Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 91e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Vous trouverez ici les communications libres orales et de 1er cycle du domaine Langues et langages. Dès le 6 mai 2024, vous pourrez voir les contributions en cliquant sur le bouton éponyme. Connectez-vous à votre compte utilisateur si vous souhaitez laisser un commentaire ou poser une question.

Dates :
Responsable :
  • Gauthier Alfonsi (Acfas)

Programme

Toute la semaine

Communications orales

Langues et langages

  • Communication orale
    Vers une idiomaticité et une poétique de la traduction du texte de presse : étude de cas de l’idiotisme « the elephant in the room »
    Rita Ben Moussa (Université d’Ottawa)

    Si le bilinguisme au Canada est synonyme de « traduit de l’anglais », ce serait le caractère idiomatique de la langue qui serait atteint, c'est-à-dire l'ensemble des habitudes de langage auxquelles se conforment les utilisateurs de cette langue (Delisle, 1998).

    Notre problématique se place au cœur d’une approche communicationnelle qui aborde la question de la traduction de l’idiotisme vue par le lecteur de ce texte de presse, ce lecteur « utilisateur » de la langue française. Afin d’avoir un échantillon représentatif, nous avons choisi de préciser un écart de temps de 5 ans, allant du 31 janvier 2017 à la fin décembre 2022. Le corpus constitue donc un ensemble de nouvelles, contenant l’expression idiomatique « the elephant in the room », traduite de l’anglais au français par la Presse Canadienne, classifiées grâce à la base de données Eureka.

    Les résultats d’analyse des traductions journalistiques de l’idiotisme « the elephant in the room » nous ont permis de dévoiler plusieurs défis (défis rédactionnels du rythme et de la poétique du texte de presse français, du défigement et de l’équivalence, de l’humour et de la couleur idiomatique). Nous avons démontré, à travers l’analyse des défis d’ordre rédactionnel (Delisle, 2003), abordés du point de vue de la logique/style, que la cohérence du réseau lexical, la non- coexistence de l’idiotisme traduit « the elephant in the room » avec d'autres idiotismes influent sur la qualité du texte en français et mènent à son appauvrissement.

    ▶ Vidéo
  • Communication orale
    Hostilité et hospitalité dans le contact de l’espagnol avec le quechua, l’aymara et le mapudungun
    Juan Godenzzi (UdeM - Université de Montréal)

    Le pouvoir associatif de la langue devient souvent un instrument de dissociation. Dans les relations entre interlocuteurs, on constate des modes d'interaction qui oscillent entre l'hospitalité et l'hostilité. Par « hostilité linguistique », on entend l'aversion à la présence d'une autre langue, ou de certaines de ses caractéristiques. Dans les sociétés marquées par leur passé colonial, les locuteurs de l'espagnol ont tendance à mépriser les locuteurs des langues originaires. Par « hospitalité linguistique », on entend une relation de mutuelle reconnaissance et de réciprocité entre les langues. En prenant le cas de trois migrants issus de différents peuples natifs (quechua, aymara et mapuche), nous présentons leur expérience et leur perception de la discrimination linguistique et de l'acceptation mutuelle, tout en identifiant des traits linguistiques de leurs discours attribuables à la situation de contact : instabilité des voyelles i/e et o/u; neutralisation du genre et du nombre; fréquence élevée de l'utilisation des diminutifs. Tous ces phénomènes, associés à l'origine de leurs locuteurs, prédisposent à l'exercice de la discrimination; mais aussi quelques traits du contact ont été adoptés par une bonne partie des hispanophones monolingues non migrants. Bref, l'étude montre comment le contact linguistique opère dans la dynamique des sociétés racialement hiérarchisées, traversé par les hostilités et les hospitalités.

    ▶ Vidéo
  • Communication orale
    L’écriture inclusive dans les médias québécois
    Nikita Kamblé-Bagal (Université d’Ottawa), Anaïs Tatossian (Université d’Ottawa)

    L’écriture inclusive est une nouvelle pratique langagière dont l’usage s’est répandu depuis les années 2000 (Abbou et collab., 2018). Elle désigne « l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques qui [assurent] une égalité de représentations des [genres] » (Haddad, Sebagh et Baric, 2019, p. 4). Étant donné la nouveauté de l’écriture inclusive en français, il nous importe de voir si son usage est uniformisé. Notre question de recherche est la suivante : est-ce que l’utilisation de l’écriture inclusive est standardisée dans les journaux québécois ? La presse écrite retient notre attention parce qu’elle joue un rôle décisif dans « l’adoption ou le rejet de normes langagières » (Haddad et Sebagh dans Viennot, 2018, p. 119).

    Nous proposons une étude linguistique d’un corpus d’articles provenant des quotidiens québécois La Presse et Le Devoir. Nous étudierons deux articles par mois par journal entre 2019 et 2022 (total de 192 articles). L’originalité de notre projet de recherche repose sur le fait que les études sur l’usage de l’écriture inclusive, et plus particulièrement sur la standardisation des techniques inclusives dans la presse québécoise, sont très rares, voire inexistantes. Nos résultats préliminaires indiquent que l’usage de l’écriture inclusive n’est pas uniformisé au sein des journaux, dans la mesure où les phénomènes inclusifs varient d’un article à un autre.

    ▶ Vidéo
  • Communication orale
    Premier cycle universitaire Gorgias et Quine ou comment nier l'être sans nier l'existence
    Etienne Marcoux (UdeS - Université de Sherbrooke)

    S’inscrivant dans le courant d’un renouveau des études sur la sophistique amorcé depuis les années 1950, cette présentation propose une interprétation possible de la pensée de Gorgias de Léontinoi (480-375 av. J.-C.) à partir d’une comparaison avec la pensée du philosophe contemporain Willard van Orman Quine (1908-2000). Traditionnellement considéré comme un auteur mineur dont on peut douter du sérieux de la pensée et dont la seule valeur historique est d’incarner la figure par excellence du sophiste, en raison notamment du discrédit jeté sur lui par Platon, Gorgias est l’auteur d’un traité sur le non-être composé de trois thèses qui, prises au pied de la lettre, tendent à confirmer cette opinion défavorable : 1) rien n’est; 2) si quelque chose était, ce serait inconnaissable; 3) si quelque chose était et que c’était connaissable, nous ne pourrions le communiquer à autrui. Or si ces thèses ne peuvent en effet que laisser perplexe au premier abord, une comparaison attentive avec trois thèses parallèles formulées par Quine dans les années 1950 et 1960 (la relativité ontologique, la sous-détermination empirique des théories et l’inscrutabilité de la référence) permettra de jeter une nouvelle lumière sur la pensée du rhéteur de Léontinoi et de démontrer qu’il est possible d’y déceler une conception ontologique, épistémologique et langagière complexe et subtile, n’ayant en vérité rien à envier aux théories contemporaines les plus abouties.

    ▶ Vidéo
  • Communication orale
    Une exploration des attitudes langagières en Alberta : comment les jeunes enfants raisonnent à propos des dialectes
    Ruth Kircher (Fryske Akademy), Anne Loïs Kouassi-Djan, Andrea MacLeod (Université de l'Alberta), Kristan Marchak (Université de l'Alberta), Asma Noomani (Université de l'Alberta), Tracie Pospisil (Université de l'Alberta), Marianne Turgeon (University of Alberta), Anne-José Villeneuve (Université de l'Alberta), Isabel Wynn (Université de l'Alberta)

    Les dialectes (variétés régionales d’une langue) sont centraux aux attitudes des enfants envers les locuteurs et locutrices (Arredondo & Gelman, 2019). La formation des attitudes implique trois étapes : 1) l’identification de l’origine d’une locutrice d’après la prononciation; 2) la catégorisation d’une locutrice comme membre d’un ou de plusieurs groupes; et 3) l’attribution de traits d’après des stéréotypes au sujet du ou des groupes (Lambert, 1960). Nous nous focalisons sur l’étape 1 en explorant comment les enfants d’expression française en Alberta distinguent différents dialectes. La diversité de cette communauté de langue officielle en situation minoritaire nous permet d’explorer l’impact de l’appartenance d’une locutrice à plusieurs catégories sociales sur les jugements.

    Nous avons présenté des paires de clips audio à des enfants (n = 137, âgés de 5 à 12 ans) et leur avons demandé si deux locutrices « viennent de la même place ou de deux places différentes ». Les enfants de 7 ans et plus pouvaient systématiquement regrouper les dialectes « canadiens » vs « internationaux ». De plus, ces enfants étaient plus susceptibles de distinguer les locutrices de différents groupes ethniques. Nos résultats suggèrent que les enfants créent des catégories de « nous » vs. « eux » et qu’ils ne raffinent pas ces groupes pour inclure des origines régionales plus précises que plus tard. Notre étude a comme objectif de mettre en question les attitudes afin d’assurer la vitalité de la communauté franco-albertaine.

    ▶ Vidéo