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Informations générales

Événement : 91e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Dans un contexte de changements climatiques et de concentration des enjeux humains et bâtis sur les côtes, les risques côtiers d’érosion et de submersion marines sont en constante augmentation sur les littoraux anthropisés du monde. En outre, les difficultés de gestion intégrée de la zone côtière et la multiplicité des positions des différents et nombreux acteurs (citoyens, élus, administrations publiques, organisations locales et régionales et autres parties prenantes) complexifient la gestion de ces risques. Projeter ces espaces vulnérables dans un avenir durable devient un défi auquel la recherche interdisciplinaire et partenariale entre chercheur·ses, professionnel·les de la gestion des risques côtiers et habitant·es peut apporter des éclairages cruciaux.

L’objet de ce colloque est de croiser les approches des chercheur·ses, mais aussi des praticien·nes-gestionnaires, pour capitaliser l’avancée des connaissances sur ce sujet et apporter des éléments utiles pour progresser vers l’adaptation des populations et des territoires littoraux.

Les thématiques qui nous semblent essentielles pour y parvenir sont diverses. Elles touchent aux questions de vulnérabilité systémique de ces territoires littoraux, à la connaissance des dynamiques naturelles et sociopolitiques, à l’analyse des politiques publiques et de leurs applications sur le terrain, aux représentations des populations, à leurs capacités d’adaptation et de résilience, à la construction de scénarios d’adaptation...

L’interdisciplinarité et les partenariats avec les gestionnaires favorisent des démarches intégrées. Les méthodes et outils déployés pour étudier ces questions peuvent être d’une très grande variété (indices de vulnérabilité, plateformes numériques de données, enquêtes auprès d’acteurs du territoire, frises chronologiques, cartographies narratives, jeux sérieux, coconstruction de scénarios…). Que peut-on apprendre de ces démarches et outils? Quelles leçons en tire-t-on pour avancer vers l’adaptation?

Remerciements :

Nous remercions les Fonds de recherche du Québec (FRQ) et l'Agence nationale de la recherche française (ANR) pour le financement du projet de recherche ARICO (Co-construction de scénarios d’adaptation des territoires maritimes aux risques côtiers dans un contexte de changements climatiques en France et au Québec), organisateur de ce colloque.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables : Partenaire :

Programme

Panel / Atelier

Mot d’ouverture et présentation du projet de recherche ARICO

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)

Communications orales

Session 1 – Vulnérabilité des territoires côtiers

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Présidence : Caroline Rufin-Soler (Nantes Université)
Discutant·e·s : Alain Hénaff (Université de Bretagne Occidentale), Brice Lesouëf (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Guillaume Marie (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Raphael Onguene (Université de Douala), Cassandre Rey-Thibault (Sciences Po Paris)
  • Communication orale
    Les espaces portuaires littoraux face au dérèglement climatique : une mise à l’agenda différenciée
    Cassandre Rey-Thibault (Sciences Po Paris)

    Face au dérèglement climatique, les littoraux urbains sont des espaces critiques des formes d’habitabilités futures. Ils sont menacés par le « nouveau régime climatique » (Latour 2017), en cumulant des vulnérabilités croissantes. Ces espaces sont aussi reconnus comme des ressources essentielles d’un « développement résilient » (IPCC 2022). Plus spécifiquement, les espaces portuaires littoraux sont des nœuds de l’économie mondialisée, nécessitant des transformations importantes. Pourtant, la question des submersions marines, suscite une attention et une priorisation inégales, en particulier dans les espaces urbains portuaires.

    Cette contribution propose une comparaison de la mise à l’agenda des risques de submersions marines, de la hausse du niveau de la mer, dans trois ports occidentaux de différentes tailles : Rotterdam, Le Havre et Boston. Ils présentent des situations contrastées dans l’adaptation, « d’avant-garde » (Rotterdam (Dunn et al. 2017)), à une quasi absence de mise à l’agenda (Le Havre, (Rey-Thibault 2022)), en passant par une politique volontaire récente (Boston). La comparaison explore les généalogies de l’identification et de la caractérisation des risques de submersion, en lien avec le déploiement d’infrastructures de protection, et d’autres solutions d’adaptation envisagées. Plus spécifiquement, je m’intéresse aux négociations des acteurs locaux, liés à leurs différentes cultures professionnelles, et leurs représentations des futurs.

  • Communication orale
    L’estuaire du Wouri (Cameroun), un espace fortement vulnérable aux aléas côtiers. Caractérisation à l’aide d’un indice systémique impliquant les habitants et les praticiens
    Valentin Ebode (Institut de Recherche pour le Développement), Guillaume Marie (Université du Québec à Rimouski), Gaëlle Mfoumeyeng Enoto (Université de Douala), Raphael Onguene (Université de Douala)

    Dans un contexte de changements climatiques, les rivages de l’estuaire du Wouri sont de plus en plus exposés aux inondations, fluviales ou marines, et à l’érosion côtière. Or l’agglomération de Douala, située le long du Wouri, est en forte croissance urbaine ce qui accroît le niveau de vulnérabilité, d’autant plus que la mangrove protectrice est fortement dégradée.

    Afin de mieux connaître le niveau d’exposition aux aléas, l’analyse d’informations spatiales et des mesures sur le terrain ont été complétées par des séances de cartographie participative avec les habitants. Parallèlement, une enquête auprès des résidents et l’organisation de groupes de discussion en format World Café avec des gestionnaires ont permis de recueillir des données sur les perceptions des risques et le niveau d’adaptation actuel. Ces informations ont mené à la cartographie de la vulnérabilité sur 3 sites tests à l’aide d’un indice original. Pour chaque secteur de 200 m de long, les enjeux humains, socio-économiques et environnementaux potentiellement exposés, ainsi que le niveau d’adaptation, ont été caractérisés selon 16 paramètres, pondérés en fonction de leur l’importance pour les praticiens.

    L’ensemble de ces activités et les séances de vulgarisation ont impliqué près de 200 personnes. À l’avenir, cet indice va être réutilisé dans d’autres secteurs du Wouri et servira d’outil d’aide à la décision pour l’aménagement de la ville de Douala en distinguant des secteurs plus ou moins vulnérables aux aléas.

  • Communication orale
    L’amélioration d’indices de vulnérabilité aux aléas côtiers par et pour les acteurs du territoire : entre innovations et compromis
    Alain Hénaff (Université de Bretagne Occidentale), Brice Lesouëf (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Guillaume Marie (Université du Québec à Rimouski)

    L’opérationnalisation du concept de vulnérabilité aux risques naturels par des indices est un processus complexe. Leur utilisation effective par leur public-cible est dépendante de nombreux facteurs. Une première étape de méta-analyse de la littérature internationale a précédé une série d’entretiens semi-dirigés auprès de gestionnaires et chercheurs. Une revue de lecture à l’international et une série d’entretiens semi-dirigés auprès de gestionnaires et chercheurs ont permis de définir une méthodologie pour améliorer deux indices existants. Des tables de discussions au format world café ont été organisés avec les acteurs du territoire de deux territoires d’études (la Matanie au Québec et le pays Bigouden Sud (Bretagne) en France). En ressort nombre de suggestions d’améliorations par retrait, modification ou ajouts d’indicateurs, suivis d’une pondération par budget. Certaines améliorations sont rendues possibles par l’apport de connaissance et données non-considérées jusqu’alors. Cependant, l’application d’une part significative des bonifications souhaitées par les invités se heurte aux contraintes de faisabilité et de données disponibles, inhérentes à ce type d’outil.

    Malgré des différences de contexte évidentes entre les sites expliquant des différentiations claires, les deux indices voient une convergence accrue au sortir des world cafés. L’importance de la co-construction est de nouveau soulignée pour produire des outils d’aide à la prise de décision adaptés.


Communications orales

Session 2 – Politiques publiques sur les risques côtiers

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
  • Communication orale
    Problématique de la gestion des impacts des changements climatiques en zone côtière dans les pays en voie de développement : exemple du Delta du Saloum au Sénégal
    Abdourahman Kane (Consultant), Ndeye Binta Fanta Keita (Université Laval), Élise Lacoste-Bédard (Université du Québec à Montréal), Sebastian Weissenberger (Téluq)

    L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions du globe les plus affectées par les changements climatiques. Le Delta du Saloum au Sénégal, l’une des principales formations de mangroves de la région, a perdu de larges surfaces depuis les années 1970 suite à des épisodes de sécheresse, d’une forte variabilité climatique et d’une augmentation de la pression sur ses ressources par les populations. Sa régression a eu de sévères conséquences sur les activités économiques telles que l’agriculture, la pêche, et l’élevage. Or, plus de 100 000 habitants dépendent du delta pour leur subsistance. Pour documenter comment est gérée la lutte contre les changements climatiques dans la zone, des entrevues ont été tenues dans le cadre d’un projet collaboratif québécois-sénégalais avec des acteurs clés (fonctionnaires, élus, chercheurs; N=8) pour identifier les mesures prises et les obstacles rencontrés. Les résultats révèlent l’existence d’une vulnérabilité liée à la gestion. En effet, le manque de ressources humaines et financières, les changements d’acteurs responsables des politiques qui impactent la vie des populations, le manque de coordination et de partage des données entre les acteurs locaux, mais aussi entre ceux-ci et le gouvernement central, posent de sérieux problèmes quant à la réussite des stratégies d’adaptation et d’atténuation planifiées. Les autorités locales soulèvent également leur manque d’accompagnement, de suivi et de compétences pour faire face aux enjeux.

  • Communication orale
    Entre littoralisation et résilience socioécologique : Étude de l'acceptabilité des politiques publiques en matière de gestion côtière à Douala, Cameroun
    Roussel Lalande Teguia Kenmegne (Université Laval)

    Douala, ville côtière de 4 millions d’habitants en pleine croissance au Cameroun, est confrontée à des défis grandissants en matière d'inondations et de gestion côtière. L'urbanisation rapide, l'occupation de zones à risque, l'absence de législation stricte encadrant la conservation des milieux humides et le manque de ressources, fragilisent l’espace littoral et favorisent la vulnérabilité des communautés locales. Cette communication plonge au cœur des dynamiques littorales de Douala, explorant la vulnérabilité des populations côtières face aux changements environnementaux. A partir d’une méthodologie mixte combinant analyse de contenu et données empiriques, nous analysons les politiques publiques de gestion côtière à Douala, mettant en lumière leur acceptabilité par la population locale. En examinant la résilience socioécologique des habitants face aux défis, nous soulignons le rôle crucial de cette résilience dans le renforcement des politiques intégrées de gestion côtière. Notre étude offre une perspective approfondie sur la manière dont la compréhension des dynamiques locales peut guider des politiques efficaces, favorisant la coexistence harmonieuse entre la croissance urbaine, la préservation de l'écosystème côtier et le bien-être des populations côtières de Douala.

    ▶ Vidéo
  • Communication orale
    Comment pouvons-nous encore privilégier la concertation alors que l’on fait de la consultation face aux risques côtiers!
    Philippe Deboudt (Université de Lille), Martin Laroche (Université du Québec à Rimouski), Steve Plante (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Caroline Rufin-Soler (Nantes Université)

    Un des objectifs du projet ARICO est de coconstruire des scénarii d’adaptation aux changements climatiques avec les acteurs des deux terrains du projet (Pays Bigouden et Matanie). La participation vise à élaborer avec les acteurs du territoire (ex. élus, communautés de communes, MRC, municipalités, etc.) des mécanismes d’adaptation. Ceux en charge du développement des zones côtières sont les acteurs institutionnalisés. Ils privilégient des approches traditionnelles de participation mélangeant parfois consultation et concertation qui font référence à des cadres plutôt normatifs en termes de représentations sociales (science normale, concepts scientifiques). Il émerge des résultats une territorialisation de l’expertise au sujet des risques, occasionnant des freins et limitant les opportunités d’innovation sociale auprès des citoyens.

  • Communication orale
    L’influence des systèmes d’indemnisation dans les choix résidentiels en contexte de risques côtiers en France et au Québec
    Julie Delannoy (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Guillaume Marie (Université du Québec à Rimouski), Catherine Meur-Ferec (Université de Bretagne Occidentale)

    Malgré l’exacerbation des risques côtiers dans un contexte de changements climatiques, l’attrait pour la vie en bord de mer outrepasse la crainte de ces risques en France et au Québec, comme en attestent le maintien de fortes valeurs immobilières et les résistances aux contraintes d’urbanisation et aux politiques de relocalisation. Après avoir démontré que ces choix ne relèvent pas d’un déni des risques, les géographes s’interrogent sur l’influence potentielle d’autres facteurs. La façon dont les dommages causés par ces risques sont indemnisés a été très peu étudiée jusqu’à présent.

    L’hypothèse est que les systèmes d’indemnisation influencent les choix résidentiels par leur fonctionnement, mais aussi par les représentations que les particuliers en ont. Pour étayer cette hypothèse, une enquête a été menée par entretiens auprès de 55 acteurs des secteurs privés et publics et par questionnaire auprès de 370 propriétaires de biens résidentiels en zone côtière. La confrontation des discours et informations recueillis montre que, malgré les dispositions prises pour que ces systèmes d’indemnisation favorisent la prévention, l’articulation indemnisation-prévention reste lacunaire. D’après l’enquête par entretiens, cela tient à la complexité de ces systèmes, à la répartition des responsabilités entre acteurs, mais aussi à des facteurs indépendants du fonctionnement de l’indemnisation (ex. valeurs immobilières).


Dîner

Dîner

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)

Communications orales

Session 3 – Adaptation des collectivités territoriales côtières

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Moctar Badji (Université Cheikh Anta Diop de Dakar), Géraldine Berrehouc, Cheikh Ahmed Tidiane Faye (Université Cheikh Anta Diop), Philippe Landais, Valerie Morel (Université d'Artois, Laboratoire Textes et Cultures)
  • Communication orale
    Efficacité et impacts des ouvrages de protection du littoral de Saly Portudal face à la dynamique côtière : appréciation par les communautés
    Moctar Badji (Université Cheikh Anta Diop de Dakar), Cheikh Mbow (Centre de Suivi Ecologique), Hyacinthe Sambou (Université Cheikh Anta Diop de Dakar)

    Le littoral sénégalais est fortement vulnérable à l’érosion côtière et accentué par le changement climatique. Au niveau de la Petite Côte, cette fragilité se justifie par ses caractéristiques morphologiques, et les enjeux socioéconomiques. Depuis 2001, divers ouvrages de protection ont été aménagés et deviennent des sources de l’aggravation de l’érosion dans ce secteur dont les impacts sont très ressentis sur toute la côte de Saly. La gestion inadaptée du littoral a entraîné un déséquilibre sur le fonctionnement du milieu, et sur les installations humaines. Face à ces formes d’aménagement spontanés, l’Etat du Sénégal dans le souci d’harmoniser les actions d’adaptation, a réalisé un projet de restauration et de protection des plages de la station balnéaire de Saly qui a réalisé des brise-lames et d’épis mais aussi un rechargement de la plage sur un linéaire de 7km. Après 3 ans, il conviendrait d’évaluer l’efficacité et les impacts de ces ouvrages par l’appréciation des communautés locales.

    L’approche mixte (qualitative et quantitative) a été utilisée pour la collecte de données suivant un échantillon de ménages.

    Les résultats obtenus donnent une appréciation positive (69,5% des enquêtés), une satisfaction des réalisations (63,44% des répondants), des ouvrages efficaces selon 83,24% des enquêtés, une relance des activités économique et du tourisme.

  • Communication orale
    Interroger la recomposition territoriale face aux risques côtiers d’Awala-Yalimapo (Guyane) ou comment déplacer un village en sauvegardant l’identité amérindienne
    Valerie Morel (Université d'Artois, Laboratoire Textes et Cultures)

    La commune d’Awala-Yalimapo (AY), en Guyane, est le lieu de vie des Amérindiens Kali’na. Pour répondre à la dynamique de la côte, la population s’est s'adaptée au fil du temps par la mobilité des activités et de l’habitat. Quel devenir pour ces villages fondés sur une urbanisation, des équipements et des réseaux fixes ? AY s’interroge sur la gestion des submersions marines récentes et aussi sur l'anticipation d'une érosion qui devrait placer des habitants en situation de risque avéré nécessitant la relocalisation des habitations voire une recomposition territoriale de la commune. Par le passé, une situation similaire, en présence d’une population mobile, questionne sur les capacités de déplacement des administrés, de leur habitat et de leurs activités. Elle appelle une réflexion sur une ville amérindienne mutable, entre itinérance et ancrage territorial, entre modernité et tradition. Un projet de recherche-action POPSU-territoires vise à mettre en œuvre un processus interdisciplinaire, intersectoriel et partenarial de concertation pour le projet de territoire d’AY à l’horizon 2050. Il s’agit de mettre en place un processus de concertation hors des salles institutionnelles, de le promouvoir dans l’espace public et d’initier la co-construction d’un territoire résillent en dépassant les démarches et les normes proposées par la pensée de la France hexagonale qui produit les règles urbaines et le cadre légal de la gestion des risques côtiers.

  • Communication orale
    L’adaptation des territoires français exposés aux risques côtiers : évolution des stratégies et mise en œuvre des outils en Finistère
    Géraldine Berrehouc, Philippe Landais (Direction départementale des Territoires et de la Mer du Finistère)

    Le littoral du Finistère (Bretagne, France) s'établit sur 2 200 km de côtes rocheuses et de linéaires meubles protégés par des cordons dunaires et des digues. Pour gérer ces ouvrages, il est nécessaire d’anticiper l'élévation du niveau marin et le renforcement de l'effet des tempêtes. Les stratégies publiques françaises s'appuient sur la sensibilisation du public, la réduction des dommages potentiels et l’adaptation des territoires. A l’échelle du département, la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) accompagne les territoires pour les décliner sur le terrain. De nouvelles solutions émergent, et s’appuient sur les capacités naturelles des milieux rétro-littoraux à atténuer les effets de la houle, canalisée par des digues en terre reculées, qui remplacent les ouvrages durs côtiers. Ces opérations incluent des délocalisations d’enjeux ponctuels, dans un souci de gestion pérenne du risque, et d’efficacité économique justifiée par des analyses multicritères qui permettent la mobilisation de financements publics. En parallèle, la stratégie d’anticipation face à l’érosion côtière apporte de nouveaux outils tenant compte du caractère prévisible du phénomène. De la cartographie des secteurs exposés à la mise en place de solutions immobilières transitoires, ils permettront la recomposition des 62 communes déjà volontaires parmi les 112 communes littorales du département.


Communications orales

Session 4 – Les outils de médiation pour l’adaptation côtière

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Geneviève Cloutier (Université Laval), Laurence David (UBO/ IUEM), Hervé Flanquart (Université du Littoral Côte d'Opale), Iwan Le Berre (Université de Bretagne Occidentale), Guillaume Marie (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Catherine Meur-Ferec (Université de Brest, France), Caroline Rufin-Soler (Nantes Université), Julia Verdun (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Sebastian Weissenberger (TÉLUQ - Université du Québec)
  • Communication orale
    La frise chronologique comme outil de médiation dans une perspective d'adaptation aux risques côtiers en France et au Québec
    Benjamin Buisson (Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud), Laurence David (UBO/ IUEM), Guillaume Esteva-Kermel (Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud), Iwan Le Berre (Université de Bretagne Occidentale), Guillaume Marie (Université du Québec à Rimouski), Julia Verdun (Université de Bretagne Occidentale), Sebastian Weissenberger (Téluq)

    Les frises chronologiques, d’usage courant pour présenter des évolutions historiques, sont un outil de médiation intéressant pour alimenter des scénarios d’adaptation aux risques côtiers dans un contexte de changement climatique. Leur construction nécessite la création d’une base de données temporelle et multiscalaire permettant de comprendre les processus en jeu, qu’ils soient naturels ou anthropiques. Nous proposons de présenter les frises chronologiques développées pour deux territoires côtiers en France (Pays Bigouden) et au Québec (Matanie) en partie co-construites entre chercheurs et acteurs locaux, ou qui ont vocation à le devenir.

    Le support de médiation retenu « Timeline.js » est un outil interactif développé à l’origine par la Northwestern University (Chicago-USA), entièrement libre, et convivial facilitant son appropriation par les contributeurs. Cet outil a nécessité des développements complémentaires pour restituer de façon documentée et organisée l’évolution des territoires étudiés. Si ce volet a plutôt été conduit par les chercheurs et ingénieurs, l’alimentation de la base de données s’effectue conjointement par les acteurs locaux, qui peuvent s’appuyer sur les habitants et les usagers de leurs territoires, pour venir compléter les connaissances. C’est le partage de ces savoirs « locaux », mis en valeur dans cet outil de médiation, qui vient nourrir ensuite la réflexion sur les perspectives d’avenir et d’adaptation des socio-écosystèmes aux changements globaux.

  • Communication orale
    Regards croisés sur l’adaptation aux risques naturels côtiers : que nous apprennent les recherches interdisciplinaires, partenariales et internationales ?
    Frédérique Alban (Université de Bretagne Occidentale), Geneviève Cloutier (Université Laval), Adrienne Cyr (Université Laval), Catherine Meur-Ferec (Université de Bretagne Occidentale), Manuelle Philippe (Université de Bretagne Occidentale), Julia Verdun (Université du Québec à Rimouski)

    Les jeux sérieux sont de plus en plus mobilisés dans les démarches visant l’aménagement concerté du territoire et l’adaptation aux risques côtiers. Le jeu de rôle apparaît particulièrement pertinent pour permettre aux joueurs d’adopter une perspective nouvelle et influencer la vision d’aménagement. L’espace de discussion et de négociation créé au sein du jeu permet de saisir les appréhensions des divers acteurs territoriaux quant aux stratégies d’adaptation ou de conservation. Cependant, pour que le jeu sérieux soit mobilisateur et permette des apprentissages individuels et collectifs, un engagement est requis de la part des joueurs et des animateurs, qui renvoie à la reconnaissance de la spécificité de chaque situation. À cet égard, un outil de jeu sérieux ne peut se suffire à lui-même : il doit s’inscrire dans une démarche plus vaste et prévoir un accompagnement des acteurs au-delà de la séance de jeu. À partir d’une expérience franco-québécoise de mobilisation et d’adaptation d’un jeu sérieux sur la gestion territoriale des risques côtiers, la présente communication aborde les retombées et apprentissages d’un tel jeu dans une démarche collaborative. Elle revient sur les manières d’évaluer une expérience de jeu et souligne l’importance de l’adaptation du jeu aux particularités socio-culturelles. L’animation revêt à cet égard une grande importance pour identifier les visées propres à l’expérience du jeu (initier des collaborations, informer, anticiper les changements...).

  • Communication orale
    Un jeu sérieux pour aménager le littoral dans le contexte du changement climatique : contraintes, difficultés et renoncements
    Christelle Audouit (Université de Lille), Philippe Deboudt (Université de Lille), Hervé Flanquart (Université du Littoral Côte d'Opale), Laura Roussel (Université de Lille), Caroline Rufin-Soler (Nantes Université)

    Face à la montée du niveau de la mer amplifiant les risques sur les enjeux humains et matériels des territoires littoraux, l'adaptation est nécessaire. Littopia est un jeu sérieux développé dans le cadre du projet de recherche franco-québécoise ARICO pour faciliter la concertation entre acteurs afin de définir des mesures d'adaptation face aux changements climatiques. Et s'il a en grande partie atteint ce but, certaines ambitions ont dû être abandonnées.

    En effet, un jeu sérieux doit équilibrer réalisme et « jouabilité » : sans l'un il perd tout intérêt, sans l'autre ce n'est plus un jeu. Mais pour un jeu d'aménagement, où les facteurs d'influence (sécurité, économie, justice sociale...) sont nombreux et contradictoires dans leurs effets, cette double contrainte agit négativement sur le temps et la facilité d'appropriation du jeu. Autre problème : l'enquête de terrain montre que si, à 30 ans, il existe un consensus chez les acteurs du littoral sur la nécessité de relocalisation pour échapper aux aléas littoraux, les divergences arrivent quand on cherche par quoi et qui commencer. Or les différents essais ont montré l'impossibilité de faire travailler dans la même partie les joueurs sur un projet à long terme et ensuite sur le meilleur chemin pour l’atteindre.

    La communication traitera des difficultés à utiliser un jeu sérieux pour les questions d'aménagement et, partant de l'élaboration de Littopia, examinera s'il est toujours possible de les surmonter.

Panel / Atelier

Accueil et introduction de la journée

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)

Communications orales

Session 5 – Mémoire et représentations du risque et de l’adaptation I

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Geneviève Cloutier (Université Laval), Xénia Philippenko (BRGM), Johan Vincent (ESTHUA - Université d'Angers)
  • Communication orale
    Représentations sociales du risque comme facteur de positionnement des collectivités
    Geneviève Cloutier (Université Laval), Elisabeth Guillou (Université de Bretagne Occidentale), Mathilde Lavrilloux (Université Catholique de l'Ouest), André Mocaer (Université de Bretagne Occidentale)

    Habiter en bord de mer est socialement valorisé, mais en s’établissant à proximité du rivage, les habitants se retrouvent directement confrontés aux risques d’érosion et de submersion, qui sont accentués dans le contexte de changement climatique. Ce contexte « à risque » vient questionner le désir de littoral des individus et leur positionnement collectif. La présente communication s’intéresse à la manière dont la représentation du lieu de vie participe à la construction de leur identité par les habitants des territoires de la Matanie (Québec) et du Pays Bigouden Sud (France). S’appuyant sur les résultats d’une enquête qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 33 personnes, elle interroge comment cette construction influence le positionnement des habitants face aux enjeux du territoire. Notre méthode combine une analyse informatisée (Iramuteq) à une analyse manuelle des discours. Les résultats invitent à voir l’importance, dans les deux territoires, de l’articulation de la dimension identitaire avec la question de l’origine des habitants, avec différents symboles et avec un mode de vie particulier. Les dynamiques amènent un positionnement différent dans les deux territoires étudiés : au Pays Bigouden, le risque est relativisé pour préserver l’image positive du cadre de vie ; en Matanie, la prise en considération des risques par les non originaires contribuer à la construction d’une identité sociale positive.

  • Communication orale
    Mobiliser la mémoire pour travailler les capacités d’adaptation et de résilience des populations côtières : l’exemple de la carte mentale
    Yann Leborgne (Association Cronos), Johan Vincent (ESTHUA - Université d'Angers)

    Les enjeux de la mémoire en lien avec la tempête Xynthia (février 2010), qui peuvent être mis au regard de l’amnésie relative dont elle a fait l’objet, rencontrent les préoccupations des habitants, des élus locaux, des législateurs, des chercheurs. Cette catastrophe a eu la capacité d’affecter un très grand nombre de personnes plongées dans l’impuissance totale et, ainsi, de traumatiser toute une communauté lors de son passage. Dans ce contexte délicat, nos investigations ont montré que la mémoire des submersions est perçue comme étant susceptible d’adoucir le dialogue et d’améliorer l’acceptabilité de dispositions « qui fâchent ».

    Dans le cadre du projet « Submersion et résilience. La mémoire de Xynthia », soutenu par la Fondation de France et les collectivités territoriales, les disciplines en situation de coopération (anthropologie, géographie, psychiatrie, sociologie, histoire…) étudient et valorisent le matériau recueilli avec les acteurs impliqués. Quant à l’outillage méthodologique, il intègre les spécificités de chaque discipline. Ceci comprend les observations in-situ, les entretiens collectifs et individuels, mais aussi des approches spatialisantes (la cartographie mentale et participative, les story maps), temporelles (les récits biographiques), iconographiques et documentaires. Un exercice original a été conduit au printemps 2023 : la carte mentale, dans un cadre collectif. La communication propose de relever les premiers acquis de cette expérience.

  • Communication orale
    Changement climatique et risques littoraux dans deux archipels laurentiens : perception et acceptabilité de l’adaptation (Îles de la Madeleine – Saint Pierre et Miquelon)
    Tedaldi Garance (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Lydie Goeldner-Gianella (Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Delphine Grancher (Laboratoire de Géographie Physique), Xénia Philippenko (BRGM)

    Les petits espaces insulaires présentent une vulnérabilité forte face aux risques littoraux, renforcée par l’absence d’arrière-pays, l’isolement et la présence de milieux riches mais sensibles aux modifications environnementales. Avec le changement climatique, ces risques sont amenés à s’accroître, et l’adaptation devient incontournable. Nous nous intéressons à deux archipels laurentiens, les Îles de la Madeleine (IDM) au Canada et l’outremer français Saint-Pierre-et-Miquelon (SPM). Nous présentons leurs caractéristiques communes, physiques, culturelles, et historiques. Sur la base des résultats d’un questionnaire auprès de 150 habitants aux IDM et 289 à SPM, nous comparons la perception des risques littoraux et l’acceptabilité de mesures d’adaptation au changement climatique.

    Les habitants semblent avoir une bonne connaissance des risques littoraux touchant leur archipel respectif. Les Madelinots insistent toutefois plus sur l’érosion et les habitants de SPM sur la submersion, en cohérence avec les caractéristiques physiques de chacun des archipels. Nous détaillerons l’acceptabilité de diverses mesures d’adaptation. Celle-ci a été également étudiée à l’échelle de sites similaires : par exemple la Martinique et la route 199 aux IDM, le village de Miquelon et l’isthme de Miquelon-Langlade à SPM. Nous tirerons de cette comparaison des enseignements réciproques face à la question des risques littoraux en contexte de changement climatique.


Communications orales

Session 6 – Mémoire et représentations du risque et de l’adaptation II

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
  • Communication orale
    L’influence du contexte socio-politique local sur les représentations des populations face aux projets de recharge de plage au Québec
    Manuel Deshaies-Champoux (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Au Québec, les mesures de protection et d’adaptation proposées par les pouvoirs publics pour lutter contre l’érosion et la submersion côtières font de plus en plus appel à une technique dite « douce », la recharge de plage. Une recharge de plage est une technique d’ingénierie qui consiste à alimenter artificiellement une plage en sable ou galet de manière à compenser son déficit sédimentaire. En venant modifier les plages, lieu souvent fortement valorisé des populations locales, la mise en oeuvre de ces projets peut faire face à de vives contestations. Le contexte socio-politique local, qui joue sur la légitimité et l’opérationnalité des mesures proposées, est étudié dans cette recherche à travers les représentations des populations face aux projets de recharge de plage.
    Pour mener cette étude, des entretiens individuels ont été effectués avec des élus, des professionnels et des riverains de deux municipalités ayant réalisé des projets de recharge de plage, soit Pointe-aux-Outardes et les Îles-de-la-Madeleine. L’attachement au lieu, la signification d’un paysage, les usages de la plage, la reconnaissance locale des problèmes d’érosion côtière, les expériences vécues lors de tempêtes et les relations communautaires sont des pistes de résultats pour démontrer l’influence du contexte socio-politique local sur la mobilisation et les représentations vis-à-vis d’un projet.

  • Communication orale
    Gouvernance adaptative en France et au Québec : Gagnants-Gagnants !
    Alice Charbonneau (Université du Québec à Rimouski), Philippe Deboudt (Université de Lille), Steve Plante (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Sans être un projet comparatif, le projet ARICO a malgré tout mis l’accent sur des dispositifs de gouvernance variés en France et au Québec. La coordination des actions d’adaptation entre les acteurs concernés a été documentée à l’aide de la théorie du changement (Charbonneau, 2023). Curieusement, les résultats obtenus par deux forums ouverts à Penmarc’h et Ste-Félicité montrent des divergences mais également des convergences significatives malgré des cadres culturels et politiques distincts. Les expériences étudiées illustrent une situation gagnant-gagnant bien que la redistribution des rôles entre les catégories d’acteurs reflète une conception traditionnelle de la gouvernance limitant du coup une véritable gouvernance adaptative.

  • Communication orale
    Est-ce que les climatosceptiques entravent l’adaptation aux changements climatiques? Expériences vécues de chercheurs et gestionnaires français et québécois
    Anaïs Fleury (Université du Québec à Montréal), Sebastian Weissenberger (TÉLUQ - Université du Québec)

    Le climatoscepticisme est encore très présent au sein des opinions publiques. Nous nous sommes posé la question en quelle mesure des positions de doute ou de minimisation des impacts des changements climatiques affectent des projets d’adaptation et le cas échéant, comment les acteurs en charge des projets conjuguent avec cette contrainte. À cette fin, nous avons mené des entrevues semi-dirigées avec 23 chercheurs et gestionnaires (Canada 11, France 12). Le tiers des répondants relatent des expériences avec des climatosceptiques dans le cadre de leurs projets. La manière d’y réagir est très variable. Plusieurs évitent le débat, pour différentes raisons; d’autres l’engagent pour défendre le point de vue scientifique ou encore comprendre les positions sceptiques. Certains cherchent un compromis, mettant de côté les changements climatiques pour se mettre d’accord sur les risques côtiers et leur évolution. La perception du risque est estimée de manière variable et pas toujours en unisson avec les connaissances scientifiques. La distinction entre le risque scientifique et le risque vécu est mis de l’avant et le fait que la notion de risque est souvent mal définie. Les longues échelles de temps inhérentes aux changements climatiques incitent à repousser cette préoccupation dans le futur. L’acceptabilité des mesures d’adaptation dépend de ces perceptions, mais aussi du type de mesure (p.ex. protection vs. relocalisation).


Dîner

Dîner

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)

Communications orales

Session 7 – Les trajectoires d’adaptation pour les collectivités territoriales côtières?

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Adrien Duprielle (Université de Montpellier - UFR Droit et Science Politique), Eleonore Geneau (Mairie de Lacanau), Alain Hénaff (Université de Bretagne Occidentale), Guillaume Marie (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Catherine Meur-Ferec (Université de Brest, France), Caroline Rufin-Soler (Nantes Université)
  • Communication orale
    Construire des « trajectoires d’adaptation » aux risques côtiers : retour d’expérience d’une démarche de recherche partenariale et interdisciplinaire en Occitanie (France)
    Adrien Duprielle (Université de Montpellier - UFR Droit et Science Politique), Laura Michel (Université de Montpellier), Hélène Rey-Valette (Université de Montpellier), Samuel Robert (Université de Montpellier)

    Cette proposition de communication s’inscrit dans une recherche interdisciplinaire (science politique, géographie et économie) portant sur l’anticipation et la gestion des risques côtiers en Occitanie, menée en partenariat avec les principaux gestionnaires compétents. Face aux incertitudes générées par l’exposition au changement climatique, la recherche vise à étudier les modalités facilitant la mise en place d’une action publique progressive en termes de trajectoires d’adaptation au changement climatique (Haasnoot et al., 2013) comme le recommande le GIEC (2019).

    La communication présente les résultats de 18 entretiens menés en 2022 auprès des principales parties prenantes (élus, techniciens, services de l’Etat, acteurs privés…). Si la littérature s’intéresse essentiellement aux résistances aux changements, l’accent est mis ici sur l’identification des leviers favorisant l’adoption de pratiques de gestion adaptative ainsi que sur les représentations, modes de gouvernance et outils de l’ingénierie territoriale.

    L’analyse systémique met en avant l’importance des communautés de pratiques des gestionnaires locaux qui, via des dynamiques de coopération régionale, contribuent à faire circuler des effets d’apprentissage collectifs en faveur d’une gestion adaptative. L’accent est également mis sur le rôle des capacités de pilotage et d’ingénierie à travers la montée en compétences des acteurs de l’ingénierie territoriale ainsi que la plasticité de certains outils d’action publique.

  • Communication orale
    L’adaptation de la commune de Lacanau (Gironde, France) à l’érosion côtière : la Ville Océane 2050 ou la résilience avec protection et relocalisation
    Eleonore Geneau (Mairie de Lacanau), Laurent Peyrondet (Ville de Lacanau)

    Exposée à l’érosion côtière, la commune de Lacanau protège son front de mer, fenêtre urbaine d’1 km sur 16 km de rivage sableux, depuis les années 1970.

    Elle a fait de l’érosion une de ses priorités depuis 2009, acuité qui s’est renforcée à l’hiver 2014 où une succession de tempêtes a dévasté les dispositifs en place.

    Dès 2010, la commune mène, avec le GIP Littoral, des études locales de gestion de la bande côtière ainsi qu’une étude de relocalisation du front de mer. Tant les conclusions des études que les évènements de 2014 ont conduit la commune à adopter une vision stratégique :

    • A court terme : refuser l’inaction, assurer la sécurité, mener les actions « sans regret » et préparer l’avenir
    • A moyen terme : construire la Ville océane 2050 protégée par un nouvel ouvrage et attractive par ses espaces publics requalifiés
    • Pour le long terme, 2 scénarios sont ouverts : la lutte active, la relocalisation

    La décennie 2020 voit le projet de Ville Océane 2050 de Lacanau se concrétiser avec : une nouvelle programmation des espaces publics du front de mer, intégrant la relocalisation d’une maison de la glisse, d’un poste de secours et de parkings littoraux ; la renaturation d’espaces artificialisés ayant perdu leur vocation d’origine ; un ouvrage « horizon 2050 » protégeant la ville ; l’actualisation « post-loi Climat et Résilience » de l’étude de relocalisation selon une approche par trajectoire.

    Ce projet est soutenu par un projet partenarial d’aménagement « trait de côte ».

  • Communication orale
    Co-construction de scenarios adaptation aux risques côtiers dans un contexte de changements climatiques : expérimentation en Pays Bigouden (France)
    Eugénie Cazaux (Université de Brest), Alain Hénaff (Université de Brest), Guillaume Marie (Université du Québec à Rimouski), Catherine Meur-Ferec (Université de Brest, France), Caroline Rufin-Soler (Nantes Université)

    Les démarches de co-construction de scénarios d’adaptation constituent un des principaux objectifs du projet franco-québécois ARICO. Cette communication présente les résultats d’un atelier expérimental réalisé sur le terrain français de la Communauté de Commune du Pays Bigouden Sud. L’approche est intersectorielle (associant une vingtaine de chercheurs et professionnels de la gestion des risques côtiers), interdisciplinaire (sciences de la nature et sciences de la société) et internationale (québécois et français).

    Les choix de l’échéance temporelle des scenarios à plus 30 ans, des niveaux marins moyens (+ 25 cm en 2053), et de 5 sites très différents par leurs enjeux ont été fournis en entrée, afin que les participants puissent se concentrer sur l’élaboration, pour chacun de sites, de 3 scenarios exploratoires : probable, souhaitable, à surtout éviter.

    Les résultats sont homogènes pour les 5 sites en ce qui concerne le scenario probable, à savoir statu quo des modes d’occupation du littoral et des mesures de gestion des risques. Pour le scenario souhaitable, on retrouve aussi des visions proches pour les 5 sites, avec l’idée d’actions volontaristes et à contre-courant de la tendance actuelle. Enfin, les scénarios à surtout éviter sont marqués par deux options : soit le désengagement des pouvoirs publics conduisant à une augmentation de la vulnérabilité ; soit des investissements publics s’orientant vers la protection des biens privés et bénéficiant aux plus privilégiés.


Panel / Atelier

Table ronde : Que nous apprennent les recherches interdisciplinaires, partenariales et internationales sur l’adaptation aux risques naturels côtiers?

L’objet de cette table-ronde est de faire un bilan des enseignements du colloque concernant l'adaptation des territoires côtiers soumis à des risques naturels, les moyens de diffusion de la recherche vers les praticiens et le public et les apports des approches partenariales. La question de l'interdisciplinarité et la plus-value des comparatifs entre différentes territoires (notamment Québec/France) seront également abordées.

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Participant·e·s : Moctar Badji (Université Cheikh Anta Diop de Dakar), Géraldine Berrehouc, Geneviève Cloutier (Université Laval), Laurence David (UBO/ IUEM), Julie Delannoy (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Manuel Deshaies-Champoux (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Adrien Duprielle (Université de Montpellier - UFR Droit et Science Politique), Cheikh Ahmed Tidiane Faye (Université Cheikh Anta Diop), Hervé Flanquart (Université du Littoral Côte d'Opale), Eleonore Geneau (Mairie de Lacanau), Alain Hénaff (Université de Bretagne Occidentale), Ndeye Binta Fanta Keita (Université Laval), Philippe Landais, Iwan Le Berre (Université de Bretagne Occidentale), Brice Lesouëf (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Guillaume Marie (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Catherine Meur-Ferec (Université de Brest, France), Valerie Morel (Université d'Artois, Laboratoire Textes et Cultures), Raphael Onguene (Université de Douala), Xénia Philippenko (BRGM), Steve Plante (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Cassandre Rey-Thibault (Sciences Po Paris), Caroline Rufin-Soler (Nantes Université), Roussel Lalande Teguia Kenmegne (Université Laval), Julia Verdun (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Johan Vincent (ESTHUA - Université d'Angers), Sebastian Weissenberger (TÉLUQ - Université du Québec)

Panel / Atelier

Mot de la fin

Salle : CRX C307 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)