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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

La perte auditive se classe parmi les cinq principales causes d’années vécues avec un handicap. Au Canada, environ 35 % de la population adulte vit avec une perte auditive mesurable, et cette perte peut être concomitante à d’autres troubles auditifs comme des acouphènes dérangeants et de l’hypersensibilité auditive. Malgré qu’elle soit invisible et largement sous-estimée par les personnes atteintes, la perte auditive entraîne des coûts importants, tant au niveau personnel, financier, que sociétal : fatigue, perte de productivité, isolement social et stigmatisation en sont des exemples. Trois stratégies importantes pour la prévention et la prise en charge de la perte auditive sont la promotion et la prévention de la perte auditive ainsi que le développement d’outils de réadaptation. Les nouvelles technologies font désormais partie intégrante du quotidien de la population et peuvent s’avérer de précieux alliés pour soutenir la santé auditive. Par exemple, les téléphones intelligents offrent des applications qui mesurent le niveau de bruit des écouteurs et peuvent contribuer à sensibiliser les jeunes à une surexposition aux sons forts, et ainsi les inciter à changer leurs comportements à risque. De même, les nouvelles technologies intra-auriculaires avancées sont capables de capter à l’intérieur de l’oreille divers signaux générés par le corps humain. Ces signaux peuvent aller des battements cardiaques à la respiration en passant par la parole et la déglutition. Cela aura une incidence importante sur la façon dont nous calculons la dosimétrie intra-auriculaire et le suivi personnalisé de la santé. Dans ce colloque, nous présenterons des études interdisciplinaires alliant le génie et l’audiologie qui utilisent des approches technologiques innovantes au service de la santé auditive, et de la santé en général.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Les technologies tactiles et les applications mobiles

Salle : Z-350 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
  • Communication orale
    Vers une audition améliorée : la SmartBelt, une ceinture vibrotactile et la localisation sonore
    Victoria Duda (UdeM - Université de Montréal), François Grondin (Université de Sherbrooke)

    La localisation de sources sonores joue un rôle essentiel dans la vie quotidienne de l’humain. En effet, cette modalité sensorielle offre la possibilité d’estimer la distance et la direction d’arrivée du son dans l’environnement. Récemment, des outils ont été développés afin d’améliorer les capacités à localiser une source sonore pour une personne avec une perte d’acuité auditive. Entre autres, une ceinture intelligente dotée de microphones et d’actionneurs a été mise au point pour fournir une rétroaction tactile à l’utilisateur. Cette étude démontre qu’une telle ceinture améliore la précision avec laquelle une personne localise la direction d’arrivée d’une source sonore située dans un intervalle entre -75 et +75 degrés sur le plan horizontal dans un environnement silencieux et peu réverbérant. Cette amélioration a été observée chez des participants avec une ouïe normale, chez qui une perte d’acuité auditive unilatérale a été simulée à l’aide d’un bouchon auditif. Malgré ces résultats encourageants, plusieurs pistes d’améliorations restent à explorer. En effet, pour permettre une utilisation dans des environnements bruités non contrôlés, il est nécessaire d’effectuer une sélection intelligente des types de sons à localiser dans l’espace. De plus, l’ergonomie de l’appareil et le mécanisme de rétroaction tactile seront peaufinés pour donner suite aux commentaires des participants ayant pris part à l’étude.

  • Communication orale
    Développement d'aides compensatoires vibrotactiles pour les personnes malentendantes : exploration des interactions auditives-tactiles
    Andréanne Sharp (Université Laval)

    Les humains interagissent avec le monde à travers les sens. La perception auditive est la principale porte d'entrée pour communiquer via le langage et la musique. Les interactions entre les modalités auditives et tactiles demeurent sous-étudiées à ce jour même si celles-ci partagent des similarités. Au sein du Laboratoire de recherche en perception auditive et multisensorielle (MAPLab) nous nous intéressons à l’impact de ces interactions sur la perception de l'environnement sensoriel dans une perspective de développement d’aides compensatoires tactiles pour les personnes malentendantes. Mes études antérieures ont révélé que les humains sont en mesure de détecter, discriminer des fréquences et identifier des émotions dans la musique par le biais de la stimulation tactile. Lors d’une étude récente du laboratoire, nous avons enregistrer l’activité cérébrale lors de présentation via des gants vibrotactiles d’un paradigme de détection de déviance fréquentiel chez des participants en santé via l’électroencéphalographie (EEG) ainsi que chez des patients ayant une épilepsie réfractaire via des enregistrements de stéréo-électroencéphalographie (SEEG). Les données SEEG ont d'abord révélé que le cortex auditif est activé lors de la perception tactile et, surtout, que son activité est modulée par la détection de la déviance. Les données EEG ont confirmé ces résultats. Ces résultats supportent l’intérêt de poursuivre le développement d’outils tactiles en support à la perception auditive.

  • Communication orale
    Applications mobiles dans le domaine de la prévention en audiologie : une étude de la portée (scoping review)
    Adriana Lacerda (UdeM - Université de Montréal)

    Les applications mobiles sont de plus en plus utilisées dans le domaine de la santé. L’objectif de cette étude de portée est de connaître les applications disponibles dans le domaine de la prévention en audiologie, spécifiquement celles se concentrant sur le dépistage de la surdité, les acouphènes ou l'hyperacousie. Les articles publiés entre 1992 et 2022 en anglais et en français dans les bases de données suivantes ont été ciblés : MEDLINE, Embase, CINHAL et Web of Science. Les mots-clés utilisés étaient (Mobile Application or Cell Phone or Smartphone) et (Hearing Disorders or Hearing Tests or Auditory Perception or Acoustics or Tinnitus or Hyperacusis or Hearing Loss) et (Adolescent or Young Adults). Au total 430 articles ont été trouvés, desquels 147 ont été exclus par les critères d'éligibilité, résultant en 86 articles inclus. Les résultats montrent qu'il existe une grande variété d'applications, dont la plupart sont pour le dépistage auditif disponibles sur le système Android et gratuites. Une grande partie des études se justifie par l'accessibilité aux examens audiométriques dans les zones d'accès plus difficile. En somme, il existe une grande variété d'applications qui peuvent être intégrées dans les programmes de prévention en audiologie, cependant la plupart des applications sont en langue anglaise, ce qui pourrait être une limitation pour la mise en œuvre dans les pays dont la langue officielle n'est pas l'anglais.

  • Communication orale
    AudiDiag : application tablette pour le diagnostic des troubles de la perception auditive (acouphène, hyperacousie et misophonie)
    Arnaud Norena (CNRS)

    La modalité auditive peut être associée à des troubles de la perception auditive (TPA) où la perception est « aberrante » : il est possible de percevoir un son qui n’a pas d’origine physique (acouphène subjectif), de percevoir un son trop fort alors qu’il est présenté à un niveau modéré (hyperacousie) ou encore de ressentir une émotion excessive (colère) à l’écoute de sons spécifiques (misophonie). Des tests visant à caractériser ces TPA manquent encore en audiologie. Dans ce contexte, nous avons développé une approche, fonctionnant sur Tablet androïde, permettant de pallier ce manque. Le sujet doit estimer sur une échelle visuelle analogique à quel point des sons naturels présentés sont plaisants ou déplaisants. Ensuite, les scores du sujet sont comparés à des valeurs normatives issues d’une population non symptomatique. Enfin, nos études ont permis de sélectionner des sons permettant de discriminer au mieux une population adulte normale sans TPA d’une population adulte avec TPA. En conclusion, notre approche permet de réaliser un diagnostic des TPAs à partir de sons naturels et non douloureux ou trop forts.

  • Communication orale
    NoisyWorld : contrôler son exposition au bruit
    Arnaud Norena (CNRS)

    Il est bien connu que l'exposition prolongée à des environnements sonores bruyants est non seulement nocif pour le système auditif périphérique (cochlée) mais peut également aggraver les troubles de la perception auditive (TPA) tels que l'acouphène et/ou l'hyperacousie. En conséquence, certains sujets particulièrement touchés par ces symptômes ont des réactions excessives et en arrivent à éviter toute exposition sonore en restant enfermés chez eux. Bien souvent, cette réaction de défense visant à les protéger des rechutes se retourne contre eux en augmentant leur anxiété et en les privant de vivre une vie normale. Dans ce contexte, nous avons développé une application permettant aux sujets de 1) enregistrer l'environnement sonore en continu (à partir d'un microphone externe) et 2) d'estimer la sévérité des symptômes tout au long de la journée. L'application permettra aux sujets de connaitre à tout moment de la journée la dose cumulée de son en équivalent 80 dB, sachant que la valeur d’exposition inférieure déclenchant l’action est 8h à 80 dB. Le rôle de l'application est de permettre aux sujets de gérer leur exposition au bruit, et ainsi d'éviter tout autant la surexposition sonore que l'isolement social.


Dîner

Dîner

Salle : Z-350 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll

Communications orales

Les troubles de l’audition et les dispositifs

Salle : Z-350 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
  • Communication orale
    Des appareils générateurs de bruit pour traiter l’hyperacousie dans le traumatisme craniocérébral léger
    Charlotte Bigras (UdeM - Université de Montréal), Victoria Duda (Université de Montréal), Sylvie Hébert (Université de Montréal), Bérangère Villatte (Université de Montréal)

    Problématique : L’hypersensibilité auditive, ou hyperacousie, est un symptôme fréquent à la suite d’un traumatisme craniocérébral léger (TCCL). Bien que débilitant, il est souvent négligé et il n’existe pas de traitement qui fasse consensus. Or, il est connu que la privation sensorielle (par port de bouchons sur une longue période) peut diminuer la tolérance sonore; alors qu’à l’inverse, la stimulation auditive (par diffusion d’un bruit en continu) tend à l’augmenter. Notre objectif est de documenter les effets du port d’appareils générateurs de bruit chez des adultes se plaignant d’hyperacousie à la suite d’un TCCL.

    Méthodes : Quinze adultes ayant subi un TCCL il y a plus de 3 mois avec une plainte d’hyperacousie porteront des appareils aux oreilles générant un bruit blanc un minimum de 8 heures par jour pendant quatre semaines. Le bruit sera construit à l’aide de 10 canaux de bandes fréquentielles de 0 à 12kHz et personnalisé à l’audition du participant. Des tâches de jugement de l'intensité sonore, des questionnaires et des mesures de la fréquence cardiaque en réponse au stress seront effectuées avant, pendant et après la thérapie sonore, ainsi qu'un mois après la fin du traitement.

    Conclusion : Cette étude fournira des données probantes sur la technologie des appareils générateurs de bruit. Les résultats pourront guider les audiologistes dans l’utilisation de cet outil de réadaptation dans le traitement de l’hyperacousie dans le TCCL.

  • Communication orale
    Progression de l’acouphène : mesure de la susceptibilité au bruit et au stress à travers des biomarqueurs physiologiques
    Bérangère Villatte (UdeM - Université de Montréal)

    Introduction: Le stress est un facteur de risque pour la chronicisation de l’acouphène. La plasticité du système nerveux autonome (SNA) pourrait être impliquée. Or, la progression est très peu étudiée et aucune mesure objective n’existe pour la documenter. L’objectif de cette étude est de tester, sur des sujets sains, la capacité d’un protocole d’induction de stress à extraire des biomarqueurs physiologiques (variabilité de la fréquence cardiaque, VFC) en fonction de certains facteurs psychologiques (stress, anxiété) pour l’appliquer ensuite sur une population avec acouphène.

    Méthodes : Trois tâches de stress (calcul, bruit et douleur) durant 3 à 5 minutes, ont été testées sur 30 participants sains. Des paramètres VFC ont été extraits par ECG. Des questionnaires de stress, sensibilité au bruit, anxiété et dépression et des seuils d’inconfort ont également été mesurés.

    Résultats : Pour chaque tâche, un modèle de régression polynomial a été établi, permettant d’expliquer jusqu’à 26% de la variance de la VFC, en fonctions des différents prédicteurs (temps, sexe, VFC au repos, questionnaires).

    Conclusion : Cette étude permet de modéliser la VFC en situation de stress, en fonction de différents prédicteurs psychologiques, le sexe et la progression dans la tâche. Ce protocole d’induction de stress sera testé ensuite sur une population avec acouphène afin d’évaluer la robustesse de ces biomarqueurs à refléter la phase de transition de l’acouphène (aigu et chronique).

  • Communication orale
    Travailler en milieu bruyant avec des pertes auditives : besoin d'un appareil auditif protecteur
    Hugues Nélisse (Institut Robert Sauvé en Santé et en Sécurité du Travail), Solenn Ollivier (ÉTS - École de technologie supérieure), Jérémie Voix (École de Technologie Supérieure)

    Au Canada, 40% de la population a déjà été exposée à des bruits dangereux en milieu de travail, et 37% des personnes de 19 à 79 ans présentent des pertes auditives mesurables. Pour de nombreuses personnes travaillant en milieu bruyant, le port de protecteurs individuels contre le bruit (PIB) est souvent recommandé pour préserver leur audition. Pourtant, pour les travailleurs atteints de surdité, les PIB détériorent, entre autres, la perception des sons et la compréhension de la parole. Ceux-ci portent d’ailleurs parfois leurs prothèses auditives, avec ou sans PIB, bien que l’amplification fournie par la prothèse puisse aggraver leur surdité. Le développement d’un protecteur auditif électronique intégrant les fonctionnalités de prothèse s’avère donc nécessaire et permettrait de mieux comprendre les enjeux d’amplification/protection en milieu de travail bruyant pour les personnes malentendantes. Cet appareil doit répondre aux besoins de communication dans le bruit, notamment par la transmission de signaux utiles (paroles, alarmes, etc.), tout en mesurant en temps réel l’exposition sonore afin de limiter toute surexposition. La compression dynamique à large bande (WDRC) est envisagée pour amplifier les sons utiles en tenant compte des pertes auditives et en limitant les sons de trop forte intensité. Cette technique, WDRC, reste à adapter pour des environnements de travail bruyants et des tests sont envisagés pour définir les paramètres améliorant l’intelligibilité de la parole.

  • Communication orale
    Améliorer l’accessibilité aux soins auditifs à l’aide de technologies auditives en vente libre
    Alexis Pinsonnault-Skvarenina (ÉTS - École de technologie supérieure), Jérémie Voix (École de Technologie Supérieure)

    Les dernières années ont vu une augmentation fulgurante des avancées technologiques dans l’industrie de la santé auditive. Les progrès en connectivité, en miniaturisation et en intelligence artificielle permettent de nombreuses fonctionnalités de plus en plus sophistiquées et diversifiées au sein de dispositifs intra-auriculaires multifonctionnels. Ces dispositifs, nommés « hearables » ou « dispauditifs » en français, visent à devenir de véritables oreilles bioniques offrant des fonctionnalités de protection, d’amplification, de surveillance et de biodétection auditives.

    Avec l’adoption récente de la loi « Over the Counter Hearing Aid Act » aux États-Unis et la mise en marché de prothèses auditives en vente libre (« OTC »), ces dispauditifs ont désormais le potentiel de révolutionner le monde de l’amplification auditive. Cette présentation discutera des innovations dans le marché des dispauditifs et des prothèses auditives en vente libre, ainsi que des enjeux et possibilités en lien avec l’accessibilité aux soins de santé auditive.

  • Communication orale
    Les écouteurs intelligents peuvent-ils corriger la perte auditive?
    Anaïs Gros-Louis (Université Laval), Béatrice Guay (Université Laval), Mathieu Hotton (Université Laval), Émilie Morissette (Université Laval)

    Les écouteurs intelligents, aussi appelés « hearables », sont des dispositifs portables à l’oreille conçus pour le grand public. Ces écouteurs comportent différentes fonctions (ex. débruitage, directionnalité, amplification) susceptibles d’améliorer l’écoute des personnes ayant une perte auditive. Peu d’études ont évalué leur capacité à corriger la perte auditive, notamment en compensant pour l’élévation des seuils auditifs. Lors de cette conférence, nous présenterons les résultats des travaux menés à notre laboratoire au cours desquels des mesures électroacoustiques et des mesures d’insertion simulées sur mannequin sont réalisées sur différents modèles d’écouteurs intelligents. Les implications cliniques et scientifiques de ces résultats seront également discutées.