Les personnes qui vivent des troubles de santé mentale sont souvent confrontées au système de justice, que ce soit par la voie civile ou pénale. Les enjeux entourant l’univers complexe de la justice santé mentale sont pluriels : les contacts multiples avec les forces policières (Charette et al., 2011; Crocker et al., 2009), l’augmentation de personnes recevant un verdict de non-responsabilité criminelle pour causes de troubles mentaux (Jansman-Hart et al., 2011) et le suivi communautaire associé, les expériences de stigmatisations (Livingston, 2013), l’accessibilité à la justice (Bernheim, Chalifour et Laniel, 2016) ou encore dans le traitement oscillant entre des méthodes tantôt coercitives (Larue et al., 2013), tantôt ancrées dans la réinsertion sociale (CAMH, 2013).
Munetz et Griffin (2006) ont développé un modèle des interceptions dans lequel ils dressent la liste des moments clés où des stratégies d’intervention peuvent être mises en place pour détourner la personne du système de justice traditionnelle. De fait, au courant des dernières années, on observe différentes innovations dans la planification, l’organisation et le déploiement de pratiques : par exemple, des équipes hybrides où des intervenants sociaux sont jumelés avec des équipes policières ou encore par l’implantation de programmes d’accompagnement justice santé mentale, aussi connu comme des tribunaux de santé mentale.