Depuis les écrits d’Hippocrate, tour à tour, médecins, théologiens, philosophes et psychologues se sont interrogés sur la nature de l’impulsivité et sur son rôle pour expliquer les différences individuelles dans la psychopathologie et l’expression des comportements inadaptés. Aujourd’hui, le DSM-5 (cinquième édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) consacre un chapitre entier sur les troubles de comportements perturbateurs ou du contrôle des impulsions. Cependant, l’impulsivité se trouve, de manière explicite ou implicite, associée à de nombreux autres troubles psychologiques. En outre, il existe des comportements impulsifs spécifiques dont la psychopathologie de la personne qui les adopte demeure méconnue. Si cette relation entre impulsivité et psychopathologie n’est plus à démontrer, la compréhension du rôle de l’impulsivité dans le contexte de la psychopathologie soulève encore plusieurs problèmes. Par exemple, bien que la définition de l’impulsivité se précise avec le DSM-5, elle demeure encore vague pour départager les individus impulsifs entre eux ou encore de ceux qui ne le sont pas. De plus, les causes de l’impulsivité peuvent être nombreuses, allant d’un manque de contrôle des impulsions à un manque de prévoyance, en passant par une difficulté à tolérer les retards. Malgré les efforts de recherche, les mécanismes psychologiques et cognitifs sous-jacents aux manifestations impulsives propres à chaque entité clinique demeurent peu connus et nécessitent des instruments de mesure dont les validités diagnostique et prédictive ne sont pas toujours assurées. Le colloque vise à proposer des solutions à ces problèmes et à bien d’autres. Les troubles psychologiques et les comportements inadaptés qui seront abordés seront le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité, le syndrome de Gilles de la Tourette, le trouble bipolaire, le trouble de la personnalité limite, les agressions sexuelles et la compulsion sexuelle.
Le vendredi 13 mai 2016