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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Les changements climatiques sont, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’un des défis environnementaux mondiaux les plus importants que l’humanité ait à relever. Or, le réchauffement de la planète entraîne des aléas qui ont des conséquences graves sur la sécurité et sur le bien-être des personnes et des collectivités de telle sorte qu’il est dorénavant nécessaire de penser l’environnement, le social et le politique comme des systèmes interdépendants. La complexité des enjeux qui en découlent et la volonté d’agir pour favoriser la transition vers un nouveau modèle de société invitent à la collaboration de chercheur·se·s de différentes disciplines, de même que la coopération avec les décideurs et les parties prenantes.

Ce colloque, qui vise à mettre en lumière la contribution des sciences humaines et sociales à la recherche sur les changements climatiques (avec un accent sur les inondations), est organisé en partenariat avec le 17e Colloque sur les risques naturels au Québec (section 600), qui relève surtout des sciences naturelles et du génie. Les deux événements, qui se dérouleront l’un à la suite de l’autre, sont soutenus par le Réseau inondations intersectoriel du Québec (RIISQ), qui s’assure de leur spécificité et de leur complémentarité.

Trois thèmes seront abordés :

  1. Réflexion sur la contribution des (SHS) à la compréhension intersectorielle des incidences des changements climatiques, en particulier sur la question des inondations.
  2. Connaissance et partage de récentes recherches réalisées ou en voie de réalisation en ce qui a trait à deux des cinq axes du RIISQ : 1) les impacts psychosociaux, sanitaires et économiques des inondations ainsi que le partage des coûts associés et la transformation; et 2) la réduction des vulnérabilités des individus, des intervenants, des organisations et des collectivités.
  3. Adoption de stratégies d’adaptation et de résilience face aux inondations : barrières, inégalités et solutions.
Remerciements :

Ce colloque est rendu possible grâce à la collaboration de nombreux partenaires de différentes universités et organismes. Nous souhaitons ainsi remercier chaleureusement toutes les personnes ayant accepté de partager leur expertise dans le cadre de ce colloque, ainsi qu'au RIISQ pour son soutien logistique.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Réflexion sur la contribution des sciences humaines et sociales à la compréhension intersectorielle des impacts des inondations

Salle : B-3280 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Mot d'ouverture du colloque
    Philippe Gachon (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Communication orale
    Les inondations sous toutes leurs coutures : les sciences humaines et sociales pour appréhender la complexité des enjeux
    Nathalie St-Amour (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Toute tentative de problématisation des changements climatiques nous entraîne dans des réflexions complexes où s’entremêlent et se bousculent les rapports de « causes à effets ». C’est ainsi toute notre vision du monde qui peut être remise en question. Il semble que seule la reconnaissance de l’interdépendance entre les différents systèmes, (la nature, le social, le politique, l’économique et le spirituel même) soit porteuse d’un sens d’où peuvent émerger les actions. La complexité qui s’en dégage, invite la participation de chacun.e. La communication vise à susciter les réflexions quant à la contribution des sciences humaines et sociales à ce qui apparaît comme la nécessaire collaboration interdisciplinaire dans le processus d’adaptation aux changements climatiques et aux aléas qui en découlent (dont les inondations). Parmi les défis à surmonter se trouve l’organisation des systèmes de savoirs et des institutions qui la soutient (Drouilleau, 2015). À ce titre, le RIISQ contribue à décloisonner les frontières disciplinaires.

  • Communication orale
    La valeur ajoutée des SHS dans l'évaluation de l'impact des politiques de gestions du rétablissement sur la configuration du territoire et des populations riveraines
    Manel Djemel (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’observation des événements exceptionnels vécus par les communautés riveraines lors des crues printanières de 2017 et 2019 a fait l’objet de ce projet de recherche qui vise à analyser l’impact des politiques et processus de gestions du rétablissement sur la population des municipalités touchées par les deux crues, et faisant partie du territoire de la MRC Vaudreuil Soulanges. Mené par des scientifiques issues de milieux différents, ce projet montre la valeur ajoutée de l’intersectorialité dans l’étude des facteurs et des impacts des politiques publiques en contexte de changement et de vulnérabilité. En effet, ces politiques prennent en compte les dommages et la localisation des propriétés, mais elles ignorent d'autres facteurs de vulnérabilité et les caractéristiques identitaires et territoriales. À travers l’étude des processus d’application réglementaire du rétablissement (décret, lois et règlements) cette recherche vise à évaluer dans quelle mesure ces politiques ont réduit la vulnérabilité des individus et des ménages, et dans quelle mesure elles ont renforcé (ou non) la capacité des municipalités à fournir des environnements sécuritaires et viables. La recherche nous a ainsi permis d’identifier non seulement les résultats des politiques d’inondation selon les personnes et les lieux, mais également de préciser les conditions qui contribuent à réduire ou à accroître la vulnérabilité.

  • Communication orale
    Une approche interdisciplinaire et intersectorielle pour guider les stratégies d'adaptation : exemple d'un projet de recherche à Tuktoyaktuk
    Morgen Bertheussen (Université McGill), Mylène Riva (McGill)

    Tuktoyaktuk est une communauté Inuvialuit des TNO située sur la mer de Beaufort. Au rythme actuel de l’érosion côtière, de la fonte du pergélisol, et des inondations, la relocalisation de cette communauté est imminente. Déjà, quatre maisons ont été relocalisées dans un nouveau secteur résidentiel. Des lieux d’importance, tels le cimetière, l’école et l’hôpital sont situés dans des secteurs où la côte s’érode rapidement, les mettant également à risque. Ces phénomènes physiques ont des impacts majeurs sur les sphères sociales, culturelles, économiques, et politiques. C’est pour répondre à ces enjeux que le programme de recherche Canada-Inuit Nunangat-Royaume-Uni dans l’Arctique a été lancé. Financé par ce programme, notre projet, appelé Nuna, est dirigé par Tuktoyaktuk et regroupe des chercheurs issus des sciences naturelles, des sciences sociales et de la santé, ainsi que des chercheurs et experts locaux. Le projet comprend cinq volets qui documenteront l’érosion côtière, la subsidence des sols, la qualité de l’air, l’impact des événements climatiques sur le transport et les infrastructures maritimes, et le bien-être de la communauté. Ce dernier volet vise à identifier les valeurs et les priorités de la communauté à l’égard de différents scénarios d’adaptation. Cette présentation étayera les grandes orientations de ce projet, l’intégration de différentes formes de savoir, et les défis éthiques, scientifiques et pratiques qu’un tel projet pose.

  • Communication orale
    Cartographier la vulnérabilité psychosociale des inondations en contexte de changements climatiques : l'apport de la géographie
    Yves Brousseau (Université Laval), Benoit Lalonde (Université Laval), Lily Lessard (Université du Québec à Rimouski), Jade Talbot (Université Laval), Marie-Hélène Vandersmissen (Université Laval)

    Les besoins des populations qui subissent les événements météorologiques extrêmes entraînent des pressions accrues sur les services communautaires et du système de santé et de services sociaux. Il importe que la prise de décision les entourant se fonde sur les meilleures données disponibles et des portraits actualisés. Cette présentation partagera comment le domaine de la géographie a été mis à profit dans le soutien à cette prise de décision en créant un indice des vulnérabilités psychosociales aux inondations et vagues de chaleur à l’échelle des communautés locales pour les régions de Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent. Ce travail se base sur l’Atlas de la vulnérabilité aux aléas hydrométéorologiques et aux vagues de chaleur de la population du Québec (Barrette et al., 2018) et propose d’y ajouter de nouveaux indicateurs basés sur les composantes de la vulnérabilité psychosociale aux changements climatiques. Il s’insère dans le projet CASSSIOPEE sur la capacité du système de santé et services sociaux à faire face aux impacts psychosociaux des changements climatiques financé par Santé Canada (Lessard et al., 2022) et tient compte de la littérature sur ces impacts. Les données utilisées proviennent de sources publiques, gouvernementales ou de données ouvertes. Une analyse en composantes principales a permis de retenir les indicateurs servant au calcul de l’indice de vulnérabilité psychosociale.


Dîner

Dîner libre

Salle : B-3280 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant

Communications orales

Connaissance et partage de récentes recherches des membres du RIISQ

Salle : B-3280 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    L'intersectorialité et la place des sciences sociales au RIISQ : quelques chiffres révélateurs
    Yves Gauthier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le principal objectif du RIISQ est de contribuer au développement de recherches intersectorielles et transdisciplinaires de pointe sur la gestion des risques d’inondations et leurs conséquences dans un contexte de changements climatiques. Alors que notre force première est dans la diversité de nos membres et de leurs expertises, notre action première est dans le financement de bourses et de projets de recherche. Nous démontrerons donc à partir de quelques chiffres, comment le réseau soutient une diversité de chercheur.es et de thématiques, incluant de façon très significative, l’apport des sciences humaines et sociales dans la compréhension des impacts humains des inondations.

  • Communication orale
    Les stratégies d'adaptation utilisées par des adolescents exposés à des inondations en milieu rural
    Gervais Christine (Université du Québec en Outaouais), Maltais Danielle (Université du Québec à Chicoutimi), Ariane Hamel (Université du Québec en Outaouais), Olivia Maltais-Dufour (Université du Québec à Chicoutimi), Gauthier Pascal (Université du Québec à Chicoutimi), Eve Pouliot (Université du Québec à Chicoutimi), Ann-Sophie Simard, Kristelle Tardif-Grenier (Université du Québec en Outaouais)

    Au cours des dernières années, les habitants de la région du Pontiac en Outaouais (Québec, Canada) ont dû affronter des catastrophes naturelles, soit des inondations en 2017 et 2019. Afin de documenter le vécu des jeunes exposés à ces catastrophes dans le contexte de la pandémie, un questionnaire en ligne a été rempli, en février 2022, par 246 adolescents fréquentant l’école secondaire Sieur-de-Coulonge. En avril 2022, 49 de ces jeunes ont également participé à des groupes de discussion (n=7) afin de partager leur expérience concernant ces événements. Les résultats de cette recherche mixte indiquent que les deux tiers des jeunes ont utilisé des stratégies d’adaptation afin de surmonter les catastrophes vécues, dont les principales sont l’acceptation, la distraction, l’humour et le recadrage positif. En revanche, plus de 80 % de ceux-ci ne sont pas enclins à consulter des professionnels de la relation d’aide en cas de besoin. Les données qualitatives permettent, quant à elles, de donner une voix aux jeunes concernant les stratégies qu’ils ont déployées afin de s’adapter à ces événements. Les recommandations de ces jeunes quant aux mesures à préconiser en milieu scolaire afin de favoriser leur adaptation sont finalement abordées. Ces résultats seront utiles afin de mieux cerner les besoins des jeunes exposés à des catastrophes, tout en développant des services susceptibles d’y répondre plus adéquatement.

  • Communication orale
    Intervenir lors d'inondations au Québec : conséquences chez les intervenants sociaux
    Danielle Maltais (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    En comparaison avec la vaste documentation qui existe sur les conséquences des inondations sur la santé des individus, jusqu’à maintenant peu d’études ont spécifiquement mis l’accent sur les répercussions négatives et positives du travail en situation de ce type de sinistre chez les intervenants sociaux appelés à intervenir auprès des personnes sinistrées. Cette communication vise à combler cette lacune en ayant comme objectif de documenter le vécu des intervenants psychosociaux des CISSS et des CIUSSS qui ont été mobilisés durant des inondations survenues au Québec, et ce, à partir des résultats de deux études (une mixte et une autre qualitative). Les résultats de ces deux études démontrent que plusieurs aspects de la vie des intervenants sociaux ont été impactés dont leur santé physique (ex. grande fatigue, maux de dos, épuisement physique) et mentale (ex. détresse émotionnelle, anxiété, manifestations dépressives et épuisement professionnel). Malgré le fait qu’intervenir en contexte de catastrophe peut être déstabilisant, voire traumatisant, il n’en reste pas moins que pour plusieurs intervenants interrogés, leur implication lors d’inondations leur aura permis d’en retirer des bénéfices professionnels insoupçonnés, tels que la création de nouveaux liens professionnels, de nouveaux apprentissages, la découverte de forces insoupçonnées et une prise de conscience des aspects à améliorer en ce qui a trait à leur manière d’intervenir auprès des personnes vulnérables.

  • Communication orale
    Développer l'éducation à la spatialisation des aléas d'inondations dans les écoles secondaires du Québec : quelles balises?
    Marco Barroca-Paccard (HEP Vaud), Chantal Déry (UQO - Université du Québec en Outaouais), Audrey Groleau (Université du Québec à Trois-Rivières), Alain Mailhot (INRS-ETE), Jacob Stolle (INRS-ETE), Mathieu Thibault (Université du Québec en Outaouais)

    L’inondation est une cause principale de catastrophe au Québec et il importe que la population puisse identifier ses vulnérabilités afin de mieux comprendre la nature des risques auxquels elle est exposée. Ceci est d’autant plus vrai pour le public scolaire puisque les jeunes sont fort susceptibles de vivre une situation d’inondation à un moment de leur vie, considérant que leur fréquence est appelée à augmenter avec les changements climatiques. Dans ce contexte, la mise en place d’une éducation à la spatialisation des aléas d’inondations dans les écoles semble essentielle. Toutefois, afin qu’une telle éducation puisse s’opérationnaliser, il importe de bien l’ancrer dans la réalité locale. Cette intégration nécessite d’identifier 1) les balises curriculaires dans les programmes de l’école secondaire québécoise, 2) les types d’aléas d’inondations qu’il est possible d’y rattacher et 3) les caractéristiques à mettre de l’avant dans les dispositifs didactiques. À l’aide d’une grille d’analyse, nous avons parcouru les programmes de sciences, de mathématiques et de géographie afin d’identifier les différents concepts liés aux aléas d’inondations et les ancrages territoriaux possibles. À l’aide d’une revue narrative, nous avons également fait ressortir les caractéristiques de différents dispositifs didactiques visant l’éducation aux inondations en milieu scolaire. C’est donc ces premières étapes, d’un projet mené en équipe intersectorielle, qui feront l’objet de cette présentation.

  • Communication orale
    Cumul d'inondations dans Pointe-Gatineau : place de l'attachement au milieu dans le rétablissement des résidents
    Morgen Bertheussen (McGill), Ariane Hamel (UQO - Université du Québec en Outaouais), Danielle Maltais (Université du Québec à Chicoutimi), Mylène Riva (McGill), Nathalie St-Amour (Université du Québec en Outaouais)

    Les communautés socioéconomiquement défavorisées sont historiquement affectées de façon disproportionnée par les événements météorologiques extrêmes. Par exemple, le quartier de Pointe-Gatineau a été durement touché par des inondations historiques en 2017 et en 2019. Depuis, la communauté est transfigurée : le départ d’une partie de ses habitants et l’abandon ou la destruction de plusieurs maisons jugées insalubres laissent un grand vide. Cet exode amène de l’insécurité et de l’incertitude parmi ceux qui sont restés. En effet, la dévitalisation s’exprime notamment par l’absence de dynamisme et du désir de s’impliquer d’une communauté : « là où le sentiment d’appartenance et la fierté sont faibles, la volonté et la capacité d’agir sont en berne » (Simard et al., 2018, paragr. 4). On observe dans la littérature que l’attachement des individus à leur milieu exercerait une influence sur leur processus de rétablissement suivant une ou des catastrophes (Chamlee-Wright et Storr, 2009; Cox et Perry, 2011). La communication présente les résultats préliminaires d’une étude qui s’intéresse aux résidents du quartier de Pointe-Gatineau et à leur processus de rétablissement à la suite des inondations de 2017 et de 2019, notamment en incluant leur lien d’attachement à leur milieu/territoire dans ce processus.

  • Communication orale
    Quantification des impacts indirects et intangibles des inondations de 2019 au Québec
    Michael Bourdeau-Brien (Université Laval), Marc-Alexandre Joseph (Université Laval), Danielle Maltais (Université du Québec à Chicoutimi)

    Les inondations causent des milliards de dollars de dommages matériels chaque année à travers le monde. Ces dommages peuvent être saisissants et il n’est pas surprenant que de nombreuses images de propriétés et d’infrastructures dévastées soient rapportées par les médias lors de catastrophes majeures. Au Québec, les inondations du printemps 2019 ont fait 13 500 sinistrés et couté 380 M$ en indemnités gouvernementales. Au-delà des dommages directs, les inondations entraînent aussi leurs lots de conséquences indirectes et intangibles difficilement mesurables.

    Cette communication vise à quantifier les impacts des inondations sur le bien-être des sinistrés et propose une monétisation afin de mettre en relation l’importance des conséquences indirectes et intangibles avec la valeur des dommages matériels. Cette quantification s’appuie sur les résultats d’un sondage mené 18 mois après les inondations du printemps 2019 auprès de 680 répondants sinistrés, perturbés ou non affectés. L’approche méthodologique retenue repose sur une analyse de médiation employant des équations apparemment non reliées.

    Les résultats démontrent l’importance de tenir compte dans les coûts des inondations des impacts indirects et intangibles. Les connaissances développées sont de nature à bonifier la prise de décision publique en matière de choix des investissements en réduction des risques, notamment en facilitant l’intégration des conséquences non monétaires au sein des analyses coûts-bénéfices de projets.

Communications orales

Adoption de stratégies d’adaptation et de résilience face aux inondations : barrières, inégalités et solutions

Salle : B-3280 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
Présidence : Yves Gauthier (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Communication orale
    L'adaptation aux inondations vue comme une action raisonnée
    Pierre Valois (Université Laval)

    Quelles sont les raisons qui incitent ou motivent les personnes habitant en zones désignées comme inondables à adopter des comportements ou pratiques pour se protéger des inondations? Des études récentes de l’Observatoire de l’adaptation aux changements climatiques ont tenté de répondre à cette question. L’objectif de cette communication vise à exposer sommairement les principaux résultats de ces études. Nous présenterons notamment des exemples de différents types de croyances qui agissent comme précurseurs des comportements d’adaptation aux inondations. Nous discuterons aussi de l’utilité de ces croyances pour mieux orienter des arguments susceptibles de favoriser des changements de comportements d’adaptation.

  • Communication orale
    Déluge à Montréal : quelques témoignages d'une municipalité à l'affût
    Alain Létourneau (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Le 13 septembre 2022, plusieurs quartiers de Montréal avec des régions limitrophes comme la Rive-Sud ou L’Assomption ont été touchés par une violente averse qui a provoqué des inondations à plusieurs endroits : métro Square Victoria-OACI, Centre Sud, Stade Olympique, etc. Parmi l’ensemble des lieux touchés, il s’agit de revenir ici sur un cas particulier, documenté dans Le Devoir (Corriveau, 2022). Suite à une entrevue menée avec la journaliste et quelques résidents touchés, on fera retour sur ce qui s’est passé dans le quartier Sainte-Marie (angle Wurtele, Montgomery et Rouen), non pas surtout d’un point de vue physique, mais en termes de gouvernance (ou d’in-gouvernance) des inondations. Autrement dit, il s’agira d’étudier l’ensemble d’actions et de prises de décisions effectuées ou annoncées autour de cet événement. Le cas examiné permet de repérer une pluralité d’actions allant dans des directions contradictoires : lettres d’inspecteurs de la Ville, diversité des assureurs, réactions d’un agent de communication de l’arrondissement, commentaires des citoyens. L’étude de cas montre une municipalité qui souffle le froid et le chaud. Une revue de presse élargie permettra de vérifier si l’impression de gouvernance en pagaille qui se dégage ici trouve des échos plus larges. L’on peut se demander si ce type d’actions contradictoires ne sont pas des obstacles à l’adaptation.

  • Communication orale
    La gouvernance expérimentale dans une perspective de résilience urbaine : le cas de Saint-Raymond
    Eve Bourgeois (ENAP - École nationale d'administration publique), Julie-Maude Normandin (ENAP), Marie-Christine Therrien (ENAP)

    L’expérimentation est un outil fréquemment utilisé par les gouvernements pour explorer de nouvelles solutions aux problèmes existants, dont les changements climatiques. De telles expérimentations ont eu lieu dans la municipalité de Saint-Raymond (Québec) où des efforts d'adaptation innovants sont en place depuis 2014 pour atténuer les risques d'inondation et accroître la résilience. Pour comprendre pourquoi ces expérimentations perdurent, cet article emprunte le cadre de décarbonisation de Bernstein et Hoffmann (2018) et l'applique au domaine de la résilience urbaine. L'article avance trois arguments. Premièrement, les mécanismes identifiés pour expliquer la trajectoire de décarbonation, soit la normalisation, le renforcement des capacités et la formation de coalitions, peuvent être appliqués avec succès au-delà du domaine de la décarbonisation pour expliquer la résilience urbaine. Deuxièmement, contrairement aux efforts d'atténuation de GES, les expériences techniques pour accroître la résilience sont plus difficiles à exporter vers d'autres juridictions, car celles-ci dépendent intrinsèquement du contexte local. Troisièmement, au-delà des mesures techniques, la structure de gouvernance mise en place par le Comité Rivière est une mesure qui contribue positivement à la résilience de la communauté en sensibilisant les citoyens, en les incluant dans le processus décisionnel et en mettant la gestion des risques d'inondation à l'agenda politique municipal.

  • Communication orale
    Solutions d'adaptation aux changements climatiques : que sait-on des potentielles inégalités engendrées?
    Nathalie Bleau (Ouranos), Emily Després (Ouranos)

    Des études ont montré que les solutions d'adaptation aux changements climatiques (ACC), dont celles liées aux inondations, peuvent exacerber les problèmes d'inégalité existants et même en créer de nouveaux. Par exemple, dans les cas où des solutions contre les inondations sont mises en place, elles peuvent souvent entrainer une augmentation de l'embourgeoisement, le déplacement des communautés vulnérables et un manque d'accès aux ressources pour les groupes marginalisés. En outre, les stratégies d'adaptation ne s'attaquent souvent pas aux causes profondes des inondations, ce qui signifie que les mêmes communautés restent vulnérables et que le risque d'inondation persiste. Il est donc important que les stratégies d'adaptation intègrent des considérations de justice sociale et économique et qu'elles soient conçues en tenant compte des besoins des communautés vulnérables.

    La conférence présentera une exploration des connaissances sur les enjeux d’inégalités associées aux solutions générales d'ACC, et celles liées aux inondations. Cette exploration réalisée à partir d'une revue de littérature et d'entrevues semi-dirigées avait trois objectifs : 1) de rendre compte de certains impacts des solutions d’ACC sur les inégalités ayant été documentés principalement au Québec et au Canada; 2) de mettre en exergue des solutions absentes dans la littérature scientifique et grise; et 3) de dégager certaines recommandations.


Panel / Atelier

Table ronde : Adoption de stratégies d’adaptation et de résilience face aux inondations : barrières, inégalités et solutions

Table-ronde avec les conférencières et conférenciers de l'avant-midi.

** CORRECTIF: Heure de début de la table-ronde sera à 10h15. La table-ronde se terminera à 11h30.

Salle : B-3280 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
Discutant·e·s : Yves Gauthier (UQAM - Université du Québec à Montréal)