641 - Approches numériques en histoire de la culture au Québec

Session 1

• Communication orale 09 h 00
  Mot de bienvenue
  Dominic Forest (UdeM - Université de Montréal)
• Communication orale 09 h 15
  Perspectives philosophiques québécoises: analyse thématique computationnelle de Philosophiques (1974-2018)
  Francis Lareau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Christophe Malaterre (Université du Québec à Montréal), Jean-Claude Simard (Cégep de Rimouski)

  Une tâche importante en philosophie est la lecture et l’analyse de textes pour en dégager le contenu sémantique, les thématiques et les arguments qui y sont développés. Cette question se pose notamment lorsque l’on cherche à comprendre un corpus de textes abordant des sujets parfois très divers. L’objectif de cette présentation est d’explorer la possibilité d’une assistance computationnelle pour effectuer cette tâche. Nous prenons ici comme cas d’étude le corpus de la revue québécoise Philosophiques (1476 textes publiés entre 1974 et 2018). Une méthode classique pour l’analyse de thèmes est l’allocation de Dirichlet latente (LDA), mais celle-ci nécessite des hypothèses concernant ses hyperparamètres, notamment le choix d’un nombre de thèmes. Nous explorons ici une approche récente, Top2Vec, présentant l’avantage de fonctionner sans hyperparamètre et se distinguant par son usage du plongement lexical. Nous comparons ces deux approches et, à l’aide de mesures de validation, nous estimons leur performance respective. Les résultats montrent une différence significative en faveur de Top2Vec, du moins dans le contexte du présent corpus. Les résultats plus détaillés de cette approche sont présentés de manière à permettre une évaluation qualitative. Nous analysons les thèmes identifiés ainsi que leur évolution au fil des 45 dernières années. Les résultats obtenus contribuent à mieux comprendre les questionnements au centre de la philosophie québécoise post-révolution tranquille.

• Communication orale 09 h 40
  Quelle place accorder aux blogues littéraires dans une Histoire des pratiques littéraires en contexte numérique au Québec ?
  Sophie Marcotte (Université Concordia)

  Du vaste corpus à analyser émerge un ensemble particulièrement riche en termes d’ancrage à la fois dans les pratiques d’écriture numérique et dans le champ littéraire : celui des blogues littéraires, qui ont proliféré dès la seconde moitié de la décennie 2000- 2010, et de leur dérivé le plus récent, l’atelier d’écrivain.e en ligne. S’il nous paraît d’emblée évident que le blogue, contrairement à ce que certains critiques ont suggéré, n’est pas un genre littéraire, peut-on néanmoins l’envisager comme un prolongement de certaines formes traditionnelles d’écriture ? Quelles sont les plateformes qu’il investit ? Dans quels réseaux, dans quelles communautés s’inscrit-il ? Comment penser l’inscription du blogue dans une Histoire des pratiques littéraires numériques du Québec en sachant que plusieurs n’ont pas été archivés dans leur intégralité ou répertoriés par des institutions comme les bibliothèques nationales ou les centres d’archives universitaires, et qu’ils ne sont dès lors plus accessibles ? Qui sont les autrices et les auteurs de blogues et quelle relation entretiennent-ils avec l’Institution ? L’atelier d’écrivain.e en ligne peut- il être abordé selon les mêmes paramètres d’analyse ? Ce sont là autant de questionnements qui sous-tendent ce volet du projet que nous menons et qui seront interrogés dans le cadre de cette communication [...]

Session 2

• Communication orale 10 h 45
  Le rôle des bibliothèques universitaires dans la recherche en humanités numériques : exemples de projets récents
  Dany Bouchard (Université du Québec à Montréal), Simon Côté-Lapointe (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Depuis une dizaine d’années, les initiatives de bibliothèques universitaires visant à soutenir la recherche en humanités numériques se multiplient. Elles offrent une panoplie de ressources, services et outils qui vont du laboratoire de numérisation 3d à l’aide au moissonnage des données. En 2022, le Service de bibliothèques de l’UQAM amorce la réflexion pour développer une offre de service en ce sens.

  Face à la multiplicité des avenues possibles, comment les bibliothèques de l’UQAM peuvent-elles répondre aux besoins spécifiques de ses chercheurs en lien avec les humanités numériques en général, et ceux des chercheurs s’intéressant à l’histoire de la culture au Québec en particulier? Dans cette communication, nous proposons d’une part de faire état des recherches et activités réalisées suite à cette interrogation et d’autre part de présenter les projets qui en ont découlés.

  Dans un premier temps, une présentation de quelques initiatives de bibliothèques universitaires à travers le monde parmi les plus inspirantes permettra de situer le propos. Dans un deuxième temps, un résumé des recherches menées pour comprendre la spécificité de l’écosystème des humanités numériques à l’UQAM ainsi que les projets en cours et futurs pilotés par les bibliothèques seront présentés. Une réflexion sur les enjeux entourant la recherche en histoire de la culture et le rôle des bibliothèques en lien avec ceux-ci conclura la présentation.

• Communication orale 11 h 10
  Questions de méthode en numérisation du patrimoine documentaire scientifique
  Elizabeth Doyon (Université du Québec à Montréal), Luc Gauvreau (Anarchéologie), Julien Vallières (Université McGill)

  La communication proposée s’appuiera sur le projet de redocumentarisation de trois publications en série de l’Acfas pour présenter notre approche de la numérisation. Dans ce projet en cours de réalisation, la numérisation désigne la translation des mises en forme sémiotiques de l’édition d’imprimés vers les pratiques actuelles de la production-diffusion des contenus numériques. Ainsi, la reconnaissance optique des caractères est augmentée par une reconnaissance de la mise en forme typographique. Les styles typographiques y sont interprétés comme des marqueurs sémantiques d’énoncés dont la traduction en code numérique sert à conserver leurs contextes d’énonciation premiers. Cela afin de rendre possible l’utilisation des mêmes outils pour ce corpus patrimonial que ceux employés pour les productions numériques natives.
  Au-delà de la fouille de texte ou de la computation de chaînes de caractères, ce projet ouvre la voie à une traçabilité des actes de langage et des énoncés de locuteurs à travers la communauté scientifique.
  Une telle approche permettra aussi l’interopérabilité avec d’autres sources documentaires, discursives et scientifiques.

Lunch

Session 3

• Communication orale 13 h 00
  Ludification des apprentissages et motivation : un exemple en 3D
  Isabelle Cabot (Cégep Édouard-Montpetit), Marc Lamontagne (Cégep Édouard Montpetit)

  Nous souhaiterions faire ensemble une courte présentation de 25 minutes, en mode dynamique et en présentiel. Celle-ci fera la démonstration d’une transdisciplinarité fructueuse entre la psychopédagogie et la philosophie.

  Dans un premier temps, nous tenterons de démontrer que le jeu lui-même est un caractère philosophico-anthropologique de l’apprentissage, en présentant un outil pédagogique visant à consolider les règles logiques d’inférence de base chez les étudiants du collégial ; nous proposerons ainsi une réflexion sur la nécessité d’enseigner la logique formelle pour assurer l’équité de l’accès aux études supérieures.

  Dans un second temps, nous mettrons en évidence les déterminants de la motivation dans l’apprentissage, ainsi que les raisons qui pourraient expliquer pourquoi la ludification augmente l’intérêt des étudiants et comment ce dernier est essentiel, pour plusieurs, dans l’enseignement au cégep.

  Finalement, nous verrons, à partir des interventions et questions des participants, à établir des liens transversaux entre la ludification technopédagogique et la motivation des étudiants.

• Communication orale 13 h 25
  Vers l’enrichissement sémantique de l’écosystème Web des données géohistoriques sur Montréal
  David Valentine (UdeM - Université de Montréal)

  Depuis de nombreuses années, l’écosystème Web des données géohistoriques sur Montréal jouit de l’existence de plateformes et de projets de recherche porteurs (Olson et al., 2015 ; Robichaud, 2019 ; Sweeny et Olson, 2003). Cet écosystème mobilise plusieurs types de formats de données, allant de simples valeurs sé- parées par virgules à des représentations spatiales complexes permettant la visualisation de données historiques à l’aide de systèmes d’information géogra- phique accessibles en ligne. Bien que ces données soient généralement ouvertes, cet environnement n’utilise aucun mécanisme d’enrichissement sémantique ni de formats de données liées. Or, le Web de données fait aujourd’hui état d’un usage grandissant en sciences humaines (Beretta, 2022), tandis que la recherche en géomatique demeure généralement cantonnée dans l’utilisation de formats spécialisés, contribuant au maintien du fossé qui sépare les usages du Web sémantique des systèmes d’information géographique (Mai et al., 2019). Dans cette perspective, cette présentation cherche à dresser l’état des lieux quant aux possibilités d’enrichissement sémantique de cet écosystème. Pour ce faire, elle propose la mise en perspective de ce dernier par comparaison à un ensemble de travaux connexes et aux tendances qui se dégagent en la matière à l’international. Cette approche comparative permet de faire ressortir les opportunités derrière les usages actuels [...]

Session 4 (conjointe avec le colloque 302)

• Communication orale 14 h 45
  Le défi épistémologique de l’utilisation de l’ordinateur dans l’analyse des artefacts culturels
  Jean-Guy Meunier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  L’informatique est une discipline dont les fondements sont de nature mathématique mais qui, dans son usage scientifique, privilégie surtout des méthodes relevant des sciences naturelles. Comment alors est-il possible d’appliquer l’informatique à des phénomènes et des artefacts culturels dont les caractéristiques les plus importantes sont de nature sémiotique, c'est-à-dire qui ultimement en appellent à de l’interprétation? N’y a-t-il pas là un paradoxe de vouloir forcer une rencontre entre les sciences de la nature et les sciences de la culture. Comment des projets numériques peuvent-ils avoir comme objet d’étude des artefact culturels? La philosophie contemporaine des sciences, parce qu’elle en appelle à la théorie des modèles offre des voies qui permettent d’entrevoir une relation féconde de complémentarité entre l’informatique et la culture.

• Communication orale 15 h 15
  Les humanités artificielles: Une ontologie humain/machine
  Ollivier Dyens

  Peut-on encore réfléchir aux humanités aujourd’hui sans poser la question de l’impact de l’IA, des Deep Fakes et de l’informatique générative sur notre conception de l’humain, de ses fondements et de sa sensibilité ? Comment étudier le caractère humain de l’humain sans y intégrer les bouleversements ontologiques que génèrent les technologies ?

• Communication orale 15 h 45
  Modéliser l'intelligence, modéliser l'humain: de Tesler à chatGPT
  Marcello Vitali-Rosati (UdeM - Université de Montréal)