Les pratiques parentales, les transmissions éducatives et les soins aux enfants dans les diverses Nations autochtones sont à la fois multiples et distincts. Les façons de soutenir le plein développement des enfants autochtones sont circonscrites dans des formes d’entraide collective, une parentalité élargie et une conception holistique du monde généralement en clivage avec les normes et pratiques parentales eurocanadiennes. En plus d’une structure de services souvent inadaptée aux réalités et besoins des familles autochtones, les repères et valeurs de ces dernières sont parfois mécompris par certains intervenants, ce qui peut mener à des pratiques discriminatoires dans les services à l’enfance et à la famille. À ce jour, les enfants et familles autochtones continuent d’être la cible de multiples politiques assimilationnistes et néocolonialistes.
Les revendications d’autodétermination et de gouvernance des peuples autochtones touchent notamment la sphère des services à l’enfance et à la famille afin de réduire, voire éliminer, les pratiques oppressives comme celles qui retirent les enfants de leurs foyers familiaux depuis des siècles, sans toujours tenir suffisamment compte de l’importance de leur culture et des liens familiaux dans l’évaluation du meilleur intérêt de l’enfant. La Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis (loi C-92), entrée en vigueur en 2020 au Canada, reconnaît le droit à chaque Nation de mettre au point sa propre loi et son modèle de services à l’enfance et à la famille culturellement ancrés. Dans une perspective d’autodétermination et de gouvernance, différentes Nations ont amorcé des réflexions sur le modèle à préconiser pour leur communauté, sur la définition de services culturellement sécuritaires dans l’intérêt de leurs enfants et sur les avenues partenariales prometteuses avec des alliés autochtones et allochtones.
Ce colloque a pour objectif d’explorer globalement l’évolution des services à l’enfance et à la famille depuis l’adoption de la loi C-92, les défis, tout comme les avenues prometteuses. Il permettra par ailleurs de brosser un portrait sommaire des retombées directes et actuelles pour les communautés. De plus, il soulèvera des discussions sur la composition des services à l’enfance et à la famille, les axes prioritaires à développer, les besoins auxquels les communautés veulent répondre, ainsi que sur les façons dont la recherche peut représenter un levier d’appui à cet égard. Enfin, le colloque mettra en valeur la voix des acteurs autochtones impliqués et permettra un réseautage entre divers organismes autochtones et chercheurs, qui ont généralement peu d’occasions de partager leurs idées sur ces priorités.
Remerciements
Nous remercions les conférencier.ère.s, incluant les représentant.e.s des communautés et organisations autochtones, l’honorable Sénatrice et Gilbert W Whiteduck, les co-auteur.rice.s, les discutant.e.s de la table ronde et toute personne prenant part au succès de ce colloque. Nous remercions nos partenaires: CIÉRA, LRIDE, Cercle Kinistòtàdimin, Centre UCS de l’INRS et la librairie du soleil.