Informations générales
Événement : 80e Congrès de l’Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Depuis les années 1980, le partenariat et la continuité sont au cœur de transformations importantes dans les services de proximité aux jeunes et aux familles. Ces transformations veulent mettre le citoyen et la communauté au cœur des différents systèmes de services afin de mieux répondre à leurs besoins. Si, d’un côté, les critiques de l’État tutélaire ont favorisé une implication plus grande des acteurs de la société civile dans la dispensation de services aux jeunes, de l’autre, les restructurations des administrations publiques sont souvent réalisées dans le prolongement des idéaux de performance et de restrictions financières associés aux principes de la nouvelle gestion publique. De surcroît, si les services changent, il semble que les besoins des jeunes évoluent en continuité des transformations sociales et de la famille depuis une trentaine d’années. Les jeunes sont confrontés à des défis différents de ceux auxquels devaient faire face les jeunes dans les décennies précédant les années 1970. L’allongement de la jeunesse, la désynchronisation des seuils du passage à la vie adulte en sont un exemple. Certains arguent que les situations d’exclusion qu’ils vivent se sont complexifiées, pendant que d’autres mettent en évidence les carences accrues et les difficultés personnelles des jeunes. C’est dans ce contexte que s’inscrit ce colloque sur le partenariat et la continuité des services à la jeunesse. En effet, thème à la mode dans le réseau de la santé, depuis de nombreuses années, plusieurs initiatives visent l’amélioration de la continuité dans le domaine de la jeunesse. Le colloque vise à mettre en valeur des travaux empiriques ou conceptuels afin d’analyser les dynamiques de partenariat et de continuité.
Date :Programme
Accueil
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Mot de bienvenueMartin Goyette (ÉNAP - École nationale d'administration publique)
Continuité : du global au local
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Le travailleur de rue au carrefour des liens entre les jeunes en rupture sociale et les structures sociales : pont ou tampon dans le continuum de services?Annie Fontaine (Université Laval)
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Autonomies locales et injonctions à la continuité de services : enjeux et paradoxes d'une approche globale de la décentralisationSylvain Bourdon (UdeS - Université de Sherbrooke)
Cette contribution prendra appui sur nos travaux d'évaluation de la mise en œuvre et des premiers effets de l'Engagement jeunesse, une entente interministérielle portée par le Secrétariat
à la jeunesse du Québec, qui a pour objectif général d'améliorer la continuité,
la complémentarité et la cohérence des services de santé, des services sociaux,
de la qualification et de l'aide à l'emploi destinés aux jeunes, pour examiner
les enjeux et paradoxes d'une telle approche cherchant à traduire une politique
nationale en initiatives régionales et locales. Le travail empirique a permis
de mettre au jour les dynamiques de concertation existantes au moment de
l'implantation de la mesure, les premiers effets ainsi que certains défis
inhérents à ce type de mesure. On s'intéressera plus particulièrement au
délicat jeu d'équilibre entre, d'une part, la flexibilité et le respect des
autonomies locales dont dépendent l'arrimage des actions aux différents
contextes d'intervention et, d'autre part, les contraintes structurelles, les
processus de coordination et de reddition de compte destinés à soutenir
l'établissement de liens intersectoriels dans un contexte en mouvance où les
sollicitations se font toujours plus pressantes, et potentiellement
contradictoires. -
Pause
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Collaboration et continuité des services dans la protection de la jeunesse : apprentissages de l'évaluation de la LoiMartin Goyette (ÉNAP - École nationale d'administration publique), Geneviève TURCOTTE
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Discussion
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Dîner
Jeunesse en difficulté et continuité
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Transitions à la vie adulte et autonomie chez les jeunes en difficulté : instrumentation technique au service de la continuité?Martin Goyette (ÉNAP - École nationale d'administration publique)
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Partenariat dans le développement de la reconnaissance d'acquis extrascolaires des jeunes adultesRachel Bélisle (UdeS - Université de Sherbrooke)
Dans une évaluation récente du Programme d'aide
pour favoriser le retour en formation des 16-24 ans, les chercheurs et
chercheuses mettent la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) au
cœur de deux pistes d'action (Bourdon, Bélisle, Yergeau, Gosselin, Garon et
Thériault, 2011). Dans sa politique gouvernementale d'éducation des adultes et
de formation continue (Gouvernement du Québec, 2002), l'État québécois fait de
la RAC sa quatrième orientation structurante. Au Québec, ce sont surtout les
acteurs de l'éducation et de la formation des adultes, de l'emploi et de
l'immigration qui sont mobilisés sur cette
question (Bélisle, Gosselin et Michaud, 2010). La RAC peut être perçue comme un
domaine large de pratiques (Bélisle, 2006) où se côtoient les mesures
officielles donnant accès à des unités, crédits, attestations, certificats,
titres délivrés par l'État ou un de ses mandataires et des démarches
structurées, mais moins formelles, comme de nombreuses variantes en milieux
communautaires (Bélisle, 2011). Cette communication s'appuie sur deux
recherches (Bourdon et al., 2011; Bélisle, Michaud, Bourdon et Garon, 2008) qui
traitent de reconnaissance d'acquis extrascolaires de jeunes adultes de retour
aux études secondaires (formation générale ou formation professionnelle). Elle
propose de décrire quelques défis du partenariat dans le développement actuel
de la reconnaissance des acquis et des compétences de jeunes adultes. -
Pause
Partenariat interorganisationnel
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La contribution des maisons de jeunes à la continuité au-delà des continuumsChristian Jetté (UdeM - Université de Montréal)
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Continuité ou discontinuité? Les jeunes en situation de rue qui ont vécu un placement en centre jeunesseAlexis Pearson (UdeM - Université de Montréal)
Au Canada, aux États-Unis et en Europe, la situation des jeunes de 18 à 25 ans mal logés ou vivant en situation d'itinérance est préoccupante. Parmi les jeunes qui connaissent la précarité résidentielle en arrivant à l'âge adulte, ceux qui ont vécu une prise en charge par les services de protection pendant l'enfance ou l'adolescence sont surreprésentés. On dit parfois de ces jeunes qu'ils sont « ‘tombés entre les mailles du filet' ». L'image d'un filet social qui « ‘rattrape' » les jeunes aux prises avec des difficultés particulières, nous rappelle le concept de continuité des services. Il s'agirait alors de mieux arrimer les services qui leurs sont destinés avant et après la fin de leur placement afin d'éviter qu'ils subissent les pires conséquences d'un mode de vie itinérant. Cette lecture de la situation tient-elle compte de la complexité de la réalité? Par exemple, les valeurs et les mandats des différents services de prise en charge? Quand on parle de ‘continuité' et de ‘services' dans le cas de ces jeunes, de quoi parle-t-on? Et qu'en est-il de cette notion lorsqu'on se met à leur place? Dans le cadre de mon mémoire de maîtrise, j'ai rencontré des individus qui, ayant vécu un placement en milieu substitut durant leur enfance ou leur adolescence, aujourd'hui, fréquentent un organisme pour les jeunes sans-abris. Leurs témoignages, recueillis sous forme d'entretiens de type récit de vie, nous serviront de point de départ pour amorcer une réflexion.
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Pause
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Le jeune en difficulté comme sujet plutôt qu'objet. Privilégier la continuité de liens sur la continuité des services.Rémi Fraser (Regroupement des Auberges du coeur du Québec)
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Synthèse et perspectives : enjeux pour la recherche et pour l'interventionSylvain Bourdon (UdeS - Université de Sherbrooke)