Plusieurs analystes constatent la difficulté de transformer le système sociosanitaire. Coiera (2011) parle même d’une inertie du système. Cela étant, des experts sont d’avis qu’un renouvellement de la gouvernance s’avère nécessaire, notamment en introduisant un contre-pouvoir se traduisant entre autres par le renforcement de l’engagement citoyen (Denis et Usher, 2017). La question de l’engagement citoyen n’est guère nouvelle (Veilleux et al., 2020) alors que le droit à la participation a été promu dans des textes de loi québécois, notamment dans la Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l’abolition des agences régionales. Bien que le Québec ait fait de gros progrès en matière de participation citoyenne et des usagers (notamment au moyen du partenariat patient), il n’en demeure pas moins qu’il reste encore beaucoup à faire du côté de l’engagement des citoyens dans la gouvernance du système.
Le projet de réforme actuel élimine des espaces démocratiques (Plourde et Lavoie-Moore, 2023) permettant à la population de participer à la prise de décision. En effet, les comités d’usagers sont désormais dépourvus de pouvoir. Dès lors le maintien et le développement de formes d’engagement citoyennes novatrices, dans d’autres espaces, s’imposent. Par formes d’engagement novatrices nous entendons des formes d’engagement qui donnent lieu à une gouvernance collaborative. Cette dernière renvoie aux processus et structures de prise de décision en gestion publique et en élaboration de politiques publiques, qui engagent des acteurs de différentes sphères (secteur public, secteur privé et société civile) pour résoudre des problématiques complexes qui ne peuvent être résolues que collectivement (Emerson et al., 2011).
Le colloque propose de tirer des leçons d’expériences novatrices d’engagements citoyens dans la gouvernance du système sociosanitaire.