Depuis la publication de l’ouvrage Banal Nationalism par Michael Billig en 1995, l’étude des manifestations dites banales du nationalisme n’a cessé de conquérir des nouveaux secteurs des sciences humaines et sociales allant de l’histoire à la psychologie sociale en passant, bien sûr, par la science politique, la sociologie et l’histoire.
Aujourd’hui, des débats portent autant sur le concept de nationalisme banal, auxquels certains préfèrent les concepts de nationalisme ordinaire ou au quotidien, que sur Ses domaines d’applications, et son arrimage au sein d’autres théories du nationalisme.
Le Canada et le Québec sont depuis longtemps des endroits privilégiés de l’étude du nationalisme. C’est un peu moins le cas pour l’étude du nationalisme banal ou ordinaire cependant. Ce colloque visera à combler cette lacune dans la littérature scientifique. Au-delà du récit selon lequel le Canada serait le « premier État postnational », qu’en est-il des manifestations latentes de nationalismes banals ou ordinaires au Canada et au Québec. Si les mouvements nationalistes au Québec font souvent l’objet d’études, qu’en est-il des différentes manifestations du nationalisme banal dans le reste du Canada ? Quels sont les récits et univers symboliques par lesquels se manifeste ce nationalisme ? Comment se transforme-t-il au fil du temps ? Comment certains symboles, comme le drapeau, sont-ils resignifiés par des mouvements sociaux ? Observe-t-on des manifestations régionales distinctes, de la Colombie britannique à Terre-Neuve, de ce ou ces nationalismes banals ? Quelle est la place des Premières Nations, des Métis et des Inuits dans ces univers symboliques ?
Ce sont ces questions que le colloque entend proposer à la réflexion. Il cherchera à répondre à ces questions en mettant l’accent sur la diversité des formes de nationalisme banal dans le temps, mais aussi dans l’espace.