Face aux mutations sociétales qui mettent en avant de multiples enjeux d’éducation (inclusion, bien-être, compétences technologiques, etc.), les politiques éducatives s’orientent vers une rationalisation des ressources tant humaines que financières et de contrôle des résultats (Bouchez, 2014). Les réformes des formations initiale et continue des enseignants ne font pas exception à ce mouvement (Tardif, 2010). Celles-ci tentent de fabriquer des enseignants autonomes et responsables tout en prenant en compte les problématiques d’attrition, de pénurie et d’abandon des personnels, d’inclusion, de démocratisation et de sélection. Par ailleurs, devant les nombreuses attentes envers l’école sont apparues au fil du temps de nouvelles fonctions, voire de nouveaux métiers (médiation, etc.).
Le symposium a pour objectif de mieux comprendre les conséquences de ces mutations sur les professionnels de l’enseignement, les possibilités, les contraintes, les paradoxes, les ruptures imposées, ou encore les dilemmes qui sont les leurs (Tardif et Lessard, 1999).
Il s’agit de s’intéresser aux processus de construction de la professionnalité (Jorro, 2011), aux dynamiques d’insertion, aux ressources plurielles mobilisées et aux épreuves traversées par les futurs enseignants ou les enseignants en exercice (Mamprin et al., 2023; Perier, 2014; Perez-Roux et Lanéelle, 2012, 2018), y compris ceux adoptant de nouvelles fonctions, s’orientant vers un métier où la relation à et sur autrui est fondamentale (Allenbach et al., 2023).
L’analyse des processus et dynamiques suppose une approche par les temporalités et une prise en compte des spécificités territoriales, des contextes de formation et de travail. Plus précisément, plusieurs espaces géographiques sont explorés (France, Suisse, Canada, Mexique). Il s’agit de mettre en lumière la dimension singulière de ces processus et la dimension collective imposée et/ou partagée qui structure progressivement le rapport au métier.