Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :L’aménagement des villes peut jouer un rôle majeur sur la santé et l’équité. Les transformations sur le cadre bâti urbain, comme l’installation de pistes cyclables, la modification de voies en rues piétonnes, les investissements en transport collectif et le verdissement ont le potentiel d’atténuer les répercussions des changements climatiques, d’améliorer la santé et la qualité de vie des résidentes et des résidents, et de soutenir la résilience communautaire.
Historiquement, les investissements urbains ont principalement eu lieu dans les quartiers aisés, laissant les quartiers moins nantis avec un double désavantage. À Montréal par exemple, la différence d’espérance de vie de neuf ans observée entre les quartiers est en partie associée à des différences dans les environnements urbains : espaces verts, infrastructures de transport actif, offre commerciale ou îlots de chaleur — les ressources porteuses de santé ne sont pas distribuées de manière équitable.
Mais dans un contexte de ville en constante évolution, les politiques et investissements qui ciblent en partie l’équité pourraient changer la donne. Alors que les villes transforment l’espace urbain, le potentiel d’amélioration des contextes de vie est au cœur des réflexions, et les retombées sur le plan du capital social, de la qualité de vie et de la santé représentent une promesse importante. Mais les effets inattendus comme la gentrification sont aussi observés, et l’observation de ces transformations et la compréhension de leurs incidences reste très partielle. En d’autres termes, de nombreuses questions demeurent.
Ce colloque propose de se pencher sur ces transformations de la ville, en explorant comment la question d’équité est posée dans le développement de politiques publiques visant les environnements et l’équité, quels changements sont observés sur le territoire et si ces transformations contribuent réellement à l’équité dans les environnements urbains.
Remerciements :Nous souhaitons remercier le Centre de recherche en santé publique (CReSP), notre commanditaire officiel du colloque!
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Yan Kestens (UdeM - Université de Montréal)
- Gregory Moullec (UdeM - Université de Montréal)
- Martine Shareck (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Introduction et perspectives sur les transformations urbaines
Lancement du colloque sur les transformations urbaines
Discussion sur le potentiel de l’action municipale pour créer des environnements favorables à la santé et à la qualité de vie
Intentions : Comment la santé et l’équité sont-elles prises en compte dans la mise en œuvre de transformations urbaines ?
-
Communication orale
Comment la santé et l'équité ont-elle été prises en compte dans la planification et le design d'intervention en transport durable?Zoé Poirier Stephens (UdeM - Université de Montréal)
Les investissements en transport durable ont le potentiel d'améliorer la santé et l'équité. Les gouvernements investissent dans les infrastructures de transport actif et collectif en réponse à divers défis. Les motivations de ces décisions incluent souvent une justification liée à la santé et/ou à l'équité. L'impact des interventions dépendra toutefois du contexte politique et de la façon dont la santé et l'équité sont définies dans les politiques publiques. Celles-ci dictent la priorisation (par exemple, le choix du type de projet, les zones cibles pour les interventions, les populations prioritaires); guident la mise en œuvre (par exemple, montant de l'investissement, caractéristiques de l'intervention); et déterminent les personnes et groupes impliqués dans la planification des aménagements.
L’étude INTERACT analyse le contexte, la mise en œuvre et l’impact du Réseau express vélo à Montréal. Pour comprendre le contexte politique, nous avons identifié et analysé des politiques municipales qui ont guidé la planification et l’aménagement du REV, en consultation avec les partenaires de la Ville de Montréal. Puis, nous avons parlé aux urbanistes responsables de mettre en action ces plans. Ces travaux montrent comment la planification influence la mise en oeuvre d'interventions et leurs impacts potentiels.
-
Communication orale
Revitalisation du centre-ville de Sherbrooke : quelle place fait-on aux jeunes et aux personnes marginalisées?Clara Blache-Pichette (Département des sciences de la santé communautaire, Université de Sherbrooke), Martine Shareck (UdeS - Université de Sherbrooke)
Le centre-ville de Sherbrooke (QC) est en changement. Dans le secteur Wellington Sud, ce sont près de $80M, dont $25M en fonds publics, qui sont investis pour revitaliser le quartier via la construction de tours à bureaux et à logements, l’aménagement d’un nouvel espace public et l’amélioration de l’esthétique de la rue. Ces changements urbains ont le potentiel d’améliorer les conditions sociales et la santé des résidents. Cela dépend toutefois des intérêts et des besoins qui sont priorisés dans le développement et l’implantation du projet de revitalisation. A l’été 2022, dans le cadre de l’étude Centre-Ville Équitable et en Santé (CentrÉS), nous avons mené des entrevues semi-dirigées avec 10 informateurs-clés issus du milieu politique, municipal, communautaire, privé et de groupes d’intérêts concernés par la revitalisation du centre-ville. Nous avons abordé les thèmes de la collaboration intersectorielle dans le cadre de la revitalisation, l’inclusion des jeunes et des personnes marginalisées dans le développement du projet, les défis anticipés dans son déploiement et ses impacts potentiels. Les résultats d’une analyse thématique de contenu des entrevues seront présentés afin de mettre en exergue les dynamiques de pouvoir, les défis et les pistes de solutions en lien avec la revitalisation urbaine, et plus précisément la prise en compte des intérêts des jeunes et des personnes marginalisées, dans une perspective de développement urbain sain et équitable.
-
Communication orale
Face cachée de la Lune: Voix citoyennes et transformation urbaine pour une ville en santéYuliya Bodryzlova (UdeM - Université de Montréal), Josée Desmeules (Mobilisation 6600 Parc Nature MHM), Elisabeth Greene (Mobilisation 6600 Parc Nature MHM)▶ Vidéo
La participation citoyenne est essentielle pour une transformation urbaine efficace, transparente et socialement acceptable. Néanmoins, son implication significative reste un défi pour les acteurs de la santé publique et de la transformation urbaine. En même temps, les acteurs communautaires peuvent avoir des difficultés à trouver des partenaires institutionnels pour répondre à leurs réels besoins. Un dialogue ouvert et constructif contribuerait à la création de partenariats efficaces.
L’objectif de cette présentation est de mettre en lumière l'expérience d'un mouvement citoyen, « Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM», engagé dans la lutte pour une ville en santé.
Créée par des résidents de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve à Montréal en 2016, la Mobilisation 6600 s’est formée en réponse à l'achat des anciens terrains industriels par Ray-Mont Logistiques, entreprise qui prévoyait y installer l’une des plus grandes plateformes de transbordement de conteneurs en Amérique du Nord. La Mobilisation a ensuite élargi son champ d’action à l’ensemble des terrains voués au développement industrialo-portuaire dans l'est de l'île de Montréal. Ses demandes, basées sur les données de la santé publique et la nécessité de faire face à la crise climatique, ont abouti à une consultation publique menée par l'OCPM, la mise en place d’une Table de concertation et la rédaction d’une Déclaration conjointe du quartier Hochelaga-Maisonneuve pour un développement à échelle humaine.
Pour qui : Qui bénéficie des transformations urbaines ? Contribuent-elles réellement à l’équité ?
-
Communication orale
Complexité des pratiques d’alimentation des populations vulnérables en temps de pandémie. L’étude Manger avec un budget serréGabrielle Chassé (Centre de recherche en santé publique), Genevieve Mercille (UdeM - Université de Montréal), Asma el Mabchour (Centre de recherche en santé publique)
L’insécurité alimentaire (IA) est une problématique de santé publique persistante au Québec. Les populations vulnérables à l’IA utilisent des stratégies d'adaptation complexes pour acquérir des aliments, qui dépendent des contraintes physiques et de l’environnement social, et impliquant souvent l’utilisation de canaux au-delà des commerces alimentaires. Cette étude vise à comprendre la complexité des pratiques alimentaires de populations situées dans les zones extrêmes de défavorisation pendant la pandémie. Quatre-cent-soixante-sept adultes à faible revenu, recrutés dans 4 voisinages défavorisés mais contrastés en termes d’environnements alimentaires à Montréal, ont répondu à une enquête téléphonique en 2021. Les données sur les types de commerces fréquentés, la fréquence de magasinage, le transport, la distance au commerce principal, l’utilisation de l’aide alimentaire et de ressources alimentaires alternatives ont permis de classer les participants dans 4 profils distincts d’acquisition des aliments à l’aide d’analyses 2-steps clusters. Ces profils mettent en lumière l’existence d’un gradient, où des sous-groupes maximisent l’utilisation des ressources pour maintenir la meilleure qualité d’alimentation possible, alors que d’autres sont encore plus vulnérables. Les interventions communautaires, même en apparence simples et accessibles peuvent exacerber les inégalités sociales de l’alimentation, si celles-ci ne prennent pas en compte les besoins des sous-groupes.
-
Communication orale
Faire de la recherche pour et avec les familles : leçons d’une recherche qualitative sur la marche socialeJulie Karmann (UdeM - Université de Montréal), Yan Kestens (Centre de recherche en santé publique), Sylvie Miaux (Département de Loisirs et Tourisme, Université de Québec à Trois-Rivières)
Pour qui s’intéresse à la promotion de la santé, les familles sont un segment de population important de par l’influence qu’elles exercent sur les futures habitudes des jeunes. La marche est l’une de ces habitudes qui s’acquiert dès le plus jeune âge. En plus de promouvoir l’activité physique, la marche peut aussi favoriser la santé via la socialité qui lui est liée, comme nous l’a montré la pandémie. Toutefois les liens entre marche et socialité ont été peu explorés jusqu’ici. Comprendre comment la marche – et l’environnement qui la soutient - peuvent être vecteurs de socialité pour les familles pourraient ainsi permettre de promouvoir la santé de ces dernières.
Or, les familles sont une population qui a rarement fait l’objet d’études. L’objectif de cette communication est de mettre en avant les spécificités liées à l’étude des familles en s’appuyant sur l’exemple d’une recherche qualitative portant sur la marche comme vecteur de socialité. Après avoir introduit la recherche, nous montrerons comment les familles y ont été plus particulièrement considérées à travers quatre thématiques - temps, intérêt, flexibilité, confiance - pour finalement offrir une vision réflexive de la démarche, laquelle permettra d’ouvrir le débat.
Cette intervention entend sensibiliser le public sur la nécessité d’une recherche pensée pour et avec le participant.
-
Communication orale
Interaction entre les facteurs sociaux et spatiaux chez les aînésNadra Elhania (UdeM - Université de Montréal), Yan Kestens (Centre de recherche en santé publique), Grégory Moullec (Centre de recherche du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal)
La prise en compte des facteurs contextuels sociaux et spatiaux de l’espace d’activité a des implications importantes pour la recherche sur la santé des personnes ainées, mais ceux-ci sont rarement étudiés conjointement. Cette étude vise à considérer simultanément les contextes spatiaux et sociaux afin de comprendre leur interaction et leur lien avec le vieillissement en santé.
Les données nécessaires pour cette étude ont été obtenues dans le cadre du projet QADA (Québec Amie Des Ainées), impliquant 98 participants âgés de 65 ans et plus vivant à Rosemont, Montréal. Nous examinons 21 indicateurs décrivant le réseau social et 23 liés aux comportements spatiaux. L'analyse factorielle de la structure socio-spatiale a identifié 6 dimensions : la taille de l'activité spatiale, l'importance de la zone résidentielle, l'intensité des interactions sociales, la taille du réseau social, la participation sociale et l'intensité de l'activité spatiale.
L’espace d'activité est défini par l’interconnexion des dimensions spatiales et sociales interconnectées. Ces éléments peuvent guider les interventions visant à adapter les environnements bâtis appropriés pour la santé et le bien-être des ainés.
-
Communication orale
Revitalisation inclusive du centre-ville de Sherbrooke : considérer les besoins et les intérêts des personnes aînées à risque de marginalisation et d’exclusionLouis Braverman (Université de Bretagne Occidentale), Mélissa Généreux (Université de Sherbrooke), Joanie Lacasse-Bédard (Université de Sherbrooke), Mélanie Levasseur (Université de Sherbrooke), Sébastien Lord (Université de Montréal), Stéphanie Meynet (UdeS - Université de Sherbrooke), Ruth Ndjaboue (Université de Sherbrooke), Martine Shareck (Université de Sherbrooke)
Lors d’une revitalisation majeure d’un quartier, les changements peuvent modifier les conditions de vie et l’inclusion de ses résidents et utilisateurs. Une transformation de la structure sociale ainsi qu’un accès limité aux occasions de participation sociale peuvent exacerber les situations de marginalisation et d’exclusion des aînés. Cette étude vise ainsi à documenter les besoins, les facilitateurs et les obstacles à la participation sociale des personnes aînées à risque de marginalisation et d’exclusion sociale de Sherbrooke où une revitatlisation est en cours.
Une recherche-action est réalisée auprès de 32 personnes aînées à risque de marginalisation et d’exclusion sociale. Ces résidents ou utilisateurs du centre-ville de Sherbrooke ont participé à des groupes de discussion focalisée et des entretiens individuels.
Plusieurs priorités d’action et facilitateurs de la participation sociale ont été identifiés et reliés à l’accès aux services et aux activités, au transport et à l’accompagnement, à la sécurité, au logement et à l’information. Trois principaux obstacles à la participation sociale des aînés à risque de marginalisation ont été identifiés : la perte d’autonomie, un faible niveau de vie et l’âgisme.
Cette recherche participative permet non seulement de renforcer l’inclusion et le sentiment d’appartenance des personnes aînées mais également de documenter les partenaires communautaires sur les possibilités de promouvoir la participation sociale des personnes âinées.
Pause dîner
Pause pour le dîner
Observations : Quels changements sont mis en œuvre ? Comment mesurer la ville en transformation ?
-
Communication orale
Sport, santé et équité, le chassé-croisé des collectivitésBenjamin Branget (UdeM - Université de Montréal)
Les bienfaits sur la santé de la pratique d’une activité physique (PAP) régulière et modérée tout comme les facteurs qui en influencent l’expression sont abondamment démontrés. Promouvoir la santé d’individus, de groupes et de collectivités par la PAP consiste donc à créer des conditions de vie et environnements (socioculturel, politique, économique et physique) propices à l’adoption et au maintien de choix sains dont celui d’un mode de vie physiquement actif. Malgré les connaissances actuelles sur l’influence de l’environnement bâti sur la PAP, des écarts significatifs existent dans la planification des infrastructures récréatives et sportives publiques (IRSP) de nombreux territoires. Cela engendre des iniquités d’accès à la PAP qui se répercutent indubitablement sur la santé. Réduire ces iniquités de santé implique toutefois de mieux comprendre les arbitrages décisionnels qui en sont la cause. Telle est la contribution de cette communication qui présentera les résultats préliminaires d’une thèse s’intéressant à la manière dont les acteurs publics locaux arbitrent, décident et mettent en œuvre la planification des IRSP québécoises. Les dispositifs déployés en ce sens par une centaine de décideurs seront présentés. Ils seront accompagnés d’un panorama illustrant sept partenariats inter-organisationnels établis par des instances publiques et civiles montréalaises concernant la construction et la gestion d’IRSP. En route vers des villes et collectivités équitables et en santé.
-
Communication orale
Comment suivre les changements dans l'environnement urbain dans le temps?Benoit Thierry (UdeM - Université de Montréal)
-
Communication orale
Plan climat et équité : considérations socio-spatiales de l’équité en santé dans un contexte municipalCamille Roberge (Université McGill)
Alors que les changements climatiques et leurs conséquences s’accentuent, les villes déploient des mesures afin de mitiger leurs impacts sur les citoyennes et citoyens. En outre, les changements apportés à l’environnement bâti, comme l’ajout de parcs ou de pistes cyclables dans le but de verdir la ville et encourager le transport actif, peuvent engendrer des conséquences négatives sur certains groupes de la population.
Nous avons préparé un rapport de recommandations pour le Bureau de la transition écologique et de la résilience (BTER) de la Ville de Montréal pour guider le choix d'indicateurs d'équité pour évaluer leurs projets, en particulier pour le Plan Climat de la ville, paru en 2020. Il est le fruit d’un travail à la fois conceptuel sur la notion d’équité, et de recension d’indicateurs existants pour renforcer la cohérence dans la conceptualisation et l’opérationnalisation des mesures d’équité à Montréal. Une analyse environnementale des site web et documents d’autres villes canadiennes ainsi qu’une revue éclair de la littérature ont servi à identifier des indicateurs d’équité existants et à analyser leur utilisation dans un contexte municipal. Ce rapport présente donc les huit indicateurs d’équité retenus qui serviront à faire le suivi des changements engendrés par la mise en œuvre du Plan Climat.
Équité et impact : Est-ce possible de transformer sans gentrifier ?
Yan Kestens présentera des concepts liés aux transformations urbaines, la gentrification et la santé dans un système complexe.
Puis, ce sera au tour des participants, via une activité participative d'élaboration de cartes cognitives floues sur les enjeux connexes. En petits groupes, les participants feront des liens entre différents concepts et y donneront une importance afin d'explorer le système complexe des transformations urbaines.
Les objectifs de cet atelier sont de
- Partager des connaissances sur les dynamiques urbaines, les systèmes complexes et la gentrification.
- Réfléchir au système complexe entourant différentes transformations urbaines
- Jeter les bases d’une représentation du système complexe de transformations urbaines, santé et équité qui comprend la gentrification.
En plénière, les groupes partageront leur travaux et discuteront du potentiel d'action pour transformer les villes sans gentrifier.
-
Communication orale
Gentrification et santé: le système complexe des interventions urbaines, la gentrification et la santéJulie Karmann (Centre de recherche en santé publique), Yan Kestens (UdeM - Université de Montréal), Behzad Kiani (Centre de recherche en santé publique)
Construire demain : Quels outils pour prendre de meilleures décisions pour la santé et l’équité ?
Le panel rassemblera des partenaires urbains pour discuter des outils pour une meilleure prise de décision pour la santé et l'équité.
-
Communication orale
Collaboratoire Uni-Cité: Rapprocher les décideurs et chercheurs pour la prise de décision municipaleJoris Arnaud (ENAP - École nationale d'administration publique)
5 à 7
Participants et panélistes se retrouvent pour un 5 à 7 décontracté dans une brasserie du coin: le Saint-Houblon au : 5414 Av. Gatineau, Montréal, QC.
Veuillez noter que les consommations seront aux frais des participants.