406 - Bien-être des hommes et santé des populations : vers une approche globale interdisciplinaire et de croisement des savoirs pour améliorer les connaissances, pratiques et politiques

Intervenir auprès des hommes en rupture amoureuse pose des défis particuliers pour les intervenant.es psychosociaux de première ligne. Les hommes qui rencontrent des difficultés d’adaptation à la suite d’une rupture amoureuse présentent souvent des besoins complexes et multiples et cumulent des difficultés organisationnelles, affectives, familiales et légales. Les intervenant.es  qui accompagnent des hommes en rupture amoureuse se retrouvent ainsi fréquemment devant des hommes désorganisés, parfois en situation de crise, et plusieurs se sentent peu outillé.es pour répondre à leurs besoins. Dans le cadre de cette communication, un outil sera présenté pour appuyer les intervenant.es de première ligne dans l’évaluation des besoins des hommes en rupture amoureuse, la prévention et le dépistage de situations à risque ainsi que le référencement. Cette présentation fait suite à un projet initié par le Comité régional en santé et bien-être des hommes de la Capitale-Nationale et réalisé avec la collaboration du Pôle d’expertise et de recherche en santé et bien-être des hommes pour la MRC de Portneuf. 

La pandémie au Québec comme ailleurs dans le monde a exacerbé les inégalités sociales en s’attaquant davantage aux maillons les plus vulnérables de la société et en provoquant une détérioration, parfois sensible, de leur santé mentale et de leur bien-être. Certaines régions comme certains groupes d’hommes ont été davantage éprouvés, tant sur le plan de la santé mentale que de leurs conditions socioéconomiques. C’est le cas des jeunes hommes de Montréal. Rappelons que les jeunes hommes et la région de Montréal sont en tête chacun dans leur classe (âge et région) comme ayant été le plus affectés par la pandémie selon différents indicateurs, dont l’indice de détresse psychologique qui est un indicateur synthétique important de l’état de santé mentale d’une population. En collaboration avec le Comité régional montréalais en SBEH, et le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, un projet d’analyse et de consultation a été mis sur pied afin de documenter la réalité des jeunes hommes de Montréal dans un contexte de pandémie, leurs vulnérabilités et leur rapport aux services à partir de données publiques et de sondages réalisés auprès des hommes au Québec. À partir de ce portrait, une analyse des résultats d’un questionnaire complété par un échantillon d’intervenants et de gestionnaires du RSSS oeuvrant auprès de jeunes hommes a été effectué afin d’identifier de nouvelles pistes de réflexion et d’action provenant du milieu des pratiques.

Un nombre grandissant de recherches réalisées au Québec et ailleurs suggèrent que les hommes démontrent une certaine réticence face à la demande d’aide pour des problèmes de santé mentale qui sont notamment liés à la dépression, à la toxicomanie, aux incapacités physiques ainsi qu’aux événements stressants de la vie. À ce jour, peu de recherches se sont attardées à l’étude de la demande d’aide des hommes qui font du navettage (fly-in-fly-out - FIFO) en contexte minier. Pourtant, les recherches montrent que le fait d’avoir un horaire atypique, de travailler pendant de longues heures de travail, avec possibilité occasionnelle d’overtime, augmentent le risque de développer des problèmes de santé mentale. Cette étude vise à décrire les barrières associées à la masculinité vis-à-vis la demande d’aide, et à la culture organisationnelle chez les hommes qui font du FIFO. Une étude qualitative auprès de 22 hommes a été réalisée. Parmi les thèmes ayant été relevés dans les analyses qualitatives, nous constatons que les hommes FIFO font face à plusieurs barrières masculines en contexte de demande d’aide, tel que l’anxiété face à l’inconnu, la gêne ou la réticence à consulter un service psychosocial, être autres. La forte présence d’une socialisation masculine dans le milieu minier des hommes qui font du FIFO et sa culture organisationnelle sont des freins à la demande d’aide des hommes en santé mentale.

Le transport routier représente un pilier essentiel de l'économie québécoise. Malgré cela, peu d'efforts de recherche se sont concentrés sur la promotion du bien-être et de la santé mentale au sein de cette profession atypique et traditionnellement masculine. Pourtant, de nombreux acteurs du secteur suggèrent des défis nombreux auxquels ils feraient face. Cette présentation vise à examiner les facteurs de risque et de protection qui influent sur le bien-être des camionneurs, ainsi qu'à proposer des pistes interventions visant à mieux soutenir leur santé mentale. Nous mettrons en lumière le rôle crucial des camionneurs dans la prise en charge de leur propre santé mentale, tout en soulignant l'importance d'un soutien adapté (tenant compte de la culture de ce groupe de travailleurs et de certaines normes de masculinité) de la part des intervenants en santé et services sociaux. La présentation s'appuiera sur des données recueillies auprès de camionneurs dans le cadre d'une recherche en collaboration avec l'organisation à but non lucratif « SSPT Chez les camionneurs », qui se consacre à la prévention et au rétablissement du stress post-traumatique chez les camionneurs. Nous aborderons de manière plus large la promotion de la santé mentale dans les environnements de travail traditionnellement masculins. Nous soulignerons aussi des enseignements issus de l’étude pour améliorer les pratiques en prévention/promotion auprès des hommes dans des emplois atypiques.