L’échelle locale joue un rôle central pour concrétiser des collaborations autour de la recherche et de la mise en œuvre de solutions pouvant répondre aux enjeux de développement durable. Selon UN Habitat, l’atteinte de 23 % des indicateurs mondiaux des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies passerait d’ailleurs par des actions menées à l’échelle locale ou urbaine. Au Québec, en vertu de ses compétences en matière de réglementation, d’aménagement du territoire et de services publics, le milieu municipal a la légitimité pour mettre en place des mesures incitatives visant à créer des conditions socioéconomiques et durables favorables à l’épanouissement de l’ensemble de la population sur son territoire et ainsi contribuer à l’atteinte des ODD.
Cependant, le potentiel d’innovation de ces collectivités en matière de développement durable exige au préalable la production, la gestion et l’utilisation continue de données probantes et accessibles aux différents intervenant·e·s ainsi qu’aux regroupements de recherche. Cette gouvernance informationnelle pose de nombreux défis : ces données sont inégalement accessibles; elles proviennent de multiples sources, publiques et non publiques; leurs modalités de gestion sont souvent peu adaptées aux besoins et aux contraintes du milieu municipal québécois; des disparités géographiques (métropoles, villes moyennes, régions) en matière de ressources et de compétences numériques persistent, etc. Ce constat revêt une importance particulière pour la mise en œuvre des ODD et le suivi des cibles associées, car ceux-ci demandent un effort considérable de mobilisation de données et de cadres de suivi des actions réalisées, mais aussi de partage de leçons apprises des meilleures pratiques. Or, les données permettant d’alimenter de manière efficace des indicateurs de suivi des cibles des ODD demeurent encore très incomplètes. Par exemple, les méthodes et outils permettant de procéder aux opérations d’agrégation et de désagrégation spatiales pertinentes font souvent défaut. Pour combler ces lacunes, l’intégration de données officielles et non officielles est requise, de même que le travail de conception et de développement de méthodes d’analyse et de représentation de données adaptées. Ces efforts doivent être intensifiées avec le soutien de la communauté scientifique.
Remerciements
Nous tenons à remercier Marie-Andrée Mauger, mairesse de l’arrondissement de Verdun à Montréal et responsable de la transition écologique et de l'environnement pour son allocution d'ouverture.
Nous remercions chaleureusement la Chaire de recherche municipale pour des villes durables et Stéphane Roche, chercheur responsable du projet Urbi-GES pour leur contribution financière.