533 - Orientation scolaire : perspectives, enjeux et défis

Une forte proportion des élèves de 12e année des écoles de langue française situées en milieu minoritaire songe à poursuivre leurs études collégiales ou universitaires en anglais. Ces élèves vivent une tension entre le désir d’appartenir à leur communauté linguistique et à celle du groupe majoritaire. Cette tension s'explique en partie du fait qu'ils devront s'intégrer à un marché du travail massivement anglo-saxon. En conséquence, une question se pose: est-ce que la poursuite des études post-secondaires  en français constitue un décision réaliste et ajustée. Déjà, la recherche quantitative démontre que la poursuite des études collégiales en français est positivement corrélée au bien-être psychologique et à la maturité vocationnelle. Cette présentation se concentra sur les résultats d'une recherche qualitative conduite auprès de 24 étudiants.es inscrits auprès de trois instituions post-secondaires situées au Manitoba, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. L'analyse qualitative a mis en évidence quatre thèmes. La poursuite des études post-secondaires en français favorise l'adaptation psychosociale aux exigences associées à cette transition de vie. Elle solidifie l'identité ethnolinguistique. Ce sentiment de sécurité ethnolinguistique alimente le sentiment de sécurité et d’optimisme par rapport à leur projet professionnel. En somme, la décision de poursuivre des études post-secondaires en français est globalement positive.

Les écrits en développement de carrière suggèrent que les perceptions de discrimination (p. ex. : exclusion, stigmatisation) peuvent influencer les choix de carrière des personnes issues de la diversité ethnoculturelle (Swanson et Fouad, 2020). Plus précisément, les perceptions de discrimination manifeste et subtile généreraient des perceptions limitantes par rapport aux opportunités de carrière (p. ex. : Conkel-Ziebell et al., 2019; Goldberg et al., 2021), restreindraient les options de carrière considérées (p. ex. : Poon, 2014; Schneider et Dimito, 2010) et atténueraient les aspirations scolaires et professionnelles réalistes (p. ex. : Abrahamsen et Drange, 2015). Cependant, au Québec et ailleurs, le rôle des perceptions de discrimination, au-delà de celles liées au marché du travail, sur les choix de carrière est encore très peu abordé. Ainsi, en s’appuyant sur les données d’une enquête par questionnaire réalisée auprès d’un échantillon d’élèves (n = 756) fréquentant des écoles secondaires francophones québécoises, la  présentation s’articulera autour des thèmes suivants : 1) perceptions de discrimination (manifeste et subtile) des jeunes issus de l’immigration et 2) association entre les perceptions de discrimination et les aspirations scolaires et professionnelles des jeunes Québécois. La discussion des résultats sera orientée autour des implications pour la pratique en orientation auprès des jeunes aux prises avec des enjeux de discrimination.

L’indécision vocationnelle peut engendrer une incapacité à faire un choix d’orientation scolaire et professionnelle, exacerbant ainsi les difficultés scolaires des élèves. Visant à la prévenir et en réduire la prévalence au Québec, la présente étude s'est appuyée sur une théorie motivationnelle soutenant l’importance d’agir en cohérence avec soi. Effectivement, diverses études indiquent que la tendance des élèves à aller à l’école pour des raisons autonomes plutôt que des pressions internes ou externes a un effet positif sur leurs trajectoires scolaires et vocationnelles. Ainsi, grâce à un échantillon d’élèves québécois suivis de la deuxième à la cinquième secondaire, deux études ont été menées. Premièrement, les liens prédictifs bidirectionnels et longitudinaux entre la motivation scolaire et l’indécision ont été estimés, afin de déterminer si l’indécision est une conséquence ou un déterminant de la motivation scolaire. Deuxièmement, les profils motivationnels des élèves lorsqu’ils étaient en deuxième secondaire ont été utilisés, pour estimer leur risque de suivre une trajectoire d’indécision chronique durant les études secondaires. Les résultats indiquent que l’indécision est à la fois une conséquence et un déterminant de la motivation, et que les profils motivationnels des élèves permettent d’identifier très tôt dans leur scolarité, ceux à risque de vivre une indécision chronique. Diverses implications sont formulées pour les élèves et les intervenant-e-s.

Alors que l'impact négatif des tâches liées au travail sur la satisfaction de vie des travailleurs adultes a principalement été documenté, des phénomènes similaires en milieu scolaire reçoivent peu d'attention. La recherche a révélé la prise de décision de carrière comme un processus stressant pour les élèves. Il est donc raisonnable de s'attendre à ce que les difficultés de prise de décision de carrière ou l’indécision vocationnelle impactent négativement leur satisfaction de vie. De plus, il a été démontré que le soutien social augmente le niveau de satisfaction de vie. Par conséquent, cette étude a examiné dans quelle mesure l’indécision vocationnelle affecte la satisfaction de vie ainsi que le rôle médiateur du soutien social (des parents, enseignants, conseillers) dans cette relation, auprès de 1094 élèves de 12^e année en Ontario. Les résultats ont confirmé l'impact négatif de l’indécision vocationnelle sur la satisfaction de vie des élèves. De manière surprenante, les résultats concernant l’impact du soutien social sur la satisfaction de vie sont contrastés de même ceux relatifs à la médiation de chaque type de soutien entre indécision et satisfaction de vie. Les implications à différents niveaux seront discutées.

Plus de la moitié des personnes étudiantes nouvellement admises au collégial sont indécises par rapport à leur choix de carrière (Gaudreault et al., 2018). En raison des conséquences de l’indécision de carrière, Boulet et al. (2020) soulignent l’importance que les personnes étudiantes du collégial bénéficient de services d’intervention de qualité. Cette présentation expose les résultats préliminaires d’une étude pré-expérimentale ayant étudié les effets longitudinaux sur deux ans de plus de 500 processus de counseling de carrière individuel (CCI) réalisés par 80 c.o. œuvrant dans un établissement collégial (25 établissements collégiaux impliqués). Cette présentation mettra notamment en lumière les effets  des processus CCI réalisés sur les niveaux d’indécision de carrière, de détresse psychologique et de satisfaction des personnes étudiantes.

Durant la dernière décennie, l'anxiété a connu une augmentation chez les jeunes. Cette anxiété peut être suscitée par plusieurs éléments, notamment la formulation d’un premier choix de carrière (Cournoyer et al., 2016). Il est ainsi nécessaire pour les personnes conseillères d’orientation (c.o.) de considérer l’anxiété vécue par les élèves dans leur processus d’orientation.

Un type d’intervention qui peut être mis en place est le counseling de carrière groupal, qui a démontré son efficacité en contexte de psychothérapie (p.ex. Werner-Seidler et al., 2017) et en contexte d’orientation (p.ex. Whiston et al., 2011). Néanmoins, la recension des écrits réalisée par Dupuis et al. (2021) a permis de constater qu’il n’existait pas de programme adressant spécifiquement la problématique de l’anxiété en situation de choix de carrière. Dans cette perspective, HORS-PISTE Orientation - un nouveau programme de counseling de carrière groupal - a été élaboré dans le but de prévenir et d’intervenir sur l’anxiété en situation de choix de carrière lors de l’adolescence.

Cette présentation vise à présenter le programme développé, mais surtout à mettre de l’avant les résultats obtenus jusqu’à présent dans son implantation. Il sera question du cheminement des personnes participantes, de l’apport du groupe dans l’intervention sur l’anxiété en situation de choix de carrière et des conditions à réunir dans ce type de programme pour favoriser le développement de nouvelles capacités à agir.