Avant la Convention sur la diversité biologique tenue en 1992 à Rio, les efforts de conservation déployés à l’international pour préserver les écosystèmes étaient principalement axés sur une approche de conservation stricte réalisée en terres publiques sur de larges superficies. La Convention a permis de souligner les limites d’une telle approche, notamment les difficultés à préserver la biodiversité en terres privées ainsi que les enjeux sociaux en résultant. Les pays engagés dans la Convention ont depuis revisité leurs objectifs et ajusté leurs actions continuellement, menant à la 15e Conférence des Parties (COP15) tenue en deux phases en 2022, à Kumming (Chine) et à Montréal (Canada).
Malgré l’engagement d’un grand nombre de pays, dont le Canada, en faveur de la Convention, la mise en place de mesures de conservation demeure difficile à l’échelle régionale pour diverses raisons. D’une part, les rapports entretenus avec la biodiversité par les divers acteurs concernés varient en fonction du contexte socioéconomique, biophysique et culturel. D’autre part, les connaissances, les perceptions, les intérêts personnels et collectifs influent, à leur façon, sur l’acceptabilité sociale et les succès des mesures de conservation. Cela entraîne des représentations sociales de la biodiversité très variées et parfois divergentes, et, par conséquent, un certain désengagement politique et civil à l’égard de celle-ci. Dans ce contexte, nous posons la question : comment redéfinir nos rapports à la biodiversité et la considérer dans les efforts d’aménagement du territoire ?
Nous proposons d’explorer cette question par la tenue d’un colloque qui permettra d’explorer le thème de la conservation de la biodiversité grâce à des connaissances théoriques et empiriques. De plus, il permettra de réunir des expertises complémentaires afin de présenter différentes perspectives sur les efforts de conservation de la biodiversité à différentes échelles territoriales. Grâce à une formule combinant des présentations de conférenciers, entrecoupées d’une activité de discussion en atelier, nous encouragerons les participants à approfondir leurs réflexions quant aux rapports qu’entretient la société avec la biodiversité. Ces discussions permettront de souligner le caractère intersectoriel de la conservation qui, en terres privées, passe forcément par un aménagement durable du territoire, tout en mettant en lumière comment la perception de la biodiversité influence nos façons d’appréhender la conservation. Avec un regard rivé sur la COP15, nous aborderons les notions de droit, de justice environnementale, de conservation de la nature, d’acceptabilité sociale et d’aménagement du territoire pour la protection de la biodiversité et l’atteinte des objectifs de développement durable des Nations Unies. Nous valoriserons ainsi la vulgarisation, l’intégration et le transfert de connaissances, notamment en encourageant l’ouverture au dialogue.
Remerciements
Nous remercions le MELCCFP et le Centre de la science de la biodiversité du Québec (CSBQ), financé par le FRQNT, pour leur soutien financier permettant de mettre en oeuvre les activités de CESCO, ainsi que la Chaire de recherche du Canada en économie écologique, le CRSNG, et une fois encore, le MELCCFP, pour leur soutien financier accordé aux étudiants de l'URGENCSE.