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Pauline Sarrazy, Université de Montréal
Finaliste

Pauline Sarrazy

Université de Montréal

À la croisée des mots et de l’image : pour une poésie scénaristique

 

  • Votre profil en bref...

Je suis étudiante au doctorat en études cinématographiques et chargée de cours à l’Université de Montréal. Ma thèse s’intéresse au croisement fécond que promet la rencontre du scénario et de la poésie. Mes dernières publications s’inscrivent dans une perspective intermédiale et génétique, qui cherche à valoriser l’écriture scénaristique afin d’étudier la poésie de ses didascalies comme un outil inédit pour la réalisation du futur film – tant sur le plan de son expressivité esthétique que de son expression sensible.

  • Avez-vous déjà tenté de vulgariser votre thèse à votre famille ? Qu’est-ce qui a constitué le plus gros défi ? Ce processus a-t-il suscité des réactions cocasses ?

Oui, j’ai déjà expliqué mon sujet à ma grand-mère, qui est toujours très curieuse de ce que je fais. C’est un véritable défi de résumer cinq années de recherche en quelques phrases, mais cela permet aussi de redonner un sens concret à mon travail. Il est important de savoir échanger simplement et sans prétention sur un sujet (aussi niché soit-il) et ainsi de constater que sa passion peut éveiller la curiosité aussi bien chez des novices que chez des experts du domaine.

  • Pour vous, que représente votre recherche : un rêve d’enfance devenu réalité, un choix de carrière réfléchi, etc. ?

Ma recherche part d’un amour de l’écriture et du cinéma. Petite, je m’amusais à écrire des poèmes et chaque soir, mon père nous faisait découvrir sa passion pour le septième art autour d’une soirée film. J’adorais ça. Depuis mon adolescence, je tiens un journal intime dans lequel j’écris quotidiennement. Si ces mots restent le plus souvent secrets, il m’arrive parfois d’éprouver le désir qu’ils soient lus et partagés. Rédiger une thèse à la croisée des mots et de l’image est pour moi une manière d’explorer ce qui nourrit ma curiosité et stimule ma créativité. C’est aussi une occasion de mettre en lumière la valeur artistique du scénario, ce texte qui, à l’instar d’un journal intime, n’a pas la vocation d’être lu ni même partagé.

  • Au quotidien, à quoi ressemble votre vie d’étudiant·e-chercheur·euse ? Quelle est l’expérience la plus enrichissante que vous avez vécue en tant que chercheur·euse ?

Je suis en pleine rédaction de ma thèse. Plusieurs jours par semaine sont consacrés à l’écriture et à l’avancement de mes recherches, tandis que les autres sont dédiés à mon travail à l’université, où je collabore avec des groupes de recherche et j’enseigne. L’une des expériences les plus enrichissantes reste mon séjour de recherche au Japon, qui m’a offert l’opportunité de rencontrer et d’interviewer Takuma Takasaki, le poète-scénariste du film Perfect Days (W. Wenders). Une rencontre que je n’oublierai jamais !

  • Pourquoi avez-vous décidé de participer au concours Ma thèse en 180 secondes ?

Depuis le début de ce concours, peu de sujets en arts sont représentés, la plupart des participant·es appartiennent au domaine des sciences naturelles ou des sciences sociales. Or, je pense que les études cinématographiques, par exemple, méritent tout autant d’être visibilisées, car elles jouent un rôle essentiel dans notre manière de percevoir et d’habiter le monde. Ainsi, il me tenait à cœur de mettre en lumière la richesse du scénario, ce texte encore peu connu du grand public, afin d’en démontrer les promesses artistiques insoupçonnées.