618 - Colloque conjoint RRECQ – Institut EDS – Recherche en durabilité et circularité : perspectives transdisciplinaires

Session d’ouverture

Cette session d'ouverture visera à déchiffrer le lien entre circularité et durabilité, et permettra de mettre la table aux présentations et discussions qui animeront les 3 journées de colloque. Stéphane Roche et Daniel Normandin, respectivement directeur de l'Institut EDS et directeur exécutif du RRECQ, lanceront ainsi le colloque conjoint.

Réinventer les territoires : chemins vers la durabilité et la circularité

• Communication orale 09 h 15
  L’approche du métabolisme urbain : quelles instrumentalisations en urbanisme pour un déploiement de l’économie circulaire ?
  Philippe Genois-Lefrançois (UdeM - Université de Montréal), Franck Scherrer (Université de Montréal | RRECQ), Fanny Tremblay-Racicot (ENAP | RRECQ), Martial Vialleix (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

  L’urbanisme et le métabolisme urbain (MU) ont été distinctement reconnus comme des champs clés de l’action collective pour favoriser la transition des villes vers la circularité. Or, on dispose de peu de connaissances sur les instrumentalisations possibles des études de MU dans les processus et contenus d’urbanisme de même que sur leurs impacts avérés. Cette communication présente les résultats d’une recension des écrits visant à brosser un portrait des modalités d’application du MU au sein des démarches d’urbanisme.

  Cette étude offre d’abord des constats généraux portant sur la diversité des méthodes et cadres analytiques du MU; ses apports pour orienter les outils d’urbanisme sous l’angle de la circularité; et l’interdisciplinarité nécessaire à la transposition d’une « lecture métabolique » dans des démarches impliquant divers acteurs.

  La recension examine ensuite quatre cas d’expérimentations en urbanisme mobilisant une approche de MU. Cette phase a généré une compréhension plus profonde des articulations de la lecture métabolique au sein de démarches de planification existantes à travers une grille de lecture : méthodes d’analyse du MU, étapes de planification intégrant une approche métabolique, flux de matières étudiées, etc.

  Cette recension souligne le fort potentiel d’un « urbanisme métabolique » mais illustre aussi la difficulté actuelle de surpasser la vocation purement diagnostique du MU dans les approches existantes.

• Communication orale 09 h 45
  Instruments politiques et cadres institutionnels propres aux stratégies locales de transition vers une économie circulaire : cadre d’analyse et étude du cas de Guelph-Wellington
  Philippe Genois-Lefrançois (Université de Montréal | RRECQ), Juste Rajaonson (UQAM - Université du Québec à Montréal), Fanny Tremblay-Racicot (ENAP | RRECQ)

  Le rôle des gouvernements locaux dans le développement de l'économie circulaire est un sujet de recherche en plein essor en études urbaines et régionales. Comme cet intérêt est relativement récent, les cadres analytiques permettant de mieux comprendre la diversité des stratégies territoriales possibles et des conditions dans lesquelles elles sont implantées sont encore en phase de débroussaillage.
  Jusqu'à présent, les cadres existants se concentrent sur les aspects techniques de la circularité, les filières stratégiques et les flux de matières, ou proposent des approches prescriptives qui négligent la diversité des gouvernements locaux, leur cadre institutionnel respectif et les interactions possibles entre les instruments politiques mobilisés.
  Notre étude vise à surmonter ces limites en proposant un cadre permettant d’enrichir la compréhension des diverses approches et instruments politiques adaptés à la diversité des stratégies de circularité, des filières et des matières en économie circulaire.
  Lors de cette communication, nous exposerons notre cadre, conçu à l'intersection des recherches sur les instruments politiques et des études sur les villes circulaires. Ensuite, à travers l'initiative Our Food Future à Guelph et Wellington, nous montrerons comment ce cadre peut fournir des informations pertinentes pour les décideurs sur l’adéquation entre les ambitions locales, les contraintes opérationnelles et institutionnelles et les instruments politiques mobilisés.

• Communication orale 10 h 30
  Simulation des effets systémiques engendrés par la mise en place de la zone à faibles émissions sur la métropole de Bordeaux
  Nathalie Gaussier (Université de Bordeaux), Simon Gorecki (University of Bordeaux), Seghir Zerguini (BSE - Université de Bordeaux)

  En France, la loi « Climat et Résilience » (2021) introduit l'obligation pour les villes de plus de 150000 habitants de mettre en place une zone à faibles émissions (ZFE) afin d’interdire aux véhicules les plus polluants de circuler dans le centre des agglomérations. Au 1 janvier 2025, 43 zones urbaines sont ainsi concernées dont l’agglomération de Bordeaux. A travers, la plateforme intégrée de simulation multi-agents SIMUTEC (https://simutec-climate.com) nous évaluons les effets directs de la ZFE sur la réduction des émissions (CO2 et polluants de l’air) mais aussi les effets indirects et systémiques de relocalisation des ménages avec notamment la prise en compte de leurs choix résidentiels. La simulation selon le taux de conversion des véhicules polluants en véhicules plus propres vise, d’une part, l’établissement des bilans énergétique et carbone spatialisés de la ZFE sur l’agglomération bordelaise, et d’autre part, la mise en évidence de l’émergence des conséquences de la ZFE sur les ménages modestes qui n’ont pas accès aux véhicules propres sans aides financières.

• Communication orale 11 h 00
  Cadre intégrateur et typologie de l'économie de fonctionnalité
  Marc Journeault (Université Laval), Chloé Steux (École Polytechnique, i3-CRG, IP Paris, CNRS)

  L’économie de fonctionnalité est couramment définie comme la substitution de la vente d’un produit à la vente de l’usage du produit. Si l’économie de fonctionnalité a fait l’objet de différents travaux, le périmètre de cette notion demeure flou. En effet, la littérature associée à l’économie de fonctionnalité s’avère fragmentée, les travaux y afférant multipliant les termes et les angles d’analyse pour caractériser le concept. L’objectif de cette recherche est de proposer une typologie de l’économie de fonctionnalité permettant d’offrir une définition claire et intégratrice de ce concept central d’une transition vers une économie plus circulaire. Cette typologie se fonde sur une recension de travaux académiques et pratiques directement ou indirectement associés à l’économie de fonctionnalité, relevant notamment du courant des produits-services, de la servicisation ou de l’économie de fonctionnalité et de la collaboration, et par des entretiens réalisés auprès d’experts chercheurs ou praticiens du domaine. La typologie proposée précise les conditions permettant de qualifier une démarche comme relevant de l’économie de fonctionnalité. Aussi, en considérant l’échelle de déploiement -organisationnelle, territoriale- et le niveau de collaboration avec les parties prenantes -faible, forte-, elle offre un cadre intégrateur aux différentes approches de l’économie de fonctionnalité recensées dans la littérature et mises en œuvre sur le plan pratique par les organisations.

• Communication orale 11 h 30
  Vers une approche intégrée du design systémique et des sciences comportementales pour la transition durable des territoires
  Valérie Français Tardy (Université De Toulon)

  L'étude explore l'intégration de l'approche systémique et des sciences comportementales pour développer des politiques environnementales efficaces au niveau local en se concentrant sur la gestion des déchets d’un événement sportif majeur, le Roc d’Azur. La séquence méthodologique en huit étapes, réalisée avec la participation active des parties prenantes, emprunte au design systémique et à la théorie du comportement planifié. Les résultats soulignent l'efficacité de cette approche intégrée pour co-construire des stratégies d'intervention multi-niveaux adaptées, mettant en évidence l'importance de l'engagement des parties prenantes dans le processus d'innovation pour relever les défis de la transition durable des territoires.

Dîner libre

Déployer la circularité et la durabilité dans les pratiques organisationnelles

• Communication orale 13 h 05
  Transition circulaire au Québec : Apprentissages et essais-erreurs dans l'engagement des PMEs.
  Chedrak Chembessi (Université de l'Ontario Français), Guillaume Pain (Université Laval), Hadi Zarea (Université Laval)

  La transition vers l’économie circulaire (ÉC) nécessite des transformations chez l'ensemble des agents économiques au Québec. Ces transformations soulèvent plusieurs enjeux majeurs :
  1) Les capacités et ressources organisationnelles, techniques et cognitives (Hobson, 2019; Jambou et al., 2022) permettant aux acteurs de s’adapter, d'adopter et de promouvoir de nouvelles pratiques, et d’améliorer leurs performances environnementales (Kabongo & Boiral, 2017) ;
  2) Des apprentissages de la part des agents économiques pour mieux comprendre les enjeux, prendre des initiatives, et générer des actions collectives, concertées et systémiques (Bocken et al., 2018) ;
  3) Des interactions entre les agents économiques, la structure sociale, organisationnelle et institutionnelle dans laquelle ils opèrent (Cantù et al., 2021) ;
  4) Des actions collectives et initiatives qui permettent aux parties prenantes d'expérimenter par essais-erreurs et de se construire un référentiel commun autour de l’EC (Chembessi et al., 2022).
  Pour aborder ces enjeux, nous examinons le rôle des apprentissages et des approches d’essais-erreurs dans l’engagement des PME québecoises dans la transition circulaire.
  
  Nous présentons les résultats d'une revue de littérature sur les apprentissages et les essais-erreurs dans les expérimentations circulaires.

• Communication orale 13 h 35
  Approvisionnement responsable dans les PME, un grand défi - une revue narrative systématisée
  Gildas Agbon (Université Laval), Luc Brès (Université Laval | RRECQ), Louise Vigreux (ECPAR)

  Face aux grands défis actuels, les entreprises subissent des pressions croissantes pour adopter des pratiques d’approvisionnement responsable (AR). Mais contrairement aux grandes entreprises, la recherche dédiée aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) en cette matière est maigre et fragmentée. Basé sur une revue narrative systématisée de 30 travaux publiés entre 2009 et 2023, ce papier a pour objectif de structurer les grandes tendances de pratiques d’AR spécifiques aux PME et d’en décliner le niveau de maturité par rapport grandes entreprises. Des résultats préliminaires ressortent quatre catégories de pratiques : les initiatives durables prises par les PME (1), la mobilisation interne des employés à la durabilité (2), l’exercice de pressions normatives et règlementaires sur les fournisseurs (3), et l’adoption d’outils de communication et de collaboration avec diverses parties prenantes, y compris le co-développement de capacités d’action avec les fournisseurs. Ces pratiques sont motivées ou freinées par des facteurs internes (valeurs, leadership, ressources, etc.) et externes (règlementation, marchés, pressions institutionnelles, etc.). Le travail discute les implications pour la gestion pratique des PME, ainsi que pour l'application des principes de l'économie circulaire et du développement durable, en mettant l'accent sur les défis propres aux PME et sur le rôle souhaité des pouvoirs publics

• Communication orale 14 h 05
  Vers une durabilité connectée : l’évolution de l’économie circulaire à l’ère de la transformation digitale
  Hicham El Yousfi (Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales- Souissi), Oumaima Elghazouli (UM5R- FSJES Souissi- LARMODAD), Hiba Laaziri (Faculté des sciences économiques et juridiques- Souissi Rabat)

  Les politiques publiques encouragent depuis quelques années le développement de l’économie circulaire, comme une réponse à des préoccupations environnementales majeures et à des opportunités d'emploi prometteuses. Ce paradigme remet en cause les modèles économiques des entreprises, et modifie les usages et les pratiques des acteurs. Parallèlement, la transformation numérique traverse la société et entraîne des changements suffisamment profonds pour inciter les pouvoirs publics et les organisations professionnelles à se préparer au développement des compétences professionnelles et pertinentes. La digitalisation ouvre de nouvelles perspectives pour tous les acteurs économiques en termes d'organisation, de productivité et de compétences. Les emplois verts apparaissent de plus en plus attractifs car ils se situent dans des secteurs porteurs appelés à se développer dans les décennies à venir. Notre objectif est de mettre en évidence les voies intersectionnelles des différentes problématiques liées au développement de l'économie circulaire, à la transformation numérique et au développement des compétences.

• Communication orale 14 h 50
  Intégration de l’éducation relative à l’environnement dans les pratiques éducationnelles en contexte non formel de formation continue sur l’économie circulaire
  Julie Larivière (Cégep Sorel-Tracy), Jennifer Pinna (CTTEI)

  Depuis 25 ans, le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) se positionne comme un acteur clé de l’écosystème québécois d’experts en économie circulaire (EC). Portant un axe de diffusion et de formation pour divers milieux organisationnels, le CTTÉI a décidé d’explorer les voies de l’éducation relative à l’environnement (ERE) par la mise en œuvre d’un projet de recherche-développement. Ce dernier vise à cibler, puis à expérimenter, des concepts et des stratégies de l’ERE pertinentes à son contexte spécifique, puisque les interventions éducatives en milieu non formel sont encore sous-théorisées. Par l’ERE, il est donc souhaité de faciliter le déclenchement d’une réflexion critique chez les participants ainsi qu’encourager l’engagement et le passage à l’action vers l’EC dans leurs pratiques organisationnelles.
  
  Ce projet de recherche s’effectue parallèlement au déploiement d’un parcours de découverte de l’EC pour des acteurs de développement économique. Renforcé par l’ERE, le projet permettra aux participants de développer leur pouvoir agir en tant qu'acteurs de changements et d’accroître leur sentiment de compétence. Construit dans une démarche collaborative multiacteurs, le projet prendra fin au printemps 2024 et permettra de mettre en lumières divers apprentissage et perspectives de cette démarche de recherche interdisciplinaire et interdimensionnelle appliquée.

• Communication orale 15 h 20
  Les questions de durabilité et de circularité au prisme de l'enseignement professionnel des métiers d’art
  Christophe Bardin (Université Jean Monnet Saint-Étienne)

  De nombreuses initiatives ont été récemment mises en place pour faire face aux
  problèmes environnementaux. Face à ces questionnements, le secteur créatif (dans son sens
  large) est reconnu comme un levier de durabilité, avec un potentiel qui reste à ce jour largement
  inexploité (UNESCO, 2022). Dans ce schéma, l’accent est également mis sur l’éducation. Cette
  dernière peut et doit jouer un rôle fondamental grâce à sa capacité à transmettre des
  connaissances, des savoirs et des valeurs qui permettent de favoriser les pratiques responsables.
  Débuté en 2022, le projet européen Erasmus plus MOSAIC (Mastering job-Oriented Skills in Arts &
  crafts thanks to Inclusive Centres of vocational excellence) impliquant 7 pays et quinze
  partenaires, a entamé un travail de recherche-développement qui a pour ambition, après une
  cartographie précise des initiatives spécifiques et meilleures pratiques au sein des centres
  d’enseignement et de formations professionnelles (VET) du projet, de concevoir et expérimenter
  des outils et modules de formations spécifiques afin de répondre aux défis posés par les
  questions environnementales. Les récentes approches - écoconception, conception responsable,
  sobriété par exemple - mettent en lumière un nouvel ensemble de compétences orientées vers la
  résolution de problème environnemental spécifique. Autour de ces problématiques, le rôle des
  VET en tant que principales institutions engagées dans l’enseignement des métiers d’art apparaît
  comme essentiel.

• Communication orale 16 h 00
  Matière innovante: le design comme outil sensible afin de détourner les textiles de l’enfouissement
  Anne-Marie Laflamme (Université Concordia)

  Actuellement, les paliers gouvernementaux municipaux et provinciaux n’offrent aucune solution de recyclage textile. Malgré le potentiel de revalorisation de ces matières, 300 000 tonnes de déchets textiles partent chaque année à l'enfouissement au Québec (Mutrec, 2020). Cette communication examinera l’étude de cas du studio de design atelier b, qui produit un gisement textile de 1,5 tonne annuellement. Par la recherche à travers le design, ce projet de recherche-création utilise des procédés traditionnels de fabrication de papier, de technologies à la fine pointe ainsi que des méthodes artisanales pour développer une série de prototypes issus du surcyclage textile.
  
  Le point culminant de ce parcours de recherche marquera l’acquisition de nouvelles connaissances concernant les échantillons de matériaux innovants. Le partage avec la communauté locale de designers fait partie intégrante de la promotion d'une culture de collaboration et d'échange de connaissances vers des pratiques plus circulaires. Les résultats de cette recherche éclaireront une réflexion critique sur la manière dont les designers peuvent influencer le cycle de vie des vêtements dès les premières étapes d’éco-conception. De plus, les connaissances tirées de cette recherche seront diffusées auprès des étudiant.es par le biais d'initiatives pédagogiques, reliant la théorie à la pratique et permettant à la prochaine génération de designers d'adopter des principes durables.

Réseautage

Données au service de la durabilité et la circularité

• Communication orale 09 h 15
  Les données au service de la durabilité et la circularité en construction
  Erik Poirier (ÉTS - École de technologie supérieure)

  La mise en œuvre de stratégies assurant un développement durable et la transition vers une économie circulaire dans l'industrie de la construction passe par l’adoption de pratiques ayant recours aux outils de capture, de modélisation, de simulation et d'analyse avancée soutenu par l'utilisation de données fiables et de qualité. Or, la mise en œuvre de ces pratiques est confrontée à de nombreux défis d'ordre organisationnel, procédural et technologique. Cette présentation fera état des avancées en matière de pratiques numériques en construction visant à accroitre la durabilité et la mise en œuvre de stratégies d'économie circulaire, avec une emphase sur la traçabilité des données sur les matériaux. Les défis de la mise en œuvre de ces pratiques ainsi que les besoins pour soutenir cette accélération seront discutés. Les résultats d’une étude de cas de la mise en œuvre de stratégies sur un projet résidentiel seront présentés.

• Communication orale 09 h 45
  Les enjeux de la rénovation : les pratiques favorables au prolongement du cycle de vie et au réemploi des bâtiments dans une perspective d’économie circulaire
  Pierre-Olivier Alarie (Université Laval), François Dufaux (Université Laval), Laurent Gagné (Université Laval), Benoit Lambert (Université Laval)

  L'industrie de la construction est vitale économiquement, mais génère d'importantes émissions, liées à un modèle linéaire de production. Une étude, amorcée à l’été 2023 dans le cadre du lab construction du CERIEC, a cherché à mieux comprendre les dynamiques entourant les choix entre la démolition, la rénovation et la construction neuve à travers les analyses des permis (2016-2022) et l’élaboration de cas d’étude. Elle a étudié les pratiques favorables à la sauvegarde et à l’adaptation du bâti existant en mesurant l'importance de la rénovation et de l'entretien du bâti en milieu urbain selon les dynamiques économiques, le type de propriétaire, les stratégies constructives et les caractéristiques des bâtiments. Malgré l’appui municipal pour simplifier les procédures, la sauvegarde environnementale et patrimoniale reste marginale. Le centre-ville de Trois-Rivières, comme territoire d’analyse, juxtapose différents types de tissus urbanisés avant 1980, comparables à ceux de nombreuses villes québécoises.
  
  L’étude observe trois défis pour conjuguer développement durable et patrimoine bâti. Premièrement, des constats sur les manières de mieux cerner les choix d’interventions qui guident les différents acteurs. Deuxièmement l’encadrement de la rénovation de manière direct - règlementation et subvention – et indirect – connaissance du milieu bâti, entre risques et potentiels. Enfin de cerner les conditions l’investissement immobilier et le projet sur une logique

• Communication orale 10 h 30
  Optimisation de la logistique interne pour la commercialisation des matériaux de construction usagés dans un centre de réemploi: le cas Réco
  Amin Chaabane (ÉTS - École de technologie supérieure), Louis Garban (ÉTS), Mustapha Ouhimmou (ÉTS | RRECQ), Caroline Thomasset-Laperriere (ASFQ)

  Ce projet examine en profondeur la gestion logistique inverse dans le secteur de la construction. Tout d'abord, une revue de la littérature a permis de mettre en évidence le manque de travaux et les avancées significatives dans ce domaine. En se basant sur une étude de cas de l'entreprise Réco, spécialisée dans la commercialisation de matériaux de construction usagés dans un centre de réemploi, les fondations de la logistique interne ont été établies, et des actions ont été formulées pour gérer la variabilité des produits et de l'approvisionnement. L'analyse approfondie de l'entreprise et les observations sur le terrain ont mis en lumière les points essentiels pour optimiser la logistique interne et améliorer l'utilisation des espaces.
  Les résultats obtenus soulignent l'importance de la gestion du changement pour transformer les pratiques actuelles vers une collaboration accrue entre les différents acteurs, afin d'optimiser les flux de matériaux et d'accroître la performance de l'organisation. Dans le cadre de ce projet, des indicateurs de performance clé ont été proposés pour suivre rapidement les performances de l'entreprise. L'utilisation judicieuse des informations a été mise en avant, et des recommandations sur la gestion de l'espace ont été partagées, notamment en ce qui concerne le positionnement des produits dans un entrepôt en tenant compte de ses contraintes.

• Communication orale 11 h 00
  Quand « antimicrobien biosourcé » rime avec circularité et durabilité
  Simon Barnabé (Université du Québec à Trois-Rivières | RRECQ), Nathalie Bourdeau (Innofibre - Cégep de Trois-Rivières), Annabelle St-Pierre (Cégep de Trois-Rivières), Mélanie Trudel (Innofibre - Cégep de Trois-Rivières)

  Pourquoi synthétiser chimiquement des molécules bioactives si la nature peut le faire pour nous? Au fil de millions d’années, les végétaux ont développé, par différents processus d’évolution, des voies métaboliques permettant de synthétiser des composés afin de se défendre contre les stress biotiques et abiotiques de leur environnement. Ces molécules complexes, parfois unique à certaines espèces, présentent des activités biologiques recherchées, telles qu’antioxydantes, antimicrobiennes ou encore biostimulantes. L’innovation dans les technologies d’extraction, de transformation et d’analyses chimiques nous permet aujourd’hui de mieux isoler et caractériser ces molécules pour le développement d’ingrédients biosourcés. C’est d’ailleurs l’un des axes de recherche d’Innofibre, le centre d’Innovation en produits lignocellulosiques du Cégep de Trois-Rivières. Ainsi, cette présentation vise à présenter de quelles façons il est possible de valoriser différents types de biomasses forestières résiduelles grâce à l’extraction de composés antimicrobiens. En effet, ces ingrédients biosourcés peuvent être intégrés à différents produits tels que les désinfectants de surface, des agents de conservation ou encore des matériaux de bois afin de limiter les risques reliés aux agents pathogènes. En plus de permettre des retombées favorables sur la santé et l’environnement, la valorisation de biomasses résiduelles cadre parfaitement avec les objectifs gouvernementaux en économie circulaire.

Dîner libre

Outils pour un futur circulaire et durable : analyse, suivi et mesure

• Communication orale 13 h 15
  Effets rebonds sociaux de l’économie circulaire : définition, mécanismes et agenda de recherche
  Rachida Bouhid (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Marie-France Turcotte (UQAM)

  La recherche s’est intéressée aux incertitudes économiques et environnementales qui favorisent ou nuisent à la transition vers l’ÉC. Par exemple, les effets de substitution de produits et de prix ont attiré l’attention des chercheurs, bien qu’ils n’expliquent pas toute la complexité de la mise en œuvre de l’ÉC. Malheureusement peu de recherches ont centré leur attention sur la compréhension d’autres mécanismes, tels que des effets rebonds sociaux des stratégies visant la circularité. Le concept d’effet rebond réfère à la différence entre les avantages environnementaux espérées de technique et processus nouveaux visant l’implantation de l’ÉC et ceux réellement atteints. Par exemple, les avantages pour l’environnement de l’éco-efficacité gagnée dans un système productif peuvent être perdus si la production et la consommation augmentent. Comprendre et anticiper ces effets rebonds est essentiel pour la mise en œuvre de la transition vers l’ÉC. Les objectifs du présent projet sont (1) de réaliser une analyse systématique de la littérature sur les effets rebonds qui affectent la transition vers l’ÉC et, (2) sur cette base, d’élaborer un agenda de recherche.

• Communication orale 13 h 45
  L'intégration des principes de l'économie circulaire dans la vie quotidienne: le cas des objets usagés
  Laurence Godin (Université Laval)

  Cette présentation se penche sur l’intégration des principes de l’économie circulaire dans la vie quotidienne et sur manière dont les objets tombent en désuétude, circulent et sont réappropriés par les ménages. Pour aborder cette question, elle mobilise une série d’entretiens menés dans la ville de Québec avec des consommateur, des commerçants ou des personnes impliquées dans des groupes comme les Cafés Réparation. Deux grandes conclusions se dégagent. La première, c’est que s’engager dans l’achat, la vente, la recherche ou le don d’objets usagés demande de nombreuses ressources, notamment du temps, des compétences et un moyen de transport approprié. Pour cette raison, dans l’état actuel des choses, donner une deuxième vie aux objets du quotidien relève plus d’un loisir ou d’une passion que d’une pratique à large échelle. La seconde conclusion concerne le rôle central des réseaux sociaux – plus particulièrement Facebook – pour l’ensemble des acteurs impliqués, notamment via les petites annonces ou pour les communications des groupes actifs autour de ces enjeux. L’algorithme qui détermine la visibilité des annonces et des publications joue un rôle fondamental dans la circulation des objets entre les ménages et peut, de ce point de vue, soit la promouvoir, soit l’entraver sérieusement. L’ensemble de ces éléments pointe donc vers la nécessité de réfléchir à des infrastructures qui rendraient cet ensemble de pratiques accessibles à l’ensemble de la population.

• Communication orale 14 h 30
  Vers un affichage environnemental de la durée de vie des appareils électroniques par une intervention du design
  Claudia Déméné (Université Laval), Geneviève Raîche-Savoie (Université Laval), Marie Remont (École de technologie supérieure (ÉTS))

  Le Québec et la France sont les premiers à avoir interdit l’obsolescence programmée et encourager la réparation des appareils électroniques. Alors que les consommatrices·eurs sont mieux informés.ées sur leur réparation, ils/elles préfèrent acheter des appareils durables plutôt que réparables. Peu de recherches se sont penchées sur l’affichage de la durée de vie, et ce, malgré les lacunes de l’indice de réparabilité et de durabilité, telles que le besoin accru de transparence et une révision de la pondération de certains sous-critères. L’objectif de la recherche était d’identifier les conditions d’efficacité d’un affichage de la durée de vie d’un téléphone intelligent. Quatre ateliers de codesign ont été réalisés avec une dizaine d’experts.es en génie et design en vue de concevoir trois propositions d’affichage de durée de vie qui ont ensuite été testées auprès de consommateurs.rices. Deux conditions d’efficacité d’un affichage ont été identifiées : 1) communiquer une information de durée de vie en année pour le téléphone cellulaire et un affichage en cycle pour certains autres appareils (laveuses) ; 2) concevoir un affichage dynamique indiquant une durée de vie selon l’état d’utilisation de l’appareil afin d’éviter que cette durée ne soit perçue uniquement comme une date de péremption du fait d’un affichage statique.

• Communication orale 15 h 00
  Analyse de l’impact environnemental de scénarios de reconditionnement de mobilier de bureau
  Houssein Awada (INOVEM), Rémy Duclos Murphy (INOVEM), Patricia Gendron (INOVEM), Mathias Glaus (École de Technologie Supérieure | RRECQ), Marc Journeault (Université Laval | RRECQ), Léo Michelland (INOVEM), Adeline Seneclauze (INOVEM | RRECQ), Irenka Van Der Star (ÉTS - École de technologie supérieure)

  L’émergence du télétravail et l’avènement d’environnements de travail ouverts amènent à repenser l’aménagement des espaces à bureaux. Alors que ces approches organisationnelles s’inscrivent dans des stratégies d’économie circulaire, il est d’intérêt d’évaluer celles applicables au reconditionnement des bureaux en fin d’usage pour répondre aux enjeux de ces nouveaux espaces.
  
  Le projet s’intéresse à l’évaluation environnementale de scénarios de reconditionnement de bureaux, sachant que toute augmentation de la circularité ne garantit pas nécessairement une amélioration globale du bilan environnemental. En s’appuyant sur une analyse des flux de matières (AFM), établie à partir du démantèlement d’un lot de bureaux, trois scénarios distincts de reconditionnement ont été élaborés à partir de critères de fonctionnalité. L’évaluation s’est appuyée sur une approche d’analyse de cycle de vie en considérant les catégories d’impacts : les changements climatiques, l’utilisation d’énergie, de minéraux et d’eau ainsi que l’occupation et la transformation des terres.
  
  Le bilan des flux confirme que les scénarios de reconditionnement sont avantageux sur le plan de la consommation de ressources. En effet, le reconditionnement offre une économie de matière allant de 40 à 60 %. Par ailleurs, l’apport en matière première vierge équivaut à plus de 60 % de l’impact total. Les résultats montrent également que cette stratégie augmente la performance environnementale de 20 % en moyenne.

• Communication orale 15 h 30
  Optim-O : Une technologie géospatiale d’aide à la décision pour favoriser la circularité dans la gestion et la valorisation des matières organiques
  Mir Abolfazl Mostafavi (Université Laval)

  Dans la continuité de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, plusieurs initiatives de biométhanisation ont été lancées à travers la province. Dans ce contexte, il est impératif de mettre en place des outils garantissant des retombées optimales pour les projets en cours et ceux de futurs. Ce défi est d'autant plus crucial que, selon la localisation et les caractéristiques environnementales, les résultats concernant la récupération réelle par rapport aux coûts engendrés et à la réduction de l'empreinte environnementale peuvent varier. Pour répondre à ces défis, une équipe de recherche de l’Université Laval, en collaboration avec l’industrie, le gouvernement et les municipalités, a développé l'outil Optim-O, un système géospatial d’aide à la décision pour la gestion de la chaîne de valorisation des matières organiques. Cette présentation met en lumière les différentes opportunités offertes par cette technologie géospatiale pour optimiser la chaîne de valorisation des matières organiques. Des exemples de fonctionnalités de l’outil seront présentés, notamment pour la détermination du gisement de matières organiques, l'optimisation de la collecte et du transport de ces matières, ainsi que la distribution du digestat dans les champs agricoles. Enfin, une perspective sur l'évolution de cette technologie vers un jumeau numérique géospatial pour favoriser la circularité dans la gestion des matières organiques sera également abordée.

Mécanismes de transition et approches méthodologiques

La session de colloque sur les mécanismes de transitions et approches méthodologiques permettra la présentation de plusieurs conférenciers. Chacun présentera ses recherches novatrices et ses perspectives sur les méthodologies clés pour comprendre et faciliter les transitions sociétales. Cette session offre une opportunité unique d'explorer les diverses approches méthodologiques qui permettent d'étudier et de catalyser les changements socio-économiques et environnementaux. Les conférenciers aborderont des sujets tels que la modélisation des transitions, les méthodes participatives et l'analyse des scénarios prospectifs.

• Communication orale 09 h 30
  Anticiper le futur et penser à l’échelle du système: l’approche prospective de Chemins de transition pour outiller les parties prenantes de la transition socio-écologique au Québec
  Franck Scherrer (UdeM - Université de Montréal)
• Communication orale 09 h 45
  Apprentissages méthodologiques de l’approche prospective de Chemins de Transition : la Feuille de route pour la transition vers une économie circulaire de la société québécoise
  Marlybell Ochoa Miranda (HEC Montréal)
• Communication orale 10 h 00
  IA générative versus méthodes prospectives pour imaginer des scénarios de transition en économie circulaire : apports et limites
  Christophe Abrassart (UdeM - Université de Montréal)
• Communication orale 10 h 15
  Présentation des travaux de l’Accélérateur de transition
  James Meadowcroft

Panel sur les mécanismes de transition et approches méthodologiques

Après les présentations des conférenciers, un panel de discussion réunira les experts pour approfondir les thèmes abordés. Les intervenants examineront les défis méthodologiques et conceptuels liés à l'étude des transitions, en mettant en lumière les synergies et les tensions entre les différentes approches présentées. Le panel offrira également l'occasion d'explorer les implications pratiques de ces recherches pour les décideurs politiques, les praticiens et les chercheurs. Les participants pourront poser des questions et participer à un échange d'idées dynamique et enrichissant.