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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

Les universités existent depuis près d’un millénaire, mais elles ont régulièrement changé, soit pour s’adapter au contexte sociétal, soit pour poser un regard critique sur la société. Depuis son entrée en vigueur aux États-Unis le 12 décembre 1980, le Bayh-Dole Act a favorisé le virage des universités vers la recherche partenariale. Partout dans le monde, cette tendance, sous ses différentes formes, s’est appuyée entre autres sur la perspective de l’économie fondée sur le savoir mise de l’avant par l’OCDE. Parfois concomitante à du financement public, la recherche partenariale soulève d’importants enjeux éthiques en matière de partage de la propriété intellectuelle, d’accès et d’utilisation des données de recherche ou de son impact sur la mission de recherche des universités. Depuis quelques années, non seulement les relations avec l’industrie sont-elles privilégiées, mais les chercheuses et chercheurs sont encouragés à démarrer des entreprises dérivées de leurs travaux s’inscrivant dans une dynamique économique misant sur l’entrepreneuriat. Le pari fait avec de telles initiatives mise sur le transfert de connaissances afin de soutenir l’essor économique de la nation.

Comment ces relations modulent-elles notre compréhension du rôle de l’université dans la société? Est-ce que cette proximité avec l’industrie module notre compréhension du rôle du chercheur et l’étendue des objets de recherche privilégiés? Dans le cas des initiatives entrepreneuriales, comment ces liens influencent-ils les valeurs et les intérêts sous-jacents aux travaux de recherche? Enfin, dans un contexte de tension géopolitique accrue et de régression démocratique, comment ces partenariats industrie-université font-ils émerger de nouvelles fractures dans un contexte réputé pour sa collaboration et son ouverture?

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

État des lieux

Salle : Cogeco - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
  • Communication orale
    Les nouvelles contraintes de la recherche universitaire
    Yves Gingras (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    On a beaucoup parlé depuis quelques années de liberté de la recherche et d’autonomie des universités. Les universités étant sommées de répondre aux « besoins sociaux », le plus souvent mal définis, que signifient ces notions au regard de la recherche « partenariale », souvent traduite dans le langage généreux de la « co-construction » des connaissances? La liberté de recherche permet-elle de choisir librement ses objets, ses problématiques et ses partenaires? La moralisation croissante de toutes les activités sociales affecte-t-elle la liberté de recherche? L’État peut-il limiter les collaborations internationales au nom d’une « sécurité nationale » aux contours mal définis?

    En abordant ces questions nous mettrons en évidence les nouvelles contraintes qui s’exercent sur la recherche universitaire.

  • Communication orale
    Équilibre de pouvoir dans la recherche collaborative Nord Sud : la place des comités d’éthique
    Nonvignon Marius Kedote (Institut Régional de Santé Publique)

    Les objectifs et les avantages louables des partenariats internationaux dans le domaine de la recherche ne sont plus à prouver. Toutefois, ce partenariat n’est pas sans obstacle et les défis éthiques rencontrés sont de taille. Ceci probablement dû au système de pouvoir intrinsèquement lié aux relations Nord-Sud. En effet, ces collaborations, dans certains cas, dirigées par les chercheurs du Nord dès la phase de conception de la recherche jusqu’à la communication des résultats reflètent des pratiques de la colonialité. Selon certains auteurs, la relation inégale de pouvoir entre des chercheurs partenaires est surtout liée aux contributions inégales dans les collaborations et aux mécanismes de financement. Ce qui crée des inégalités d’ordre culturelles et matérielles qui sont maintenues au cours du processus de recherche.

    Les comités d’éthique peuvent contribuer à rééquilibrer le pouvoir dans cette relation de recherche Nord-Sud, en étant plus attentifs entre autres au transfert de technologie, au renforcement de capacité des membres de l’équipe sur les normes culturelles, aux compétences linguistiques au sein même des partenariats, au « dumping éthique » pratiqué par des chercheurs du Nord c’est-à-dire des pratiques inférieures aux normes dans leurs propres pays. Et paradoxalement, les comités d’éthique doivent questionner l’application de certaines règles de construction occidentale en contradiction avec les normes culturelles des pays d’accueil des projets collaboratifs.

  • Communication orale
    La responsabilité des universités dans la gestion des risques liés aux partenariats de recherche : Pistes de solution pour une diligence raisonnable
    Guillaume Paré (Polytechnique Montréal)

    Les cinq dernières années furent le théâtre d’une multiplication des cadres règlementaires et normatifs visant la mission de recherche des universités. À ce titre, mentionnons les normes relatives à l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI), les objectifs de développement durable de l’ONU, les règles en matière de sécurité en recherche avec un accent marqué pour la gestion des risques liés à la sécurité nationale, ainsi que l’encadrement législatif, au Québec, visant la liberté académique universitaire. À ces pressions normatives, s’ajoutent les stratégies de financement de la recherche tant au provincial qu’au fédéral. Chacune de ces exigences portent leur lot de valeurs et de risques qui placent les écosystèmes de recherche – comprendre : les universités, les chercheur(e)s, les étudiant(e)s, les partenaires de recherche – sous pression en ceci qu’ils mettent en lumière des conflits de valeurs et d’intérêts et en appellent à une meilleure gestion des risques en recherche. La question est alors « Quels risques? » Plus précisément, comment les universités peuvent-elles gérer ces risques sans pour autant porter atteinte à leur mission de recherche et quelle responsabilité leur revient dans la gestion de ces risques. Nous explorerons une piste de solution.


Communications orales

Pause-santé

Salle : Cogeco - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine

Panel / Atelier

Perspectives

Perspectives d'une bioéthicienne - Isabelle Ganache, INESSS

Perspectives d'un industriel - Darine Ameyed, Baüne

Perspectives du milieu universitaire de la recherche - Augustin Brais, Polytechnique Montréal

Salle : Cogeco - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine

Dîner

Dîner

Salle : Cogeco - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine

Communications orales

La société comme partenaire

Salle : Cogeco - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
  • Communication orale
    Le partenariat IUSO-SNE/Entreprise : facteur clé pour développer l’employabilité et promouvoir l’innovation pour une meilleure intégration universitaire et professionnelle au Gabon
    Aristide Edzegue Mendame (Institut universitaire des sciences des organisations Sophie Ntoutoume Émane de Libreville au Gabon), Brigitte Carole Oyane Eyeghe (Institut Universitaire des Sciences de l’organisation)

    Les états généraux de l’éducation, de la recherche et de l’adéquation formation-emploi tenus à Libreville au Gabon, les 17 et 18 mai 2010, ont admis que l’université joue un rôle primordial en matière de développement économique, social et culturel. Elle permet de rendre accessible les connaissances, les partager et les exploiter. Son ouverture sur le monde socio-économique est indispensable à la réalisation de l'ensemble de ses objectifs scientifiques, pédagogiques et culturels. Le développement des partenariats s'inscrit dans la mission de l'université pour lui permettre d'être en symbiose avec son environnement économique par des passerelles multiples allant de l'université vers l'entreprise et inversement. De par le monde, plusieurs expériences réussies ont permis de dynamiser les projets collaboratifs, de rapprocher les entreprises des universités et de mieux organiser et rationnaliser les investissements en matière de recherche. Développer la relation entre le monde universitaire et le milieu socioéconomique constitue l’un des objectifs du Laboratoire de Recherche en sciences des organisations de l’Institut Universitaire des Sciences des Organisations Sophie Ntoutoume Emane (LARESO-SNE) afin de renforcer l’employabilité de ses étudiants et de promouvoir l’innovation. Cette présentation tâche à montrer le rôle du partenariat IUSO-SNE/Entreprise dans l’insertion des étudiants au monde professionnel à travers une multiplicité d’actions mises en place depuis sa création.

  • Communication orale
    Terrain de jeu pour établir des partenariats de recherche en environnement
    Dominique Claveau-Mallet (Polytechnique Montréal)

    L’objectif de cette présentation est de décrire quelles sont les assises des partenariats de recherche en environnement, plus spécifiquement en qualité de l’eau. Quelles sont les parties prenantes impliquées dans l’établissement de partenariat de recherche en environnement, et quels sont leurs intérêts? En particulier, les rôles et les objectifs des militants en environnement, des professionnels de l’environnement, des instances réglementaires, des développeurs de technologie et des municipalités seront expliqués – dans une perspective de chercheur qui souhaite développer des partenariats de recherche. Ensuite, des réflexions sur les relations et les jeux de pouvoir entre ces parties prenantes seront présentées. Quels sont les chemins empruntés par ces parties prenantes pour viser l’avancement des sciences en environnement, et ultimement améliorer la santé de la planète? Comment ces parties prenantes interagissent-elles entre elles, et en quoi ces interactions affectent-elles (pour le meilleur ou pour le pire) la mission environnementale? En quoi les partenariats de recherche peuvent tirer profit de ces relations pour permettre l’innovation environnementale? Quels sont les modèles d’affaire d’avenir pour ces partenariats? Où sont les pièges et où sont les opportunités? Finalement, des études de cas en lien avec ces dynamiques relationnelles seront présentées.


Communications orales

Pause-santé

Salle : Cogeco - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine

Communications orales

Sur le radar

Salle : Cogeco - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
  • Communication orale
    Les partenariats en recherche: entre dimensions personnelles et sociétales
    Michel Bergeron (UdeM - Université de Montréal)

    Les partenariats en recherche, qu’ils impliquent quelque milieu de recherche que ce soit, posent le difficile équilibre entre les dimensions personnelles et sociétales des besoins exprimés par les diverses parties. C’est dans le cadre d’utilisation de données primaires brutes que se pose de manière plus aigüe cette recherche d’équilibre. En considérant parfois ces données comme un matériau, il peut arriver qu’on passe sous silence le contexte de leur obtention. Or, pour que l’entreprise de recherche puisse continuer à se développer, la confiance de tous les partenaires doit être maintenue et la transparence des activités de recherche exprimée en contexte. Entre alors en jeu des valeurs comme le respect de la dignité humaine telle qu’articulée par le cadre canadien en éthique de la recherche (EPTC2 2022), la solidarité (Benatar et Singer) et la sagesse qui constitue la connaissance de savoir comment utiliser la connaissance (Potter). Pour entrer dans un véritable processus de délibération éthique, la prise en compte des valeurs et du contexte dans lesquels les partenariats prennent forme, doit s’inscrire dans la démarche. C’est à ces paramètres de la délibération éthique que cette présentation s’arrêtera.