Ce colloque est dans la continuité d’un premier organisé l’année dernière sur l’alter-organisation (405). Ce dernier avait permis d’émettre des propositions de définition positive de l’alter en entreprise. Le présent colloque, pour l’édition 2023, souhaite aujourd’hui mettre cette thématique en relation avec la thématique éducationnelle.
Ce colloque part de plusieurs constats. Tout d’abord, les écoles de gestion, et plus largement toutes les universités et les grandes écoles, font face à des critiques de plus en plus saillantes de la part de leurs étudiants et de leurs diplômés. HEC Paris est par exemple confronté à des « rebelles », à l’instar de Science Po Paris, AgroParisTech ou Centrale Nantes. Ces écoles, formant les futurs managers et dirigeants des entreprises, sont sommées par leur propre clientèle de se transformer pour répondre aux grands enjeux contemporains. Ensuite, cette critique est plus large et vise finalement le modèle même des écoles de gestion occidentales, qui auraient participé activement à produire une idéologie néolibérale, source des crises financières, écologiques et sociales contemporaines (Parker, 2018). Dans ce contexte, la COVID-19 a été le catalyseur de cette contestation et de cette remise en cause du modèle des business schools, qui font aujourd’hui face à de nouvelles exigences.
Devant l’impératif d’une réinvention de l’enseignement en gestion (Steyaer et al., 2016), l’approche critique est ainsi considérée comme un nouvel espace d’émancipation (Huault et Perret, 2011) qui reste cependant difficile à tenir pour les enseignants qui font face à des tensions idéologiques (Tinker, 2002; Zald, 2002; Smith, 2008; Grima, 2011). Aussi, ce colloque souhaite mettre en lumière les relations entre la mise en place d’une autre pédagogie et d’une autre éducation, et l’émergence de pratiques de gestion alternatives effectives.