canada et peu d’articles recensés abordent l’application de la loi fédérale régissant la gestion des projets désignés. D’où l’objectif de cette recherche: Comprendre les pratiques de la règlementation du gouvernement fédéral du Canada concernant la gestion des grands projets d’énergie au Québec. Nous mobiliserons les approches Governance-as practice et Project-as practice, pour examiner comment les personnes impliquées ont agi dans chaque processus et activité prévus par la loi. De plus, pour analyser les tensions, nous recourrons au cadre théorique de la justification de Boltanski et Thevenot (1991). Nous associerons les mondes de ce cadre aux différents groupes présents afin de comprendre les tensions inhérentes entre ceux-ci et les figures de compromis possibles. La méthodologie est qualitative et la stratégie est une étude de cas multiples.

  • Communication orale
    La gestion des demandes de restitution des biens culturels : Normativités en conflit et « accords » au sein des organisation du patrimoine
    Jonathan Paquette (Université d’Ottawa)

    En novembre 2017, dans un discours prononcé à l’Université Ouagadougou I déclarait que le patrimoine africain ne devrait plus être prisonnier des institutions patrimoniales français d’ici 2022. Suite à cette déclaration publique, une commission d’expert a été mise sur pied (Sarr-Savoy) et un rapport a été rendu public allant dans le sens d’une nouvelle approche et d’un nouveau rapport au patrimoine. Ce rapport invite notamment à repenser les modes de gouvernance du patrimoine culturel français. Cette présentation documente l’évolution de la question des restitutions en France depuis la fin des années 1950 en mobilisant la pensée de Boltanski et Thévenot (1991) afin de produire une matrice pour comprendre, l’évolution et les différentes phases de problématisations de la question coloniale pour la gouvernance du patrimoine culturel. Cette présentation sera l’occasion d’aborder la fécondité de la pensée dans De la justification pour comprendre les conflits de normes et les accords qui se construisent entre des systèmes normatifs (mondes) fondés sur des compréhensions juridiques, professionnelles, managériales, organisationnelles et patrimoniales hétérogènes.

  • Communication orale
    La puissance du modèle des « Économies de la Grandeur » pour l’étude des organisations : sa capacité à enrichir d’autres modèles théoriques
    François Labelle (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Depuis les 30 dernières années, les textes en lien avec le modèle des Économies de la Grandeur de Boltanski, Thévenot et Chiapello ont été cités plus de 30000 fois. Ce nombre de citations témoigne de l’utilité de l’œuvre, particulièrement dans les écrits en gestion. Nous postulons que l’une des qualités majeures du modèle est qu’il permet de compléter d’autres modèles pour comprendre les relations entre l’entreprise et divers acteurs, mais qui se butent tous à la question téléologique de la justification. À titre d’exemple, nous présenterons de quelle manière le modèle des Grandeurs a permis d’enrichir les modèles que nous avons mobilisés dans plusieurs cadres théoriques, à savoir ceux des parties prenantes, des mondes sociaux et des paradoxes. Nous constaterons que chacun de ces modèles atteint ses limites lorsque nous questionnons la motivation à la base des positions et des comportements des acteurs. Par exemple, bien que le modèle des paradoxes de Smith et Lewis (2011) permette d’identifier les tensions entre acteurs au niveau de la définition de la performance des organisations, rien ne permet de saisir les raisons qui expliquent les positions divergentes. Sans une compréhension nuancée de ces justifications, les paradoxes ne peuvent être que constatés et non résolus. Dans ce cas, et dans les autres qui seront discutés, l’apport du modèle des Grandeurs réside justement dans cette capacité à apporter un éclairage plus puissant sur les objets et les sujets étudiés.

  • Communication orale
    De la théorie de la structuration aux Économies de la grandeur : un rapprochement est-il possible?
    Julie Bérubé (UQO - Université du Québec en Outaouais), Jacques-Bernard Gauthier (UQO)

    Bouillé, Robert-Demontrond et Rémy (2015) relèvent que des liens forts peuvent être tissés entre les travaux de Boltanski et Thévenot (B&T) et la conception pluraliste de la justice de Walzer, l’ANT, la théorie des conventions et les théories néo institutionnelles. Ce cadre théorique semble propice aux maillages avec d’autres approches théoriques. Ainsi, les économies de la grandeur et la théorie de la structuration de Giddens partagent le même postulat (la relation au monde est une expérience sociale contextualisée). Or, nous n’avons recensé aucun auteur ayant travaillé à un rapprochement entre ces deux appareils conceptuels. La théorie de la justification permet de concevoir l’accord et le désaccord sans prendre en compte les niveaux comme les pratiques ou le structurel. En effet, pour Pfister (2001), l’appareillage conceptuel de B&T est une sorte de « boîte noire » dans laquelle on place deux mondes et de laquelle ressort un compromis. En y alliant la théorie de la structuration ceci permet de comprendre le compromis grâce à la co-construction entre les pratiques et le structurel. La combinaison de ces deux approches théoriques permettrait donc de jeter un regard conceptuel nouveau aux recherches empiriques en management arrimant à la fois l’accord et le désaccord et les différents niveaux en jeu.

  • Communication orale
    Usages et justification des usages des outils de gestion de la performance dans une municipalité : apports de la théorie de l’économie des grandeurs
    Richard Soparnot (ESC Clermont BS), Blaise V. Codo (Université d'Angers)

    Bien que les municipalités soient confrontées aux critiques liées à la managérialisation des services publics, la problématique de la gestion de la performance occupe encore une place importante dans leur mode de gestion (Gilbert, 2017 ; Mazouz et Dreveton, 2017). En conséquence, les outils de gestion de la performance (OGP) prolifèrent (Grimand, 2016) et renvoient à des usages multiples (Knights et Vurdibakis, 2005). Dans une perspective d’amélioration de la performance face aux enjeux sociétaux, cette recherche propose de comprendre les usages des OGP dans une municipalité au Québec. Nous nous sommes inspirés de la théorie instrumentale des outils de gestion (Lorino, 2002) et de la théorie des économies de la grandeur (Boltanski et Thevenot, 1991) pour examiner comment les acteurs utilisent et justifient les usages des OGP. Les résultats de l’étude de cas mettent en évidence en dehors des absences d’usage deux principaux usages : les usages de dépendance et les usages d’amélioration des OGP. Cette variété d’usage ne renvoie pas à une justification univoque centrée sur la logique d’efficacité et d’efficience que soutiennent les principes supérieurs d’un monde industriel (Boltanski et Thevenot, 1991). Ces usages correspondent en réalité à des justifications plurivoques et complexes que mettent en avant les acteurs pour donner du sens à leurs pratiques. Les implications de cette recherche sont orientées vers un management des usages controversés des OGP.


Communications orales

Mot de clôture

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