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Informations générales

Événement : 91e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

En dépit d’avancées notables dans la promotion de l’égalité des genres au Canada, les manifestations de violences à l’encontre des filles et des femmes subsistent sous différentes formes. Ce constat met en lumière un enjeu important : malgré l’augmentation de la recherche et la mobilisation des connaissances, un manque d’engagement intersectionnel, interdisciplinaire et partenarial perdure, entravant l’adaptation des actions de sensibilisation, prévention, intervention et défense des droits aux complexités des violences faites aux filles, aux femmes et à leurs enfants laissant perdurer des approches cloisonnées.

C’est ici qu’interviennent les collectifs de recherches et d’actions SAS-Femmes et FemAnVi. SAS-Femmes accorde la priorité à la collaboration, en travaillant étroitement avec celles et ceux directement touchés par la violence ou qui les soutiennent, en vue de développer des recherches et des actions contribuant à assurer la sécurité, l’autonomie et la santé des filles et des femmes. FemAnVi vise à développer et soutenir les recherches, interventions sociales et actions militantes s’inscrivant dans les luttes féministes contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Dans les deux cas, les activités poursuivies s’inscrivent dans une démarche de réciprocité et de coconstruction des savoirs impliquant chercheur·e·s, étudiant·e·s, intervenant·e·s, militant·e.s féministes et expertes de vécu.

Les efforts consentis, autant dans SAS-Femmes que dans FemAnvi, s’inscrivent dans une perspective féministe intersectionnelle engagée, favorisant la recherche interdisciplinaire et l’action intersectorielle. Dans une approche appliquée et partenariale, les travaux menés soutiennent la mise au point de méthodes de recherche et de pratiques d’interventions innovantes qui brisent les silos. Les deux collectifs unissent ici leurs efforts afin d’enrichir le dialogue sur les recherches et les actions à prioriser en violences faites aux filles, aux femmes et aux enfants.

Remerciements :

Merci à tous les participants et participantes !

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Quand la violence se vit en cooccurrence avec d’autres contextes de vulnérabilité

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Santé mentale et violence sexiste : ce que les femmes ont à dire.
    Katharine Larose-Hébert (TÉLUQ - Université du Québec)

    Cette conférence discutera des résultats d'une recherche participative portant sur l'expérience de femmes psychiatrisées, vivant ou ayant vécu de la violence sexiste, au sein des services publics québécois (santé, services sociaux et justice). Le partenaire de cette recherche est le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale Nationale. Ainsi, portée par le milieu de l'intervention féministe et par Relais-Femmes, cette recherche a été mise en oeuvre afin de mettre en lumière les obstacles vécus par les femmes ci-nommées et leurs conséquences. L'analyse des données s'insère dans un cadre féministe intersectionnel, allié aux Mad studies. Nos résultats montrent que les femmes premières concernées demandent des services publics pouvant les soutenir dans leur processus de rétablissement. Cependant, plusieurs de leurs interactions avec les professionnel.les de ces services sont discriminatoires. Ces interactions structurent l'expérience des femmes et les pathologisent, invisibilisant, entre autres, le vécu de violence. De ce fait, la violence envers les participantes s'institutionnalise et engendre leur re-victimisation. En conclusion, afin de mettre fin au cycle des violences, nous présenterons certaines des recommandations ayant été émises par les intervenantes et les femmes ayant participé à l'étude.

  • Communication orale
    Analyse exploratoire des points tournants, obstacles et leviers repérés dans les trajectoires d’aide de femmes victimes de violence conjugale.
    Carole Boulebsol (Université du Québec en Outaouais), Marie-Marthe Cousineau (Université de Montréal), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Samuelle Lalancette (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au Québec, la violence conjugale continue d’être un enjeu de sécurité et de santé publique important et les femmes en sont les principales cibles (Corte et Desrosier, 2020). Or, plusieurs victimes peinent à utiliser différents services dans le réseau public ou communautaire (Tanguy, 2016; Lapierre et al., 2022). D’autres femmes victimes doivent interagir avec plusieurs secteurs, tels que les milieux policiers ou communautaires (Frenette et al., 2018), voire séjourner à plusieurs reprises dans des maisons d’hébergement, avant de pouvoir vivre de manière libre et sécuritaire (Tanguy et al., 2020). Cela étant, encore peu de recherches se sont attardées à décrire les parcours de recherche d’aide de ces femmes. S’appuyant sur une recherche qualitative partenariale menée au Québec entre 2018 et 2021 auprès de femmes victimes de violence conjugale, cette communication vise à retracer les trajectoires d’aide. À la lumière de l’analyse thématique des récits de vie de 25 femmes, trois ensembles de résultats seront présentés : les points tournants, les obstacles et les leviers repérés dans les trajectoires de recherche d’aide face à la violence conjugale. Enfin, à la lumière de ces constats, des recommandations seront émises pour améliorer l’accessibilité et la qualité des ressources d’aide offertes aux femmes victimes de violence conjugale, et ce, afin de leur offrir un soutien plus efficace et mieux adapté à leurs besoins.


Communications orales

Quand les violences faites aux femmes se manifestent dans l’espace public

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Intervenir dans des événements festifs pour prévenir les violences à caractères sexuels: Le projet Spotlight Droit à la fête !
    Noah Caissie (GRIP), Pamela Caissie (GRIP), Camille Desrochers (Groupe de recherche et d'intervention psychosociale), Alexanne Jalbert (GRIP)

    La violence à caractère sexuel (VACS) est omniprésente lors des événements festifs. Les femmes en sont principalement victimes. Cela impacte leur participation puisqu’elles peuvent vivre de l’hypervigilance et se sentir moins en sécurité (Hill et al., 2019; Fileborn et al., 2020). Dans un rapport sur la sécurité des femmes dans les événements festifs extérieurs montréalais, 56,4% d’entre elles rapportent avoir vécu des VACS (Conseil des Montréalaises, 2017). Lorsque les victimes recherchent de l’aide, la réponse des employés est généralement médiocre et insatisfaisante (Fileborn et al., 2020). Pour agir sur cette problématique et soutenir les femmes qui fréquentent les événements festifs, le Groupe de Recherche et d’Intervention Psychosociale (GRIP) a mis sur pied le projet Spotlight : Droit à la Fête. Ce projet innovant d’intervention a comme objectif de: (1) favoriser la sécurité et le bien-être des festivalières; (2) prévenir les VACS; (3) soutenir les victimes de VACS. Spotlight mobilise une approche centrée sur les victimes, ce qui place leurs besoins, leur dignité et leur bien-être au centre de l’intervention. Notre équipe d’intervenant.es se promène dans les événements festifs afin de repérer des situations de VACS et les désamorcer. Elle accompagne aussi les personnes victimes qui rapportent avoir vécu des VACS durant l’événement festif.

  • Communication orale
    Recherche et action sur les violences basées sur le genre dans l’espace public au Québec : vers le renouvellement de l’analyse et des pratiques féministes .
    Mélusine Dumerchat (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis quelques années, les violences de genre commises dans l’espace public ont attiré l’attention des pouvoirs publics et de plusieurs municipalités au Québec. Et pour cause, différentes études et interventions sur ces violences, couramment appelées « harcèlement de rue », ont récemment été initiées dans les milieux communautaires et universitaires (Blais et al., 2021; Courcy et al., 2022; Dumerchat, 2023). Ces travaux ont notamment démontré les impacts structurant des violences genrées et des peurs qui en sont le corollaire sur l’accès à l’espace public, contribuant ainsi au renouvellement de l’analyse féministe des violences et à la réémergence, dans le champ de l’action publique, de l’enjeu de la sécurité des femmes en ville. Je propose de m’attarder dans cette communication sur la contribution de la recherche actuelle sur le harcèlement de rue à l'analyse féministe des violences, ainsi que sur les mesures innovantes qui ont été développées pour favoriser l’accès des femmes à l’espace public dernièrement au Québec, et enfin sur certains enjeux et défis entourant la mise en œuvre de l’approche féministe dans le contexte des politiques locales. Pour ce faire, je m’appuierai sur mes recherches et notamment celles menées dans le cadre de partenariats sur la sécurité des femmes, des filles et des personnes des minorités de genre dans l’espace public, à Montréal et à Sherbrooke.


Dîner

Dîner

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)

Communications orales

Agentivité et stratégies de résistances pour les victimes de violences sexuelles

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Les parcours d’agentivité des survivantes de traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle.
    Annie Bernier (UdeM - Université de Montréal), Marie-Marthe Cousineau (Université de Montréal), Madeline Lamboley (Université de Montcton)

    Pour cette communication orale, nous proposons l’analyse de six parcours de vie de survivantes de traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle. Dans le cadre de cette recherche, les survivantes prennent la parole pour nous expliquer ce qu’elles ont vécu. Guidé par la matrice de l’agentivité et des vulnérabilités de Showden and Majic (2018), nous nous sommes concentrés à documenter ce qu’elles font durant la situation de traite et comment elles parviennent à sortir de la situation de traite de personnes. Il en ressort, notamment, qu’elles parviennent à négocier des espaces d’agentivité lors de la situation d’exploitation et de coercition. L’agentivité est comprise comme la capacité individuelle ou collective d’une personne à agir de manière autonome et déterminée, dans une situation donnée (De Angelis, 2016; Guilhaumou, 2012; McNay, 2016). Ainsi, on y distingue de nombreuses stratégies de résistance et d’adaptation aux violences. Par cette analyse innovante, notre recherche participe ainsi à déconstruire l’image stéréotypée de la victime passive de traite de personnes à des fins d’exploitation sexuelle (Baker, 2013; De Shalit & Heynen, 2014; Jaksic, 2008).

  • Communication orale
    Formes d’oppression sexuelle et stratégies de résistance rapportées par des adolescentes ayant vécu de la violence sexuelle : une étude qualitative.
    Geneviève Brodeur (Université du Québec à Montréal), Stéphanie Couture (Université du Québec à Montréal), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Roxanne Guyon (Université Laval), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal), Sylvie Levesque (Université du Québec à Montréal), Alison Paradis (Université du Québec à Montréal), Estelle Piché (UQAM)

    Les filles et les femmes sont particulièrement à risque de vivre des violences sexuelles et d’autres formes d’oppressions dans leur vie intime et sexuelle. La mise en lumière de l’imbrication de ces expériences auprès des adolescentes peut favoriser le déploiement d’interventions holistiques susceptibles de contribuer à l’éradication des violences faites aux filles et aux femmes (VFFF). Les objectifs de la présente étude consistent à documenter : 1) les formes d’oppression sexuelle vécues par les adolescentes et; 2) leurs stratégies de résistance. Des entrevues individuelles abordant les expériences de victimisation et la sexualité ont été menées auprès de 100 adolescentes ayant vécu de la violence sexuelle. Six formes d’oppression sexuelle ont été répertoriées dans leurs discours : la banalisation, la censure, la surveillance, la stigmatisation, la discrimination et l’objectification. Devant ces oppressions sexuelles, les adolescentes manifestent leur résistance en dénonçant les injonctions à la féminité et en renégociant celles-ci, en se réappropriant leur sexualité, puis en prenant parole et en posant des actions pour contrer les violences et les oppressions affligeant les filles et les femmes. Les résultats illustrent la manière dont l’oppression sexuelle contribue à perpétuer les violences sexuelles et plus largement les VFFF dès l’adolescence, tout en mettant en lumière les stratégies de résilience individuelle et collective des filles et les femmes pour y faire face.

  • Communication orale
    La violence sexuelle déguisée dans nos médias.
    Eloïse Pelletier (Centre des femmes de la Basse-Ville), Eve Sanfacon (Bénévole au Centre des femmes de la Basse-Ville)

    Le Centre des femmes de la Basse-Ville (CFBV), ayant pour mission l’amélioration des conditions de vie des femmes, vous présente l’intervention novatrice ayant été portée par le comité Vigilance-médias, celui-ci étant formé de femmes militantes membres du CFBV et d’une intervenante du même organisme. Le comité a pour objectif global d’informer et de sensibiliser les communautés sur les inégalités et les violences faites aux femmes par l’entremise de l’écriture dans le journal l’Actu’Elles et la prise de parole. Les militantes membres du comité ont élaboré des outils visuels vulgarisateurs sur les violences faites aux femmes véhiculées dans les médias : hypersexualisation, pornographisation et sexisme. Les militantes membres ont ensuite rencontré des jeunes pour présenter ces outils et initier des discussions avec elleux en tables rondes. Pour concrétiser ces violences, elles leur ont présenté des films, des séries, des vidéoclips et des publicités de culture populaire. Lors des animations, les militantes ont démontré non seulement les éléments à améliorer pour atteindre l’égalité, mais aussi les éléments qui l’incarnent déjà. Les stratégies pour rester alerte à ces violences en tant que consommateur.trice et les possibilités de dénonciation sont aussi mises de l’avant dans cette intervention.. En somme celle-ci amène les jeunes à acquérir une pensée critique et à prendre conscience des enjeux. Nous espérons fortement que ce projet d’intervention retiendra votre attention.


Communications orales

Recherche d’aide des femmes victimes de violence : trajectoires, barrières et lumière au bout du tunnel ?

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Violence entre partenaires intimes et barrières d’accès aux services : regards croisés des travailleurs. euses et des femmes et adolescentes immigrantes à Montréal-Nord.
    Sonia Michaelson (Université de Montréal), Sonia Parra (Table de Quartier de Montréal-Nord), Lourdes Rodriguez del Barrio (Université de Montréal), Tatiana Sanhueza (ENAP - École nationale d'administration publique), Nassera Touati (ENAP)

    Cette recherche-action accompagne une intervention à Montréal-Nord visant à réaliser des changements systémiques pour éliminer la violence subie par les femmes et adolescentes immigrante et de minorités racisées (FAIMR). Dû à l’ampleur de la violence entre partenaires intimes (VPI) et à une réponse sociale inadéquate sur le territoire, un projet partenarial est mis en œuvre pour accroître et renforcer la capacité d’agir de concert entre acteurs de différents milieux. Objectifs : Mieux comprendre les besoins des FAIMR, des travaileur.euses (compréhension de VPI et soutien aux FAIMR) et les barrières d’accès aux services. Méthodologie/méthodes : Recherche qualitative. Recension des écrits, questionnaire, entretien individuel et de groupe. Une analyse de contenu a permis de croiser les regards de travailleur·euses, de femmes et d’adolescentes. Résultats : L’étude montre le caractère systémique de la VPI. Les barrières d’accès aux services peuvent être de nature différente (politiques, organisationnelles, géographiques, individuelles, autres) et peuvent être présentes à différents niveaux (onto, micro, exo et macro). Des convergences et des divergences d’opinions sont apparues parmi les participant.es. Recommandations : Le développement d'une réponse intersectorielle et de pratiques adaptées aux dimensions culturelles, de genre et d'âge, ainsi que la promotion de la participation des FAIMR au processus d’amélioration des services qui leur sont offerts.

Communications orales

Mot d’ouverture

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)

Communications orales

Décrypter les violences portées à l’écran à l’aune d’un regard issu des sciences sociales

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Les violences faites aux femmes au cinéma sous le prisme des sciences sociales.
    Anne-Marie Nolet (UdeM - Université de Montréal)

    Le cinéma est un outil puissant pour visibiliser des réalités méconnues ou tabous. En matière de violences faites aux femmes (VFF), des œuvres abordent ainsi diverses formes de violence, les mécanismes qui leur permettent de se perpétuer, leurs conséquences sur les femmes qui en sont victimes et les stratégies mises en œuvre pour les éradiquer. Certaines représentations des VFF sont cependant considérées problématiques. Par exemple, des autrices ont étudié la propagation de stéréotypes sur la violence conjugale en évoquant notamment le mythe du monstre (Frus, 2001) et l’optimisme cruel, un regard selon lequel les femmes peuvent et doivent régler leurs « problèmes » par elles-mêmes (Shoos, 2020, p. 103). D’autres ont analysé l’offre du viol en spectacle pour le plaisir du spectateur (Brey, 2020) et les stratégies d’érotisation des agressions sexuelles (Côté-Vaillant, 2022). De plus, malgré ces apports importants, des autrices dénoncent toujours un « régime d’images de VFF qui ne sont jamais interrogées » (Brey, 2020, p. 99). Cette présentation vise à contribuer à cette discussion à partir d’une recension des écrits et d’une analyse phénoménologique d’œuvres de fiction. J’aborderai notamment l’articulation complexe entre les visées potentielles de telles œuvres et leurs effets sur l’auditoire. Je conclurai en formulant des objectifs qui pourraient être poursuivis dans de futures recherches à la jonction des sciences sociales et des études cinématographiques.

  • Communication orale
    Put Your Hands Behind Your Back! Des vidéos d’intervention policière comme corpus documentaire de l’herméneutique critique, une méthode à l’essai en étude de la violence conjugale
    Sylvie Genest (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication vise à présenter les grandes lignes de la méthode de l’herméneutique critique que j’utilise personnellement depuis 2008 à titre d’anthropologue dans un effort pour décrypter les mobiles obscurs du contrôle coercitif exercé par les agresseurs masculins dans le contexte des relations conjugales. Bien que cette méthode n’ait pas de désignation définitive, ni de statut officiel au sein des sciences humaines et sociales, elle demeure reconnue pour sa valeur heuristique dans plusieurs domaines de la connaissance (sémiologie, philosophie, arts, psychanalyse) et ce, de façon particulièrement avantageuse dans les domaines où il est observé que le langage verbal ne suffit pas à résoudre le problème du sens qu’il faut donner aux comportements inconséquents de certains êtres avec qui nous devons interagir. Pour illustrer cette méthode et la manière dont elle peut produire des connaissances valables à cet effet, j’utiliserai l’exemple des vidéos de réelles interventions policières publiées en ligne à des fins de divertissement ; et montrerai, à partir de ce corpus documentaire inusité, comment ces œuvres de culture populaire peuvent constituer un outil de médiation essentiel entre le psychisme de l’agresseur et celui de ses victimes de prédilection – les personnes « qui l’aiment » - ceci dans la perspective de préserver la sécurité psychologique de l’herméneute et de toute experte de vécu traumatique dans le cours de la démarche herméneutique


Communications orales

La recherche auprès des enfants vivant dans un contexte de violence conjugale : approches novatrices

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    Une posture de care en recherche auprès des enfants en maisons d'hébergement: expérience et réflexions d'une démarche ethnographique.
    Michèle Frenette (Université d’Ottawa)

    L'ethnographie s’avère une méthode pertinente dans la recherche auprès des enfants, offrant une immersion participative pour saisir pleinement leur expérience dans un cadre donné (Prout et James, 2015). Cette présentation, issue d'une recherche doctorale en travail social, explore l’expérience et les défis de l'ethnographie menée auprès d'enfants dans deux maisons d'hébergement au Québec. En s'appuyant sur la théorie féministe du care (Gilligan, 2008; Paperman,2015), elle souligne l'importance éthique d'investir dans les diverses relations au sein de ces environnements, y compris celles avec les enfants, les mères, les femmes hébergées et les intervenantes.

  • Communication orale
    L’engagement des jeunes comme co-chercheures dans la recherche sur la violence conjugale : l'expérience du groupe Sains et Saufs
    Michèle Frenette (Université d'Ottawa), Patrick Ladouceur (Université Laurentienne), Simon Lapierre (Université d’Ottawa), Alexandra Vincent (Université d'Ottawa)

    Dans cette présentation, nous nous penchons sur l'implication des jeunes en tant que co-chercheurs dans une étude sur les interactions père-enfant dans le contexte de la violence post-séparation. En nous appuyant sur les théories féministes et la nouvelle sociologie de l'enfance, nous positionnons les jeunes comme des acteurs sociaux compétents et nous encourageons leur participation active dans le processus de recherche. Nous introduirons d’abord le groupe Sains et Saufs et aborderons leur contribution au processus de recherche. Nous exposerons ensuite les différentes actions collectives entreprises par ce groupe pour sensibiliser d’autres jeunes ainsi que des professionnels à la réalité des enfants qui vivent dans un contexte de violence conjugale.


Dîner

Dîner

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)

Communications orales

Perspectives féministes sur les hommes et la violence

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    L’expérience de femmes dont le conjoint ou l’ex-conjoint a reçu des services d’un organisme spécialisé en violence conjugale : réflexion sur une méthodologie novatrice.
    Isabelle Cote (Université Laurentienne de Sudbury), Catherine Gendron (Université Laurentienne)

    Les programmes d’intervention destinés aux auteurs de violence conjugale sont souvent évalués à partir de la perspective des participants eux-mêmes ou circonscrits autour d’indicateurs dits objectifs, tels que la récidive ou les arrestations. Une approche permettant de mieux appréhender les effets de ces programmes consiste à recueillir les témoignages des conjointes ou ex-conjointes des participants, qui sont dans une position privilégiée pour observer le changement ou l’absence de changement chez ces derniers. Paradoxalement, la perspective des victimes est prise en compte dans moins du tiers des recherches portant sur l’efficacité de ces programmes à l’international (Vall et al., 2023) alors qu’au Québec, une seule étude a inclus cette perspective (Ouellet et al., 1994). Ces constats ont mené à un projet-pilote qui a donné la parole à neuf femmes dont le conjoint ou l’ex-conjoint a participé à un programme destiné aux auteurs de violence conjugale au Québec. Leur expérience fut analysée sous l’angle du contrôle coercitif (Stark, 2007) et à partir d’une ligne de temps détaillant le schéma comportemental coercitif et contrôlant de leur (ex) conjoint avant, pendant et après la démarche. Cette présentation détaillera l’approche méthodologique utilisée et mettra en lumière les principaux résultats issus de ce projet novateur.

  • Communication orale
    Évaluation d’une démarche de recherche-action participative pour engager les hommes dans la lutte aux violences faites aux femmes.
    Julie Godin (Université d'Ottawa), Christophe Lévesque (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Alors que le Québec a récemment fait face à une vague de féminicides, on sait que ce sont les femmes habitant en milieu rural qui se retrouvent plus à risque (CFOJA, 2019). Cette communication présente l’évaluation du projet Avec elles contre les violences dans les relations intimes menées dans une région manufacturière du Québec. Elle présente les analyses d’une démarche réflexive d’un groupe de jeunes hommes autour de leur positionnement d’alliés ainsi que celles de quatre actions de sensibilisation contre les violences faites aux femmes. Parallèlement, elle documente l’expérience d’un comité aviseur composé de jeunes femmes, qui a participé à la co-construction de ces activités. Elle témoigne de l’évolution du rapport à la masculinité et du positionnement d’allié des participants pendant la démarche, en plus de mesurer la portée des actions réalisées. Nos analyses mobilisent les critères de scientificité des recherches-action participatives de Reason et Bradbury (2008).


Communications orales

Approches engagées dans les recherches sur la violence faite aux femmes

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)
  • Communication orale
    La recherche qualitative portant sur la violence basée sur le genre: défis et leviers dans la mobilisation des émotions vécues comme chercheuse féministe.
    Catherine Rousseau (Université d’Ottawa)

    La violence entre partenaires intimes est un enjeu de santé publique important qui s'inscrit dans des rapports de pouvoir basés sur le genre (Decker et al., 2021). Lors d'entretiens qualitatifs menés sur cette problématique auprès de survivant.es, les émotions des chercheur.euses sont engagées à plusieurs niveaux (Ahall, 2018; Ahmed, 2017). Des études documentent l'impact de l'exposition à de tels contenus sur la santé mentale des personnes chercheuses et identifient les risques de trauma vicariant (Fenge et al., 2019; Pearce, 2020). Alors que des référents et des contextes de vie entre les participant.es et leschercheur.euses peuvent être partagés, le risque d'ignorer les éléments transférentiels demeure tangible à toutes les étapes de recherche (Borraz et al., 20210. Selon une perspective féministe, la recherche qualitative suggère un engagement sincère et incarné avec le terrain. Or, comment négocier la présence d'émotions comme la colère, le dégoût ou l'optimisme ? Cette communication propose l'exploration d'enjeux épistémologiques, éthiques et méthodologiques liés à l'implication des émotions à partir d'une étude doctorale portant sur l'inférence contraceptive vécue par des femmes et des personnes non binaires de 17 à 23 ans. des stratégies de soutien structurelles et collectives seront réfléchies dans l'optique de réduire les risques de trauma vicariant.

  • Communication orale
    Beaucoup de chemin parcouru, encore beaucoup de chemin à parcourir : bilan et perspectives de recherches et d’actions sur les violences faites aux filles et aux femmes
    Marie-Marthe Cousineau (UdeM - Université de Montréal)

    Depuis maintenant plus de quatre décennies, grâce aux revendications et au travail acharnés des groupes de femmes, les violences faites aux filles et aux femmes (VFFF) sont aujourd’hui reconnues, tant par l’ONU, l’OMS, que les gouvernements canadiens et québécois et même plusieurs administrations municipales, comme un problème de santé et de sécurité publiques primordial. Il reste vrai que la reconnaissance des VFFF soulève de nombreux enjeux tant sur les plans théorique et méthodologique que des pratiques. Les recherches et les ressources en VFFF se sont multipliées et raffinées. Des transformations légales, des politiques, des plans d’action se sont succédé, marquant une évolution notable des réponses sociales et pénales face à cette problématique. Cette présentation brossera à grands traits ces évolutions, histoire de se rappeler d’où l’on part et s’encourager en constatant les avancées réalisées, sans toutefois nier qu’il reste encore fort à faire pour éliminer la (re)production de ces violences affectant différentes sphères de la vie des filles et des femmes et compromettant leur sécurité, leur autonomie, et leur santé et bien-être. Plusieurs chantiers sont actuellement en construction (bracelets antirapprochements, implantation au Québec d’un tribunal spécialisé en matière de violences sexuelles et conjugales, inscription d’une infraction de contrôle coercitif dans le Code criminel…). Que faut-il en penser ? C’est par ailleurs la question que nous posons et discutons.


Communications orales

Mot de clôture

Salle : MRT 250 — Bâtiment : Pavillon Morisset (MRT)