La période prénatale et les premières années de vie ont été reconnues comme une fenêtre développementale clé (Bradshaw et al., 2012; Britto et al., 2017; Ismail et al., 2017) caractérisée par un développement cérébral rapide et une sensibilité accrue aux apports environnementaux, notamment familiaux. D’ailleurs, il a été proposé que les premières années de vie influent fortement sur le développement d’un enfant, pour le meilleur ou pour le pire (Bradshaw et al., 2012; Ismail et al., 2017). Certains modèles théoriques postulent que cette « sensibilité environnementale » précoce n’est expérimentée que par certains enfants qui présentent des caractéristiques individuelles spécifiques (p. ex., profils cognitifs ou traits de tempérament; Belsky et Pluess, 2009; 2013; Boyce, 2016; Pluess et Belsky, 2009).
Ce colloque vise à rassembler des travaux provenant de différents axes de recherche et examinant le rôle des facteurs familiaux et individuels dans le développement des problèmes de santé mentale (SM), ainsi qu’à voir si certains facteurs individuels modulent le rôle prédicteur de l’environnement. Deux questions nous guident dans l’atteinte de cet objectif : 1) Quels facteurs familiaux précoces, cognitifs et tempéramentaux prédisent la SM et l’adaptation ultérieures ? 2) Ces facteurs fonctionnent-ils indépendamment, sont-ils interdépendants, ou interagissant pour prédire la SM et l’adaptation ultérieures ? Ce colloque adoptera une perspective développementale en analysant les données uniques et riches des cohortes longitudinales du Québec, et ce, afin de clarifier quels sont ces facteurs clés ainsi que la nature de leur rôle prédictif. Ces facteurs pourraient nous permettre de deécelerer un sous-groupe important d’enfants plus sensibles qui pourraient potentiellement bénéficier le plus d’interventions ciblées, livrées pendant la petite enfance ou après.