Hervé Stecq
La mobilisation des réseaux d'acteurs et le développement régional : Le cas de la Stratégie MigrAction au Saguenay-Lac-Saint-Jean (Québec)
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Avez-vous déjà essayé d'expliquer votre thèse ou votre mémoire à votre famille, comment vous y êtes-vous pris, comment votre famille a-t-elle réagi?
Au cours de mon long parcours de doctorant, je me suis souvent fait demander sur quoi je travaillais, et ce par des personnes étrangères au monde académique. Il m'a donc fallu rapidement vulgariser. Mais comment parler de mobilisation, de réseaux, et de développement régional en une ou deux minutes, sans perdre l'attention de son auditoire? Le défi est d'autant plus complexe que la réalisation d'une thèse est en soi un long processus de maturation des idées. J'ai souvent été incapable de m'expliquer à moi-même les grandes lignes de mon travail, comment alors faire comprendre à mon oncle ou à ma tante les conclusions de mes recherches? Ce n'est que lors de ma soutenance de thèse que mes amis et ma famille ont enfin pris conscience de l'ampleur de mon sujet de recherche.
Pour vous, que représente votre recherche? Un rêve d'enfant? Un choix de carrière réfléchi?
Je n'ai pas décidé de faire une thèse par carriérisme, sinon j'aurais opté pour un parcours moins long. Je valorise dans ma vie autant le chemin qui mène à la réalisation, que la réalisation elle-même.
Concrètement, à quoi ressemble la vie d'un étudiant-chercheur? Avez-vous des anecdotes?
Je me suis beaucoup trompé au cours de mes années en tant que doctorant. Mais les échecs sont formateurs. J'ai connu les privations également, puisque je n'avais pas de bourse de doctorant. J'étais en France lorsque j'ai connu par hasard les universités québécoises. Je suis parti avec 15 kilos de bagages, en laissant tout derrière moi. J'ai survécu avec très peu de ressources. Je suis donc très fier de ce que j'ai réalisé. Les dédales du doctorat ont été pour moi la meilleure école de la vie. Je m'estime prêt pour l'avenir.
Pourquoi avez-vous décidé de participer au concours Ma thèse en 180 secondes?
La principale raison est bien anecdotique. Je voulais m'exercer pour une communication que je devais présenter au congrès de l'ACFAS. À ma grande surprise, j'ai été retenu par mon université pour la représenter. Aujourd'hui je réalise à quel point l'expérience a été valorisante. Je conseillerai à mes amis de participer à la prochaine édition.
Quelles frontières avez-vous dépassées en participant à ce concours?
Surement les frontières de mon université! Je viens d'une petite université, l'Université du Québec à Chicoutimi. Il y existe une proximité entre tous ceux qui font partie de cette institution. L'inconvénient est que nous tendons à nous suffire de ce cocon protecteur. Pour moi, aller au congrès de l'ACFAS pour le concours, cela signifiait aller affronter le monde, même si je n'allais qu'à Montréal.