20 - Colloque conjoint RRECQ – CIRODD : regards croisés pour une transition juste

Au Canada, les emballages plastiques se classent au premier rang des producteurs de déchets plastiques (ECCC, 2019). Dans le secteur alimentaire, l’augmentation de l’offre zéro déchet s’inscrit dans une réduction à la source des matériaux et vise à circulariser l’économie canadienne.

L’objectif est de montrer les liens entre l’environnement bâti des Canadiens (ex. densité de population, âge médiant, etc.) et les comportements zéro déchet qu’ils adoptent, à travers le rôle médiateur des croyances pro-environnementales. Nous posons l’hypothèse que les croyances influencent positivement la relation entre l’environnement bâti et les comportements zéro déchet.

L’étude quantitative, menée en 2022, compte 2000 répondants représentatifs de la population canadienne. Elle s’inscrit dans un projet réalisé avec l’organisme Équiterre. Nous lions le code postal des répondants aux données du recensement canadien. Ces dernières contiennent des renseignements sur la population selon les zones géographiques.

Ces liens permettent de saisir le rôle de l’environnement bâti sur les habitudes d’achat zéro déchet. Les résultats de cette recherche amènent des pistes de solution prometteuses pour l’économie circulaire. Des recommandations précises sont primordiales pour que des changements systémiques s’opèrent dans le secteur alimentaire. Cette étude vise à influencer la planification de la distribution alimentaire et le développement des nouvelles politiques à l’intention des détaillants alimentaires.

Dans le cas de l’implantation d’un système zéro déchet dans le secteur de la distribution alimentaire, il y a de nombreux acteurs impliqués dans ce changement systémique. Par conséquent, il faut développer des connaissances pour savoir comment évaluer quelles préférences doivent être accordées lors de la conception de ce type de système pour amener ce changement. Cette recherche a pour objectif d’évaluer comment peuvent être améliorées ou développées les mesures individuelles, organisationnelles et publiques pour mieux gérer les enjeux reliés à l’implantation durable du zéro déchet

Pour répondre à cet objectif, une analyse de discours organisationnelle de type «méga-discours» sera effectuée à partir des données quantitatives et qualitatives collectées en 2022 lors d’un projet de recherche «zéro déchet» réalisé avec Équiterre, Polytechnique Montréal, ainsi que le Centre de transfert technologique en écologie industrielle

Cette conférence va décrire selon une vision systémique, des dissonances et cohésions entre des acteurs canadiens, basée sur des questions transversales du sondage auprès de consommateurs (n=2002), de groupes de discussion avec des propriétaires d’épiceries (n=10) et des entretiens avec des distributeurs (n=18). Enfin, des stratégies qui permettraient de mieux orienter la prise de décision pour amener à un changement vers l’implantation durable du zéro déchet seront discutées,«afin de mener au déploiement d’une économie circulaire auprès des parties prenantes»

Depuis les dernières décennies, l’utilisation du plastique a augmenté de manière significative dans de nombreux secteurs et notamment dans le secteur alimentaire pour fabriquer des emballages à usage unique. La pollution plastique qui en résulte est de plus en plus documentée dans la littérature scientifique. La quantité de plastique générée est un réel enjeu. Améliorer seulement la phase de fin de vie en améliorant la gestion des matières résiduelles ne sera pas suffisant, des changements dans les modes de consommation afin de réduire les déchets à la source sont nécessaires.

Les politiques publiques font partie de la boîte à outils pour encourager une consommation plus durable et mieux contrôler les plastiques à usage unique. De plus en plus de gouvernements mettent en place des mesures. Sont-elles efficaces ? Comment sont-elles perçues par les consommateurs et consommatrices ? Comparer les performances des politiques publiques et les perceptions des consommateurs et consommatrices fournit une information précieuse pour soutenir les changements dans les comportements de consommation et la mise en place des politiques publiques.

Les résultats d'une enquête menée auprès de consommateurs canadiens durant l'hiver 2022 seront présentés. Ces résultats permettront une réflexion plus large sur les mesures publiques et les outils d'éco-taxation qui peuvent être mis en place pour rendre la chaîne de valeur du plastique plus durable.

De nombreux territoires adoptent une feuille de route en économie circulaire (EC) en raison des bénéfices économiques et environnementaux reconnus générés par les expériences émergentes d’EC. Cependant, ces expériences posent trois problèmes. Premièrement, leurs impacts sociaux restent souvent limités à des questions comme la création d'emplois et la mise en réseau d'intervenants socioéconomiques, en particulier au Québec. Deuxièmement, le processus de transition vers l'EC peut générer des externalités sociales positives et négatives à l'échelle territoriale, mais ces externalités restent peu documentées. Troisièmement, les effets rebonds potentiels de l’EC ne sont que peu abordés dans la littérature et, lorsqu'ils le sont, les échelles d'analyse ont une portée trop large ou trop limitée pour permettre une action ciblée des gouvernements locaux. Financé par le Réseau de recherche en économie circulaire du Québec, notre projet vise à développer une grille d'évaluation de l'impact social des processus de transition territoriale vers l'EC. La grille sera testée dans deux localités du Québec afin d'analyser sa pertinence et ses limites dans l'élaboration de feuilles de route territoriales. Cette communication présentera les problématiques à l’origine de notre étude, décrira notre démarche analytique fondée sur une synthèse des connaissances et deux études de cas et discutera de l’apport de nos résultats dans l’élaboration de feuilles de route territoriales en EC. 

Cette présentation visera à montrer, par les champs théoriques de la décroissance et des environmental labour studies, l'importance d'une approche transformative et globale de la transition juste, dépassant les traditionnels secteurs des transports, de l'énergie et de la grande industrie. Cette présentation part de la prémisse qu’une simple modernisation technologique est insuffisante pour adresser l’enjeu de la crise climatique et qu’une transition juste sectorisée et centrée sur les emplois n’atteindra pas ses objectifs de justice sociale et de transition socio-écologique. La décroissance vient offrir un éclairage intéressant à la transition juste en invitant à remettre plus largement en question nos pratiques économiques afin d’assurer la résilience économique et environnementale des différentes communautés, notamment par une critique forte du travail salarié et l’importance de pratiques individuelles et collective de subsistance. Les environmental labour studies offrent également de fortes critiques d’une représentation étroite de la transition juste, en montrant par exemple le blocage que causent les dynamiques socio-économiques mondiales sur la transition juste des pays du Sud global. Cet appel à une approche transformative de la transition juste invite à réfléchir sur les mécanismes de concertation appropriés entre les travailleurs, la société civile, l’État et le patronat pour la suite du monde.   

Cette étude cherche à comprendre le rôle joué par les entreprises multinationales dans la transition juste. Les entreprises multinationales sont de nouveaux acteurs importants dans le marché mondial de l'énergie renouvelable (en tant que développeurs de projet, investisseurs et fournisseurs de technologies) et la compréhension de leur contribution est d'une importance majeure. Ces entreprises, grâce à leur grande visibilité, accordent de plus en plus d'importance à leur performance environnementale. Création d'emplois, développement communautaire et de compétences et finalement développement socio-économique ne sont que quelques exemples de leur implication dans les pays hôtes. Cette étude présente l'état de la littérature sur la contribution des entreprises multinationales à la transition juste à partir d'une revue de la littérature.  

Selon une récente étude, 49 % des adultes de 18 à 24 ans au Québec vivent de l’anxiété (Université de Sherbrooke,2021). L'éco anxiété est une émotion majoritairement répandue chez les personnes conscientisées par les enjeux climatiques (Fougier, 2021). Elle trouve son origine dans la perception individuelle des dommages environnementaux infligés par les activités anthropiques (Pihkala, 2022). Si l'écoanxiété peut affecter les conditions de l'engagement environnemental au niveau individuel (Clayton, 2020), il est aussi utile de se demander s’il existe des initiatives en milieu de travail pour faire face à l’écoanxiété. Selon Ouranos (2021), plus de la moitié de la population (51%) est prête à modifier leur mode de vie afin de lutter contre le changement climatique. Dans cette optique, une revue exploratoire est réalisée dans laquelle la théorie de changement de Lewin est mobilisée pour comprendre ce phénomène dans les organisations. Dans sa théorie, il sera question de prendre conscience du problème d’écoanxiété au sein des organisations (étape 1 (dé-cristalliser), ensuite de trouver des initiatives dans l’environnement bâti comme des espaces verts et des pratiques d’économie circulaire (étape 2 : instaurer un changement pour réduire l’écoanxiété) et enfin de stabiliser ce changement (étape 3: recristalliser). Cette recherche proposera des pistes d’action porteuses pour accélérer la transition écologique.

La littérature en tourisme dénombre plusieurs outils d’évaluation et de suivi sur la performance environnementale (e.g., indicateurs), mais leurs applications demeurent irrégulières et incomplètes (Filimonau, 2016). La littérature avance d’ailleurs le besoin d’approfondir les connaissances sur la performance durable du tourisme (Marzouki et al., 2012; Schianetz et al., 2007). Nous nous sommes donc intéressés à développer un cadre systémique pour un tourisme éco-efficient en production et consommation des ressources. 
 
Cette présentation propose un cadre de modélisation multidimensionnel et multiperspective des systèmes touristiques afin de structurer l’utilisation d’outils d’évaluation de leurs impacts, contribuant ainsi à la mesure d’un tourisme plus éco-efficient. Nous appliquons ainsi le concept de modularité afin de déconstruire la complexité du système touristique en module afin de comprendre leur composition, leurs interdépendances et agencements. Ensuite, en fonction du champ d’action des parties prenantes, nous modélisons la mesure de l’impact de l’éco-efficience touristique s’y associant de manière flexible et standardisée, basé sur l’équation IPAT. La mesure de l’éco-efficience touristique ouvre, entre autres, la voie vers des écolabels de type III modulables, car malgré l'abondance des écolabels associés au tourisme, ils manquent de coordination et de transparence (Buckley, 2002) et alors de standardisation pour comparer les alternatives. 

En milieu nordique, la gestion des ressources est complexe en raison notamment de la dépendance aux importations, de l'éloignement ainsi que des difficultés de gestion des matières résiduelles. Ces enjeux recèlent des opportunités pour intégrer l’économie circulaire afin de générer des économies, soutenir la vie communautaire et améliorer la qualité de l'environnement. C’est pourquoi RECYC-QUÉBEC, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) et la Société du Plan Nord (SPN) ont mandaté Englobe afin de faire des analyses de flux de matières (AFM) dans six communautés au nord du 49e parallèle ainsi qu’une société minière. Grâce à cet exercice de quantification, il a été possible de dresser des portraits de situation, d'identifier des opportunités de réduction et d’optimisation des ressources en fonction des stratégies de circularité et de formuler des recommandations spécifiques sous forme de plans d’action.

Pour explorer les mesures de mitigation et d'adaptation possibles ou pour rendre compte de l’efficacité de ses mesures, le travail des scientifiques menés sur les enjeux climatiques n’a-t-il pas besoin de données pertinentes ? Et si les données offraient une opportunité de renforcer la collaboration entre disciplines, échelles d’action et communautés ?

Depuis la publication en 2022 du livre blanc « Trouver un terrain d’entente : Action climatique intégrée pour des communautés ouvertes et intelligentes au Canada », l’OBNL Nord Ouvert cherche à comprendre comment son expertise précurseure en gouvernance des données et communautés intelligentes ouvertes peut compléter le travail de l’écosystème déjà engagé dans l’action climatique.

Cette présentation a pour but de convier l’audience à explorer le potentiel de la mise en place de partenariats de données pour soutenir l’action climatique : les bonnes pratiques comme les défis majeurs qu’un tel niveau de collaboration sur un sujet technique peut impliquer. Pour atteindre cet objectif, Nord Ouvert partagera ses apprentissages les plus récents tirés de travaux en recherche-action et du soutien à la mise en place de partenariats de données divers et variés, notamment en alimentation et mobilité durable qui respectent les principes du cadre de gouvernance de Montréal en commun, le prototypage d’une fiducie d’utilité sociale de données et quelques initiatives inspirantes ailleurs dans le monde. 

Dans le contexte de crise écologique et climatique (GIEC, 2022), des projets d’écologie industrielle (ÉI) se développent. La réussite des projets d’ÉI et de leurs symbioses industrielles (SI), est tributaire de la réunion de quatre conditions : techniques, économiques, environnementales et sociales.  Alors que les 3 premières conditions sont souvent discutées et satisfaites dans les premières phases des projets d’EI, les conditions sociales le sont moins. Pourtant, plusieurs échecs leur sont attribuables. (sources?)

S’intéresser aux conditions sociales des projet d’ÉI nécessite des outils pour les étudier, les comprendre et, éventuellement, soutenir les promoteurs dans la réussite des projet. Dans cet esprit, un cadre théorique est suggéré pour identifier les parties prenantes (PP) pertinentes (Michell, et. al., 1997),  la confiance entre elles (Ashton et Bain, 2012; Crane, 2020) et les tensions potentielles (Smith et Lewis, 2011). Il sera appliqué au cas du projet Bioénergie La Tuque qui vise à construire une bioraffinerie à partir de résidus forestiers qui se trouvent sur les terres de la Nation Atikamekw. Cela permettra de constater que des tensions entre PP peuvent être atténuées lorsque les niveaux de confiance sont augmentés.

Le coût global est une approche, un mode de pensée, qui vise à prendre en compte l’ensemble des coûts pertinents du cycle de vie d’un projet. Plus encore, il offre la possibilité de valoriser des externalités. C’est-à-dire, des impacts quantifiables du projet sur son environnement. L’exemple récurrent est celui de l’impact carbone qui peut être valorisé par une taxe. Évoluant dans l’environnement bâti, l’objectif de la recherche est d’identifier des externalités facilement quantifiables et valorisables pour influencer les investisseurs québécois d’intégrer des solutions circulaires. Comme la taxe carbone le montre, le rôle des politiques peut être décisif pour la considération d’indicateurs. Un second objectif sera de définir des leviers politiques incitant l’intégration de solutions circulaires. Dans une méthodologie de recherche action, l’étude portera sur le diagnostic des méthodes actuelles de valorisation des solutions circulaires par des entrevues de professionnels. Ces résultats serviront à élaborer un cadre de travail théorique sur la valorisation de solutions circulaires et à définir des objectifs d’amélioration. Des outils politiques basés sur des indicateurs financiers seront ensuite étudiés lors de groupes de travail. Pour valider nos résultats, nous mènerons une analyse rétrospective sur un projet existant pour en simuler l’impact et nous interrogerons le porteur de projet pour évaluer l’influence qu’aurait l’intégration de tels outils dans ses choix.

Un jumeau numérique géospatial peut être utilisé pour modéliser, analyser et optimiser l'utilisation des ressources et la réduction des déchets dans un contexte d’économie circulaire. En comprenant les flux de matériaux et de déchets dans un contexte géospatial donné, les organisations peuvent identifier les domaines à améliorer et prendre des décisions éclairées sur la façon de promouvoir la circularité. Par exemple, un jumeau numérique géospatial d'une ville peut être utilisé pour modéliser et analyser les interactions entre différents systèmes, tels que l'énergie, les déchets, l'eau et le transport, et identifier les possibilités d'utilisation circulaire des ressources et de réduction des déchets. Cette technologie peut également servir pour surveiller et évaluer les performances des initiatives circulaires et suivre les progrès accomplis vers les objectifs circulaires. Cet exposé vise à présenter et discuter les différentes composantes nécessaires pour le développement d’une plateforme de jumeau numérique géospatiale en appui à la transition vers une économie circulaire. Nous présenterons également les différents enjeux et complexités de la conception et le développement d’une telle plateforme de points de vue technologique, disponibilité de données, participation des organisations et des enjeux de partage et mutualisation de données sensibles pouvant complexifier la mise en place de tels systèmes.