Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Le bilinguisme est un atout important dans plusieurs milieux contemporains. Un grand nombre de travaux sur l’acquisition des langues secondes ont eu pour but de déterminer quelles variables pourraient favoriser le développement des compétences linguistiques des apprenants. Ces travaux ont permis de démontrer l’importance de facteurs tels que l’âge de l’apprenant ou le contexte d’apprentissage. De plus, au cours des dernières années nous avons assisté au développement rapide d’un nouvel axe de recherche sur le bilinguisme portant sur l’importance du contexte socioculturel ou socioécologique dans l’apprentissage des langues secondes ou étrangères. Des chercheurs provenant de plusieurs disciplines, notamment la psychologie, la sociologie et la science politique, s’intéressent à des questions comme : est-ce que le quartier dans lequel une personne habite a une incidence sur ses compétences langagières et sa facilité à apprendre une nouvelle langue ? Comment est-ce que l’environnement influe sur les compétences langagières aux diverses étapes de la vie (petite enfance, enfance, âge adulte, personnes âgées) ? En plus de cet axe social, nous avons continué à témoigner d’une évolution rapide des connaissances en matière des éléments linguistiques, cognitifs et neurophysiologiques associés au bilinguisme et au multilinguisme. Ce colloque réunira des chercheurs de divers horizons afin de faire l’état de la recherche sur les incidences individuelles et socioculturelles du bilinguisme et favorisera la conception de projets collaboratifs innovateurs à l’échelle provinciale.
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Debra Titone (Université McGill)
- Annie C. Gilbert (Université McGill)
- Sarah Benkirane (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Amelia Robinson (Université McGill)
- Elise Barbeau (Université McGill)
Programme
Mot de bienvenue et présentation de l’Initiative montréalaise sur le bilinguisme (MOBI)
Acquisition bilingue et petite enfance
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Communication orale
Différentes façons d’explorer l’impact du bilinguisme sur l’acquisition du langage : présentation de deux projetsMarianne Paul (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Le fait d’être bilingue, soit d’utiliser deux langues ou plus quotidiennement, influence l’acquisition du langage. Différents facteurs vont moduler cette influence, notamment le pourcentage d’exposition à la langue et l’âge du début de l’acquisition, et l’impact de ces facteurs varie selon les aspects du langage analysés. Par exemple, le nombre de mots connus dans une langue sera particulièrement affecté par le pourcentage d’exposition, tandis que la capacité à structurer une histoire le sera moins. Lors de l’évaluation des habiletés langagières des personnes bilingues, différentes stratégies peuvent être utilisées pour prendre en compte ces particularités, et ce, afin d’identifier adéquatement la présence ou l’absence d’un trouble de langage. Dans le cadre de travaux antérieurs, j’ai analysé l'impact du bilinguisme sur le score obtenu à un questionnaire aux parents visant l'identification des difficultés de langage chez les jeunes enfants. Dans un projet en développement visant à documenter l'impact du bilinguisme sur l'acquisition de la phonologie en français, deux approches différentes seront utilisées. La première consistera en la comparaison des pourcentages de consonnes correctes obtenus par des enfants unilingues et bilingues de 4 ans, afin de déterminer si des points de repère adaptés devraient être utilisés. La deuxième focalisera plutôt sur l’analyse qualitative de la performance, en comparant les erreurs des enfants bilingues à celles des enfants unilingues.
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Communication orale
Quels sont les déterminants de l'utilisation de la langue des parents avec leurs tout-petits en contexte multilingue ?Susan Ballinger (Université McGill), Krista Byers-Heinlein (Université Concordia), Ruth Kircher (European Centre for Minority Issues), Nicola Phillips (Université McGill), Linda Polka (Université McGill), Erin Quirk (Université Concordia)
Les parents d’enfants qui grandissent en contexte multilingue peuvent choisir quelle langue utiliser avec leurs enfants. Leurs choix façonnent l'environnement linguistique et, par conséquent, le développement linguistique de leurs enfants. Pourtant, la façon dont les parents font ces choix n'est pas encore bien comprise. Pour combler cette lacune, nous avons analysé les réponses à un questionnaire de 824 parents élevant des tout-petits dans un contexte multilingue au Québec et mis en relation la fréquence d'utilisation de chaque langue transmise avec ses prédicteurs potentiels. Contrairement aux prédictions, le statut linguistique dans la société et les attitudes des parents à l'égard du multilinguisme chez les enfants ne sont pas liés de manière significative aux pratiques linguistiques. Cependant, la compétence des parents et l'utilisation d'une langue entre eux étaient liées positivement à la fréquence d'utilisation de cette langue. Dans une deuxième série d'analyses toujours en cours, nous examinons les déterminants d’utilisation des langues dans des situations spécifiques. Les premiers résultats indiquent que les parents s'appuient à la fois sur des variables «situationnelles» et «interactionnelles» lorsqu'ils choisissent la langue à utiliser avec leurs enfants. De plus, nous avons trouvé que la complexité de ces choix augmente avec l'âge des enfants. Les implications pratiques de nos résultats, en particulier pour le maintien des langues d’origines, seront discutées.
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Communication orale
Contextes langagiers familiaux d’un milieu canadien multilingue anglodominant : l’agentivité du locuteur émergent dans une perspective écosystémiqueMarie-Hélène Marquis (Université de Moncton)
La période optimale d’apprentissage d’une langue se situerait entre la grossesse et l'âge de 6 ans. Cet apprentissage serait le fruit des interactions entre les enfants et leurs proches, notamment leurs parents, la fratrie, les éducateurs et le voisinage. En contexte canadien multilingue anglodominant, comment s’y prendraient des parents de familles multilingues pour atteindre leurs objectifs langagiers pour leurs enfants ? L’approche sociolinguistique en politique langagière familiale et la recherche en éducation à la petite enfance en contexte minoritaire servent de cadre théorique à cette communication, présentant des résultats d’une étude prospective de type mixte à devis séquentiel explicatif. Après avoir complété un questionnaire sociolinguistique s’adressant à la population du Sud-Est du Nouveau-Brunswick en transition vers la parentalité (n=126), sept couples de compositions linguistiques variées ont consenti à être interrogés virtuellement sur leur vécu, leurs pratiques langagières familiales et les valeurs qui les sous-tendent. Les propos des répondants ont été mis en relation avec divers facteurs écosystémiques susceptibles de structurer leurs choix langagiers familiaux. Bien que des efforts communs soient mis vers un objectif de bilinguisme dynamique, les enfants de ces familles multilingues seraient ultimement les agents principaux de l’usage qu’ils feront des langues de leur répertoire.
Apprentissage des langues secondes ou étrangères en contexte scolaire
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Communication orale
Facteurs contextuels d’influence sur l’engagement avec la rétroaction corrective écrite en langue secondeMaria Lourdes Lira Gonzales (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Antonella Valeo (Université de York)
Même si le rôle joué par la rétroaction corrective écrite (RCE) a été déjà étudié dans l’acquisition d’une langue seconde (L2), la façon dont les apprenants en L2 interagissent avec la RCE et, plus précisément, la manière dont l’engagement avec la RCE affecte la précision d’écriture en L2, a été sous-explorée (Lira-Gonzales et coll., 2021). Ce que nous savons, cependant, c’est que les facteurs individuels et contextuels servent de médiateurs pour l’engagement des apprenants avec la RCE (Han et Hyland, 2015 ; Zhang et Hyland, 2018 ; Zheng et Yu, 2018). Ce type de médiation peut être étudiée dans une perspective écologique, qui se concentre sur la relation entre chaque apprenant et son environnement tout en prenant en compte la complexité du contexte (Han, 2019). Dans cette présentation orale, nous montrerons les résultats d’une étude basée sur une perspective écologique qui examine l’engagement affectif, cognitif et comportemental des apprenants en français L2 avec la RCE. Cette étude exploratoire fait ressortir les facteurs contextuels d’influence sur l’engagement avec la RCE d’un groupe de nouveaux arrivants adultes au Canada inscrits au programme de francisation dans une petite communauté francophone au Canada.
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Communication orale
Passer de l’anglais au français lors de récits conversationnels dans la classe d’anglais langue seconde, une démonstration de compétences interactionnelles?Julie Bouchard (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Le code-switching est présent dans les classes de langues secondes et peut être utilisé par les apprenants pour atteindre différents buts interactionnels (Filipi & Markee 2018). En effet, le code-switching a pour effet de séparer les paroles produites avant et après son introduction (Auer 1984). Dans cette étude, des élèves francophones de secondaire 3 d’une classe d’anglais enrichi démontrent leur capacité à utiliser le code-switching pour distinguer deux phases du récit conversationnel: la phase préparatoire et le récit lui-même. De façon séquentielle, les élèves sont tout d’abord occupés à la tâche en anglais; par la suit, ils divergent vers des actions qui n’y sont pas reliées, soit parce que la tâche a été accomplie ou parce que la conversation s’est déplacée dans une autre direction. Ce changement d’action peut se produire de façon directe lorsque la tâche est réalisée, ou progressive sans délimitations précises (Sacks 1995) lorsque la discussion s’éloigne de la tâche et les élèves arrêtent de travailler sur celle-ci. La langue utilisée dans la conversation reste la même dans la phase préparatoire au récit et ne change que pour le récit lui-même qui est narré en français. Cette séquence est présente dans les conversations de plusieurs groupes d’élèves et démontre leur maîtrise de la construction du récit conversationnel et leur capacité à l’utiliser dans leur langue maternelle et dans leur langue seconde.
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Communication orale
L'effet de la bilittératie sur les enfants de l'âge scolaire ayant un trouble de lecture.Becky Chen (Université de Toronto), Dianne Macdonald (University of Toronto)
Children with specific learning disorder in reading, also referred to as reading impairment or dyslexia, struggle to read words fluently and/or accurately. In bilingual contexts, there is much debate over whether these children can or should read in more than one language. The debate centres on whether reading in a second language (L2) will overly burden a child who already struggles to read in one language. Consequently, recommendations that follow may restrict a child from reading in their home language, while attending school in an L2, resulting in significant implications for their sociocultural identity and linguistic development. As such, this study aims to examine the effect of biliteracy on reading development in both academic and home languages in the presence of reading impairment.
We studied children with reading impairment who attend French school and speak English at home with at least one parent. Children read aloud in English with a parent providing error correction, over a 10-week intervention period. Word and nonword reading in English and French were measured at 2-week intervals during the pre-intervention and intervention phases. Although data collection will be completed by April, we expect that biliteracy will not negatively impact reading acquisition, as evidenced by no reduction in word and nonword reading scores when comparing pre-intervention to intervention phases in both languages. The sociocultural implications of these findings will be discussed.
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Communication orale
L’enseignement bilingue au collégial : une source de motivation scolaire pour des étudiant.e.s francophonesHélène Rompré (Collégial international Sainte-Anne)
Il existe très peu de programmes d’enseignement bilingue dans le réseau collégial. Nous avons examiné le cas particulier du Collégial international Sainte-Anne, un établissement privé subventionné où la moitié des cours est en français et l’autre moitié, en anglais. Les étudiants doivent constamment passer d’une langue à l’autre au sein d’une même journée. Nous avons cherché à recueillir les perceptions de 17 étudiants inscrits dans un DEC bilingue afin d'identifier les effets de cette dualité linguistique sur leur motivation scolaire. Les résultats de l’analyse qualitative montrent une perception très favorable de ce type de programme pédagogique. La majorité des répondant.e.s présente la formation collégiale bilingue comme un tremplin rassurant vers des études universitaires internationales, une ouverture sur le monde, un marché du travail exigeant le bilinguisme ou un accomplissement personnel. Les participant.e.s sont également content de continuer à améliorer leur français au lieu d’étudier uniquement en anglais. Les participant.e.s. ont toutefois identifié deux défis importants de l’enseignement bilingue : l’anxiété linguistique et la confusion linguistique.
Dîner
Facteurs socioculturels associés au multilinguisme
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Communication orale
L'écologie sociale: Un modèle pour comprendre l'acquisition d'une deuxième langueSarah Benkirane (UQAM - Université du Québec à Montréal)
À venir
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Communication orale
Polyglottes multiculturels et questions identitairesNatalia Dankova (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Si les personnes qui parlent plusieurs langues ne sont pas rares, plus rares sont celles qui ont aussi des liens étroits avec différents pays. Que devient l’identité des personnes polyglottes multiculturelles qui ont vécu ou vivent dans différents pays et dans différentes langues au cours de leur vie et qui ne souffrent pas de déchirement dû à la coexistence de plusieurs langues ?
L’identité culturelle ou ethnique est un concept traité et défini par des chercheurs issus de champs disciplinaires variés. La langue en est un élément crucial. L’appartenance à une culture ou à une nation implique aussi la reconnaissance comme étant semblable aux autres. Les critères d’acceptation ne sont pas uniformes ni clairement définis.
Pour rompre avec la définition monolithique de l’identité et de la culture ainsi qu’avec la perspective bilingue binaire dans laquelle on oppose souvent les deux langues, notre étude, basée sur l’analyse des récits de vie obtenus lors d’entrevues semi-guidées, donne la parole à des polyglottes. La question centrale est la perception de l’identité de chacune de ces personnes par leur entourage qui n’est pas toujours en mesure de saisir leur identité polychrome et l’auto-perception de leur identité. D’autres questions sont également abordées : attitudes envers les langues parlées, choix de langues dans des situations impliquant des émotions, allégeance, aspirations nationalistes, perception de l’unilinguisme, éléments retenus pour s’autodéfinir ou définir l’autre.
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Communication orale
Échanges linguistiques : pourquoi, comment ?Chama Laassassy (Université McGill)
Le programme d'échanges linguistiques du Centre d'enseignement du français de McGill (CEF) est un programme favorisant les interactions authentiques entre apprenant.e.s de langues. En effet, l'idée est de jumeler deux personnes apprenant la langue maternelle de chacune d'entre elles. Ces personnes se rencontrent une fois par semaine, et conversent dans les deux langues durant la séance. La formule du CEF McGill est unique : elle prend en compte plusieurs facteurs assez complexes avant de procéder à l'appariement. Résultat : les participant.e.s sont très satisfait.e.s dans plus de 90 % des cas, confirment qu'ils-elles se sentent plus confiants dans leur maîtrise de la langue (surtout le côté "slang"), et bien des amitiés sont formées !
L'étude est en cours, et elle comporte 45 participant.e.s. La recherche s'appuie sur des études antérieures sur les programmes d'échanges linguistiques et les tandems, ainsi que sur l'apprentissage en dehors de la salle de classe et tient compte de l'apprentissage authentique. Les résultats de cette étude seront précieux pour comprendre l'impact de la compatibilité sur l'apprentissage des langues et pourraient fournir des éclairages pour la conception de programmes d'échanges linguistiques et de tandems.
Pourquoi investir du temps dans l'organisation de ces échanges linguistiques ? Comment faire, exactement ? En tant que coordonnatrice du programme d’échanges linguistiques du CEF, c'est avec plaisir que je vous en parlerai !
Séance de présentations par affiches et cocktail
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Communication par affiche
Effets du bilinguisme sur le fonctionnement exécutif dans la tâche de Simon et Stroop démontrés sur de jeunes adultes: Données provenant de l'EEGShanna Kousaie (Université d'Ottawa), Anna Marinescu (Université d’Ottawa)
Des études ayant examiné l'hypothèse de l'avantage bilingue n'ont pas trouvé un consensus sur l'impact de la langue sur les fonctions exécutives. Les études sur l’apport des potentiels évoqués (PE) démontrent des différences de groupe cohérentes lorsque les réponses neuronales sont prises en compte. La présente étude vise à examiner si l'utilisation de la langue chez les bilingues est liée au contrôle cognitif en utilisant des mesures comportementales et l'enregistrement des PE. Plus précisément, nous étudierons comment les différents contextes interactionnels décrits par l'hypothèse du contrôle adaptatif (le contexte à une seule langue (SLC), le contexte à deux langues (DLC) et changement de code fréquentes (DCS)) et les différents niveaux de compétence dans une deuxième langue influencent le contrôle cognitif. Des bilingues anglais/français âgés de 18 à 35 ans auront leur électroencéphalogramme enregistré pour mesurer le cerveau pendant qu'ils effectuent les tâches Simon et Stroop; la collecte des données est en cours. Puisque les DLC sont censés influencer une variété de processus du contrôle cognitif, on s'attend à ce que nos participants DLC aient des performances légèrement supérieures à celles de leurs homologues bilingues SLC et DCS sur la tâche de Simon et la tâche de Stroop. On s'attend également à ce que les bilingues en SLC présentent de légers avantages inhibiteurs par rapport aux bilingues DCS.
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Communication par affiche
Étude du mouvement des yeux d’adultes bilingues pendant le traitement et la compréhension de l’ironieChaimaa El Mouslih (Université McGill), Vegas Hodgins (Université McGill), Antonio Martinez Iniesta (Université McGill), Karla Tarin Murillo (Université McGill), Debra Titone (Université McGill), Mehrgol Tiv (Université McGill)
Comprendre l’ironie est souvent plus difficile que comprendre des phrases littérales, qu’elle soit négative (pour mettre l’accent sur un défaut afin d’émettre une critique) ou positive (visant à apporter une évaluation positive ou complimenter).
La compréhension de l’ironie est une des manifestations de l’acte de mentalisation, qui signifie notre capacité à comprendre le comportement des autres en imaginant leurs propres états mentaux, tels que leurs intentions et leurs sentiments. Puisque nous vivons dans un monde de plus en plus bilingue, il est intéressant de se demander si le langage a un impact sur notre capacité à mentaliser.
Dans ce projet nous investiguons si la langue (L1 vs L2) des phrases ironiques influence la capacité et la durée de compréhension de lecteurs bilingues. Nous explorons également si les groupes sociologiques auxquels les phrases ironiques font référence influencent la facilité de compréhension. Pour ce faire, nous avons créé une tâche incluant des phrases, ironiques ou non, décrivant des situations avec divers personnages dont les noms avaient des consonances francophones (e.g. Philippe) ou anglophones (e.g. John). Grâce à l'oculométrie, nous pouvons déterminer si les participants ont passé moins de temps à traiter un texte ironique lorsque les personnages leur étaient similaires sur le plan démographique (sexe, langue), ce qui suggérerait que la proximité démographique facilite la mentalisation. L'analyse des données est en cours.
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Communication par affiche
La stimulation transcutanée du nerf vague améliore-t-elle la motivation et l’apprentissage de sons de langue étrangère?Shari R. Baum (Université McGill), Meghan Clayards (Université McGill), Claire Honda (Université McGill)
L’apprentissage d’une nouvelle langue peut être difficile, et donc décourageant pour les adultes, car le cerveau de l’adulte n’est pas aussi plastique que celui de l’enfant. La stimulation transcutanée du nerf vague (STNV) module les systèmes de perception, de mémoire, et d'attention, et pourrait ainsi permettre de surmonter cette plasticité réduite. Récemment, il a été démontré que la STNV peut améliorer la capacité de perception de tons mandarins chez les anglophones. Notre projet a exploré les avantages potentiels de la STNV pour l'apprentissage des langues au-delà de la perception de tons. Nous avons étudié la perception et la production de sons de langue étrangère ainsi que la motivation à apprendre des langues, avant et après une période d’apprentissage. Quarante-cinq adultes anglophones ont été divisés en trois groupes et ont appris à percevoir des sons allemands : un groupe a reçu de la stimulation pendant l’apprentissage de sons plus faciles, un groupe a reçu de la stimulation pendant l’apprentissage de sons plus difficiles, et un groupe témoin n'a reçu aucune stimulation. Nous avons constaté que la STNV n'a pas amélioré la perception ou la production des sons allemands, mais qu'elle a amélioré certains aspects de la motivation des participants. Plus précisément, le groupe qui a reçu de la STNV durant l’apprentissage de sons faciles a présenté une plus grande réduction des sentiments de tension/pression associés à l’apprentissage de langues que le groupe témoin.
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Communication par affiche
Influence de l'expérience langagière sur la cognition et le cerveau des bilinguesShanna Kousaie (Université d'Ottawa), Jasmine Lee (Université d’Ottawa)
Des recherches antérieures ont relié le bilinguisme et les fonctions exécutives, suggérant que le bilinguisme confère un avantage cognitif. Cependant, les résultats publiés sont mitigés, dû en partie à l’utilisation de méthodologies qui comparaient généralement des groupes de bilingues à des groupes de monolingues, et ce, malgré les différences individuelles entre les participants bilingues (par exemple, en termes de la maîtrise de la langue [ML], de la fréquence d'utilisation [FdU], ou de l'âge d'acquisition de la langue seconde [AA]). La présente étude vise à identifier les aspects spécifiques de l'expérience langagière qui pourraient conférer un avantage neurocognitif et comportemental relié aux fonctions exécutives. On reliera les aspects spécifiques de l'expérience linguistique des bilingues à leurs fonctions cognitives et leur connectivité fonctionnelle (IRMf au repos). La collecte de données est présentement en cours et a pour objectif de recruter 100 adultes bilingues anglais-français. L'expérience linguistique et les fonctions exécutives seront traitées de façon continue et corrélées avec la connectivité fonctionnelle pour évaluer la relation entre l'expérience bilingue, le comportement, et le cerveau. Nous faisons l’hypothèse qu’une augmentation de l'expérience linguistique chez les bilingues sera associée à une meilleure performance comportementale et une plus grande connectivité fonctionnelle dans les circuits reliés à la cognition et aux fonctions exécutives.
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Communication par affiche
Validité des mesures du traitement des idiomes basées sur le corpus en anglais et en chinois mandarinBrendan T. Johns (Université McGill), Marco S. G. Senaldi (Université McGill), Debra Titone (Université McGill), Junyan Wei (Université McGill), Michelle Yang (Université McGill)
Les idiomes sont des expressions dont le sens diffère de celui des mots qui les composent. Selon de récentes découvertes psycholinguistiques, les idiomes sont traités à la fois de manière holistique et compositionnelle sur des périodes différentes. Dans ce travail, nous avons cherché à comprendre comment des indices de force lexicale et de composition sémantique basés sur des corpus peuvent modéliser des mesures cognitives du traitement des idiomes en anglais et en chinois mandarin. Nous utilisons des mesures de corpus basées sur la fréquence (des mots et des phrases, diversité contextuelle) et des mesures basées sur le sens (similarité sémantique, voisinage) pour prédire les jugements psycholinguistiques sur les idiomes. Les mesures basées sur le sens sont dérivées de modèles word2vec entraînés sur des corpus anglais et chinois mandarin. Nous prédisons qu'une plus grande fréquence et diversité contextuelle d'une expression sera positivement corrélée avec les jugements subjectifs de familiarité. De même, une plus grande similarité sémantique et un chevauchement de voisinage entre les composants d'une expression idiomatique devraient avoir une corrélation positive avec la décomposabilité. Ce travail clarifiera la fiabilité cognitive des mesures basées sur le corpus et l'interaction des facteurs formels et sémantiques sur le traitement des idiomes. Ils permettront également de déterminer si les modèles actuels de traitement des idiomes sont valables dans toutes les langues.
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Communication par affiche
Détection et traitement de l’alternance codique entre le français et l’anglais : une étude électroencéphalographique préliminaire.Shari R. Baum (Université McGill), Louis Friedland-Yust (Université McGill), Annie C. Gilbert (Université McGill), Natasha Lupien (Université McGill)
Certains locuteurs bilingues semblent capables de passer facilement d’une langue à l’autre, parfois même à l’intérieur d’une phrase, créant des alternances codiques (angl. code-switch). Par exemple, un locuteur pourrait utiliser un mot français à l’intérieur d’une phrase en anglais, ou vice versa. De nombreuses études sur la production des alternances codiques ont démontré que la production de celles-ci est affectée par la langue de la phrase. Ainsi, le mot français produit dans une phrase anglaise présentera souvent une phonétique hybride : pas totalement française, mais pas totalement anglaise non plus. Toutefois, très peu d’études ont porté sur la perception des alternances codiques produites naturellement. Pour combler cette lacune, nous avons mis sur pied un projet de recherche électroencéphalographique (EEG) qui a pour but de déterminer si l’expérience linguistique des locuteurs a un impact sur leur habilité à traiter les alternances codiques en général, et sur l’importance relative qu’ils accordent aux différents indices acoustiques affectés lors de la production d’alternances codiques. La présente étude représente une première étape de ce projet et a pour but de déterminer quelles composantes EEG sont associées à la détection des alternances codiques produites de façon naturelle. Les analyses EEG porteront principalement sur l’amplitude moyenne et la latence de composantes classiques telles la N400 et la Négativité de Discordance Phonologique (PMN).
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Communication par affiche
Utilisation des potentiels évoqués pour comparer les effets du bilinguisme sur les fonctions exécutives dans des tâches verbales et non-verbalesYounes El Hamdany (Université d’Ottawa), Shanna Kousaie (Université d'Ottawa)
Pendant les deux dernières décennies, plusieurs études ont examiné les effets des expériences linguistiques sur les fonctions exécutives entre les personnes monolingues et bilingues. Les résultats de ces études utilisant des taches comportementales sont inconsistants, tandis que les résultats d’études mesurant l’activité cérébrale indiquent systématiquement une différence en fonctionnement cognitive. Notre étude vise à comparer les données comportementales et d’électro-encéphalographie (EEG) pour déterminer si l’effet des différences inter-individus en expérience linguistique est plus visible à travers les mesures EEG. En outre, on comparera la performance dans les tâches de fonctions exécutives (FE) verbales et non-verbales pour déterminer si les effets sont plus présents dans une des deux modalités. Des jeunes adultes bilingues (Français\Anglais) complètent deux sessions d’évaluation. Dans une première session, les participants complètent un questionnaire linguistique détaillé et des tâches comportementales. Dans une deuxième session, l’activité cérébrale est enregistrée par l’EEG en état de repos et pendant que les participants complètent quatre tâches de FE. La collecte de données est toujours en cours. On prévoit que l’effet de l’expérience linguistique sera plus important dans les tâches de FE non-verbales comparés aux taches de FE verbales. On s'attend aussi à voir un effet d’expérience linguistique plus important sur les mesures EEG que les mesures comportementales.
Bilinguisme, neurosciences et fonctions exécutives
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Communication orale
Effet différentiel de l'expérience linguistique sur la mémoire de travail verbale et non-verbale : Une étude IRMfShanna Kousaie (Université d’Ottawa)
Selon l’hypothèse de l’avantage bilingue, les personnes bilingues auraient de meilleures performances lors de tâches mesurant les fonctions exécutives que les personnes monolingues. Cependant, cette hypothèse n’est pas universellement soutenue. Les recherches antérieures ont généralement dichotomisé l’expérience linguistique (bilingue versus monolingue) et peu d’études ont comparé directement les tâches de fonctions exécutives verbales et non verbales chez les mêmes individus. Dans la présente étude, nous utilisons l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour examiner l’influence de l’expérience linguistique sur la mémoire de travail verbale et non verbale. Nous tentons de déterminer si les mêmes régions cérébrales sont impliquées dans les deux modalités de la mémoire de travail et si/comment l’expérience linguistique influence le recrutement neuronal dans chaque modalité. Des participants bilingues français-anglais ont effectué deux versions d’une même tâche n-back qui ne différaient qu’en termes de stimuli (c’est-à-dire verbaux ou visuospatiaux) dans l'IRM. Des analyses préliminaires suggèrent un plus grand recrutement des régions pariétales et frontales pour la mémoire de travail verbale comparativement à la mémoire de travail non verbale. La collecte de données est toujours en cours; les résultats obtenus seront mis en relation avec les différences individuelles dans l’expérience linguistique bilingue.
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Communication orale
L’importance du lobe pariétal et des connections fronto-pariétale dans l’apprentissage d’une langue secondeElise Barbeau (Université McGill), Shari R. Baum (Université McGill), X. J. Chai (Institut neurologique de Montréal), Denise Klein (Institut neurologique de Montréal), Shanna Kousaie (Université d'Ottawa), Michael Petrides (Université McGill), K. Sander (Institut neurologique de Montréal)
La recherche suggère que l’acquisition d’une langue seconde (L2) a des effets fonctionnels et structurels sur le cerveau des personnes bilingues. Toutefois, de quelle façon et à quelle moment ces changements surviennent reste à être clarifié. Dans une étude en imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf), nous avons montré que l’apprentissage d’une L2 à l’âge adulte résulte en des changements au niveau de l’activation cérébrale du lobule pariétal inférieur (LPI) lors de la lecture de phrases dans la langue seconde, et ce, après seulement 12 semaines. De plus, cette augmentation d’activation était aussi liée à une amélioration en vitesse de lecture. Pour mieux comprendre l’importance du LPI dans l’apprentissage de langues, dans une deuxième étude d’apprentissage nous avons investigué les connections anatomique du LPI avec le lobe frontal, c’est-à-dire le faisceau longitudinal supérieur (FLS). Cette étude a montré que les propriétés du FLS avant l’apprentissage de la L2 prédisaient une plus grande amélioration au niveau de l’articulation. Pour finir, nous avons étudié le FLS dans un groupe de personnes complètement bilingues et nous avons observé que plus la langue seconde a été apprise en jeune âge, plus le FLS était volumineux. Globalement ces études suggèrent un important rôle des régions pariétales et des ses connections avec le lobe frontal, non seulement dans le fait d’apprendre une L2 mais aussi en tant prédicteur au niveau du succès à cet apprentissage.
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Communication orale
Les bénéfices cognitifs du bilinguisme précoceKayla Beaudin (Université Concordia), Chelsea Cuffaro (Université Concordia), Diane Poulin-Dubois (Université Concordia)
L’existence d’un avantage cognitif chez les bilingues est un sujet de controverse. De récentes méta-analyses portant sur les études avec de jeunes enfants suggèrent qu’un avantage au niveau des fonctions exécutives est soit absent, soit limité à des habiletés ciblés. Peu d’études ont porté sur le très jeune enfant et les résultats de ces travaux sont contradictoires. Nous présenterons les résultats de deux études portant sur les fonctions exécutives d’enfants monolingues et bilingues. La première étude a porté sur un échantillon de 81 enfants âgés de 23 mois, dont 39 enfants monolingues et 42 enfants bilingues. L’exposition à une langue seconde était en moyenne de 40% chez les bilingues et de 6% chez les unilingues, tel que mesuré par le Language Exposure Assessment Tool. Les parents ont complété le Questionnaire sur les premières fonctions exécutives. Ce questionnaire comprend 27 questions et 4 jeux à compléter avec l’enfant et mesure quatre domaines des fonctions exécutives: contrôle inhibiteur, flexibilité attentionnelle, mémoire de travail et régulation. Les analyses ont révélé que les enfants bilingues ainsi que ceux ayant une plus grande exposition à une langue seconde ont obtenu des scores supérieurs sur l’échelle de suppression de réponse seulement.Une seconde étude portant sur un échantillon de 77 enfants plus jeunes (âge moyen= 14 mois) n’a généré aucun effet significatif. Ces résultats indiquent un bénéfice cognitive ciblé chez le jeune enfant bilingue.
Perfectionnement de la langue seconde chez l’adulte
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Communication orale
Bilingue à temps plein : Une étude sur la consolidation d’une règle grammaticale artificielle chez des adultes bilinguesPauline Palma (Université McGill), Debra Titone (Université McGill)
L'extraction de régularités présentes dans l’input est une partie cruciale de l'apprentissage des langues. L'apprentissage de règles syntaxiques, notamment, repose sur l'extraction de telles régularités. Par ailleurs, plusieurs travaux suggèrent que cet apprentissage est consolidé pendant le sommeil, par le biais de processus neuronaux liés à la réactivation d’exemples rencontrés pendant la veille. Ici, nous avons donc étudié la consolidation d’une règle grammaticale artificielle chez des participants bilingues ayant des expériences individuelles variées («entropie langagière» haute ou basse). Nous avons manipulé les conditions d’apprentissage de la règle grammaticale (explicite ou implicite) et testé les participants deux fois à 24 heures d’intervalle. Notre analyse a révélé que les participants en condition d’apprentissage explicite étaient immédiatement capables de l’appliquer correctement, et que cette capacité restait stable après 24 heures. Chez les participants en condition d’apprentissage implicite, la capacité à appliquer correctement la règle était moindre, mais elle était plus évidente après l’intervalle de 24 heures. Crucialement, seuls les participants ayant une entropie langagière haute étaient en mesure d’appliquer la règle correctement après 24 heures, et ce, indépendamment des conditions d’apprentissages. Ceci suggère que les différences d’expérience bilingue individuelle ont un impact sur la capacité à découvrir une règle grammaticale présente dans l’input.
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Communication orale
Refined Chaos Raffiné: Quand les adultes bilingues apprennent les mots novateurs dans une tâche d'apprentissage itératif bilingueChaimaa El Mouslih (Université McGill), Vegas Hodgins (Université McGill), Pauline Palma (Université McGill), Debra Titone (Université McGill)
L'apprentissage itératif nous démontre comment la structure linguistique est construit par les cycles répétées d'apprentissage et usage entre les générations. Ce processus est essentiellement lié avec les biais antérieurs. Nous avons recherché l'impact des biais cognitifs bilingues sur l'évolution linguistique. Nous avons créé deux langues artificielles qui ressemblent respectivement français ou anglais, au niveau phono-orthographique. Les participants ont acquis chaque langue et ont été testés sur la production des langues. Leurs productions ont été utilisées comme stimuli d'entrée pour le prochain participant. Ceci a créé des chaînes de diffusion de dix générations. La structure et la simplicité d'apprentissage a été mesuré chaque génération. Dans la première étude, les chaînes étaient remplies d'un mélange de bilingues principalement francophones et anglophones. Dans la deuxième étude, les chaînes étaient remplies de seulement les bilingues principalement francophones ou anglophones, en isolation. Notre hypothèse était que la simplicité d'apprentissage et structure linguistique augmenterait en fonction d'usage quotidien des deux langues par les participants. La première étude a démontré que les langues similaires à l'anglais sont seulement devenues plus structurées quand elles étaient apprises première. Cependant, les langues similaires au français sont devenues plus structurées n'importe quel ordre d'apprentissage. La deuxième étude est encore en cours.
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Communication orale
Impact de l’expérience linguistique sur l’utilisation des indices prosodiques associés à l’accent lexical en anglaisShari R. Baum (Université McGill), Annie C. Gilbert (Université McGill), Claire T. Honda (Université McGill)
Apprendre à traiter correctement la prosodie d’une langue seconde (L2) peut être difficile, surtout si celle-ci utilise des structures prosodiques qui ne sont pas utilisées dans la langue maternelle. La présente étude a donc pour but d’étudier comment des bilingues français-anglais ayant des historiques linguistiques variés ajustent leur interprétation de différents indices acoustiques afin de déterminer quelles syllabes portent un accent lexical en anglais. La tâche des participants consistait à écouter des lexèmes bisyllabiques présentés de façon isolée et à déterminer quel patron prosodique ils avaient l’impression d’avoir entendu (trochaïque ou iambique). Les lexèmes étaient présentés soit dans leur version originale, soit dans une version resynthétisée de façon à créer un conflit entre les indices acoustiques associés à la reconnaissance de l’accent lexical (par exemple, avec une F0 suggérant un patron trochaïque, mais une durée relative des syllabes suggérant un patron iambique). Des analyses préliminaires (n = 16) suggèrent que l’expérience linguistique a un impact significatif sur l’utilisation de la F0 dans la perception de l’accent lexical en anglais, mais pas sur l’utilisation de la durée relative des syllabes. Ces résultats concordent avec des études antérieures sur la production de la prosodie suggérant que les bilingues français-anglais ont plus de facilité à ajuster la durée relative des syllabes qu’à ajuster la F0 pour signaler l’accent lexical en anglais.
Dîner
Panel de discussion – Orientation future de la recherche en bilinguisme et en multilinguisme
Les membres de l’Initiative Montréalaise sur le Bilinguisme invitent les membres de la communauté des chercheurs en bilinguisme, multilinguisme et acquisition des langues secondes ou étrangères à une discussion sur les orientations futures à adopter dans le domaine. Des rafraîchissements seront servis.