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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

La pandémie a mis de l’avant la question du soin prodigué à autrui à l’échelle de la planète (Dalmiya, 2020). Comme l’a dit, en 2020, le docteur Fauci : « Now is the time, if, ever there was one, for us to care selflessly about one another. » Notre programme de recherche-création veut penser la question urgente des philosophies et pratiques du soin par le truchement des changements de paradigmes que connaissent les réflexions actuelles sur la santé (Fairman, 2022). Si la médecine et la science ont été très sollicitées mondialement, se sont parallèlement manifestés une nouvelle sensibilité au souci de l’autre (Gary et Berlinger, 2020), un sentiment planétaire d’appartenance à une vulnérabilité commune (Parker et Ferraz, 2021), une véritable prise en compte des inégalités sociales, des injustices criantes qui déterminent la santé des individus (Stantcheva, 2022), une sortie réelle ou imaginaire de l’ombre des « anges gardiens » (les préposé.e.s aux soins de toutes sortes) (Satyre, 2021), des mises en place de politiques étatiques prophylactiques destinées à protéger les populations (Abdoul-Azize et El Gamil, 2021), des échecs à sauver la vie des personnes âgées (Carter Anand, et al., 2021), un désir d’inventer de nouvelles façons de penser, une explosion des soins palliatifs (Menjak et Ellis, 2022) et de l’aide médicale à mourir (Whitelaw, Lemmens et Van Spall, 2022). S’est donc modifiée la nature même de l’aide apportée à des êtres vulnérables au moyen de différentes méthodes et disciplines, notamment dans la relation au numérique où les recherches Internet et les applications sont omniprésentes dans l’autosoin et le soin (Banner, Carlin et Cole, 2019; Banner, 2017).Tout ceci nous demande de recontextualiser et de redessiner la pensée de l’accompagnement et du soin à l’heure actuelle de façon interdisciplinaire et aussi en recherche-création, et à nous demander ce qu’est un soin et comment le donner.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Séance A

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Penser/écrire le vivre-ensemble : soigner la dépression du/dans le désert des Prairies canadiennes
    Eftihia Mihelakis (Brandon University)

    Le vivre-ensemble comme geste de soin fédère un grand nombre de modes de pensée et de pratiques, de la philosophie au travail social. En écho à ce devoir du communautaire en temps de crise (sanitaire), s’expose la hantise de la dépression comme maladie du désert, de ce qui échoue au rassemblement et à la sollicitude collective. Cette communication sera l’occasion de montrer le désert que cristallisent tous ces enjeux, que ce soit la double notion d’isolement et d’éloignement (la montée des déserts médicaux, linguistiques, etc.), à travers l'écriture autothéorique. Que ce soit à travers la sollicitation des multiples foyers de signification, du géographique au symbolique, cet enjeu sera l’occasion pour nous de porter une attention, une écoute, à la mise en place de récits de la dépression en contexte de désertification. 

  • Communication orale
    La place du jeu dans le soin
    Savannah-Lou Cochran-Mavrikakis (UdeM - Université de Montréal)

    À partir du travail de Françoise Dolto et de sa psychanalyse d’enfants, dans Jeu de poupées, et de l’œuvre de Donald Winnicott Jeu et réalité, je tenterai de penser les liens entre soin et jeu chez les enfants. Je m’attarderai à une lecture du Grand cahier d’Agota Kristof pour voir la survie des deux jumeaux comme possible grâce au jeu. Mon travail pensera que le soin peut être vu dans une perspective ludique où divertissement et sérieux se mêlent.

  • Communication orale
    Épistémologie de la coordination dans le cinéma autochtone : perspectives sur les moments crise
    Isabelle St-Amand (Queen's University)

    Les rencontres virtuelles tenues en 2020 et 2021, en lien avec le colloque Regards autochtones sur les Amériques / Revisioning the Americas through Indigenous Cinema, ont mis de l’avant les luttes continues pour le territoire et l’autodétermination, l’impact de la découverte de sépultures anonymes dans d’anciens pensionnats et la façon dont la pandémie mondiale a fait ressortir la capacité des communautés autochtones à faire face aux crises, qu’elles soient d’ordre social, politique ou sanitaire. Dans la mesure où les crises peuvent être mobilisées pour justifier les politiques coloniales, écrit le chercheur Kyle Powys Whyte. À l’inverse et dans un autre domaine, la philosophe Lisa Tessman fait observer que la visée d’interdépendance même est restreinte par la capacité qu’ont les membres des groupes dominants d’ignorer les souffrances de leurs subordonnés sans pour autant sacrifier leur sentiment subjectif de bonheur (2005). Dans cette communication, j’aborderai ces interfaces en interrogeant en quoi le cinéma et les médias autochtones peuvent être mobilisés pour faire sens et transformer les moments de crise tout autant que pour critiquer des configurations coloniales néfastes. Le court-métrage d’Alexandre Nequado, ekoci nehirowatcihotan, réalisé en réponse au décès de Joyce Echaquan, et le long-métrage Blood quantum de Jeff Barnaby, qui met en scène une épidémie, seront au cœur de cette réflexion.


Communications orales

Séance B

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Le soin nécessaire des jeunes itinérants dans les rues de Montréal.
    Licia Soares De Souza (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les pratiques du soin ne se limitent pas à la santé du corps. Elles amplifient les préoccupations pour l’intimité des sujets soignés, touchant à leur imaginaire et à leurs inquiétudes. Cette communication s’intéresse à la prise en compte de la vie de jeunes vulnérables, dans les rues de Montréal, par la littérature québécoise contemporaine. Henri Lamoureux, Marie Gagnon et Nelly Arcan mettent en scène des situations représentatives de la faiblesse de protagonistes qui auraient besoin d’être soutenus.

  • Communication orale
    Se déplacer vers la pensée vulnérable : orbiter autour de Pluton
    Samuele Ellena (UdeM - Université de Montréal)

    La pensée planétaire est d’emblée un double mouvement. En même temps, un mouvement de retour et d’enracinement dans les sols (Deleuze, Guattari 1980). Ce qui se traduit par une forme systématique de déloyauté (Gilroy 2004) vis-à-vis de la logique de l’enclos (Mbembe 2013) et un engagement à la survie du Tout-Monde (Glissant 1997). Le premier mouvement sans le second oscille entre la rhétorique triomphaliste de l’internationale capitaliste (Rancière 2012) et le nihilisme qui en appuie passivement le jeu. Le second sans le premier reste aveugle aux dynamiques du système et aux réfractions du global dans le local. Ce double mouvement, qui constitue l’expérience planétaire (Neyrat 2021), implique l’intériorisation de la révolution copernicienne et la participation au mouvement terrestre. En d’autres termes, il n’y a pas de bases solides, mais des corps mobiles sur un corps mobile. La participation au Jeu-du-monde (Axelos 1964; 1969; 1974) implique le décentrement de l’individu, la relativisation de sa position et le morcellement de sa pensée. Je propose que la redéfinition de l’homme en rapport à la planète lui octroie la position de penseur vulnérable – lieu épistémologique qui appelle à la renonce de la vérité ontologique en faveur des visions angulaires, complémentaires et additives (Desan 1961) –, d’où réfléchir à la vulnérabilité, la maladie, la cure et d’où retisser les liens entre l’écologie environnementale, sociale et mentale.


Dîner

Pause dîner

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant

Communications orales

Séance C

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Chronicité de la maladie et ‘textimonialité’ de la migration dans « Désormais ma demeure » de Nicolas Dawson et « Mille secrets mille dangers » d’Alain Farah 
    Simon Harel (UdeM - Université de Montréal)

    L’acte d’écrire engage parfois dans un contexte de legs migratoire une psychosomatique du lieu dont nous ne pouvons faire l’économie. De quelle façon le legs migratoire dans sa forme intergénérationnelle s'impose-t-il dans l'écriture? De surcroît, peut-on envisager que la maladie chronique (qu'il s'agisse de la dépression ou de la maladie de Crohn) joue un rôle d'accompagnante, à la fois refuge dans la maladie mais surtout plate-forme somatique qui permet de se réincarner, de prendre corps dans l'écriture? À cet égard, nous proposerons une étude de quelques passages de Désormais ma demeure de Nicolas Dawson et Mille secrets mille dangers d'Alain Farah. à la lumière de la notion de textimonialité.

  • Communication orale
    Le soin des suicidés
    Maite Snauwaert (University of Alberta)

    Dans le corpus des journaux de deuil que j’examine, émerge un sous-corpus : celui qui porte sur des suicidés, morts chaque fois brutales et tragiques, et cette surprise intense. Que nous laissent ces suicidés, père frère mari fils et ami, de leur empreinte et d’un devoir nôtre alors, devoir sans remède et qui n’a plus alors comme seul recours, ou unique, pour toutes ces Antigone tournant autour de la tombe, que l’écriture ? C’est en le notant que je remarque cette répartition genrée, et je ne sais ce qu’elle dit d’un soin propre, car l’ensemble du corpus des journaux de deuil est produit par des hommes autant que des femmes. Pourtant, dans l’agentivité propre à nos morts si bien mise de l’avant par Vinciane Despret dans Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent (2015), il semble que les suicidés, avec leur mort énigmatique, leur mort non plus ailleurs ou plus-loin extérieur, mais portée à son énigme jusque dans la vie, font écrire plus encore, et des récits plus fragmentés et durs, plus sophistiqués et novateurs aussi. À cet agir des morts répond, selon Myriam Watthee-Delmotte, l’agir de la littérature – sous-titre de son bel essai Dépasser la mort (2019). Bough Down de K. Green, The Guardians de S. Manguso, The Suicide Index de J. Wickersham, Si la mort t’a pris quelque chose rends-le de N. Aidt, et J’ai perdu toutes mes pattes blanches je n’en ai plus de S. Laliberté, seront mes exemples et mes guides pour mener cette réflexion.

  • Communication orale
    Survivances mythiques du soin en contexte de crises
    Benjamin Gagnon Chainey (Dalhousie University)

    Dans notre contexte frénétique et chaotique de crises allant se généralisant, nous donnant jour après jour le sentiment que le point de non-retour est imminent, que le mythe de la fin se réalisera enfin, je propose de mettre en perspectives, à travers différentes voix de la littérature mondiale de l’Antiquité à nos jours, différentes survivances mythiques du soin en contexte de crises, c’est-à-dire : comment les pratiques du soin en tant que souci de l’Autre, mais aussi, suivant l’étymologie du terme « soin », en tant que « songe », voire en tant que « rêve » de l’Autre sous toutes ses formes, ont de tout temps été façonnées par les crises dont les échos apocalyptiques ne sont pas qu’actuels, mais sensiblement anachroniques, esthétiquement archaïques. L’apparente nouveauté des crises ne réside donc pas tant dans leur caractère inédit, mais bien dans l’ignorance de ce qu’elles font survivre d’autres temporalités. Comment la littérature nous permet-elle de ressentir ces survivances mythiques du soin en tant que « rêves d’altérités », à travers les crises contemporaines où les souvenirs, les songes et l’imagination peinent à transpercer l’opacité paniquée de notre présent ?


Communications orales

Séance D : Le soin des femmes

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant

Communications orales

Séance E

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Cinquante nuances de vulnérabilité dans « Une mort très douce » de Simone de Beauvoir
    Andrea Oberhuber (UdeM - Université de Montréal)

    Lorsqu’après une mauvaise chute, la mère de la narratrice d’Une mort très douce (1964) se retrouve à l’hôpital pour faire soigner sa fracture du col du fémur, elle ne sait pas qu’elle n’est qu’à sa première étape d’une vulnérabilité inhérente à l’expérience humaine (Tronto 1993 ; Gilson 2004) face à un système de soins régi largement par des principes « positivistes ». Elle ignore surtout qu’elle ne quittera pas vivante l’institution au sein laquelle la priorité sera accordée à la réparation de la fracture du cancer qu’on diagnostiquera peu après à Françoise de Beauvoir. Accourue de Rome où elle séjourne auprès de Sartre, l’autobiographe se fait le témoin, avec sa sœur Poupette, des dernières semaines de vie de leur mère que les deux sœurs décident de maintenir dans l’ignorance de la maladie mortelle. Je m’intéresserai à l’amplification de l’état de vulnérabilité de la patiente, certes, mais aussi à la vulnérabilité grandissante dont se rendent comptent les filles accompagnatrices de leur mère. À travers le regard posé par la narratrice sur le fonctionnement hospitalier, on observera que la vulnérabilité n'est pas le propre des patient.e.s et qu’à différents degrés (et avec des conséquences variables), elle afflige également, soixante ans avant la prise de conscience d’un système de soins au bord du précipice, les soignant.e.s – infirmières, kinésithérapeutes et médecins – observé.e.s attentivement par le puis sujet narrant.

  • Communication orale
    Transe et chamanisme réinvesti : la littérature contemporaine comme écho d’une nouvelle manière de penser le soin
    Marine Duval (Université de Picardie Jules Verne CERCLL)

    Corinne Sombrun, animée d’une force vitale inspirante, perdue dans un espace et un temps qui lui échappent, seule aux prises avec son cœur et sa raison, s’engage dans son texte comme dans cette promesse impossible faite au mort, à cœur perdu et sans aucune certitude de connaissances. A l’heure de l’anthropocène, cette journaliste devenue chamane et objet de recherche pour les neurosciences, cette femme aventurière de la perception offre un regard nouveau sur les hommes, sur l’autre et sur la création. A l’origine des recherches actuelles menées par le Transe Science Research Institute dans des domaines aussi variés que la psychiatrie, l’oncologie ou la création artistique, Corinne Sombrun a fait de la transe cognitive auto-induite un véritable objet d’étude pour le Care.

    Cette perception de l’invisible, cette connaissance du monde par l’invisible, ce diptyque transformation/interaction inhérent à l’état de transe, ouvrent de nombreuses pistes de réflexion quant à la création littéraire et à ses enjeux esthétiques : personnages de chamanes, scènes de transe, spectres, monstres, mémoire… Face à la transe, les mots et les maux sont mis à l’épreuve.

    Cette communication aura pour objet les enjeux esthétiques et littéraires de la transe et du chamanisme dans la littérature contemporaine comme écho d’une nouvelle manière de penser le soin.


Communications orales

Séance F

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Le diagnostic dans le contexte des symptômes médicalement inexpliqués
    Aude Bandini (UdeM - Université de Montréal)
  • Communication orale
    “Amour” de Michael Haneke – inadéquation et éthique du soin
    Laura Tusa Ilea (Université Babes-Bolyai)

    Au-delà des diverses formes d’éthiques qu'il développe, le film Amour de Michael Haneke (2012) se démarque par une phénoménologie cinématographique du misfit, notamment par la présentation détaillée de la situation du personnage féminin, en totale dissociation du monde. La scène finale du film est à la fois révoltante et pleine d'amour, d'où son titre provocateur. Elle questionne néanmoins l'attitude occidentale envers la précarité et la vulnérabilité.

    Au lieu d'insister sur la modification de la forme de nos corps pour s'adapter au monde qui nous entoure, une théorie phénoménologique de l'inadéquation, présentée à travers le film Amour, insiste sur la modification de la forme du monde par une plus grande acceptation de ce qui est « inharmonieux » dans la voix standardisée de l'autonomie et de l'indépendance.


Dîner

Pause dîner

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant

Communications orales

Séance G

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Découvrir sa voix, aussi dans le jardin
    Glenda Ferbeyre Rodriguez (UdeM - Université de Montréal)
  • Communication orale
    De la poétique du langage au langage du soin : perspectives croisées entre poésie et psychiatrie
    Laurence Laneuville (UdeM - Université de Montréal)
  • Communication orale
    Démence stade 4 et création
    Sarah Rocheville (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Je propose d’explorer ce que peut l’écriture au moment de comprendre la 4e phase de la maladie d’un patient atteint de la maladie de Parkinson, phase marquée par l’apparition envahissante de moments de délire ou de démence. Avec quoi un homme qui, dans sa vie active, a toujours été méfiant et irascible, peut-il renouveler et nourrir son fiel une fois son esprit libéré des objets qui l’ont occupé jusque-là? Quelles sont les attirances et les fascinations langagières chez celui qui s’est, pour ainsi dire, s’est perdu de vue? Si l’on en croit Merleau-Ponty, il y aurait lieu de considérer son corps, qui est point de vue sur le monde, comme l’un des objets de ce monde. Cette perception du corps propre, rattachée au sentiment de présence de soi, permet de parler, d’exprimer et de s’exprimer. Mais qu’arrive-t-il pour celui qui ne s’entend plus? La recherche-création me semble utile dans la mesure où l’écriture littéraire, à l’instar de la vie elle-même, naît au contact du cas particulier et s’éloigne de la généralisation. IÀ l’occasion de ce colloque, je réfléchirai tour à tour le point de vue neurologique et celui de la création littéraire, qui, loin d’accentuer un éloignement ou présenter un contre-monde au patient, pourrait bien lui offrir son lieu d’accueil.


Communications orales

Séance H : Le soin de l’avenir / L’avenir du soin

Salle : B-4210 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant