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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

La recherche en santé au travail a établi un lien important entre les risques psychosociaux au travail (RPST) et la détérioration de la qualité de vie, de la santé et du mieux-être au travail (QSMET). Des symptômes de détresse psychologique, de dépression et d’épuisement professionnel ont été associés à des conditions de l’organisation des personnes marquées par une faible latitude décisionnelle, des demandes psychologiques importantes (charges de travail, rythme de travail, demandes conflictuelles), un faible soutien social des collègues et de la supervision ainsi qu’un faible niveau de récompense. D’autres études y ont lié la justice organisationnelle, la violence au travail ou encore certaines pratiques de gestion des ressources humaines. Cette notion de RPST est toutefois très large et peut englober tout ce qui n’est pas un risque de nature chimique, biologique, physique, mécanique ou ergonomique. Par conséquent, la prévention des RPST s’avère une tâche difficile pour les milieux de travail compte tenu du foisonnement possible de RPST et du peu d’outils disponibles pour les déceler et les mesurer. De plus, contrairement aux autres risques à la santé et à la sécurité, il n’existe pas de seuils ou de valeurs limites permettant d’établir clairement le niveau représentant un risque probable pour la santé.

Ce colloque vise à discuter des enjeux liés à la prévention des RPST dans le contexte plus particulier des professions du secteur de la santé et des collaborations de recherche pouvant s’établir entre le Québec et la France, afin d’aider le milieu de la santé à mieux reconnaître les RPST, établir les priorités et intervenir efficacement.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables : Partenaires :

Programme

Communications orales

Apports théoriques sur trois thèmes

Salle : Saine Marketing - Secteur Vert — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
  • Communication orale
    De l'organisation liquide à l'effet Marvel : une analyse de ce qu'il reste quand les organisations de santé s'effondrent
    Emmanuel Abord De Chatillon (Université Grenoble Alpes)

    La crise sanitaire a démontré d’une manière explicite à la fois les failles béantes et les capacités de résilience des organisations de santé. Si depuis plus de vingt ans les études macrosociales ont montré que l’institution hospitalière souffrait, la crise sanitaire a mis en évidence les ravages de nombreuses années d’une intensification à marche forcée. Cette intensification a conduit ces organisations à voir leurs ressources particulièrement sollicitées, au point de rendre parfois difficilement réalisable un travail au niveau de qualité souhaité par le personnel soignant. Et pourtant, tous les jours, nombreux sont les patients qui sont soignés, montrant ainsi que ces organisations, même si elles affrontent d’importantes difficultés, apparaissent également en mesure de « sortir la production ». C’est ce paradoxe que nous explorons dans cette communication. Nous montrerons ainsi, d’une part, que l’organisation hospitalière s’est presque totalement évaporée laissant ces organisations devenir « liquides », mais aussi et d’autre part, que face à cette disparition progressive des structures, des mécanismes de réactions se mettent en place permettant non seulement d’assurer la réalisation des soins, mais aussi de préserver des formes de bien-être au travail.

  • Communication orale
    Inventaire des outils mesurant les risques psychosociaux influençant la santé au travail et l’absentéisme
    Laurent Corthésy-Blondin (Centre de recherche de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CR-IUSMM)), Mohammed Aziz Mestiri (CR-IUSMM), Alessia Negrini (IRSST - Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), Samantha Vila Masse (IRSST)

    Au Québec, le Projet de loi 59/2021 oblige les employeurs à évaluer, dans des démarches de prévention, les risques psychosociaux au travail (RPST). Comme la recherche scientifique a démontré, les RPST peuvent significativement nuire à la santé des travailleurs et travailleuses. Tant en recherche qu’en prévention, plusieurs outils existent pour les évaluer. Toutefois, ces outils peuvent être complexes à administrer et pas toujours adaptés au milieu de travail ciblé. Cette présentation portera sur les résultats principaux d’une revue systématique de la littérature effectuée au Québec dont l’objectif était de répertorier comment les RPST ont été mesurés dans des recherches longitudinales portant sur le lien entre les RPST, la santé et l’absentéisme. En suivant la méthode PRISMA, 54 études longitudinales publiées entre 2002 et 2021 ont été retenues et 23 outils mesurant les RPST y ont été répertoriés. Ces outils permettent d’évaluer 385 RPST (p.ex., charge cognitive et physique) et sont disponibles surtout en anglais et dans des langues des pays scandinaves; la version validée en français existe pour 12 outils. La majorité des échantillons des études étaient composés d’hommes et de femmes travaillant dans les secteurs public (p.ex., santé) et privé (p.ex., manufacturier). Le Job Content Questionnaire a été l’outil le plus fréquemment utilisé. Les qualités psychométriques des outils ainsi que leur intégration dans des démarches de prévention seront discutées au colloque.

  • Communication orale
    Impacts de l’organisation du travail sur la qualité de vie au travail et les risques psychosociaux des professionnels de santé
    Paula Cristofalo (Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique)

    Les travaux autour de la qualité de vie au travail et des conditions de travail ont mis en lumière une complexité du concept combinant à la fois des aspects individuels et collectifs. Ils ont abouti à l’identification d’une pluralité de déterminants, parmi lesquels apparaissent l’organisation du travail. Cette considération des facteurs organisationnels a conduit à la proposition de modèles organisationnels promouvant la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) des professionnels de santé. La communication proposée sera articulée autour de trois parties : une définition de la dimension organisationnelle de la QVCT et des risques psychosociaux (RPS), un état des lieux et une illustration exposant des modèles organisationnels centrés sur le soutien au travail en équipe.


Communications orales

Enjeux et partage d’expériences

Salle : Saine Marketing - Secteur Vert — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
Présidence : Sophie De Serres (IRSST)
  • Communication orale
    Soigner la Qualité de Vie et des Conditions de Travail dans les hôpitaux français : prendre soin des cadres de santé pour prendre soin des professionnels de santé
    Monique Combes-Joret (Université de Reims Champagne Ardenne), Noura Zaghmouri (Université de Reims Champagne-Ardenne)

    En France, en 2020, les accords interprofessionnels sur la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) mettent enfin au centre des réflexions la question du travail réel et de ses conditions d’exercice (charge de travail, intérêt du travail, autonomie, modalités de coopération, accompagnement du changement). La QVCT est aujourd’hui devenue un enjeu majeur au sein des établissements de santé, confrontés à un épuisement et à une fuite des professionnels. Si les professionnels soignants sont au cœur de cette réflexion, qu’en est-il des cadres de santé considérés comme des acteurs clés des organisations de santé ? Notre étude sur les cadres de santé hospitaliers français (très majoritairement des femmes) met en évidence une population d’encadrement de première ligne, applaudie pour son engagement sans faille durant la pandémie de COVID-19 et confrontée depuis à une dégradation continue de ses conditions de travail et de celles des soignants dont elle a la responsabilité. Nous montrons les ressources individuelles et collectives nécessaires pour leur permettre de faire du « bon travail » et de mettre en place une organisation favorable à la fois à la prise en charge des patients et à la santé des soignants.

  • Communication orale
    Santé mentale et risques psychosociaux : Résultats préliminaires dans une organisation du secteur de la santé et des services sociaux au Québec
    Alain Marchand (Institut Robert Sauvé en santé et en sécurité au travail (IRSST))

    La santé et les services sociaux (SSS) au Québec sont regroupés autour de 13 Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et 9 Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS). Le secteur de la SSS occupe une place importante dans l’économie et donne du travail à plus de 310 000 personnes sans compter les quelques 11 300 médecins rémunérés par la RAMQ. Avec la pandémie, les pressions sur les personnes à l’emploi de ce secteur se sont intensifiées mettant encore davantage en évidence les répercussions pour la santé mentale du personnel ainsi que la contribution des risques psychosociaux au travail. Nous présenterons ici des résultats préliminaires sur l’état de la santé mentale dans un des 13 CISSS, et un état des risques psychosociaux associés à la conception des tâches, aux demandes (physiques, psychologiques, contractuelles), aux relations sociales et aux gratifications. Nous examinerons également les associations possibles entre certains risques psychosociaux au travail et les symptômes de santé mentale.


Panel / Atelier

Regard croisé sur les milieux de pratiques français et québécois du secteur de la santé

Lors de cette table ronde, les panélistes seront appelés à discuter des enjeux et des expériences terrain liés à la qualité de vie, à la santé et au mieux-être au travail (QSMET) ainsi qu’à la prévention des risques psychosociaux dans le contexte spécifique des professions du secteur de la santé. Cette discussion permettra d’établir des collaborations de recherche entre le Québec et la France afin d’aider le milieu de la santé à bien identifier les outils d’évaluation, les indicateurs des risques psychosociaux au travail (RPST) et les interventions efficaces. Ces collaborations pourront capitaliser et partager les connaissances déjà produites au sein des équipes québécoises et françaises, que ce soit sur les objets de recherche, les besoins de terrain ou les priorités nationales.

Salle : Saine Marketing - Secteur Vert — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
Discutant·e·s : Pascal Tanguay (ASSTSAS), Françoise Verdier (Anact)