Face aux chiffres du décrochage, les questions relatives à la qualité des transitions scolaires ou universitaires et aux déterminants de la persévérance aux études préoccupent les acteurs des systèmes universitaires des pays membres de l’OCDE (Sauvé et al., 2020). L'entrée dans le "métier d'étudiant" ne se déclare pas. Il existe pourtant un risque, non négligeable, que les dispositifs d'accompagnement entretiennent une confusion entre types d'activités ("former" vs "se former", Kaddouri, 2011). Nous pensons que ce probable amalgame amène à préconiser aux étudiants ce qu'ils devraient faire pour réussir (buts, comportements, actions) de façon parfois générique, normative ou prescriptive.
Ces derniers mois, nous avons observé et analysé l'activité réelle des étudiants "novices" au cours d'activités d'apprentissages ordinaires (cours magistraux, travaux dirigés, travaux pratiques, travail personnel...). Nous avons choisi de considérer le fait de "se former" comme un travail à part entière. Il devient alors pertinent de s'interroger sur les formes de couplages structurels existants entre activités et situations. À ce titre, notre démarche s'inscrit dans la "tradition" des programmes technologique et scientifique de l'analyse de l'activité réelle des acteurs du monde éducatif (programmes Néopass, Ria, 2022).
Nous proposons de partager les premiers enseignements issus de cette recherche qui porte un éclairage original concernant les motifs, règles d'action, concepts en actes, dilemmes... développés par les étudiants au travail.