319 - Crises et enjeux contemporains des patrimoines

La crise environnementale et le patrimoine

• Communication orale 09 h 00
  Documenter le patrimoine archéologique en érosion du Québec maritime par l'archéologie citoyenne
  Nicolas Beaudry (UQAR), Manon Savard (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

  Le Québec maritime est très affecté par l'érosion côtière et ce phénomène s'accélère en raison des changements climatiques. Les tempêtes causant des dégâts ont été particulièrement fréquentes dans les deux dernières décennies ; le rehaussement du niveau de la mer accroît les risques de submersion ; le couvert de glace qui protège la côte pendant l'hiver se réduit, tandis que les cycles de gel et dégel se font plus nombreux. Quant aux ouvrages de protection tels que les enrochements et les murets, ils ont pour effet d'augmenter l'énergie des vagues et d'accélérer l'érosion de part et d'autre.

  Occupé depuis 10 millénaires, le Québec maritime est l'un des berceaux du peuplement du territoire québécois. Il a été l'un des premiers lieux de rencontre entre Premières Nations et Européens, et les occupations successives du littoral ont laissé des traces qui subsistent aujourd'hui dans l'archive archéologique. Une grande partie de ce riche patrimoine est aujourd'hui affecté par l'érosion, mais des fouilles de sauvetage ne sont pas forcément souhaitables si elles fragilisent la côte et accélèrent le travail de sape des vagues.

  Cette communication présente un projet pilote qui vise à documenter un site en érosion (DdEa-2, Grand Métis, QC) par un monitoring régulier, mené par des équipes de bénévoles formés et supervisés par des archéologues, mais encadrés par un organisme patrimonial de la communauté.

• Communication orale 09 h 20
  Le patrimoine urbain et les changements climatiques : la pression de la densification sur le cadre bâti ancien
  Martin Drouin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marc-Olivier Vézina (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Adapter les villes aux changements climatiques, freiner l’étalement urbain pour protéger les terres agricoles et ainsi réduire le mouvement pendulaire des navetteurs, bonifier l’offre du transport collectif pour diminuer l’utilisation de la voiture, accueillir un plus grand nombre d’habitation pour faire face à la crise du logement, autant de gestes qui doivent être posés pour faire face aux grands défis du XXI^e siècle. Tous ces éléments poussent toutefois vers la densification des villes. Se pose une inévitable question : que faire du cadre bâti ancien? Comment concilier la gestion du changement des villes et la conversation du patrimoine urbain? Cette communication propose d’aborder ces questions et d’apporter quelques pistes de réflexion.

• Communication orale 09 h 40
  Faire de l’histoire avec la fiction. Les 35 ans du Site de la Nouvelle-France, de Saint- Félix-d’Otis
  Alexandre Dubé (UQAC), Erik Langevin (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

  Depuis les trente-cinq dernières années, de nombreux tournages de séries et de films de fiction, tant québécois, canadiens qu’américains, ont pris pour cadre les régions du Québec, et y ont érigé leurs décors. Les municipalités de Charlevoix, Grand-Mère, Rivière-du-Loup ou Rawdon ont toutes tenté de préserver ces décors et d’y attirer des visiteurs. Ces espoirs ont largement été déçus. Dans la plupart des cas, l’engouement lié à ces séries a rapidement fini par s’estomper; et parallèlement l’afflux touristique s’est tari. La préservation de bâtiments de nature éphémère, bien davantage conçus pour l’œil de la caméra qu’à celui du touriste, est apparue fort coûteuse.

  L’histoire et l’archéologie sont aussi œuvres d’imagination, un pari lancé à la capacité du présent de se représenter ce qui est à jamais disparu. Cette communication cherche donc à explorer l’histoire qui peut se faire, malgré les difficultés, entre les faux murs de ces décors éphémères. Elle s’appuie sur le cas du Site de la Nouvelle-France, de Saint-Félix-d’Otis, lieu de quelques tournages marquants qui ont cherché à tirer parti de la beauté naturelle du site (Black Robe, 1991; Shehaweh, 1992; le Canada : une histoire populaire, 2000-2001). C’est là, sur les berges du fjord du Saguenay, qu’a été créé une reproduction du hameau de Québec, évoquant les tout premiers moments de la colonisation française.

Enjeux patrimoniaux face aux crises et prises de conscience

• Communication orale 10 h 30
  « Pour la suite du monde » : enjeux patrimoniaux dans le milieu théâtral confronté à deux crises récentes
  Alexandre Dubé (Université du Québec à Chicoutimi), Yves Jubinville (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Le thème de la crise traverse l’historiographie du théâtre au Québec. Durant les années où se met en place, une institution théâtrale, on comprend que c’est la crise des années trente qui sert de décor à l’établissement des premières troupes professionnelles canadiennes-françaises. L’état de précarité dans lequel se trouvent les organismes à cette époque justifie alors, dans le discours des commentateurs et, plus tard, des historiens, le recours à la notion de crise pour expliquer l’inachèvement d’un projet de fondation qui ne se réalisera que vingt ans plus tard, au lendemain de la Deuxième grande guerre. Le terme revient en force dans les années 2000 où des questions relevant précisément du patrimoine d’une part, l’enjeu des successions (2013) dans les compagnies fondées dans les années 1970 et 1980 et, d’autre part, la « crise pandémique » (2020-21). Dans cette communication, nous examinerons, outre les usages de la notion de crise et la pluralité de ses significations dans le discours des acteurs, le rôle de ces « moments de crise » dans la prise de conscience de l’héritage accumulé depuis plus de quarante ans, mais en même temps les difficultés à penser cet héritage alors que les institutions et les organismes chargés de le mettre en valeur sont eux-mêmes remis en cause.

• Communication orale 10 h 50
  Émotions patrimoniales : prises de conscience, pistes de réflexion et d’orientation pour l’action face aux principales crises des patrimoines culturels au XXIe siècle
  Maryse Paquin (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

  Les patrimoines culturels déclenchent aujourd’hui de plus en plus d’émotions. Il n’est plus « un simple témoin immobile de l’histoire, mais la source d’événements, de controverses, voire de révoltes » (Waty, 2016, p. 13). Les diverses émotions patrimoniales se rapportent notamment « à l’authenticité, à la présence, à la beauté, à l’ancienneté et à la rareté » (Heinich, 2013, p. 199). Elles se situent également à la base des prises de conscience déclenchées face aux quatre principales crises auxquelles les patrimoines culturels sont confrontés, en ce début de XXI^e siècle : 1) socioéconomiques (inégalités, marchandisation, surtourisme); 2) politiques (violences, conflits armés et guerres); 3) environnementales (changements climatiques et catastrophes naturelles); et 4) sanitaires (épidémies et pandémie mondiale). Ces prises de conscience patrimoniales naissent presque toujours face à la menace de leur perte ou après leur destruction (Morin, 2006, p. 8). La communication présentera des exemples de crises des patrimoines culturels, recensés au Québec et ailleurs, de même que les répercussions sur leur transmission, leur protection et leur sauvegarde. Toutes ces crises appellent à des pistes de réflexion et d’orientation pour l’action, à l’image de celles prônées dans le sillon de l’évolution des sociétés post-industrialisées.

• Communication orale 11 h 10
  L’agentivité du musée en tant qu’institution de la transmission du patrimoine en temps de crise sociale lié à la progression des inégalités
  Nada Guzin Lukic (UQO - Université du Québec en Outaouais)

  Le patrimoine est soumis aux crises globales ou locales de divers ordres qui menacent son intégrité et sa transmission. Les crises sont aussi le temps d’une remise en question, de recherche des solutions et d’action. Comment le musée en tant qu’institution de la transmission du patrimoine agit-il à la crise sociale provoquée par la progression des inégalités? Quel est le rôle du musée dans ce contexte? En quoi est-il transformé par la crise à l’occurrence les inégalités sociales et l’exclusion? Après une revue de littérature de la notion de crise, la question de l’agentivité du musée c’est-à-dire sa capacité à agir sera abordée. Plus spécifiquement, comment les musées au Québec agissent-ils à cette situation? Ces questions seront approchées par la présentation des exemples récents.

Dîner

Controverse des patrimoines

• Communication orale 13 h 30
  Crise à l’Assemblée nationale : le crucifix objet de discorde
  Yves Bergeron (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Le 18 octobre 2017, le gouvernement libéral de Philippe Couillard adoptait le projet de loi 62 sur la neutralité religieuse de l'État. Quelques jours plus tard, Québec solidaire proposait de retirer le crucifix du Salon bleu de l’Assemblée nationale. Le gouvernement libéral s’y oppose immédiatement et on assiste à la naissance d’une crise politique, religieuse et identitaire sans précédent qui se poursuit pendant deux ans. L’argument premier pour maintenir le crucifix, malgré que ce signe religieux soit en contradiction avec la loi sur la laïcité de l’état, repose sur le principe qu’il s’agit avant tout d’un objet patrimonial révélateur de la mémoire collective du Québec. Que révèle cette saga passionnée autour de cet objet de culte qui finira par être retiré en 2019 pour se retrouver dans une vitrine adjacente au salon bleu. D’objet religieux, le crucifix devient objet de patrimoine et objet de musée. Mais cette crise a-t-elle vraiment pour enjeu le patrimoine religieux? Cette communication propose d’analyser les enjeux culturels, religieux, politiques, identitaires et politiques en démontrant que le patrimoine est un révélateur exceptionnel des enjeux culturels et que la muséologie sert de médiation dans les cas de conflits identitaires.

• Communication orale 13 h 50
  La controverse des Espaces bleus : révélatrice d’un mode d’appréhension patrimoniale en tension ?
  Léa Le Calvé (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Poursuivant un double objectif de protection du patrimoine et de célébration des identités et des fiertés dans les 17 régions du Québec, les Espaces bleus, semblent à la croisée de crises. Annoncé en juin 2021 par le gouvernement comme une réponse à la détresse de bâtiments patrimoniaux, ce projet a déclenché des inquiétudes au sein des musées régionaux. Il a par ailleurs suscité des débats sur les liens entre patrimoines, identités et politiques, sur fond d’exaltation nationaliste. C’est sur cette tension que notre communication se penchera.

  Ainsi, la réception des Espaces bleus devient un prétexte pour approfondir les dynamiques entre patrimoines et « passions identitaires » (Le Goff, 1998), pouvant impacter les objets, mais aussi les pratiques et les usages. Si l’arrimage entre sentiment national et projets patrimoniaux n’est pas nouveau (Choay, 1992), les Espaces bleus semblent se heurter à certaines mutations sociales et patrimoniales : tension conceptuelle entre identités et territoires, friction entre volonté nationale et registres de micro-appartenances et d’engagements locaux. Au-delà de la crainte légitime d’instrumentalisation politique, les Espaces bleus sont l’occasion d’explorer des recherches récentes en patrimoine, où l’émotion (Witcomb, 2013) et reconnaissance ou non des communautés dans le discours patrimonial (Smith, 2022).

  Cette communication souhaite faire réfléchir à une certaine forme d’appréhension du patrimoine et à son acceptabilité sociale.

• Communication orale 14 h 10
  Une approche muséale dans les projets d’Hydro-Québec : de la réconciliation jusqu’à la co-conception
  Hélène Giguère

  Les crises sont porteuses de changements, culturels, structurels. La façon de penser le patrimoine et sa transmission peut être revue, réimaginée, notamment en le libérant du cadre parfois limitatif des musées, eux aussi en crise. Bien qu’alliés inestimables à la mobilisation du patrimoine culturel immatériel (PCI) (Bakker et al., 2020), les musées répondent à des mandats de plus en plus vastes. Je propose dans cette présentation une ouverture de ce cadre vers l’engagement des organisations et des entreprises.

  Cette proposition s’inscrit dans le champ appliqué des activités d’Hydro-Québec sur le Nitassinan des Innus de Pessamit. Des initiatives seront apportées en exemple afin de démontrer la pertinence du PCI dans le processus de reconnaissance des dommages du passé et l’engagement du milieu entrepreneurial dans de nouvelles façons de faire pour participer activement au processus de réconciliation et à l’enrichissement du patrimoine culturel collectif.

La transmission, la médiation, la permanence et la continuité

• Communication orale 15 h 15
  Les municipalités du Québec et le patrimoine : une histoire ambigüe
  Fernand Harvey (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

  Il faut remonter à 1922 pour que le gouvernement du Québec adopte une première loi pour la protection du patrimoine. Au fur et à mesure que la question du patrimoine s’est élargie et est devenue plus complexe, la législation s’est modifiée pour s’adapter aux nouveaux besoins. Quant aux municipalités, leur sensibilité à la sauvegarde et à la mise en valeur du patrimoine, plus particulièrement le patrimoine immobilier, a été variable au fil du temps allant d’un souci de préservation à un laxisme évident selon les cas. En 1986, une modification à la Loi des biens culturels qui avait été adoptée en 1972 est venue accorder plus de pouvoirs et de responsabilités aux municipalités dans le domaine du patrimoine. Un nouvel amendement en 2021, cette fois à la Loi du patrimoine culturel de 2012, a balisé et réglementé le litigieux dossier des démolitions d’immeubles à caractère patrimonial. Dans quelle mesure les municipalités et les MRC ont-elles modifié leur appréciation du patrimoine au cours des récentes décennies? Quels sont les obstacles qui persistent : conflits de valeurs avec le développement foncier, manque d’expertise locale, propriétaires délinquants, ressources financières limitées, marginalisation des groupes de protection du patrimoine, etc. ? Pour tenter un diagnostic global sur le rôle des municipalités en matière de patrimoine, on consultera diverses sources et études disponibles, incluant un échantillon de sites Web.

• Communication orale 15 h 35
  Enjeux de la participation des publics dans la diffusion des archives religieuses du Québec
  Rébéca Lemay-Perreault (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Depuis quelques années, nous observons une mutation paradigmatique dans le champ culturel relativement à la participation des publics. Ceux-ci sont hétéroclites, tout comme leurs rôles. Ils sont néophytes ou amateurs éclairés, seuls ou en groupe, avec ou sans intérêt pour la culture. De simples visiteurs à partenaires dans l’élaboration de contenus et du collectionnement, les objectifs visés concernent la conception de dispositifs participatifs qui soient à la fois relationnels, éducatifs, démocratiques, mais aussi marketing. En muséologie, l’interactivité augmente tant la durée de visite d’une exposition (Henning, 2006), que son empreinte mémorielle chez les visiteurs (Berry et Mayer, 1989). Elle est un indicateur de succès et, avec lui, viennent les précieuses sources de financement, subventions publiques et commanditaires privés. Pour les archives religieuses, il est essentiel de s’engager dans une approche dialogique avec les publics, métamorphosant leur rôle traditionnel de consommateurs passifs en acteurs institutionnels, alors que le secteur vit une crise de désengagement des Québécois envers le patrimoine religieux. S’il est possible de s’inspirer des initiatives innovantes provenant d’autres secteurs culturels, les défis propres aux archives religieuses nécessitent d’adapter les contenus archivistiques religieux, en vue de stimuler la participation des publics dans leur diffusion, au sein de divers contextes institutionnels.

• Communication orale 15 h 55
  L’exposition muséale au prisme de la ritualité
  Louis-Pierre Marien-Trottier (UQO - Université du Québec en Outaouais)

  Les musées sont souvent présentés comme les temples de la modernité. La ténacité de cette comparaison invite à dépasser la simple métaphore pour découvrir comment la visite d’une exposition de musée peut être comprise comme une forme contemporaine de rituel.

  Cette communication propose une exploration théorique de la perspective de la ritualité pour penser le rôle social des expositions d’histoire et de patrimoine. Une perspective qui permet d’aborder différemment l’action sociale des institutions muséales et souligne leur capacité à participer à la promotion du vivre-ensemble et à la résilience des patrimoines transformés par les enjeux de notre époque.

Hommage à Fernand Harvey

Les actions contemporaines pour, par et avec les patrimoines

• Communication orale 08 h 30
  Le patrimoine comme solution aux crises urbaines contemporaines : le cas de la patrimonialisation LGBTQ dans le Village (gay) de Montréal
  Alexandre Chanady (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

  Le Village (gay) de Montréal est aujourd’hui en proie à une crise sociale sans précédent, caractérisée notamment par les grands projets immobiliers en cours dans le quartier, la réfection à venir de la rue Sainte-Catherine et les impacts de la pandémie de COVID-19. Dans un tel contexte, la question de la pérennité du Village, et par le fait même, celle de son tissu social et culturel, se pose plus que jamais, ce dont témoignent les nombreuses initiatives de patrimonialisation LGBTQ dans le quartier entreprises depuis une dizaine d’années. Ces initiatives, plutôt que de miser sur la classification ou la protection patrimoniale des lieux, préconisent leur (ré)utilisation et leur (ré)appropriation par les communautés LGBTQ afin d’apporter des réponses concrètes aux enjeux que traverse le Village. Dans cette optique, la communication proposée explorera, d’une part, le rôle des différents acteurs de la patrimonialisation LGBTQ et les manières dont ils se concertent et s’organisent pour mener à bien les initiatives patrimoniales LGBTQ dans le Village, et d’autre part, les formes de médiations et de marquages patrimoniaux qui en découlent. Les résultats sont tirés d’une recherche doctorale pour laquelle ont été menées 21 entrevues semi-dirigées avec différents acteurs de la patrimonialisation LGBTQ (organismes communautaires, élus et militants LGBTQ) ainsi qu’une recherche documentaire et archivistique auprès des Archives gaies du Québec et de la Ville de Montréal.

• Communication orale 08 h 50
  La reconversion patrimoniale entre survie et régénération territoriale
  Ibtissem Khlifi (Faculté des lettres, des Arts et des Humanités)

  Les mutations socioculturelles qu’a connues la Tunisie n’ont pas empêché la société civile à mener des actions de communication et de sensibilisation autour de l’importance du patrimoine, porteur de l’identité d’un territoire. Des propositions ont été formulées dans l’intention de mettre en place un développement territorial équitable à travers une bonne gouvernance environnementale des ressources patrimoniales naturelles et culturelles. Chaque région est caractérisée par son patrimoine monumental, signe de son évolution historique, sociale et économique. Les sites archéologiques constituent un héritage culturel partagé qui garantit les identités locales. Malgré sa richesse et son importance sur le plan archéologique, historique et touristique aussi, notre patrimoine est en cours de dégradation surtout dans les régions intérieures qui demeurent insensibles à leurs valeurs historiques, artistiques et culturelles après la révolution en 2011.

  La présente recherche propose une réflexion sur la valorisation et la vulgarisation des monuments archéologiques antiques comme étant ''un produit '' délaissé, oublié et marginalisé surtout dans les régions intérieures, bien précisément au gouvernorat de Sidi Bouzid : Henchir El Hnancha. Une pensée sur les manières de réintroduire les composantes de ce site archéologique dans la réalité de la vie quotidienne pour garantir leurs survies. Ils ne sont plus figés, ils deviennent ''utiles'', aperçus et en communication avec tout le monde.

  ▶ Vidéo
• Communication orale 09 h 10
  Burkina Faso, le patrimoine culturel menacé dans le sillon du terrorisme
  Sougrinoma Guigma (Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso)

  Le Burkina Faso est le théâtre d’attaques terroristes, depuis 2015. Cette crise sécuritaire est devenue assez alarmante surtout ces cinq (5) dernières années avec d’énormes conséquences néfastes à plusieurs niveaux. L’objectif de cet article est de fournir une compréhension théorique et un examen empirique de l’impact de la crise sécuritaire sur le tourisme, partant sur le patrimoine culturel du Burkina Faso. S’appuyant essentiellement sur des ressources quantitatives et qualitatives (recherches publiées et rapports conformes à la réalité de l’étude, et quelques dépouillements de documents, de rapports officiels, etc.), il montre comment le patrimoine culturel burkinabè est touché de plein fouet par le phénomène du terrorisme qui, par ailleurs, permet de remettre en question les plans d’action ou « les normes établies, tout en appelant à la réflexion et à l’engagement » des Burkinabè.

• Communication orale 10 h 25
  Crises, quelles crises ? Les enjeux du débat sur le rôle socioculturel du paysage culturel d’une communauté
  Lynne Rodier

  En 2009, les conclusions du rapport LabMIT (2010) ressortent « l’importance des ancrages d’appartenance de la population au paysage exceptionnel qu’on y retrouve ». Les sites des rapides Deschênes sur la rivière des Outaouais, du Village, de la zone écologique riveraine et ses boisés composent le paysage culturel qui mobilise la communauté dans la volonté à sauvegarder, à mettre en valeur et à préserver les patrimoines du quartier Deschênes (Gatineau). Cette problématique invite à penser autrement les « patrimoines en quête de légitimation » (Barrère et coll., 2017). Par exemple, le « patrimoine de la communauté » (de Varine, 2017 ; Davis, 2017) à travers une « collection écomuséale» traite surtout du patrimoine non protégé sur un territoire donné (de Varine, 2017). La dimension matérielle du paysage comme le territoire (Jalla, 2022) soulève des tensions soulevées dans un contexte de mondialisation et de prise de conscience du réchauffement climatique (Brown, 2024). La reconnaissance communautaire des patrimoines amorce une réflexion sur la valeur patrimoniale du paysage et de son rôle socioculturel.

Réseau Patrimoines de l’Université du Québec (RéPUQ)

Dîner

Réseau Patrimoines de l’Université du Québec (RéPUQ) : états des lieux des patrimoines au Québec

Atelier pour les membres du RÉPUQ