
Cristina Uribe
Représentations phonétiques du phonème / y / du français chez des apprenants hispanophones : l’effet du principe alphabétique et de la rétroaction visuelle en temps réel de la position de la langue
- Votre profil en bref...
Arrivée à Montréal en 2005 sans parler français, j’ai moi-même vécu le processus d’acquisition du français comme langue seconde et relevé les défis de la prononciation pour les hispanophones. En apprenant le français, j’ai découvert une passion pour le fonctionnement des langues, ce qui m’a conduite à faire une maîtrise en acquisition des langues à l’UQAM, puis un doctorat en linguistique, plus précisément en phonétique. Depuis 2008, j’enseigne l’espagnol comme langue étrangère au secondaire, où je transmets mon amour des langues. Aujourd’hui, mon objectif est de faire avancer les connaissances sur l’acquisition de la prononciation en langue seconde et d’inspirer d’autres immigrant.es non francophones en leur montrant qu’il leur est possible de maîtriser le français et d’atteindre leurs objectifs académiques, professionnels et culturels.
- Avez-vous déjà tenté de vulgariser votre thèse à votre famille ? Qu’est-ce qui a constitué le plus gros défi ? Ce processus a-t-il suscité des réactions cocasses ?
J’ai surtout vulgarisé ma recherche auprès de la communauté hispanophone du Québec par l’intermédiaire des organismes d’aide aux nouveaux arrivants. J’adore voir la réaction des gens lorsque j’explique les gestes articulatoires des sons de la parole. Au début, cela semble abstrait, mais très vite, ils veulent en savoir plus.
- Pour vous, que représente votre recherche : un rêve d’enfance devenu réalité, un choix de carrière réfléchi, etc. ?
Ma recherche est à la fois une contribution scientifique et un engagement envers ma communauté. La prononciation du français représente un véritable défi pour les hispanophones, pouvant engendrer frustration et insécurité. Beaucoup ignorent comment s’améliorer et quelles stratégies adopter. Mon travail vise à offrir des pistes concrètes qui pourront être appliquées en salle de classe.
- Au quotidien, à quoi ressemble votre vie d’étudiant·e-chercheur·euse ? Quelle est l’expérience la plus enrichissante que vous avez vécue en tant que chercheur·euse ?
En travaillant sur ma recherche, je ressens la passion pour mon sujet. J’ai la chance d’être guidée par deux directeurs de recherche très engagés. L’expérience la plus enrichissante a été d’animer des ateliers de phonétique pour plus de 150 hispanophones et de mener une campagne de sensibilisation sur la prononciation du français auprès de 10 organismes, grâce à une bourse de stage en milieu de pratique du FRQSC.
- Pourquoi avez-vous décidé de participer au concours Ma thèse en 180 secondes ?
Depuis que j’ai découvert ce concours, j’ai voulu y participer : c’est un vrai défi de résumer une recherche en 180 secondes! C’est pour moi l’occasion de faire connaître l’enjeu que représente la prononciation du français pour les hispanophones, un aspect souvent méconnu. Je souhaite aussi montrer qu’il est possible de surmonter la peur de s’exprimer en langue seconde et d’inspirer d’autres personnes à oser prendre la parole en français.