Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Dans le contexte actuel de transformation numérique de notre société, où les usages quotidiens des applications mobiles (tant par les individus que par les entreprises ou les États ou gouvernements) ont dépassé les prévisions les plus optimistes, il importe d’interroger les nouveaux enjeux et questionnements politiques, économiques, technologiques, éthiques, juridiques et culturels que soulève le recours massif à ces applications mobiles, tout en évaluant et en anticipant leurs incidences actuelles et à venir sur la société, notamment en ce qui concerne les occasions et les risques.

En effet, au-delà des incantations magiques liées à la société du « tout numérique », les applications et services mobiles offrent d’innombrables occasions pour les entreprises et des bénéfices concrets en ce qui touche l’amélioration des conditions de vie pour les citoyens et utilisateurs dans des domaines tels que la santé et le bien-être; l’agriculture; l’environnement; l’intelligence urbaine; les services financiers et bancaires; l’éducation; ou encore l’accès à la culture. Par ailleurs, l’usage de ces applications présente des risques élevés, voire des menaces, pouvant avoir des effets non négligeables en matière d’empreinte carbone et d’impact environnemental, de surveillance massive, de sécurité et de vol de données, d’intrusivité et de violation de la vie privée, de nouvelles inégalités ou fractures numériques, etc.

Au regard de tous ces enjeux, les conférences et communications qui seront présentées dans le cadre du colloque tenteront d’apporter des éléments de réponses aux questions suivantes : 1) En quoi, les applications mobiles servicielles reflètent-elles ou ont-elles une incidence (positivement ou négativement, et durablement) sur nos modes de vie ainsi que l’évolution de nos sociétés ? 2) Dans quelle mesure peuvent-elles constituer un appui à un changement comportemental dans nos rapports (individuel et collectif) à la technologie et dans notre manière de concevoir le progrès technologique et ses incidences potentielles sur notre société et sur le développement, dans une perspective durable ? 3) Enfin, qu’en est-il du rôle des pouvoirs publics face aux défis de régulation que posent ces dispositifs (sociotechniques) mobiles (qui ne sont pas neutres) et leurs développeurs ou fabricants par rapport à l’intérêt public, à l’épanouissement des personnes qui les utilisent et à un développement numérique généralisé de la société qui soit plus inclusif, durable et équitable pour tous ?

Toutes ces questions seront abordées de manière transversale au fil des six axes thématiques du colloque, qui sont les suivants : 1) Applications mobiles, société et consommation; 2) Applications mobiles, santé et bien-être; 3) Applications mobiles, cultures et découvrabilité des contenus locaux; 4) Applications mobiles, 5G et IA; 5) Applications mobiles au service du développement; et 6) Applications mobiles, vie privée, régulation et gouvernance publique.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Applications mobiles et développement humain (partie 1 : Santé)

Salle : Z-220 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
Discutant·e·s : Béa Arruabarrena (DICEN CNAM IDF Paris), Kodjo Agossou Assigbé (LERASS - Université Paul Valéry Montpellier 3), Vincent Duclos (UQAM - Université du Québec à Montréal), Delcia Mboumba Ndembi (Université de Franche-Comté/ Laboratoire ELLIAD)
  • Communication orale
    Enjeux socio-anthropologiques des usages et du design des applications mobiles en santé (Quantified self)
    Béa Arruabarrena (DICEN CNAM IDF Paris)

    Les applications mobiles de Quantifed self (« mesure de soi » ou de « self-tracking ») ont peu à peu convergé avec le monde médical pour former la mHealth et permettent de capter à partir d’objets connectés et d'applications mobiles des données d'activités quotidiennes (marche, alimentation, sommeil, tension, fréquence cardiaque, etc.). Ces pratiques ont pour principal intérêt de permettre l'identification de patterns, restitués sous forme de datavisualisations, à partir desquels les usagers peuvent rétroactivement se motiver, surveiller (Pharabod, 2013) ou encore autoréguler certains de leurs paramètres de santé, afin d’opérer des changements de comportements (Arruabarrena, 2016, 2022b). Si l’emphase est souvent mise sur la primauté des enjeux sociotechniques des applications mobiles, il convient de replacer la question de la technique au cœur d’une réflexion interdisciplinaire qui permette d’intégrer les questionnements socio-anthropologiques dans la compréhension des usages, du design et de l’évaluation des applications mobiles en santé. Partant d’une analyse des pratiques QS en santé (et plus largement de la mHealth) effectuée depuis 2016 au sein de différents projets de recherche, cette communication se focalisera sur les apports des applications mobiles en santé, tout en rappelant les points de vigilance des enjeux à considérer qu’ils soient anthropologiques, éthiques ou épistémologiques.

  • Communication orale
    La littératie des données personnelles, représentations et pratiques autour des objets connectés et applications de santé :entre empowerment en santé et maitrise des données de soi
    Kodjo Agossou Assigbé (LERASS - Université Paul Valéry Montpellier 3)

    Notre communication consistera en l’explicitation d’un nouveau regard porté sur l’appropriation des applications mobiles de santés et des objets connectés, tenant compte des « nouveaux » enjeux liés à l’exploitation des données personnelles, et celles liées à la santé des usagers en particulier. Le self-tracker1, qui tend à mieux gérer sa santé grâce aux OCAS, est confronté à différents facteurs qui influenceraient son appropriation des technologies numériques dites de « big data ». En effet, au-delà de la littératie des données qui reste l’apanage des travailleurs de la donnée, il devient plus que nécessaire, aujourd’hui, de promouvoir des citoyens « data literate » face aux divers enjeux des big data. Ainsi, A. Markham (2020), propose d’amener la « littératie des données dans la rue ». En matière de santé connectée, plusieurs applications de santé sont déversées sur le marché dans le but de renforcer l’empowerment en santé des usagers. Postulant que l’empowerment des usagers, passe par l’appropriation de ces technologies des big data, sujets à de sérieux controverses, particulièrement sur leur caractère intrusif, à travers la notion de littératie des données personnelles, nous cherchons à saisir, les représentations et les pratiques autours de données personnelles de santé chez les pratiquants de l’automesure de soi, « quantified self ».

  • Communication orale
    Implications éthiques et sociales de la santé mobile : le cas MOS@N, au Burkina Faso
    Vincent Duclos (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au cours de la dernière décennie, les technologies numériques ont suscité un intérêt considérable dans les sphères de la santé mondiale. C’est entre autres le cas de la santé mobile (mHealth), souvent considérée comme une « solution technologique » permettant de court-circuiter le manque d'infrastructures du système de santé et de faciliter l'accès aux services de santé. L’Afrique subsaharienne en particulier a vu les projets pilotes de santé mobile se multiplier, le plus souvent sous la forme de projets pilotes limités dans le temps et l’espace. Cette présentation examinera le projet MOS@N, un réseau de santé mobile visant à améliorer l’accès à la santé maternelle et infantile dans le district rural de Nouna, au Burkina Faso. Bien que MOS@N ait eu des résultats tangibles en matière de santé, le projet a aussi montré à quel point la mise en place d’un réseau de santé mobile peut être exigeante en termes de travail, d'infrastructure et de capacité à improviser. En portant une attention particulière à la matérialité et aux pratiques de la santé mobile, cette présentation visera à stimuler la discussion sur la conception de projets, les implications éthiques et sociales ainsi que leur pérennité. Une attention particulière sera accordée à la « longue vie » de la santé mobile, c’est-à-dire aux conséquences à long terme de projets conçus comme des plateformes expérimentales à durée limitée.

  • Communication orale
    Penser le don du sang autrement grâce aux applications mobiles de santé : l’exemple de NTCHINA au Gabon
    Delcia Mboumba Ndembi (Université de Franche-Comté/ Laboratoire ELLIAD)

    Parmi les nombreux problèmes auxquels font souvent face les structures sanitaires gabonaises, la question de l’approvisionnement des banques de sang figure sans doute parmi les plus récurrentes. Face à ce dysfonctionnement, les premières victimes sont les patients et leurs familles qui n’ont d’autres choix, en cas de besoin de poches de sang, de se mettre à la recherche de potentiels donneurs à travers parfois des SOS lancés désespérément sur les réseaux sociaux. C’est pour tenter de pallier ce manque que l’application mobile NTCHINA a vu le jour en juin 2022 à Libreville. Mise en place par une jeune développeuse web gabonaise, NTCHINA, qui signifie « sang » en langue Omyené du Gabon, a pour ambition de mettre en relation des potentiels donneurs et demandeurs de sang. Si l’initiative peut être largement saluée en raison des dysfonctionnements observés autour des dons du sang au Gabon mais aussi à cause de l’engouement autour de la téléphonie mobile au Gabon avec un taux de pénétration estimée à 163,30% en juin 2022 (ARCEP Gabon), reste à savoir comment fonctionne concrètement cette application ? Quel usage en font les principales personnes cibles ? Comment celle-ci a été reçue ? Et surtout quel est l’impact réel ? Pour répondre à ces questions notre approche sera double : d’une part, nous ferons une analyse structurée de l’application en elle-même et d’autre part nous analyserons la réception de cette application par les utilisateurs et les autorités sanitaires.


Communications orales

Applications mobiles et développement humain (partie 2 : Culture, éducation et capacitation)

Salle : Z-220 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
Présidence : Jean-Michel Ledjou (Université Paris-Saclay)
  • Communication orale
    Vers une découvrabilité augmentée des contenus culturels francophones grâce à l'optimisation du design attentionnel sur les applis mobiles : Cas de l'application TV5MONDEplus
    Destiny Tchéhouali (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les plateformes internationales de streaming (Netflix, Disney, Amazon Prime, Apple TV+) ont une influence disproportionnée et de plus en plus croissante sur l’appariement de l’offre et de la demande de contenus au sein des communautés de locuteurs non anglophones, à travers la prescription des goûts exprimés (ou même non exprimés) des utilisateurs. Notre communication vise à présenter les résultats d'une recherche qui a permis d'analyser et de comprendre comment le design attentionnel (identité visuelle, agencement et positionnement des contenus) sur l'application gratuite TV5MONDEplus (accessible via l'App store et sur Google Play) contribue à accroître la découvrabilité des contenus culturels francophones nationaux (contenus canadiens/québécois, français, belges, suisse et de différents pays africains) dans un environnement caractérisé par la surabondance de contenus et d'applications disponibles sur l'ensemble de l'interface des magasins d'applications. Il s'agira de vérifier l'hypothèse des corrélations entre la notoriété de la marque TV5 et la visibilité dont jouit l'application TV5MONDEplus, et d'analyser comment le processus de découverte de contenus via l'application est le résultat des effets positifs des campagnes de promotion (mise en valeur) et des dispositifs de mise en visibilité qui ont pour but d'orienter le parcours du consommateur sur un catalogue de plateforme audiovisuelle telle que TV5MONDEplus.

  • Communication orale
    Entre bricolage et réappropriation : une acculturation numérique via un dispositif sociotechnique d’information et de communication éducatif
    Billel Aroufoune (Université De Toulon), Michel Durampart (Université de Toulon - Laboratoire IMSIC)

    Des opérateurs privés issus des industries culturelles fournissent des applications mobiles au service de l’éducation ou de la culture, soulignant ainsi que les organisations et les sociétés se numérisent (Miège, 2020). Quelques travaux pluridisciplinaires ont questionné la dépendance des applications mobiles chez des usagers-consommateurs juvéniles (Cordier, 2015). Loin d’une technophobie, ces recherches montrent plutôt qu’il n’est pas toujours question de mettre les dispositifs numériques à l’écart, mais de « faire » et de construire avec eux (Fourquet-Courbet & Courbet, 2020). Les résultats que nous souhaitons présenter sont issus d’un projet de recherche avec un partenaire privé, spécialisé dans l’ingénierie éducative. L’objet d’étude est une application innovante proposant un design de l’expérience utilisateur (UX design) pensé dans une double approche. D’une part, l’utilisateur navigue et butine dans une interface contextualisée dans un cadre de médiation et d’éducation culturelle, et d’autre part, l’usage est individué se focalisant ainsi sur l’expérience vécue de l’utilisateur qui est alors corrélée avec une connaissance historique mémorielle active. Nous montrerons, à partir d’une enquête qualitative et des mises en situation auprès d’un public apprenant, dans quelle mesure l’application mobile éducative offre la possibilité de « créer » des diégèses individualisées pour acquérir des connaissances historiques contextualisées par une expérience vécue géolocalisée.

  • Communication orale
    Utilisation et impacts des applications mobiles dans l’enseignement secondaire au Togo
    Yawa Assiklou (Université Paris Saclay)

    Dans le paysage des technologies et la mosaïque des offres proposées en Afrique francophone, les téléphones portables sont les plus utilisés. Ils sont au carrefour de différents secteurs de développement, à savoir la santé, l’agriculture et l’éducation etc. Au Togo, l’intégration des technologies en éducation suscite des intérêts grandissant à tous les niveaux d’enseignement. Pour autant, à ce jour, il n’existe pas d’étude rigoureuse sur l’utilisation des technologies mobiles dans l’enseignement secondaire et le rôle des acteurs privés comme les associations et les startups, ce qui justifie la pertinence de cette étude pionnière. Dans une approche comparative, l’objectif est d’analyser l’implémentation de deux programmes notamment les dispositifs « KEKELITHEQUE » de l’association KEKELI LAB et « ZOVU » de la startup ZOVU CORPORATION SARL, en se focalisant sur les points de réussite et d’échec et les facteurs explicatifs de ces résultats. Concrètement, il est question de savoir en quoi ces deux dispositifs ont-ils impacté le monde scolaire et contribué à améliorer l’enseignement ? Les résultats montrent que les projets d’expérimentation M-éducation dans l’enseignement secondaire sont exclusivement portés par les acteurs privés, suscitent des grands engouements, tout en permettant d’améliorer les conditions d'enseignement et l'apprentissage des élèves, cependant le contexte national, le manque de financement et l’outil en lui-même constituent les obstacles de leur intégration.

  • Communication orale
    L’empouvoirement féminin via le smartphone en Arabie saoudite
    Hélène Bourdeloie (Université Sorbonne Paris Nord)

    D’après une enquête de terrain conduite à Riyad en Arabie saoudite, société autoritaire et caractérisée par la ségrégation de genre, je m’interrogerai ici le rôle du smartphone comme objet d’empouvoirement « mi-figue mi-raisin ». L’empouvoirement est en effet une notion dont se sont emparées, dans des objectifs démagogiques, les autorités saoudiennes qui font du numérique le fer de lance de leur politique économique et sociale. Dans le même temps, la population saoudienne, et particulièrement les femmes, a développé des usages du numérique qui s’inscrivent dans une logique libérale de l’empouvoirement, utilisé comme outil de promotion du gouvernement digital. M’appuyant sur une démarche interdisciplinaire mêlant approches en études féministes postcoloniales, sociologie des usages et anthropologie, ainsi qu’une approche multi-située, j’examinerai la complexité des logiques d’empouvoirement des Saoudiennes par les usages qu’elles font de leur smartphone, et notamment de réseaux sociaux numériques (RSN) comme Twitter et Instagram. Si l’empouvoirement technologique est incontestable, différentes dynamiques se dessinent. Encore que certaines Saoudiennes souscrivent à la vision libérale et individualiste inscrite dans les stratégies e-gouvernementales, d’autres, davantage engagées dans une échelle collective, luttent, agissent ou militent, avec différentes stratégies sur les RSN, de sorte à avoir une action transformatrice, notamment sur leur condition de genre.


Dîner

Dîner

Salle : Z-220 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll

Communications orales

Applications mobiles, enjeux économiques et entrepreneuriat numérique

Salle : Z-220 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
Présidence : Hanitra Randrianasolo (Université Paris Saclay)
Discutant·e·s : Nakanfè Dagnogo (Université Côté d'Azur), Évariste Dakouré (Université de Grenoble), Carole Natacha Fagade (Université de Stasbourg), Davy Maurice Ouadja (Université d’Ottawa), Sokhna Fatou Seck Sarr (Université Gaston Berger -)
  • Communication orale
    L’appropriation des applications mobiles par les femmes commerçantes africaines dans une économie dite « informelle ». Une approche basée sur les affordances
    Carole Natacha Fagade (Université de Stasbourg), Ibrahim Maïdakouale (Université de Franche-Comté - Laboratoire ELLIADD)

    En Afrique de l’Ouest, on assiste actuellement à une ruée des femmes vers Facebook, WhatsApp ou Instagram pour commercialiser leurs marchandises et services. L’acheteur contacte la commerçante par ces canaux numériques et passe récupérer la marchandise et payer de « main-en-main » en espèce ou, par mesure de sécurité, par transfert mobile. Bien qu'elles fragilisent l’infrastructure économique et technique en Afrique, ces pratiques ont un potentiel : celui de faciliter l’activité économique et sociale de groupes défavorisés comme les femmes (Fogue Kuate, 2020 ; Wamala Larsson & Svensson, 2018), les personnes à faibles ressources économiques (Wyche et al., 2019), et de permettre l’autonomisation des femmes (Maïdakouale Goube, 2021). Nous avons mené 20 entretiens semi-directifs et une observation directe et filmée auprès de 20 commerçantes (Niger et Bénin) autour de certaines pratiques comme la mise en vente des produits et la coordination avec les clients sur leurs téléphones. L’analyse de contenu thématique a révélé un discours qui semble imprégné par l’imaginaire techno-déterministe de la « révolution numérique ». Cependant, ce discours porte beaucoup d’exemples concrets et individuels de l’apport des boutiques numériques à l’autonomisation face aux contraintes socio-culturelles.

  • Communication orale
    Usages innovants du mobile money: entre stratégies d’acteurs et enjeux de l’interopérabilité (IA) en Afrique subsaharienne
    Sokhna Fatou Seck Sarr (Université Gaston Berger -)

    En 2021 près de la moitié (48%) des 1,35 milliard comptes mobile money se trouvent en Afrique Subsaharienne. Parallèlement, l’accès à la téléphonie mobile ne cesse de croître, 101% au Sénégal et 128% en Côte d’ivoire (GMSA, 2019, 2021). Ces chiffres exponentiels témoignent de l’adoption massive des applications mobiles renforcée par la pandémie du Covid -19. Dans la foulée, le concept d’une « cashless society » catalyse un ensemble varié et disparate d’initiatives, d’acteurs et de discours. Partant de l’expérience du M-Pesa (« M » pour mobile et « Pesa » argent en swahili) déployé au Kenya en 2007, se pose d’emblée la question à savoir en quoi le mobile money est-il un service innovant, développé par et pour l’Afrique ? Comment des acteurs hors du champ des systèmes financiers, les émetteurs de monnaie électronique (EME) sont parvenus à se positionner en leader dans le mobile money? La recherche menée s’appuie sur les théories de l’innovation et celle des stratégies d’acteurs. L’analyse reste centrée sur la zone UEMOA où se positionnement en leaders les filiales du Groupe Orange et MTN avec un intérêt particulier sur un nouveau entrant SendWave. Les résultats provisoires laissent apparaitre une prédominance des EME, des pratiques de réglementation basées sur le « test and learn », une inclusion financière peu durable et des risques liés aux usages de l’IA (reconnaissance et géolocalisation).

  • Communication orale
    Analyse de l’accompagnement de Burkina Start Up pour la création de solutions informatiques et applications mobiles à fort impact socioéconomique
    Évariste Dakouré (Université de Grenoble)

    Au Burkina Faso, les discours publics présentent les TIC depuis des années comme de réelles opportunités à même d’impulser un bon élan économique au pays. Au-delà de créer un environnement juridique et règlementaire favorable au développement des TIC, l’État s’investit aussi dans l’accompagnement de projets de jeunes entreprises dans une vision de startups qui comptent utiliser les potentialités du digital pour proposer un certain nombre de solutions à même de répondre à des besoins, attentes spécifiques, dans divers secteurs socioéconomiques. C’est dans ce sens qu’une ligne budgétaire a été dégagée au niveau du Fonds Burkinabè pour le Développement Économique et Social (FBDES) au bénéfice du programme Burkina Start Up (BSU) qui a pour but d’accompagner l’incubation de startups au Burkina Faso.

    Cette communication examinera les contributions des incubateurs de startups du secteur des TIC, notamment les structures qui bénéficient de financements publics, dans la création et l’innovation technologique au Burkina Faso.En quoi les projets de startup financés par des structures publiques comme Burkina Start Up, tiennent-ils compte du potentiel que les applications numériques proposées ont à impacter positivement et durablement les conditions de vie des Burkinabé ? Quel est le potentiel « innovateur » des applications proposées par les startup burkinabé du secteur du numérique ?

  • Communication orale
    Le smartphone au service de l’entrepreneuriat féminin en Côte d’Ivoire
    Nakanfè Dagnogo (Université Côté d'Azur)

    En Afrique le succès de la téléphonie mobile n’est plus à prouver. De nombreux chercheurs tels qu’Alain Kiyindou ont dévoilé les multiples facettes de cette technologie dans divers domaines à savoir l’agriculture, la santé, l’éducation, l’entrepreneuriat etc. De plus, les services de paiement mobile ont connu un franc succès et ont favorisé l’inclusion de nombreux individus dans l’économie moderne. Nous remarquons en Côte d’Ivoire, pays de l’Afrique de l’ouest, une catégorie de femmes qui s’est approprié le smartphone en utilisant des applications mobiles telles que Facebook et WhatsApp dans le but de vendre des produits et services en ligne. Ce sont des business lucratifs qui sont très en vogue et qui sont entièrement créés et gérés via le smartphone ; les transactions se font par paiement mobile. Notre question de recherche est la suivante : comment les femmes ivoiriennes arrivent-elles à entreprendre à partir d’un smartphone et à atteindre de cette manière leur autonomisation économique ? Pour répondre à cette préoccupation, nous avons opté pour la méthode qualitative du récit de vie avec une vingtaine d’entrepreneures ivoiriennes. L’objectif de cette étude qui s’inscrit dans les sciences de l’information et de la communication et plus précisément dans la sociologie des usages et les gender studies, est de découvrir les enjeux liés à l’utilisation du smartphone dans l’entrepreneuriat féminin.

  • Communication orale
    Les nouveaux enjeux liés aux usages des applications et des services mobiles : quelles opportunités et quels risques
    Davy Maurice Ouadja (Université d’Ottawa)

    La fluidité des processus d'informations contemporaines, portée par la célérité d’évolution des nouvelles technologies dont le vecteur principal est la transformation digitale, ouvre de grandes perspectives à la gestion de l'innovation sociotechnique dans les environnements d’entreprises. Les processus collaboratifs en réseau et le grand nombre d'applications mobiles et d'appareils IoT ont rendu l'identification et l'utilisation des processus d'information relativement autonomes. Dans cet écosystème d’innovation sociotechnique, comment la contribution de l’humain à la transformation digitale est évaluée à travers compétence numérique des collaborateurs ? L’objectif de notre recherche est d’identifier les incompétences numériques chez les collaborateurs afin d’évaluer les impacts sur la performance en milieux d’entreprises à l’aune de la transformation digitale. Partant d’une recherche exploratoire, nous axons notre périmètre central sur des entreprises en France. Nous croisons nos résultats avec les données d’une autre enquête élargie à des entreprises en Afrique et dans d’autres pays. Notre recherche s’appuyant sur les théories de la gestion des connaissances, de la firme, du socio-économique et bien d’autres, servira d’outil pour le management des compétences en milieux d’entreprises.

Communications orales

Applications mobiles et enjeux juridiques et de régulation

Salle : Z-220 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
Présidence : Jean-Michel Ledjou (Université Paris-Saclay)
  • Communication orale
    Pour l’homo digitalis, que dit le droit ?
    Cynthia Chiarbonello (Université de Lille)

    Le père du smartphone et des applications mobiles a dit « en innovant, vous commettrez parfois des erreurs. Mieux vaut les admettre rapidement et continuer à améliorer vos autres innovations ». L’outil que l’on retrouve sur un téléphone portable sera toujours susceptible d’amélioration à tous les égards. Nous sommes déjà au cœur de notre étude car les applications mobiles de service se cantonnent au champ des smartphones, champ dans lequel elles prolifèrent plus que de raison. Envisager les applications mobiles servicielles est un sujet d’importance qui reflète cependant une réalité très diverse et difficile d’appréhension. Cette diversification concourt également à un éclatement législatif qui rend d’autant plus compliqué l’appréhension du numérique au sens large et plus spécifiquement de ces applications mobiles. Il existe une multitude d’applications mobiles avec chacune des utilités différentes (santé, finances, sociale, alimentaire etc.). Partant, en dehors du socle commun que le législateur essaie d’élaborer progressivement, d’autres pans du droit sont mobilisées pour réglementer les applications mobiles en fonction de leur utilité. [...] Pour tenter d’avoir une approche harmonieuse de ce phénomène protéiforme, il conviendra d’abord de s’intéresser aux phénomènes sociétaux qui ont conduit à une réglementation dédiée au numérique pour ensuite s’intéresser à l’encadrement spécifique des applications mobiles par l’intervention des autorités de contrôle (CNIL et CEPD).

  • Communication orale
    Les applications mobiles de « e-commerce », pathologie ou panacée ?
    Emmanuelle Bornet (université toulouse capitole)

    La présente communication vise à appréhender juridiquement les modifications urbaines induites par un type d’application ayant un impact concret sur le maillage territorial : les applications de commerce en ligne. Nous nous intéresserons spécifiquement à deux de leurs manifestations territoriales tangibles : les entrepôts logistiques de type Amazon et les dark stores. Le e-commerce s’est taillé une place de choix dans les pratiques marchandes actuelles, laissant subsister tant bien que mal le petit commerce de proximité. Il a intégré le paysage urbain et permettrait, selon une étude du MIT, de réduire de 36 % les émissions de CO2. Certes, l’optimisation des livraisons - la politique du « dernier kilomètre » - et l’éviction des émissions liées aux déplacements individuels permettent indiscutablement au e-commerce d’avoir une répercussion non négligeable sur la qualité de l’air. Nous verrons alors comment une application mobile influence « l’équilibre commercial entre les centres-villes et les périphéries ». En moins d'un an, à la suite de la pandémie, de nombreux - et très controversés - dark stores se sont fait légion à Paris. Ces nouveaux acteurs du commerce ont d’abord été envisagés comme réglant certaines problématiques de logistique. Nous nous interrogerons alors, en l’état actuel du vide juridique entourant leur réglementation, sur l’avenir de ces avatars du quick commerce.

  • Communication orale
    La protection des données personnelles des utilisateurs de la téléphonie mobile en Afrique : Etat des lieux et perspectives d’avenir
    Alitakpa Adèle N Dao (Université Paul-Valery Montpelier 3)

    La protection des données personnelles des utilisateurs de la téléphonie mobile est un sujet crucial en Afrique, où l'utilisation de la téléphonie mobile continue de croître rapidement. Bien que la plupart des pays africains aient adopté des lois sur la protection des données, leur application reste limitée et incohérente. Les utilisateurs de la téléphonie mobile sont exposés à des risques de violation de leur vie privée en raison de la collecte, du stockage et du partage non autorisé de leurs données personnelles. Pour mieux cerner le rôle des acteurs, États, entreprises et consommateurs, nous proposons une étude comparative entre deux pays dont le Rwanda et le Togo afin d’analyser l’application des dispositifs en matière de protection des données des citoyens. En effet, le Rwanda montre une protection plus poussée par un ensemble de dispositions réglementaires ; tandis qu’au Togo, les blocages administratifs empiètent sur l’application effective de la protection des données. S’il est évident que les gouvernements africains assurent le renforcement de la réglementation, plus d'efforts doivent être fait dans leur mise en application ; les entreprises quant à elles doivent également assumer leur responsabilité en matière de collecte, de stockage et de partage des données personnelles et les utilisateurs doivent être conscients de leurs droits et des implications de la collecte de leurs données personnelles par rapport à la violation de leur vie privée.

  • Communication orale
    Gouverner les mobilités intelligentes au Cameroun: enjeux et défis de la régulation des services mobiles de commandes de taxis dans les villes de Yaoundé et Douala
    Gervais Saturna Mevono (UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ 1 - DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE - CERESC)

    Le début de ce siècle est marqué par l’embarcation des technologies de l’information et de la communication dans le système de transport urbain par taxi avec notamment la naissance de l’entreprise américaine Uber en 2009. Dans le même sillage, et du fait d’une situation assez délicat en lien avec la survenue de la pandémie à Covid-19, on observe une percée fulgurante ; en contexte africain spécifiquement ; d’un ensemble d’innovations allant dans le sens de la facilitation des mobilités citadines par l’usage d’applications mobiles. La présente réflexion interroge les bouleversements structurels en cours dans les systèmes de transport urbain et de mobilité urbaine des villes de Douala et Yaoundé à partir de l’émergence de l’application de commande de taxi en ligne Yango dans l’écosystème de transport urbain camerounais. A travers une recherche qualitative qui mobilise un important dispositif d’observation structurée et dix-huit entretiens semi-structurés auprès des décideurs urbains et des transports, des membres du syndicat national des taximen et des représentants locaux de l’entreprise Yango, ce travail met en lumière les luttes des acteurs en présence dans le champ de la mobilité urbaine du fait d’enjeux politiques, économiques, socio=sécuritaires et géostratégiques importants ; l’objectif étant de montrer comment l’usage d’une application mobile participe à la (re)configuration du système de pouvoir dans le champ de régulation du transport urbain au Cameroun.

  • Communication orale
    Comment les dark patterns manipulent nos usages mobiles? Proposition de régulation pour un digital durable et centré sur l’humain.
    Fabien Lechevalier (Université Laval), Marie Potel (Amurabi)

    Les dark patterns ou deceptive patterns pourraient être définis comme des techniques de tromperie ou de manipulation des utilisateurs au travers d’interfaces ayant pour effet substantiel de subvertir ou d'altérer l'autonomie, la prise de décision ou le choix d’un utilisateur dans le cadre de ses activités en ligne. Ces techniques sont, par exemple, utilisées pour conduire des utilisateurs à partager toujours plus de données personnelles, à payer plus cher des produits ou services, à les empêcher de résilier des abonnements ou encore à rendre l'exercice de leurs droits plus difficile, voire impossible. Une large littérature démontre que ces dark patterns remplissent plus facilement leurs objectifs lorsqu’ils sont employés sur des applications mobiles, notamment les applications de jeux mobiles. Le contexte d’utilisation desdites applications génère une prise de décision qui repose sur le Système 1 (Kahneman) et des heuristiques, rapide et peu coûteux en termes de coûts cognitifs. Au-delà des conséquences directes visibles, ces techniques participent au renforcement des pratiques de manipulation comportementale généralisées qui interrogent notre rapport collectif au progrès des techniques et questionnent notre contrat social à l’ère numérique. La communication vise à dresser le panorama du cadre réglementaire encadrant les dark patterns, à identifier ses lacunes, et à proposer des solutions de régulation durable prenant réellement en compte les limites cognitives humaines


Communications orales

Applications mobiles et enjeux sociopolitiques : surveillance, libertés, durabilité et inégalités numériques

Salle : Z-220 — Bâtiment : Université de Montréal - Claire McNicoll
Discutant·e·s : Tsiry Andrianampiarivo (Université Grenoble Alpes), Yann Bruna (Université Paris-Nanterre), Cédric Hounnou (Université de Strasbourg), Jean-Michel Ledjou (Université Paris-Saclay), Hanitra Randrianasolo (Université Paris Saclay)
  • Communication orale
    Questionnements multidisciplinaires sur les App, les services mobiles, l'individu et la société : De la nécessité de prendre du recul face aux usages.
    Hanitra Randrianasolo (Université Paris Saclay)

    En se basant sur les principaux articles de l'ouvrage collectif « Applications et services mobiles : des usages quotidiens aux enjeux de durabilité », édité en Janvier 2023 chez l'Harmattan, cette communication se propose de prendre un "recul multidisciplinaire" sur le sujet. On peut ainsi questionner la relation qu'entretient l'humain et son invention (qu'est le smartphone), et sur les effets que ce support et les nombreuses applications mobiles qu'il renferme ont sur la relation entre les usagers de smartphones et leur monde. Au-delà des mythes originaires, le débat reste ouvert quant à l'éveil de notre conscience réflexive (Dubois, 2023) sur les usages que nous faisons des smartphones et des applications mobiles servicielles dans de multiples domaines de la vie quotidienne et les changements sociétaux qu'induit cette révolution du mobile, entre autres sur notre conception de la durabilité.

  • Communication orale
    Applications numériques et durabilité : vers un changement des comportements d’achat ?
    Jean-Michel Ledjou (Université Paris-Saclay)

    Les applications mobiles ont joué un rôle significatif en tant que support de la pratique de consommation connectée au service de la durabilité. Dans ce contexte, deux éléments nous ont amenés à axer notre étude sur ce nouveau type de comportement d’achat associé à l’explosion des réseaux mobiles. Ceux-ci ont trait aux formes d’engagement et de participation en ligne dans les pays développés qui, dans un premier temps, ont bénéficié à des producteurs des pays en développement, et depuis 2016, concernent des petits producteurs des pays développés, notamment, français. Afin de mettre en évidence l’émergence de ce nouveau type de comportement d’achat, notre approche tire profit du croisement de matériels et de méthodes utilisées d’une part en sciences de l’information et de la communication et, d’autre part, en économie.

  • Communication orale
    Les applications mobiles au service du développement durable : le cas de « Too Good To Go » sur Facebook
    Cédric Hounnou (Université de Strasbourg)

    Les technologies de l’information et de la communication (TIC), renforcées par « une large expansion et l’adoption massive des applications mobiles » (App Annie, 2022), sont mobilisées pour soutenir les objectifs des Nations Unies d’éliminer la pauvreté, la faim, d’assurer la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de promouvoir l’agriculture durable (Nations Unies, 2015).

    C’est dans ce contexte où les TIC constituent des solutions aux problèmes environnementaux, sociaux et économiques que s’inscrit la présente communication. Elle analyse, dans un premier temps, la participation de l’application « Too Good To Go » à la réduction du gaspillage alimentaire. Dans un second temps, l’étude analyse les représentations (Jodelet, 1989) et la réception (de Certeau, 1990) des citoyens/utilisateurs.

    L’étude convoque l’approche constructiviste dans sa reprise par Delforce et Noyer (1999), autour de l’analyse des constructions médiatiques des problèmes publics : la socio-discursive. L’analyse a porté sur 80 publications recensées sur la page officielle facebook de l’application mobile « Too Good To Go » ainsi que 300 commentaires des internautes. L’analyse du corpus assurée par le logiciel Iramuteq montre que « Too Good To Go » permet la mise en relation et l’interaction entre commerçants et consommateurs, favorable à la réduction du gaspillage alimentaire et la perception de l’usage des technologies mobiles comme adjuvant dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

  • Communication orale
    Impacts économiques de l’adoption du téléphone mobile sur les ménages d'une zone rurale de Madagascar
    Tsiry Andrianampiarivo (Université Grenoble Alpes)

    Nous proposons une analyse empirique des impacts économiques de l’adoption du téléphone mobile sur les moyens d’existence des ménages ruraux à Madagascar, dans la région d'Itasy. D’abord, une étude statistique de l’effet sur les différentes sources de revenu des ménages, correspondantes au système de production du territoire, est menée, en mobilisant des données d’enquêtes des Observatoires Ruraux. Ensuite, l’analyse des usages des ménages du mobile, à partir d’une dizaine d’entretiens qualitatifs, permet d’en comprendre les implications économiques.

  • Communication orale
    Usages et enjeux de la géolocalisation dans les pratiques de surveillance interindividuelles à l’adolescence
    Yann Bruna (Université Paris-Nanterre)

    La fréquentation juvénile des espaces communicationnels en ligne s’accompagne, depuis quelques années, de vérifications de présence interindividuelles toujours plus diversifiées et intrusives. Le recours à la position géographique des pairs, par le biais du partage de localisation, s’impose sans doute aujourd’hui comme l’illustration paroxystique de ces modalités de surveillance à l’ère numérique. Cette communication, qui s’appuie sur une méthodologie qualitative (27 entretiens semi-directifs), vise ainsi à rendre compte des pratiques adolescentes de la géolocalisation des pairs. Il ressort que si elle peut tout à fait être utilisée par simple curiosité ou servir des stratégies de regroupement ou d’évitement, la géolocalisation reste d’abord révélatrice de vérité dans le cas de fortes amitiés ou de relations sentimentales. Le partage de la position géographique par le biais des réseaux socionumériques apparaît ensuite très codifié : la déconnexion volontaire à l’outil entraîne la nécessité d’une justification et le consentement à donner sa position implique la réciprocité du partage. Ces pratiques de surveillance mettent enfin en saillance la nécessité de disposer de compétences techniques spécifiques, qui rendent celles et ceux qui en sont dépossédé.e.s doublement vulnérables, à leur capacitation à protéger leur vie privée d’une part, et au regard des pairs à la suite d’un potentiel mésusage d’autre part.

  • Communication orale
    Politique des plateformes sur Mastodon mobile
    Martin Lavertu (Collège d'Alma), Hervé Saint-Louis (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    La politique des plateformes est un enjeu important dans le cadre de la marchandisation des données des usagers, comme démontré par Dijck et al. (2018) et Zuboff 2019). Sur les plateformes mobiles, le jeu des clients tiers permis par un média social en particulier est important, car ils ont souvent accès à des données personnelles provenant des usagers et négocie l’accès à la plateforme primaire. De plus, les plateformes primaires du genre Twitter contrôlent et refusent souvent cette médiation entre tiers et usagers. Mais Mastodon, le microblogue décentralisé et fédéré ne vit pas de la marchandisation tout en étant accessible par des plateformes tierces sur des applications mobiles. C’est une plateforme qui vise à donner le maximum de contrôle à ses usagers et dont les pratiques de captures de données personnelles diffèrent de la norme. Cette présentation contribuera à éclaircir et comprendre le jeu de politique et d’accès mobile des applications tierces pour Mastodon.