Olivier Paquin
L'impact des préjugés sur les représentations mentales
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Avez-vous déjà essayé d'expliquer votre thèse ou votre mémoire à votre famille, comment vous y êtes-vous pris, comment votre famille a-t-elle réagi?
Expliquer mon projet à mon entourage constitue un défi de taille que j'aime relever puisqu'il me pousse à mettre en lumière les applications concrètes de mes résultats pour justifier la pertinence de mes recherches. J'ai la chance de travailler sur un sujet qui rejoint de près ou de loin chacun d'entre nous qui vivons dans une société multiculturelle (c'est à dire l'impact des stéréotypes et des préjugés sur la perception sociale). Nécessairement, ce thème suscite des réactions de part et d'autre, alors je n'ai habituellement pas trop de difficulté à capter l'intérêt de prime abord. Il suffit d'être clair, créatif et concis pour conserver cet intérêt jusqu'à une compréhension ne serait-ce que sommaire de mon propos.
Pour vous, que représente votre recherche? Un rêve d'enfant? Un choix de carrière réfléchi?
En tant qu'étudiant au doctorat en neuropsychologie clinique, j'ai très vite compris que la recherche et la clinique sont intimement liées, sinon interdépendantes. On ne peut espérer être un bon clinicien sans considérer l'apport des données scientifiques pour appuyer nos diagnostics et comprendre les problématiques que présentent nos patients. La science contribue nettement à fignoler un jugement clinique crédible. La recherche n'était donc pas un objectif au début de mes études, mais elle en est devenue un à force d'être confronté à des questionnements sans réponse. Si au cours de ma carrière je peux contribuer à répondre ne serait-ce qu'à l'un d'entre eux et ainsi faire avancer la science, ce sera mission accomplie.
Concrètement, à quoi ressemble la vie d'un étudiant-chercheur? Avez-vous des anecdotes?
À mon avis, la plus grande force d'un étudiant-chercheur demeure sa capacité à arrimer ses aspirations cliniques et scientifiques tout en considérant ses ambitions personnelles. L'étudiant-chercheur se doit d'être dévoué, puisque l'implication en recherche au quotidien permet d'assurer un avancement constant de ses connaissances, qui constitue l'élément clé pour une pleine appréciation du cheminement au doctorat et la gratification qui s'en suit. Toutefois, l'engouement et le surmenage guettent l'étudiant-chercheur qui doit tenter de trouver un bon équilibre et ne pas franchir ses limites personnelles au détriment de sa santé. Il ne faut pas voir le parcours au doctorat comme un sacrifice dans une vie, mais plutôt comme la construction d'un avenir prometteur.
Pourquoi avez-vous décidé de participer au concours Ma thèse en 180 secondes?
J'estime qu'il est primordial pour un étudiant qui désire contribuer à l'avancement des connaissances dans son domaine d'études de pouvoir défendre son propos, mais surtout de le rendre accessible à tous et chacun. Le concours m'offre la possibilité de vulgariser une thèse que j'aurai à soutenir éventuellement de manière officielle. Alors il s'agit d'une occasion en or de forger ma confiance et me démontrer que je maîtrise assez bien mon projet pour le vulgariser à sa plus simple expression.
Quelles frontières avez-vous dépassées en participant à ce concours?
Organiser sa pensée pour en faire ressurgir le message prédominant est un défi de taille qui demande un esprit de synthèse et une compréhension accrue du sujet exploité. Le concours m'a permis nécessairement de sortir de ma zone de confort et d'expliquer de manière simpliste ce qui m'a pris un bon nombre d'heures à maîtriser. Il est important de ne pas sous-estimer notre public, mais également ne pas le surestimer et risquer de perdre son attention. En 180 secondes, il est difficile mais suffisant de trouver le bon équilibre pour capter son auditoire sans le décourager et espérer lui transmettre l'enthousiasme lié aux découvertes soulevées.