Il est établi que la santé des populations relève de facteurs multiples et interreliés nommés déterminants de la santé. Promouvoir la santé exige donc d’agir au-delà des frontières du secteur de la santé et d’adopter une approche intersectorielle. Cette approche prône la collaboration entre tous les secteurs d’activité pour influencer l’ensemble des déterminants de la santé. Reconnu comme une stratégie incontournable à la promotion et à la prévention en santé, le développement de partenariats intersectoriels vise à concerter l’action des secteurs d’activité (p. ex. : secteur politique, organisationnel (privé), communautaire, universitaire) vers l’atteinte d’un objectif commun. Or, des dynamiques de pouvoir teintent l’établissement, le maintien, la promotion et le succès de ces partenariats (Bourque, 2008; Gray et Purdy, 2018). Par exemple, des difficultés d’arrimage limitent le fonctionnement et les retombées des partenariats, puisque leurs acteurs présentent des caractéristiques parfois contrastées (p. ex. : nature des entités, secteurs d’intervention, niveaux stratégiques, capacités, ressources, degrés d’influence) (Bourque, 2008). Les asymétries de pouvoir seraient inévitables dans les partenariats intersectoriels, mais pas insurmontables (Bourque, 2008; Dewulf et Elbers, 2018). En fait, la gestion des dynamiques de pouvoir vers son partage équitable et transparent peut favoriser la synergie partenariale (Bourque, 2008; Gray et Purdy, 2018). Considérant que la gestion des dynamiques de pouvoir est peu abordée dans la littérature scientifique, il est urgent de s’y intéresser afin de structurer des interventions porteuses en santé (Dewulf et Elbers, 2018; Walker, 2020). Pour maximiser le développement d’une synergie partenariale en santé, il est donc nécessaire de situer ces dynamiques de pouvoir dans les partenariats intersectoriels en promotion de la santé et du bien-être puis de réfléchir collectivement aux moyens d’améliorer les pratiques de recherche et d’intervention.
Le vendredi 17 mai 2024