Informations générales
Événement : 84e Congrès de l'Acfas
Type : Domaine
Section : Section 100 - Sciences de la santé
Description :La programmation dans le domaine des neurosciences, de la santé mentale et de la toxicomanie traitera de thèmes tels que l’autisme ou la maladie de Parkinson, de stress post-traumatique ou de troubles du comportement et du sommeil, ainsi que de nouvelles thérapies prometteuses actuellement à l’étape du développement.
Dates :- Marc Lussier (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Mémoire, syndrome et maladies héréditaires
-
La puissance spectrale des oscillations au repos en magnétoencéphalographie (MEG) prédit la performance de mémoire de travailAubrée BOULET-CRAIG, Karim JERBI, Pierre JOLICOEUR, Maja Krajinovic (UdeM - Université de Montréal), Caroline LAVERDIERE, Sarah Lippé, Victor Oswald (UdeM - Université de Montréal), Philippe Robaey (Université d’Ottawa), Daniel Sinnett, Younes Zerouali
L’objectif de ce projet est d’identifier les fréquences au repos qui prédisent la performance en mémoire de travail (MT).18 sujets en santé ont été soumis à des tests de MT. L’activité cérébrale a été enregistrée au repos en magnétoencéphalographie (MEG). Nous avons calculés la moyenne de la puissance de la décomposition du spectre fréquentiel pour chaque bande de fréquence (Delta, 1-4Hz; Thêta, 4-8Hz; Alpha, 8-13Hz; Beta, 13-30-Hz; Gamma1, 30-59Hz; Gamma2, 61-90Hz; Gamma3, 90-120Hz) pour chaque sujet. Les puissances ont été normalisées puis corrélées avec la performance aux tests neuropsychologiques en utilisant une méthode d’analyse par clusters. De plus nous avons utilisés plusieurs variables de MT pour en extraire la spécificité, un indice de MT spatial (SA), verbal (WMI), un facteur commun (Com) à ses deux type de mémoire ainsi qu’une mesure de MT purifié (PWMI) par rapport au autres composantes de l’intelligence du WAIS-IV. Les résultats démontrent des corrélations positives fronto-pariétal pour les bandes delta et thêta pour WMI, SA et Com et occipito-pariétal pour PWMI uniquement. Nous démontrons aussi une activation occipito-pariétal dans la bande alpha, une activité beta occipital pour SA et PWMI ainsi qu’une activité gamma fronto-temporal gauche pour WMI. Nous démontrons que ses activations connues lors de tache dans la littérature peuvent être identifié même lors de l’état de repos suggérant que la typologie des oscillations au repos prédit la performance de la MT.
-
Rôle des cellules souches hématopoïétiques et progénitrices multipotentes exprimant le récepteur de l’interleukine-1 dans un modèle murin de sclérose en plaquesDaniel COUTU, Steve LACROIX, Sébastien LÉVESQUE, Benoit Mailhot (CHUL - Centre hospitalier de l'Université Laval), Alexandre PARÉ, Timm SCHROEDER
Les cellules souches hématopoïétiques (CSHs) sont des cellules immatures possédant la capacité d’auto-renouvèlement et de multi potence. Au sein du système immunitaire, les CSHs sont les principales productrices de globules blancs qui sont les cellules responsables de combattre les agents pathogènes lors d’une infection. Suite à l’induction d’une réponse inflammatoire, comme lors d’une infection ou suite au déclenchement d’une réponse autoimmune, ces cellules sont alors sollicitées. C’est d’ailleurs ce que nous avons observé lors de nos travaux menés à l’aide d’un modèle murin de la sclérose en plaques, l’encéphalomyélite expérimentale autoimmune (EAE). Nous avons démontré que l’interleukine-1, un médiateur protéique de l’inflammation, a un impact critique sur le développement de l’EAE. Curieusement, la protéine réceptrice (récepteur) de l’interleukine-1 est fortement exprimée à la surface de certaine CSHs, suggérant du même coup que ce signal pourrait participer activement aux étapes menant au développement de la maladie. De plus, le fait de retrouver des CSHs au sein des lésions qui apparaissent dans la moelle épinière des souris EAE, suggère que ces cellules pourraient exercer des effets locaux dans le système nerveux inflammé. Bref, cette étude vise à élucider le rôle thérapeutique et pathologique des CSHs dans l’EAE afin de mieux comprendre le comportement de ces cellules souches et progénitrices dans le contexte d’autoimmunité applicable à l’homme.
-
Mécanismes d’action de la stimulation cérébrale chez la souris : implication de la réponse immunitaire/inflammatoireDany ARSENAULT, Antonio CICCHETTI, Francesca CICCHETTI, Marilyn Dubois (Université Laval), Martine SAINT-PIERRE
La stimulation cérébrale (SC) est une approche thérapeutique déjà approuvée pour traiter un certain nombre de maladies neurologiques et est actuellement à l’essai pour plusieurs autres conditions bien que ses mécanismes d’action - responsables des effets bénéfiques, mais aussi parfois d’effets secondaires importants - soient encore mal compris. Nous avons donc développé un nouveau dispositif de stimulation permettant l’étude de la SC chez la souris et nous nous sommes intéressés à l’implication des récepteurs de type Toll2 (TLR2) et des cellules microgliales, deux éléments clés de la réponse immunitaire/inflammatoire, comme mécanisme d’action sous-jacent aux effets observés en clinique. Le cortex moteur de souris a donc été stimulé suivant un protocole de stimulation semi-chronique (5 heures par jour) ou chronique (en continu) durant une période de 9 jours. L’activation des TLR2 a été étudiée in vivo durant toute la durée des protocoles et a été suivie d’analyses post-mortem. Nos résultats préliminaires indiquent une activation minime et transitoire des TLR2 et des cellules microgliales, induite par le courant électrique généré lors d’une SC. Nous tentons maintenant de mieux comprendre la nature de cette réaction et sa contribution aux effets engendrés par la SC, ce qui permettra, à long terme, l’optimisation de ce traitement.
-
La thérapie cognitivo-comportementale pour traiter le syndrome de Gilles de la Tourette et les comportements répétitifs centrés sur le corps modifie le fonctionnement du cerveauPierre BLANCHET, Marc LAVOIE, Julie Leclerc (UQAM - Université du Québec à Montréal), Simon Morand-Beaulieu (UdeM - Université de Montréal), Kieron O'CONNOR, Maxime RICHARD, Geneviève Sauvé
Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) et les comportements répétitifs centrés sur le corps (CRCC) sont deux conditions qui impliquent des mouvements répétitifs et une suractivation sensorimotrice. Plusieurs diagnostics sont considérés comme des CRCC : la trichotillomanie, l’excoriation, l’onychophagie, etc. Le SGT et les CRCC peuvent être traités par une thérapie cognitivo-comportementale qui met l’accent sur la régulation de la suractivation sensorimotrice et de la tension musculaire chroniquement élevée chez ces patients.
Pour ce faire, nous avons enregistré les potentiels évoqués cognitifs chez 26 patients atteints du SGT, 27 patients atteints de CRCC et 27 participants contrôles. Les potentiels évoqués ont été enregistrés durant une tâche de type oddball, qui mesure les processus d’actualisation contextuelle en mémoire de travail. Chez nos deux groupes de patients, des mesures ont été prises avant et après la thérapie.
Avant la thérapie, les patients atteints du SGT et de CRCC avaient un plus petit effet oddball au niveau de la composante P300. Après la thérapie, il y a eu une normalisation de l’effet oddball chez les patients atteints du SGT et de CRCC, qui était désormais comparable à celui des participants contrôles.
Ces résultats suggèrent une modification du fonctionnement cérébral suite à la thérapie chez ces patients. La thérapie semble donc avoir un impact sur les capacités d’actualisation contextuelle en mémoire de travail.
-
Déclin cognitif chez des sujets adultes atteints de dystrophie myotonique de type 1 : étude longitudinale sur neuf ansCynthia GAGNON, Benjamin Gallais (UdeS - Université de Sherbrooke), Jean MATHIEU, Louis RICHER
La dystrophie myotonique de Type 1 (DM1) est une maladie héréditaire affectant de multiples systèmes, dont le système nerveux central. Il en existe 4 formes selon l’âge d’apparition et la gravité des symptômes. Si les atteintes cognitives ont été largement décrites, très peu d’études longitudinales ont été publiées, laissant ainsi un doute sur l’évolutivité de ces atteintes. Les objectifs de l’étude sont de décrire et de comparer l’évolution des capacités cognitives chez des sujets DM1 atteints des formes adulte et tardive, grâce à une étude de cohorte longitudinale. Nous avons évalué 115 patients, à 9 ans d’intervalle, sur des habiletés cognitives spécifiques (langage, mémoire, attention visuelle, vitesse de traitement, capacités visuo-constructives et fonctions exécutives) et le fonctionnement intellectuel (WAIS-R). Les données démographiques, le niveau de faiblesse musculaire et le nombre de CTG ont aussi été mesurés. Les résultats démontrent un déclin significatif de la mémoire verbale, de l’attention visuelle et de la vitesse de traitement. Ce déclin est corrélée à l’âge et la durée de la maladie, mais indépendant des autres données cliniques, témoignant ainsi d’un processus de vieillissement précoce du cerveau, autonome par rapport au système musculaire. Le niveau de déclin était supérieur dans la forme tardive pour bon nombre de fonctions cognitives. Ces résultats sont importants pour la pratique clinique et le conseil génétique.
Autisme et Parkinson
-
Description neuronale unitaire de la voie nigrostriée chez le singeDymka Coudé (Université Laval), Lara EID, Dave GAGNON, Martin PARENT
Les symptômes moteurs reliés à la maladie de Parkinson (MP) surviennent suite à la dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques (DA) situés dans la substance noire compacte (SNc). Toutefois, les neurones DA situés dans l'aire tegmentaire ventrale (VTA) sont davantage épargnés. Ce projet vise à comparer la complexité de l’organisation morphologique des neurones de la SNc à ceux de la VTA. Notre hypothèse principale stipule qu'une plus grande complexité de l’organisation des neurones de la SNc par rapport à ceux de la VTA sous-tend leur vulnérabilité sélective face aux processus neuropathologiques de la MP. Des reconstructions tridimensionnelles et entières de ces neurones seront effectuées chez le primate. De plus, nous vérifierons si la présence de calbindine (CB) dans les neurones DA procure une résistance supplémentaire face aux processus de mort cellulaire qui surviennent dans la MP. Nos données préliminaires révèlent que les neurones de la SNc présentent des dendrites distales souvent variqueuses formant un domaine somatodendritique étendu principalement dans l’axe antéropostérieur et qui plongent dans la partie réticulée de la SN, possiblement pour y libérer de la DA. En outre, la présence de CB semble donner une résistance aux neurones de la SNc. Cette étude permettra de présenter une vision claire de l’organisation morphologique de ces neurones en mettant en relation leur complexité et leur contenu en CB avec une plus grande vulnérabilité neuronale.
-
Évaluation du potentiel neuroprotecteur de l’epsilon-viniférine dans un modèle cellulaire de la maladie de ParkinsonJérôme GUILLARD, Alex Gélinas (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Valérie LEBLANC, Maria-Grazia MARTINOLI, Justine RENAUD
Connu notamment pour ses effets anticancéreux, cardioprotecteurs et anti-inflammatoires, le polyphénol epsilon-viniférine (viniférine) est un dimère d’un autre polyphénol bien connu, le resvératrol. Plusieurs travaux suggèrent qu’il possède, comme le resvératrol, des propriétés antioxydantes pouvant réduire la production d’espèces réactives de l’oxygène, causant le stress oxydatif et la mort cellulaire. Cependant, son potentiel est loin d’être investigué dans les neurones. Selon de récentes découvertes, une baisse du stress oxydatif peut prévenir la destruction des neurones dopaminergiques, mécanisme caractéristique de la maladie de Parkinson (MP). Dans ce contexte, nous souhaitons évaluer le potentiel neuroprotecteur de la viniférine dans des neurones dopaminergiques issus de cellules PC12 neuronales. Ces cellules sont prétraitées au resvératrol, à la viniférine ou un mélange des deux, puis traitées avec la neurotoxine pro-oxydante 6-hydroxydopamine (6-OHDA). À partir de cela, la cytotoxicité et la survie cellulaire sont mesurées par dosage colorimétrique. Finalement, pour l’évaluation de l’apoptose, il y a détermination du taux de cellules apoptotiques et évaluation de l’expression protéique de la caspase-3 et de PARP. Nos résultats démontrent que la viniférine protège les neurones PC12 de la cytotoxicité et de l’apoptose provoqués par la 6-OHDA. De ce fait, la viniférine semble être une molécule intéressante dans l’élaboration de stratégies de prévention de la MP.
-
Maladie de Parkinson : nouvelle application thérapeutique du finastéride et du dutastéride en contexte neuroprotecteur et immunomodulateur au niveau du système nerveux entériqueSara AL SWEIDI, Mélissa CÔTÉ, Thérèse DI PAOLO, Nadhir LITIM, Andrée-Anne Poirier (CRMR- Université Laval), Denis SOULET
La maladie de Parkinson (MP) se caractérise par des troubles moteurs (rigidité musculaire, tremblements et bradykinésie) généralement précédés, jusqu'à 10 ans, par d'autres symptômes non moteurs, comme la constipation. C’est un dommage aux neurones de l'intestin qui pourrait être responsable de ces troubles gastro-intestinaux. Le Dr Braak a aussi émis l'hypothèse que la MP pourrait débuter par une atteinte à l'intestin et se propager au cerveau par le nerf vague. Dans le modèle de souris parkinsonienne 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine (MPTP), nos laboratoires ont déjà démontré l'impact bénéfique des estrogènes sur la protection des neurones dopaminergiques (DA) de l'intestin, un effet impliquant aussi le système immunitaire. Ce projet évalue donc une autre application thérapeutique à 2 inhibiteurs de la 5α-réductase déjà commercialisés pour traiter l’hyperplasie bénigne de la prostate, le Finastéride (Fin) et le Dutastéride (Dut), afin d’induire une production endogène d’estrogènes. Un effet mitochondrial potentiel du Fin et du Dut a aussi été suggéré. Des souris adultes ont donc été traitées 10 jours avec le Fin et le Dut et ont reçu 4 injections de MPTP au jour 5. Leurs iléons ont été microdisséqués pour effectuer des marquages et un comptage de neurones DA et macrophages dans le plexus myentérique. L’oxydation mitochondriale a aussi été mesurée en culture cellulaire. Nos résultats montrent que le Dut serait un meilleur agent potentiel pour le traitement de la MP.
-
Outils pédiatriques du dépistage des problèmes du comportement alimentaire en contexte de trouble du spectre autistiqueMaxime Banville (UdeM - Université de Montréal), Bryna SHATENSTEIN
Problématique. Les problèmes du comportement alimentaire sont au nombre des manifestations les plus fréquemment associées au trouble du spectre autistique. Ces problèmes alimentaires affectent l’état nutritionnel des enfants et peuvent produire des répercussions physiologiques importantes. Nous proposons d’adresser prioritairement cette problématique par son dépistage, en étudiant l’adéquation des outils pédiatriques du dépistage du comportement alimentaire à l’égard de l’autisme.
Méthodologie. Une revue de l’ensemble des outils de dépistage publiés avant avril 2015 a été réalisée. Les outils retenus pouvaient cibler des enfants atteints ou non d’autisme. Un processus systématique de recherche à quatre étapes a été utilisé afin d’interroger les bases de données sélectionnées.
Résultats. Onze articles décrivant dix outils de dépistage ont été recensés. Treize dimensions alimentaires ont été identifiées parmi l’ensemble des items employés. Toutefois, aucun outil ne permet une évaluation compréhensive de l’ensemble des dimensions alimentaires relevées. L’analyse superficielle de l’environnement alimentaire et le cloisonnement du comportement alimentaire autiste s’ajoutent aux limites des outils recensés.
Conclusion. Nous hésitons à recommander l’utilisation de ces outils auprès d’une population autiste. Le cas échéant, ces derniers devraient être adjoints d’une investigation approfondie de l’environnement alimentaire pédiatrique, ainsi que des dimensions lui étant associées.
Session d'affiches
-
Mentalisation et psychotraumatologie : réflexions empirique et théoriqueMalik AIT AOUDIA, Jean-Philippe Daoust, Catherine Juéry (UQO - Université du Québec en Outaouais), Sébastien LAROCHELLE
Problématique. La mentalisation est le processus par lequel nous interprétons le sens des actes des autres et de soi en termes d’états mentaux et d’intentionnalité. Chaque personne a dans son esprit une représentation de l’esprit de l’autre et de lui-même; ce qui offre des possibilités d’intervention correctrice au niveau psychothérapeutique. Largement utilisé dans le domaine des troubles de la personnalité, le concept de mentalisation n’a pas encore été appliqué au contexte de la psychotraumatologie. L’objectif de cette étude est de chercher à établir des profils de mentalisation propre aux individus ayant un TSPT. Méthodologie. Cent individus aux prises avec TSPT ont été recrutés dans une clinique externe de psychiatrie. Une entrevue clinique et des questionnaires ont été utilisés pour dresser un portrait complet de leur fonctionnement. Résultats. Quatre regroupements de mentalisation ont été obtenus et sont associés à une symptomatologie traumatique particulière: défaillante (n = 15) très faible capacité d’empathie + très forte alexithymie = symptomatologie traumatique très élevée, précaire (n = 50) faible empathie + forte alexithymie = symptomatologie élevée, mitigée (n = 21) bonne empathie + alexithymie moyenne = symptomatologie moyenne et salutaire (n = 14) bonne empathie + très faible alexithymie = symptomatologie faible. Conclusion. L’étude de la mentalisation fait progresser les connaissances sur les avenues thérapeutiques à considérer en psychotraumatologie (figure).
-
Liens de régression entre mentalisation, psychotraumatologie et niveau de fonctionnementMalik AIT AOUDIA, Jean-Philippe Daoust, Catherine Juéry (UQO - Université du Québec en Outaouais), Sébastien LAROCHELLE
Problématique La mentalisation permet de rendre compte du sens de nos actes et de ceux des autres en termes d’états mentaux et d’intentionnalité. Il est postulé que la mentalisation joue un rôle significatif dans la compréhension de la psychotraumatologie et vient indirectement influencer le niveau de fonctionnement des individus aux prises avec les séquelles d’un traumatisme psychique. Dans le cadre d’une perspective novatrice, ces liens sont ici étudiés de façon empirique. Méthodologie Cent individus aux prises avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ont complété une série d’outils psychométriques dans le but de décrire leur état de santé mentale (Post-Traumatic Stress Disorder Checklist Scale, Toronto Alexithymia Scale, Interpersonal Reactivity Index, Michigan Alcohol Screening Test, Drug Abuse Sreening Test et Axe 5 du DSM-IV). Résultats Une série de liens de régression simple permet d’en arriver à envisager que (a) les difficultés à identifier les sentiments, la pensée orientée vers l’extérieur et la consommation d’alcool en viennent à prédire (b) l’intensité de la symptomatologie traumatique qui, quant à elle, permet de prédire (c) le niveau global de fonctionnement des individus aux prises avec un TSPT. Pour plus de détails, voir la Figure 1 en annexe. Conclusion La mentalisation semble être un élément clé à considérer dans la l’étude et la compréhension de la psychotraumatologie et le niveau de rétablissement post-traumatique.
-
Modèle de prédiction des conséquences comportementales en contexte de centre tertiaire de traumatologieElaine DE GUISE, M FEYZ, S GREFFOU, Jessica Julien (UdeM - Université de Montréal), J LAMOUREUX, J LEBLANC
Objectif:L'objectif de ce projet est de prédire les conséquences comportementales à court-terme des patients qui ont subi un traumatisme cranio-cérébral (TCC) à partir de variables démographiques, médicales et liées à l’accident.Méthode:Toutes les variables de prédiction des patients TCC ont été collectées à l’admission au Centre Universitaire de Santé McGill. Une brève évaluation neuropsychologique a été réalisée auprès de 348 patients TCC trois semaines suivant l’admission. Résultat:Les résultats montrent que la durée de l'amnésie post-traumatique (APT) est le facteur de risque qui permettrait de mieux prédire les déficits comportementaux. Plus la durée de l’APT serait longue et plus les patients présenteraient de déficits comportementaux modérés à sévères. De surcroît, la sévérité du TCC (GCS score), le niveau éducation ainsi que la présence d'une hémorragie parenchymmal/intraparenchymal permettraient de prédire les conséquences comportemental trois semaines post admission.Conclusion:Ce modèle de prédiction permettrait d'aider les cliniciens et les administrateurs à reconnaître rapidement les déficits post traumatiques à court-terme, d'orienter et d'intervenir afin de prévenir le déficit.
-
Efficacité de la thérapie par révision et répétition de l’imagerie mentale offerte en séance de groupe pour les cauchemars traumatiques : étude pilote en contexte franco-canadienMalik AIT AOUDIA, Jean-Philippe Daoust (Université d’Ottawa), Steffie GRAIL, Catherine Juéry, Sébastien LAROCHELLE
Problématique Les cauchemars traumatiques sont difficiles à traiter et il s’agit d’une des plaintes les plus fréquentes chez les individus aux prises aux des trouble de stress post-traumatique (TSPT). Les lignes directrices dans le domaine indiquent que le Prazosin et l’Imagery Rehearsal Therapy (IRT) sont les traitements de choix au niveau pharmacologique et psychothérapeutique. Jusqu’à récemment, l’IRT n’était pas disponible en français et sa mise en application demeurait limitée. L’IRT a été traduit (Révision et Répétition de l’Imagerie Mentale – R2IM) et mis en application dans un contexte francophone. Méthodologie Évaluation R2IM pré et post-traitement d’un programme thérapeutique R2IM, pour la réduction des cauchemars et de la symptomatologie post-traumatique, auprès de 22 patients (17 hommes et 5 femmes) avec une moyenne d’âge de 44,5 ans (ET = 13,3), souffrant de troubles psychotraumatiques. Résultats Les résultats des questionnaires d’auto-évaluation (NDQ et PCL-S) montrent une réduction significative de la détresse liée aux cauchemars et de l'intensité de la sévérité de la symptomatologie post-traumatique, à partir de la quatrième séance de thérapie R2IM (voir Figure 1). Conclusion Les résultats préliminaires de cette étude pilote - une des premières études francophones consacrées à la thérapie R2IM - convergent avec ceux rapportés dans la littérature, et confirment les apports cliniques et thérapeutiques qu'offre la R2IM, dans les contextes psychotraumatiques.
-
Traduction française internationale et validation du Nightmare Distress Questionnaire (NDQ; Belicki, 1992)Malik AIT AOUDIA, Jean-Philippe Daoust (Université d’Ottawa), Steffie GRAIL, Catherine Juéry, Sébastien LAROCHELLE
Problématique. Le Nightmare Distress Questionnaire (NDQ) est utilisé pour évaluer la détresse associée aux cauchemars. Il a été validé auprès de quatre échantillons estudiantins universitaires pour un total de 540 participants. Les premières études ont fait état de coefficients de consistance interne adéquats qui varient entre .83 et .88. Le NDQ se décomposerait en 3 facteurs (n = 162) : préoccupation/peur, interférence et prémonition. Böckermann et al. (2014) ont confirmé une structure factorielle en trois facteurs (détresse générale, impact sur le sommeil et impact sur la perception de la réalité diurne ; n = 213) pour la version allemande du NDQ. L’objectif de cette étude est de traduire et de valider la version française autorisée du NDQ.Méthodologie.130 individus aux prises avec des psychotraumas ont complété le NDQ, le PCL-s, le MAST, le DAST, le PSI-14 et des mesures évaluant la quantité d’événements traumatiques vécus et la perception d’efficacité personnelle à composer avec les cauchemars.Résultats. La consistance interne de la version française est bonne (alpha de Cronbach de .93). Les résultats d’une analyse factorielle en composante principale confirment la structure en trois facteurs(Tableau 1). Une série de corrélations permet aussi de confirmer une certaine validité convergente et discriminante (Tableau 2).Conclusion.La version francophone du NDQ semble valide. Le caractère international de la traduction est certes un atout pour la francophonie mondiale.
-
L’association négative entre les fuseaux de sommeil et l’amélioration d’une tâche visuomotrice évaluée selon des paramètres de fuseaux spécifiquesCloé Blanchette-Carrière (UdeM - Université de Montréal), Gaëlle DUMEL, Louis-Philippe Marquis, Tore Nielsen (UdeM - Université de Montréal), Christian O' Reilly, Tyna PAQUETTE
Les fuseaux de sommeil sont des bouffées d’activité cérébrale entre 8 et 12 Hz potentiellement impliquées dans la consolidation de la mémoire visuo-motrice (Tamaki et al., 2008). Dans une étude (Dumel et al. 2015), une amélioration à la tâche visuo-motrice Mirror Tracing Task (MTT) corrélait avec le sommeil de stade N2 chez des petits rêveurs (r=.519, p=.048; N=15).
Nos travaux ont évalué si cette amélioration à la MMT était associée aux fuseaux, considérant leur prépondérance en stade N2. Toutefois, nos résultats ont montré que l’amplitude des fuseaux corrélait négativement avec l’amélioration à la MTT (r=-.650, p=.009). Sachant que des processus d’inhibition spécifiques à des fuseaux de faible amplitude ont été observés du côté controlatérale d’une stimulation (Cox et al., 2014), notre hypothèse est que les corrélations négatives observées avec l’amplitude des fuseaux devraient être localisées dans l’hémisphère gauche des sujets droitiers.
Or, chez les participants droitiers (N=13) l’amélioration à la MTT corrèle négativement avec l’amplitude des fuseaux localisés à la fois dans l’hémisphère droit (r=-.678, p=.011) et gauche (r=-.554, p=.05), ce qui va à l'encontre de l'hypothèse. Nos résultats semblent donc mettre en doute la théorie de l’inhibition. Puisque les corrélations négatives sont observées dans les régions centrale et occipitale mais pas dans les régions frontales, il est possible que l’amélioration à la MTT dépende davantage de ces dernières (r=.2845, p=.346).
-
Effet du soutien social sur l’évaluation du stress ressenti par les parents face aux problèmes de comportement de leur enfant autisteErin T. BARKER, Chelsea DA ESTRELA, Jean-Philippe GOUIN, Chantal Paquin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les enfants autistes présentent souvent des problèmes de comportement qui sont une source importante de stress pour leurs parents. Selon Cohen et Wilks (1985), le support social peut servir de tampon entre un évènement stressant et l’évaluation subjective du stress ressenti face à cet évènement. Notre étude cherche à évaluer si le support social perçu par le parent modère le lien entre les comportements de l’enfant (évènement stressant) et l’évaluation du stress ressenti. Des parents (n=49) vivant avec leur enfant autiste (2 à 21 ans) ont été recrutés dans la région de Montréal. Les parents avaient à remplir un questionnaire général comprenant des questions d’ordre socio-démographique et personnel incluant le support social perçu (Multidimensional Scale of Perceived Social Support). De plus, ils rapportaient quotidiennement les problèmes de comportement de leur enfant autiste (Scales of Independent Behavior-Revised) et la sévérité du stress ressenti lors des interactions avec cet enfant durant les dernières 24 heures (échelle de Likert) et ce pendant 6 jours. Une analyse multiniveau indique que le lien entre les problèmes de comportement de l’enfant et le stress ressenti est moindre lorsque le parent se sent davantage supporté par sa famille (p < 0.001) alors que le support d’une personne significative (p=0,45) ou des amis (p=0,93) n’avait pas d’effet significatif. Ces résultats soulignent le rôle du support familial sur le bien-être des parents d’enfant autiste.
-
Efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale pour le trouble d’anxiété généralisée sévère : revue systématiqueGhassan EL-BAALBAKI, Christophe FORTIN, Catherine Hébert (UQAM - Université du Québec à Montréal), Véronique PALARDY
Contexte : Le taux de rémission du trouble d’anxiété généralisée (TAG) à la suite d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) n’est que de 50%. Un des facteurs qui expliquerait l’efficacité réduite de la thérapie est une sévérité élevée du TAG. Cependant, peu d’études l’ont considéré dans l’évaluation de l’efficacité thérapeutique. Objectif : Vérifier l’efficacité de la TCC auprès des adultes présentant un TAG sévère. Méthode : Les bases de données PubMed, PsycInfo, CINAHL, Cochrane, Embase, ISI, ProQuest et Scopus ont été consultées afin de trouver les essais randomisés et contrôlés de la TCC pour le TAG adulte. Les articles sélectionnés devaient mesurer le lien entre la sévérité en prétraitement et l’efficacité de la TCC. Le protocole PRISMA pour les revues systématiques des écrits a été suivi. Résultats : Des 5 136 articles recensés, 5 ont été retenus. L’analyse de leurs résultats respectifs a démontré pour la majorité des associations significatives négatives entre la sévérité du TAG et l’efficacité de la thérapie. Aucun article n’a évalué l’efficacité de la TCC pour un groupe avec un TAG sévère uniquement. Conclusion : L’objectif a été partiellement répondu. Un lien existe entre la sévérité du TAG et l’efficacité de la TCC, mais des études évaluant spécifiquement le TAG sévère sont nécessaires afin de vérifier l’efficacité de la TCC pour cette population.
-
Vos deux narines vous servent-elles de manière égale?Johannes FRASNELLI, Thomas HUMMEL, Daphnée Poupon (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Malgré une symétrie parfois apparente, nombreux sont les systèmes physiologiques asymétriques ; c’est le cas du système olfactif, dans lequel une asymétrie fonctionnelle d’importance variable peut être observée. Cette asymétrie n’est cependant pas toujours détectée car les tests olfactifs sont généralement réalisés de manière bilatérale, et l’interaction qui existe entre les deux narines entraîne des résultats reflétant seulement les capacités de la meilleure de ces narines. Or, les déficits olfactifs peuvent être asymétriques, comme par exemple dans la maladie d’Alzheimer.
Des valeurs normatives ont été définies pour les tests standardisés des Sniffin’ Sticks réalisés bilatéralement, et nous voulions établir ces mêmes valeurs pour des tests unilatéraux. Les performances olfactives de 278 participants en bonne santé ainsi que de 180 patients souffrant d’hyposmie ont été évaluées pour chaque narine, en utilisant ces Sniffin’ Sticks pour des tests de seuil, de discrimination, et d’identification. Les effets d’âge et de sexe ont été étudiés, et à partir des données des 278 participants en bonne santé, les valeurs normatives décrivant la répartition des scores à ces différents tests ont été établies. Des valeurs seuils, en-dessous desquelles la plupart des patients hyposmiques se trouvent, ont également été définies. L’ensemble de ces valeurs pourrait être utile lors d’examens unilatéraux de l’olfaction, utilisés par exemple lors de diagnostics précoces de la maladie d’Alzheimer.
-
Perturbations du rythme circadien de la température dans la phase aiguë d’un traumatisme craniocérébral modéré ou sévèreFrançis BERNARD, Hélène BLAIS, Catherine DUCLOS, Marie DUMONT, Nadia Gosselin (UdeM - Université de Montréal), DK MENON, Jean PAQUET, Sabrina Tabet
Introduction: Les troubles du sommeil survenant dans la phase aiguë d’un traumatisme craniocérébral (TCC) modéré-sévère sont caractérisés par une absence du rythme veille-sommeil de 24 h. Ces troubles pourraient être causés par un dérèglement de l’horloge circadienne. L’objectif était de comparer le rythme circadien de la température des patients en phase aiguë d’un TCC modéré-sévère à celui de patients avec blessures orthopédiques graves (BOG) sans TCC hospitalisés dans un même environnement.
Méthodes: Vingt patients avec TCC (27,7±12,6 ans; 15 hommes) et 20 patients avec BOG (31,9±14,4 ans; 15 hommes) ont été recrutés aux soins intensifs. La température cutanée distale a été mesurée au poignet par le iButton (DS1921G, Thermochron) aux 5 min pendant 8,6±3,2 jours. Une analyse du cosinor a été effectuée afin d’obtenir l’amplitude du rythme pour chaque journée de 24 h. Les deux groupes ont été comparés par des tests-t de Student.
Résultats: Pour les 341 jours de mesure de la température, les analyses du cosinor ont montré que l’amplitude était plus faible chez les patients TCC (0,94±0,66 °C) que chez les patients BOG (1,28±0,56 °C) (t(339)= -5.2,p <0.001).
Conclusions: L’amplitude du rythme de la température est plus faible chez les patients TCC, ce qui suggère un rythme circadien moins robuste. Ainsi, les perturbations du sommeil suivant un TCC pourraient être d’origine circadienne et ne sont pas uniquement attribuables à l’environnement hospitalier.
-
Déterminer l’impact fonctionnel du noyau latéral-postérieur (LP) chez la souris en utilisant l’optogénétiqueChristian CASANOVA, Umit Keysan (UdeM - Université de Montréal), Sébastien THOMAS
Chez les mammifères, la majorité de l’information visuelle atteint le cortex visuel primaire (V1) par l’intermédiaire du corps genouillé latéral. De plus, il existe un réseau complexe de connections bidirectionnelles entre les aires visuelles et un noyau thalamique appelé complexe latéral postérieur-pulvinar (LP-Pul), qui jouerait un rôle primordial dans des phénomènes tels que l’attention visuelle et la détection de menaces ou de prédateurs. Récemment, l’identification d’aires visuelles de haut niveau chez la souris a moussé l’intérêt de ce modèle animal pour la recherche en vision. Toutefois, la fonction de son noyau LP reste méconnue. Pour en connaître davantage sur la fonction de cette région, nous avons utilisé des souris transgéniques (n=8) exprimant la Channelrhodopsin-2 sous promoteur Thy-1. L’insertion d’une fibre optique dans le noyau LP couplée à une source lumineuse (470 nm) a permis la stimulation optogénétique de cette structure. L’enregistrement extracellulaire de l’activité des neurones de V1 a été effectué à l’aide d’électrodes de tungstène. Les stimuli visuels utilisés consistaient en des mires sinusoïdales. Lorsque la photostimulation du noyau LP s’effectuait de concert avec la présentation de stimuli visuels, nous avons obtenu une diminution des réponses neuronales de V1 de l’ordre de 30% en moyenne. Nos données suggèrent que les projections du noyau LP jouent un rôle important sur l’activité basale des neurones de l’aire V1 chez la souris.
-
L’utilisation de la réalité virtuelle dans le traitement des symptômes positifs réfractaires de la schizophrénie : une innovation prometteuseAlexandre DUMAIS (Institut Philippe-Pinel de Montréal), Jessica LACOMBE-BARRIOS, Mélanie LAURELLI, Maya Lambert Vandelac (UdeM - Université de Montréal), Geneviève M. MARTIN, Stéphane POTVIN, Patrice RENAUD
Développée par l’industrie du jeu, la réalité virtuelle (RV) a été adaptée au traitement de certains troubles psychiatriques (Viaud-Delmon, 2007). Dans le cas des troubles anxieux et de la toxicomanie, le traitement par la RV se montre plus efficace que la thérapie cognitive-comportementale usuelle (Malbos, Boyer & Lançon, 2013). Eu égard à la schizophrénie, le traitement par la RV est associé à une amélioration de certaines fonctions cognitives (mémoire et attention) et de l’estime de soi (Peter & Estingoy, 2014). Une thérapie pour les hallucinations auditives réfractaires a produit des résultats prometteurs. Le patient est exposé à un avatar personnifiant ses voix persécutrices et est amené à interagir et à s’affirmer auprès de lui (Leff, Williams, Huckvale, Arbuthnot & Leff, 2014). Une récente méta-analyse montre que la thérapie par avatar est aussi efficace que la TCC dans la réduction des hallucinations auditives réfractaires (Van der Gaag, Valmaggia & Smit, 2014). Une équipe de l’Institut Philippe-Pinel a adapté cette thérapie à un environnement de RV et vérifie notamment son efficacité dans le développement de meilleures habiletés d’autorégulation émotionnelle. Les particularités de cet essai thérapeutique sont discutées. Si cette forme de thérapie se montre efficace, elle pourra être exportée dans divers milieux de la santé et contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes aux prises avec ce type de symptômes positifs.
-
Synesthésies déclenchées par les relations sexuellesGuillaume-Alexandre Beaufils (UQAM - Université du Québec à Montréal), François RICHER
Dans des cas rares, les relations sexuelles déclenchent des sensations comme des couleurs. Ces synesthésies s’observent plus chez les femmes et sont déclenchées par des états émotionnels comme la trance associée aux relations sexuelles. On a examiné les profils de deux sœurs âgées de 24 et 27 ans. Leurs synesthésies sexuelles ont débuté dès leurs premiers rapports et apparaissaient lors du plateau d’excitation associé à une altération de l’état de conscience. Les synesthésies étaient constituées de couleurs avec ou sans formes, étaient uniques à chaque acte sexuel et augmentaient la perte de contact avec l’environnement extérieur. Elles étaient accompagnées d’une hypersensibilité tactile. Elles étaient liées à la proximité émotionnelle avec le partenaire ainsi qu’au type de contact physique. Les synesthésies permettaient un rappel des détails spatio-temporels de ces épisodes. Une des deux personnes rapportait aussi une grande sensibilité à l’exaltation du coureur et à l’exaltation musicale, des états qui pourraient avoir des similarités avec les états de trance sexuelle. Les synesthésies ont fortement diminué en fréquence avec les années. Elles ont disparues chez une des deux personnes et ont été reproduites lors de la prise de MDMA, un agoniste de la sérotonine pouvant induire des synesthésies. Ces cas soulignent l’aspect fluctuant de certaines synesthésies et suggèrent des liens entre l’activation de connexions synesthésiques latentes et le système sérotoninergique.
-
L’influence de l’activité linguistique en lien avec le développement moteur de l’enfant et de l’adolescent âgés de 5 à 18 ansRemi Descheneaux (UQAM - Université du Québec à Montréal), Victor FRAK, David Labrecque
La région intra pariétale antérieure (AIP) permettant d’intégrer des informations provenant d’afférences sensorielles variées, telles que l’écoute de verbes d’action, contribuerait à un réseau favorisant l’interaction main-objet. La région pariétale contenant l’AIP atteindrait sa maturité vers l’âge de 10 ans. Cette recherche consiste à comparer la variation de force de préhension d’un groupe d’enfants à celle d’un groupe d’adolescents lors de l’écoute active de verbes d’action et de noms. La recherche s’interroge sur le rapport fonctionnel différent entre les aires du langage et l’AIP en fonction de l’âge. La méthodologie consiste à faire écouter des listes de mots d’action (ex.: prendre) et de non-action (ex. : avion) aux participants qui tiennent des capteurs qui enregistrent la variation de force de préhension. La modulation de la force de préhension lorsque le mot d’action et de non-action apparaît a été comparée et ce, entre les enfants et les adolescents. L’analyse des données permet d’observer une différence d’activité motrice lors de l’écoute d’un verbe d’action comparativement à l’écoute d’un nom. Toutefois, l’apport considérable de cette étude consiste au fait que les adolescents, comparativement aux enfants, ont une modulation de la force significativement plus grande lorsque le mot d’action est entendu. Ces résultats indiquent que la maturation de l’AIP modifie les liens avec les aires du langage en fonction de l’âge des participants.
-
Exploration des liens entre le langage et l’activité motrice chez les adolescents : validation d’un appareil portatif utilisé dans un protocole d’analyse de l’activité motrice suite à des stimuli linguistiquesRemi Descheneaux, Victor FRAK, David Labrecque (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Problématique: L’étude du lien entre l’activité motrice et le langage suscite de plus en plus d’intérêt. Suite aux études de Frak et al. (2010) et Aravena et al. (2012, 2014), un appareil portatif pour analyser les modulations de force (MF) fut conçu par le laboratoire Cerveau, Motricité et Langage (CML). Cet appareil nous a permis d’effectuer des recherches développementales dans les écoles primaires et secondaires du Québec.Méthodologie: Les MF de 15 adolescents, suite à l’écoute de stimulations linguistiques (verbes d’action manuels (ex: prendre) et noms de non-action (ex: table)) furent analysées. Les adolescents ayant la maturité de l’aire intrapariétale nécessaire à la simulation motrice, ces participants ont été comparés aux adultes de l’étude de Frak et al. (2010). Les MF sont analysées à l’aide de capteurs de force étant capables d’enregistrer une variation en millinewton à chaque milliseconde. Les capteurs sont uniaxiaux (force de préhension) suite aux conclusions de Frak et al. 2010. Le traitement des données est inspiré des résultats des travaux d’Aravena et al. (2014) et Nazir et al. 2015(en révision).Résultats: Tout comme les résultats de Frak et al. (2010), les adolescents ont démontré un niveau de force significativement plus élevé suite à l’écoute du verbe (p<,05 de 400 à 700ms). Le système portatif est donc un outil valide pour ce type de recherche et son apport est considérable pour favoriser l’expérimentation dans divers milieux.
-
Réfugiées africaines et santé mentale : une revue littéraire des besoins en santé mentale de réfugiées africaines, de la migration à la postmigrationAklile Fikre Workneh (Université d’Ottawa), Sanni YAYA
Objectifs: 1.Identifier et comparer les besoins en santé mentale (SM) des réfugiées africaines durant et après la migration; 2.Identifier les différences de statut de SM des réfugiées par rapport aux femmes dans les pays de réinstallation; 3. Créer un ensemble de documents de référence. Méthodes: Une revue de la littérature est exécutée à travers une recherche détaillée des diverses bases de données telles que MedLine, PsycINFO, et Embase. Les articles sont sélectionnés rigoureusement selon des critères prédéfinis. Les informations obtenues seront récapitulées sous forme narrative selon les directives de PRISMA et de Cochrane. Résultats Préliminaires: La violence (sexuelle et physique) dans les camps a un impact sur la SM avec des instances plus élevées de stress post-traumatique, d’anxiété et de dépression chez les femmes. La qualité et condition de vie affectent négativement la SM. Dans les pays de réinstallation, les réfugiées semblent avoir une SM inférieure aux non réfugiées et faire recours à plus de drogues psychotropes par rapport à la population générale ; quant à la consultation professionnelle, des enjeux de culture et de stigmatisation sont mis en avant. Des évènements traumatiques (durant la migration) sont liés à un taux plus élevé de dépression postpartum chez les réfugiées dans les pays de réinstallations. Implications : les résultats contribueraient à combler les manques quant à la SM d’une population ayant vécu tant d'épreuves.
Émotion, stress et détresse
-
Consommation et santé mentale : quelles conséquences sur les conduites à risque des usagers de cocaïne? Le point de vue des intervenantsKarine BERTRAND, Julie BRUNEAU, Magali DUFOUR, Didier JUTRAS ASWAD, Emélie LAVERDIÈRE, Adele Morvannou (UdeS - Université de Sherbrooke), Michel PERREAULT, Elise ROY, Mickaël SAM TION
Les troubles de santé mentale sont fréquents chez les usagers de drogues de la rue.Peu d'études se sont intéressées à l'impact de cette problématique sur les conduites à risque de VIH et d'infection par le virus de l’hépatite C chez ces usagers et la majorité d'entre elles ont été menées chez les consommateurs d'héroïne en traitement.Dans le contexte canadien où la consommation problématique de cocaïne est en cause dans les épidémies du VIH et de l’hépatite C chez les usagers de la rue, il importe de mieux comprendre ces liens.Quatre groupes de discussion ont été menés auprès d’intervenants afin de documenter leurs opinions sur l’influence des problèmes de santé mentale sur les conduites à risque de VIH et de l’hépatite C.L’analyse de contenu thématique des groupes de discussion (n=40 participants) révèle que selon les intervenants, les liens sont complexes en raison des comorbidités psychiatriques et de la polytoxicomanie de ces usagers.En effet, les conduites à risque sont exacerbées à la fois par des troubles mentaux spécifiques, des facteurs personnels et sociaux, les moments de sevrage ou d’intoxication, les débuts et fins de mois ou par les événements stressants.Cette étude permet de documenter le point de vue des intervenants sur la manière dont la santé mentale influence les conduites à risque chez ces usagers.Elle permet de souligner la complexité de ces liens et la nécessité d’aborder les conduites à risque et la santé mentale dans l’intervention.
-
Psychiatrie légale et détresse morale : quelle place pour la défense des intérêts du patient?Cynthia Labonté (UQO - Université du Québec en Outaouais), Pierre PARISEAU-LEGAULT
L'infirmière en psychiatrie légale travaille dans un environnement à haut risque de menace à son intégrité physique et psychologique. Elle doit maintenir son intégrité personnelle tout en respectant les buts et les valeurs de la profession, son code de déontologie ainsi que les contraintes légales inhérentes aux soins prodigués en contexte médicolégal. Ces éléments sont une partie des facteurs pouvant constituer une menace à son intégrité morale et engendrer un bon nombre de conséquences psychologiques. En effet, plusieurs symptômes découlant de la détresse morale (DM), tels que la colère, l’anxiété, la frustration et des symptômes dépressifs ont été notés chez ces professionnelles. La persistance de cet état peut causer un épuisement professionnel et mener l'infirmière à quitter la profession. Malgré l’importance de ce phénomène et l'ampleur des impacts de la DM, aucune étude n'a été réalisée afin d'établir un lien cohérent entre les menaces à l'intégrité auxquelles elles sont confrontées dans ce contexte et la DM qu’elles sont susceptibles de vivre. Une analyse comparative interrogeant le rôle de ces dernières et s’appuyant sur la théorie de la DM de Corley (2002) sera présentée. Une recension narrative fut réalisée et il y est suggéré que les infirmières travaillant en psychiatrie légale éprouvent une difficulté à exercer leur rôle d'advocacy envers le patient, ce qui est reconnu comme un facteur associé à la détresse. Les implications pour la pratique seront discutées.
-
La réaction de stress physiologique à la violence au travailCatherine Bergeron (UdeM - Université de Montréal)
L’objectif de ce mémoire de maîtrise est l’étude de la relation entre la violence en milieu de travail et le profil de sécrétion diurne du cortisol salivaire modérée par le centre de contrôle interne. Les données ont été recueillies dans le cadre du projet SALVEO mené par l’Équipe de Recherche sur le Travail et la Santé Mentale. L'échantillon comprend 391 employés de 34 établissements québécois du secteur secondaire et tertiaire. Un nombre de 3771 échantillons de salive a été prélevé à 5 occasions (réveil, 30 min après le réveil, 14h00, 16h00 et au coucher) répétés à 3 moments de la semaine (mardi, jeudi et dimanche). Des modèles de régression multiniveaux ont été effectués. Les variables susceptibles d’influencer la concentration de cortisol salivaire ( sexe, âge, indice de masse corporelle, consommation de tabac, consommation d’alcool, activité physique, médicaments, saison et problèmes de santé) ont été mesurées. Les travailleurs vivant un niveau élevé de conflits interpersonnels présentaient un niveau de cortisol salivaire significativement plus faible à 16h00 et au coucher. Le niveau de harcèlement physique et sexuel n’influençait pas significativement la concentration de cortisol salivaire. Plus les conflits interpersonnels étaient élevés et plus la concentration de cortisol salivaire au coucher était forte pour les hommes avec un centre de contrôle interne élevé, comparativement à ceux exprimant un centre de contrôle interne faible et pour l’ensemble de l’échantillon.
-
Différences liées au sexe dans la reconnaissance des émotions chez les athlètes commotionnésCaroline BLAIS, Louis DE BEAUMONT, Samuel GUAY, Edith Léveillé (UQAM - Université du Québec à Montréal), Peter SCHERZER
Introduction :Plusieurs auteurs ont observé une augmentation du risque de souffrir d’anxiété et de dépression après une commotion cérébrale, plus particulièrement chez les femmes. D’autres auteurs ont rapporté une hypersensibilité aux émotions négatives chez les personnes anxieuses et dépressives. L’objectif de cette étude était d’investiguer les différences liées au sexe dans la reconnaissance des émotions chez les athlètes commotionnés.Méthodes :30 athlètes commotionnés (15 hommes) et 30 contrôles (15 hommes) ont été testés. Les participants ont complété des questionnaires, des tests neuropsychologiques et une tâche de reconnaissance des émotions formée d’une expression faciale neutre et des six émotions primaires morphées entre elles par intervalle de 12%, de 14 à 86% d’intensité. Après chaque présentation, les participants devaient identifier l’émotion exprimée par le visage. Nos analyses ont porté sur la performance et le seuil de détection.Résultats:Les résultats ont révélé une interaction significative entre le groupe et le sexe des participants pour toutes les émotions négatives. Les hommes commotionnés ont montré une diminution de la performance et une augmentation du seuil, comparativement aux hommes contrôles. Les femmes commotionnées ont montré le patron de réponses inverses.Discussion:Ces résultats suggèrent que l’hypersensibilité aux émotions négatives pourrait contribuer au risque de souffrir d’anxiété et de dépression chez les femmes commotionnées.
-
Lien entre le momentum psychologique et les paramètres cardiorespiratoires lors d’une compétition chez des coureurs de cross-countryAlain S. COMTOIS, Vincent Gosselin Boucher (UQAM - Université du Québec à Montréal)
En situation de compétition l’état psychologique peut changer rapidement la performance. Le but est de mesurer les variations des paramètres physiologiques lors d’une situation de momentum positive et négative décrite par des athlètes. Des coureurs de fond (10H : 23,2 ± 2,4 ans; 10F : 25,9 ± 7,0 ans) en vague de cinq ont participé à une pré-sélection pour l’UQAM. La sélection était basée sur une course de 3000m. La fréquence cardiaque (FC), le cycle respiratoire (CR) et la vitesse de course ont été mesurés à l’aide d’une ceinture (Zephyrs Bioharness, Technology Corp., Annapolis, Md.). La compétition fut filmée afin de tenir une entrevue individuelle de type semi-structurée avec auto-confrontation. Les athlètes ont complété un test de vitesse aérobie maximale (VAM) sur tapis roulant. La durée moyenne de la course de 3000m pour les hommes et les femmes était de 639,8 ± 43,3 et 828,9 ± 79,3 secondes, respectivement. Des indices de rendement exprimés en pourcentage furent créés avec la FC et la vitesse de course corrigé pour la VAM (191±10 bpm; 17,2±1,1km/h) afin d'identifier les situations de momentum positif et négatif. Une différence significative (p<0,001) est notée entre les éléments positifs (94,16±6,35%) et négatifs (105,00±9,58%). En situation de momentum positif, l’indice est plus bas indiquant un meilleur rendement. Une variation des capacités physiologiques semble être présente en situation de momentum. Des résultats aditionnels seront obtenus et présentés en séance.
Activité neuronale, vision et audition
-
Synesthésie et inhibition latéraleDiana-Jimena Arias (UQAM - Université du Québec à Montréal), Dave SAINT-AMOUR
La synesthésie se produit lorsqu’un stimulus d’une modalité sensorielle évoque un percept additionnel dans la même modalité ou dans une autre.Parmi les mécanismes sous-jacents possibles, il a été proposé que le cerveau synesthète se caractérise par une surabondance de connexions neuronale dont principalement les aires visuelles. Selon cette hypothèse, nous postulons que l’inhibition latérale (IL) entre les neurones du cortex visuel est anormale chez les synesthètes. L’IL a été évaluée à l’aide de potentiels évoqués visuels stationnaires (PEVs) enregistrés à Oz chez 5 participants synesthètes et 12 contrôles avec un paradigme de type « Windmill-Dartboard » (Zemon et al., 1982). Les stimuli étaient des patrons radiaux qui oscillaient à 4,28 Hz. L’analyse de Fourier a permis d’extraire l’amplitude de la fréquence fondamentale et de la 2e harmonique. Des indices de facilitation et de suppression ont été calculés pour chaque participant. Les résultats de l’ANOVA indiquent une interaction significative entre les indices de IL et les groupes (F(1,18) = 26,60, p < 0.05). Comparés aux participants contrôles, les synesthétes présentent des indices de suppression plus élevés (t(18) = -3,52, p < 0.05). Cette étude montre que l’inhibition latérale est anormale chez les participants synesthètes, ce qui compatible avec l’hypothèse d’une surabondance de connexions neuronales dans la synesthésie.
-
Déterminer l’anatomie cérébrale à partir de l’activité neuronaleSylvain BAILLET, Audrey Doualot (UQAM - Université du Québec à Montréal)
En neuroimagerie, la cartographie de l’activité cérébrale à partir de signaux magnétoencéphalographiques (MEG) peut être formalisée dans un cadre statistique bayésien comparant un modèle à des données expérimentales (Baillet et al., 2001). Cette approche a recourt à une mise en correspondance géométrique des données MEG avec la structure anatomique du sujet issue de l’imagerie IRM. Cependant, l’accès à cette dernière est onéreux et le recalage MEG/IRM comporte des imprécisions. Le cadre bayésien peut aussi être étendu pour identifier le modèle anatomique optimal parmi plusieurs possibles (Friston et al., 2008). Basées sur le principe d’énergie libre issu de la physique statistique, ces méthodes permettent de comparer la plausibilité de différents modèles de manière objective. Nous avons donc investigué s’il est possible d’identifier à partir du signal MEG seul enregistré au repos, la structure anatomique du participant. Nos premières expériences sont basées sur les jeux de données de 2 sujets, sur lesquels nous avons testé les algorithmes de Friston et al. (2008) et la plausibilité des deux modèles génératifs en compétition basés soit sur la véritable structure anatomique du sujet, soit sur une autre anatomie cérébrale. Nous montrons comment formaliser un critère de comparaison basé sur l’énergie libre de chacun des modèles en compétition. Les résultats préliminaires de cette étude ainsi qu’une revue des concepts statistiques et algorithmiques clés seront présentés.
-
Décoder la localisation de l’attention visuelle spatiale endogène grâce au signal EEGMartin ARGUIN, Mercedes AUBIN, Karim JERBI, Pierre JOLICOEUR, Tarek LAJNEF, Thomas Thiery (UdeM - Université de Montréal)
L’attention visuelle spatiale peut être déployé à différentes positions dans l’espace sans bouger les yeux, et de nombreuses études ont montré que les composantes des potentiels reliés aux évènements pouvaient nous renseigner sur la latéralisation (à droite ou à gauche) du déploiement l’attention visuelle spatiale endogène dans le champ visuel. Cependant, la littérature ne permet pas d’affirmer qu’il est possible d’obtenir une localisation spatiale plus précise en se basant sur le signal EEG lors d’une fixation centrale. Dans cette étude, nous avons utilisé une tâche d’indiçage de Posner modifiée avec un indice endogène pour déterminer le degré avec lequel l’information contenue dans le signal EEG peut nous permettre de suivre l’attention visuelle spatiale lors de séquence de présentation durant maximum 200 ms. Nous avons utilisé une machine à vecteur de support (SVM) et une validation croisée pour évaluer la précision du décodage, i.e., le pourcentage de prédictions correctes sur la localisation spatiale de l’attention (57 %, p<0.001, seuil de chance à 25%) avec une erreur moyenne de 0.52 degré d'angle visuel. Les réponses ERP ont également prédit avec succès si l’attention était présente ou pas à une position donnée avec une précision de 79% (p<0.001) . Ces résultats seront discutés en termes de leurs implications pour le décodage de l’attention visuelle spatiale et des directions futures pour la recherche seront proposées.
-
Analyse spatiotemporelle des champs récepteurs de l’aire 21a du chatChristian CASANOVA, Bruno Souza (UdeM - Université de Montréal)
L'étude a pour but de caractériser le profil spatiotemporel du champ récepteur des neurones de l’aire 21a du chat. Des enregistrements extracellulaires ont été effectués dans l’aire 21a de chats anesthésiés. Le stimulus visuel consistait en une séquence aléatoire de présentations de carrés lumineux et sombres (4x4 deg, 35 ms). Des profils spatiotemporels de premier ordre de 27 neurones ont été obtenus par analyse de corrélation inverse. L'analyse spatiale a révélé que la plupart des neurones ont présenté des sous-champs lumineux qui étaient plus grands que les sombres (316,7 ± 42,9 vs 168,8 ± 32,5 deg2, p< 0.05, T Student) et que, pour la plupart des cellules (25/27), les sous-champs se chevauchaient. En outre, la probabilité maximale d’apparition de potentiels d’action était plus élevée pour les sous-champs lumineux que pour les sombres (0,04 ± 0,008 vs 0,02 ± 0,003, p< 0.05, T Student). L’analyse temporelle a montré que l’activité des sous-champs était en partie synchrone tout en révélant que la probabilité maximale d’apparition de potentiels d’action du sous-champ lumineux était obtenue avec une latence plus courte que pour leurs homologues sombres (58,3 ± 11,2 vs 87,5 ± 17 ms, p< 0.05, T Student). Les profils obtenus dans l’aire 21a diffèrent sensiblement de ceux trouvés dans les aires latérales suprasylviennes et dans V1, soutenant l’hypothèse que cette région corticale traite l’information visuelle d’une façon distincte d'autres aires visuelles.
-
Réorganisation des aires cérébrales des aveugles congénitaux lors de la perception de la paroleLaureline Arnaud (Université McGill), Vincent GRACCO, Lucie MÉNARD
Les aveugles congénitaux ont de meilleures capacités à traiter certains sons que les personnes voyantes. De plus, il a été démontré que les aires cérébrales des aveugles se réorganisent en conséquence de la privation visuelle. Il reste à comprendre à quel point ces réorganisations cérébrales peuvent expliquer les différences observées à l’échelle comportementale. Pour cela, quinze aveugles et quinze voyants ont pris part à une étude impliquant des tâches de perception de la parole et des séquences d’imagerie par résonance magnétique (IRM). L’analyse des données structurelles, fonctionnelles et d’état de repos, ainsi que des données comportementales nous permet d’explorer en détails les mécanismes neuronaux de la perception de la parole chez les aveugles. Un des aspects novateurs de ce travail est de tester l'intensité et l’étendue spatiale des mécanismes d’adaptation neuronale à l’aide d’une technique d’IRM fonctionnelle de répétition-suppression et d’analyser comment ces caractéristiques peuvent prédire la performance des participants lors de la tâche de perception de la parole. Les résultats de cette étude nous permettent donc d’identifier les mécanismes neuronaux (réseaux recrutés, connectivité, plasticité structurelle) associés au développement de capacités accrues des personnes aveugles à traiter des sons de parole. Ce travail contribue donc à l’avancée des connaissances sur les mécanismes de plasticité du cerveau qui suivent une privation sensorielle.
-
Une étude pilote en potentiels évoqués sur la reconnaissance des sonsMathieu BRODEUR (Université McGill), Marie-Claude GUERRETTE (Université de Moncton), Dave ST-AMOUR (UQAM - Université du Québec à Montréal), Geneviève Sauvé (Université McGill), Juliette WOHLSCHELEGEL (UPMC - Université Pierre et Marie Curie (Paris 6))
INTRODUCTION : Plusieurs études ont montré que la reconnaissance d’objets est facilitée lorsque ceux-ci sont présentés dans leur environnement ou contexte habituel. Nous avons récemment décrit la signature cérébrale de cet effet de contexte à l’aide de stimuli visuels. Les potentiels évoqués étaient plus positifs aux sites fronto-centraux et plus négatifs en région postérieure. Compte tenu de la multimodalité de notre environnement, nous proposons que la composante fronto-centrale de l’effet visuel soit supramodale, i.e. observable peu importe la modalité. Pour la présente étude, nous nous sommes intéressés à explorer les effets de contexte en modalité auditive.
MÉTHODOLOGIE : Jusqu’à présent, nous avons enregistré l’EEG de 11 sujets adultes sains. La tâche des participants était d’appuyer sur un bouton lorsqu’ils reconnaissaient le deuxième son d’une paire dans laquelle le premier son tenait lieu de contexte (n=120 paires). Les sons cibles étaient sémantiquement liés (condition congruente) ou non (condition neutre) avec leur contexte.
RÉSULTATS : Un effet significatif de condition fut observé entre 500 et 800 ms dans la région centrale (électrodes C1 à C6 et CP1 à CP6). Les stimuli de la condition congruente ont atteint des amplitudes positives alors que ceux de la condition neutre étaient associés à des voltages négatifs.
CONCLUSIONS : Ces résultats préliminaires montrent que l’effet fronto-central observé en modalité visuel semble partiellement présent en modalité auditive.