Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Lorsque la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) intervient dans la vie d’un enfant, un placement en famille d’accueil ou en milieu institutionnel peut être nécessaire pour le protéger. Selon Hélie et al. (2020), 63 % d’une cohorte d’enfants pris en charge par la DPJ en 2007-2008 ont vécu au moins un placement au cours des 9,5 années suivant leur entrée dans les services. Selon le principe du meilleur intérêt de l’enfant, l’intervention doit assurer stabilité et continuité des liens à l’enfant retiré de son milieu familial. Selon le cas, le projet de vie de l’enfant sera d’être réunifié avec ses parents, d’être placé jusqu’à sa majorité, qu’on lui nomme un tuteur ou qu’il soit adopté (MSSS, 2016).
Dans la foulée du rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ) déposé en mai 2021, où un chapitre complet est dédié au fait d’assurer une famille pour la vie aux enfants pris en charge par la DPJ, il est nécessaire d’appuyer les pratiques d’accompagnement et de soutien aux familles d’origine, d’accueil et d’adoption sur des données scientifiques de pointe. C’est précisément la mission que s’est donnée l’Équipe de recherche sur le placement et l’adoption en protection de la jeunesse (ERPAPJ). Sa programmation de recherche se décline en trois axes : 1) la trajectoire de vie des enfants placés ou adoptés; 2) les relations entre les réseaux familiaux entourant l’enfant placé ou adopté; et 3) le système sociojudiciaire et les pratiques régulant le placement et l’adoption. Ces axes s’inscrivent dans un ancrage conceptuel écosystémique (Bronfenbrenner, 1995; 2005; Liao, 2005) ainsi que dans la perspective théorique du parcours de vie, afin de tenir compte de la complexité des liens entre le temps, la trajectoire sociale, le développement individuel, les relations interpersonnelles et le contexte sociohistorique (Elder et al., 2003; Gherghel et Saint-Jacques, 2013).
Remerciements :L'Équipe de recherche sur le placement et l'adoption en protection de la jeunesse (ERPAPJ) souhaite remercier le Fonds de recherche du Québec - Société et culture pour son financement.
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Geneviève Pagé (UQO - Université du Québec en Outaouais)
- Rosita Vargas Diaz (Université Laval)
- Sophie T. Hebert (CIUSSS Centre Sud de l'Ile de Montréal)
Programme
Bloc 1 – Données longitudinales sur la trajectoire de placement et les projets de vie
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Communication orale
Prévalence à vie (0-17 ans) de l'implication dans le système de protection de la jeunesse à travers les régions géographiques du Québec : Une étude longitudinaleJohanna Caldwell (Université de Montréal), Martin Chabot (Université de Montréal), Tonino Esposito (UdeM - Université de Montréal), Barbara Fallon (Université de Toronto), Sonia Hélie (Institut universitaire Jeunes en difficulté), Nico Trocmé (Université McGill)
Cette étude longitudinale fournit des estimations de la prévalence à vie de l'implication dans le système de protection de la jeunesse du Québec en utilisant des données administratives et de recensement de 2000 à 2017 pour 720 680 enfants uniques. Nous utilisons une analyse de table de survie cumulatif afin de déterminer une estimation de la prévalence à vie (0-17 ans) des signalements initiaux de maltraitance, des signalements confirmés, des signalements fondés et des placements en milieu substitut. À l'aide d'un indice du statut socioéconomique, nous avons créé trois niveaux regroupant 13,161 quartiers résidentiels uniques, liés aux données administratives de la protection de la jeunesse à l'aide d'aires de diffusion définies par le recensement, puis nous avons trouvé les taux globaux de prévalence à vie dans chaque niveau socioéconomique. Nos résultats suggèrent qu'une proportion importante de la population infantile peut être impliquée dans le système de protection de la jeunesse. En outre, plus de 10 % de la population infantile peut faire l'objet d’une prise en charge en protection de la jeunesse, dont plus de la moitié entraînera le placement en milieu substitut. Nos résultats montrent également que les taux de prévalence à vie ne sont pas homogènes d'un quartier à l'autre. Globalement, les taux de placement et pour cause de négligence dans les quartiers les plus pauvres étaient plus du double (2,1 fois plus élevés) que les taux dans les quartiers les plus riches.
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Communication orale
Les trajectoires de placement menant à un milieu de vie permanent pour les enfants placés en milieu substitutSonia Hélie (CIUSSS-Centre-Sud de l'Ile-de-Montréal), Sophie T. Hébert (Institut universitaire Jeunes en difficulté)
En 2021, le rapport Laurent faisait ressortir l’importance d’assurer à chaque enfant une famille pour la vie et la nécessité d’offrir rapidement une stabilité affective permanente. Les attributs de la trajectoire de placement (déplacements, bris de réunifications, etc.) sont habituellement étudiés en silo, ce qui nuit à la compréhension globale de la trajectoire. Cette conférence porte sur les résultats d’une étude visant à vérifier l’existence de profils de trajectoire parmi une cohorte provinciale d’enfants placés, puis à évaluer si ces profils sont associés au statut de permanence observé 9,5 ans après l’entrée dans les services de protection. Les résultats font ressortir cinq profils de trajectoire. Certains profils mènent vers des statuts de permanence distincts et les trajectoires d’instabilité sévère ne sont pas généralisées. Les résultats font ressortir la nécessiter de mieux soutenir la réunification et d’accompagner les milieux qui accueillent des adolescents pour favoriser leur stabilité en placement.
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Communication orale
Difficultés de fonctionnement de l’enfant durant le processus de réunification familiale et facteurs associés : une étude longitudinaleSonia Hélie (Institut universitaire Jeunes en difficulté), Vanessa Lecompte (CIUSSS Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal)
Les résultats présentés sont issus d’une base de données administrative d’enfants réunifiés (n = 149). L’objectif du projet est de mieux comprendre l’évolution des difficultés de l’enfant au cours du processus de réunification familiale en fonction des difficultés de fonctionnement du parent et en contrôlant pour certaines caractéristiques liées au placement. Les difficultés de fonctionnement de l’enfant (présence/absence) ont été notées par l’intervenant assigné au dossier de l’enfant au T1 (durant le placement), au T2 (au moment de la réunification) et au T3 (après la réunification). Les difficultés du parent ont été rapportées aux mêmes temps de mesures et les caractéristiques liées au placement ont été rapportées au T1. Des Estimations d’Équations Généralisées (EEG) ont été conduites pour chaque indicateur de difficultés de l’enfant en incluant l’effet des difficultés parentales, une variable Temps et les covariables. Afin de prendre en compte le développement de l’enfant, les modèles d’EEG ont été conduits en deux temps; pour les enfants âgés de 0 à 9 ans et pour les enfants âgés de 10 ans et plus. Sommairement, les résultats mettent en lumière l’influence des difficultés du parent et des caractéristiques de placement sur l’adaptation de l’enfant durant le processus de réunification. L’influence de ces sources d’adversité sur le fonctionnement de l’enfant persiste au-delà du retour à la maison. L’importance d’une intervention qui se maintient dans le temps sera abordée.
Lunch réseautage
Bloc 2 – Expériences multiples de parentalité
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Communication orale
Comprendre les relations entre les acteurs et l’expérience associée des parents qui vivent le placement permanent de leur enfant auprès d’un membre de la famille élargieAmilie Dorval (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Dans l’ensemble de la littérature sur le placement, peu d’attention est accordée aux parents d’origine et ce constat n’est que plus saillant dans les écrits portant plus spécifiquement sur le placement auprès de membres de la famille élargie. Cette conférence propose, à partir de l’expérience des parents d’origine, d’explorer les différentes relations qui se déploient lors d’un placement au sein de la famille. Les résultats présentés sont issus d’une recherche qualitative, utilisant le récit de vie, réalisée auprès de parents d’enfants placés de façon permanente et rapportant ainsi leur perspective et leur vécu en lien avec le placement jusqu’à la majorité de leur enfant. Neuf parents (6 mères et 3 pères) ont été rencontrés à deux reprises. Les résultats montrent que les récits des parents sont traversés par plusieurs relations et apparaissent au cœur de ce type de placement. Deux grands patrons émergent des analyses et révèlent d’un côté, des relations harmonieuses entre la famille d’accueil et le parent ainsi qu’avec la protection de la jeunesse, et d’un autre côté, des parents qui décrivent des relations plus difficiles, voire tendues avec la famille d’accueil ainsi qu’avec la protection de la jeunesse. Il est souhaité de discuter, à partir des résultats présentés, de la place des parents d’origine dans ce type de placement et des liens avec leur enfant. De plus, le rôle de la protection de la jeunesse dans ce type de placement sera réfléchi.
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Communication orale
Nouveau regard sur les tensions ressenties par les parents d’accueil dans leur rôle : l’apport de l’éthique des vertusAnnie Annie Pullen-Sansfaçon (Université de Montréal), Marie-Pierre Joly (UdeM - Université de Montréal), Marie-Andrée Poirier (Université de Montréal)
Dans le contexte du placement en protection de la jeunesse, les parents d’accueil sont des acteurs incontournables. Bien qu’essentiel, leur rôle à la fois parental et professionnel demeure parsemé de défis, d’inconforts et de tensions diverses (De Wilde et al., 2019, Schofield et al., 2013).
Cette présentation se base sur une étude doctorale qui explore ces tensions sous l'angle de l'éthique des vertus. Les objectifs de l’étude sont 1) d'identifier les situations éthiquement difficiles auxquelles font face les parents d'accueil au Québec et 2) de mieux comprendre leur raisonnement éthique. Pour atteindre ces objectifs, une analyse de contenu thématique a été menée à partir d’entretiens individuels semi-structurés avec 19 parents d'accueil.
Cette présentation aborde le dilemme et la souffrance qui s’imposent lorsque les grandes difficultés de l’enfant forcent le parent d’accueil à envisager le déplacement. Dans le cadre de la présentation, la pertinence de considérer la persévérance et le care comme des vertus utiles pour faire face au dilemme sera discutée, ainsi que le risque de s’appuyer trop fortement dans la réflexion sur des principes en apparence consensuel tel que l'engagement envers l'enfant : comment un parent - même d'accueil - peut-il laisser tomber son enfant ? Finalement, des pistes seront soulevées afin de diminuer la souffrance éthique ressentie par les parents d’accueil dans ces circonstances extrêmes, mais non exceptionnelles.
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Communication orale
Les ruptures en contexte d’adoption internationale : mieux comprendre et soutenir les famillesPatricia Germain (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Dans le cadre d'une vaste étude portant sur l'état de santé des enfants adoptés à l'international entre 1990 et 2016, nous nous sommes intéressés aux soins, aux services et aux répercussions que cela avait pouvait avoir pour la famille. Depuis les années 2000, l'état de santé des enfants adoptés a considérablement changé influençant considérablement le quotidien des familles. Les enfants arrivent plus âgés et ont plus de problèmes de santé, ce qui affecte le quotidien des familles. Pour certaines familles, l'ensemble de ces difficultés ont affectées les relations au point de causer une rupture, voire des ruptures. Nous avons créé un sous-échantillon de familles qui ont vécu une rupture du lien d'adoption en contexte d'adoption internationale. But de l'étude: décrire les situations de rupture du lien d'adoption en contexte d'adoption internationale. Méthode; nous avons effectués auprès de 12 parents dont 9 mères et 3 pères. Nous avons fait une analyse thématique (Paillé et Michelle, 2012). Résultats: nous avons vu plusieurs éléments qui contribuent à ces situations et ce tout au long de la trajectoire adoptive. C'est tout l'écosystème (famille élargie, école, communauté) qui peut faire une différence en protégeant ou encore, dans le cas des parents rencontrés en augmentant les difficultés du quotidien.
Bloc 3 – Regard sur les pratiques
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Communication orale
Le risque du risque en matière d’abus sexuel à l’enfance : réflexion sur les meilleures pratiques en contexte de protection de la jeunesseCamille Buisson (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Karine Poitras (Université du Québec à Trois-Rivières)
La Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse rappelle l’importance de la prévention en matière de maltraitance et de privilégier l’intervention sociale à l’intervention judiciaire. L’intervention des services de protection de la jeunesse (PJ) dans les situations de risque sérieux permet d’agir comme levier de prévention en matière d’abus sexuel à l’enfance (ASE). Toutefois, le recours au Tribunal de la jeunesse apparait de plus en plus systématique.
La communication vise à présenter les résultats d’une étude portant sur le traitement judiciaire en matière de risque sérieux d’abus sexuel (RAS). Ainsi, 84 décisions judiciaires prononcées au Tribunal de la jeunesse impliquant un RAS et dont les enfants sont âgés entre 0-12 ans ont été dépouillées. Un devis mixte a été utilisé afin de documenter les critères associés à la sécurité et au développement d’un enfant et ceux associés à la décision d’ordonner un placement dans les dossiers RAS. Les analyses bivariées révèlent que l’ordonnance de placement est associée au cumul de difficultés psychosociales de l’enfant et des parents ainsi qu’au nombre de motifs de compromission au dossier. L’analyse thématique a permis de préciser les critères utilisés pour justifier la présence d’un RAS.
Les résultats permettent d’offrir une contribution unique sur la notion de risque sérieux en contexte de PJ. Les résultats soutiennent les réflexions sur les meilleures pratiques en matière de prévention des ASE.
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Communication orale
La prise de décision d’un placement « time-out » en protection de la jeunesse et ses zones de dilemmes décisionnelsCharline Côté (Institut universitaire Jeunes en difficulté), Vanessa Fortier-Jordan (Institut universitaire Jeunes en difficulté), Véronique Noël (Institut universitaire Jeunes en difficulté), Elisabeth Plante (Institut universitaire Jeunes en difficulté), Sophie T. Hebert (CIUSSS Centre Sud de l'Ile de Montréal)
En protection de la jeunesse, la prise de décision est essentiellement basée sur la gestion du risque (Lambert, 2013) et les professionnels modulent leurs interventions et l'utilisation des services en fonction de ce risque (Châteauneuf et al., 2021 ; Lafortune et al., 2010 ; Monson, 2020). Dans le cas des jeunes placés ayant des comportements difficiles, la prise de décision concernant les interventions pour y répondre est limitée aux ressources disponibles. Dans la région de Montréal, les praticiens peuvent employer les placements time-out (PTO), des placements de très courte durée (µ=4 jours) dont l'objectif principal est d'exercer une coupure temporaire entre le contexte dans lequel le jeune est agissant et son environnement. Or, un flou persiste dans la prise de décision d’employer des PTO en institution. Par le biais d’entretiens de groupes avec des praticiens (n=4 x 5 praticiens), notre objectif était de décrire le processus décisionnel qui amène les intervenants à l'utilisation des PTO. Nos résultats mettent en évidence des zones d'accords mais également des zones de dilemmes décisionnels ; a) le seuil d’utilisation des PTO varie d'un praticien à l'autre et b) la légitimité du ressenti des praticiens dans la prise de décision varie également. Nos résultats illustrent que les procédures institutionnelles alimentent les dilemmes décisionnels et donc l'ambivalence des praticiens. Ces résultats seront discutés et accompagnés de recommandations pour ce type de placement.
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Communication orale
Évaluation des postulants comme familles d’accueil : ce que la recherche en dit, le récit que les postulants en fontKarine Dubois-Comtois (Université du Québec à Trois-Rivières), Isabella Monroy (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Karine Poitras (Université du Québec à Trois-Rivières)
La qualité d’une famille d’accueil favorise le développement de l’enfant placé et diminue les conséquences potentiellement néfastes du placement et des circonstances familiales antécédentes. Ainsi, la sélection d’un milieu substitut approprié aux besoins de l’enfant est cruciale afin de soutenir son développement.
Or, le processus d’évaluation de ces familles postulantes n’est pas toujours éclairé par des données scientifiques, des lacunes sont identifiées dans les pratiques évaluatives et une pénurie de ressources familiales est constatée. De plus, des disparités importantes sont observées entre les établissements réalisant ces évaluations et selon les types de familles d’accueil. À notre connaissance, aucune étude n’est venue examiner le point de vue des postulants comme familles d’accueil. Pourtant, ce point de vue est nécessaire pour améliorer les pratiques évaluatives, favoriser une expérience positive chez les postulants et obtenir leur adhésion au processus.
Dans le cadre de ce colloque, nous présenterons des données préliminaires recueillies auprès de 38 postulants comme familles d’accueil. Bien qu’une majorité d’entre eux se montrent satisfaits du processus d’évaluation, des doléances sont exprimées quant aux outils utilisés, au soutien offert par l’intervenant et à la restitution de la décision finale. Nous discuterons des résultats et des retombées pour les pratiques évaluatives et les politiques en matière de protection de la jeunesse.
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Communication orale
Est-ce que l’accompagnement des parents d’enfants placés varie en fonction du genre du parent? Perspective de personnes intervenant en milieu communautaireMarie-Eve Lapointe (Université de Sherbrooke), Julie Noël (UdeS - Université de Sherbrooke), Emilie Pelletier (Université de Sherbrooke), Deborah Ummel (Université de Sherbrooke)
Les personnes œuvrant au sein des organismes communautaires accompagnent généralement les parents d’enfants placés lorsqu’ils rencontrent des difficultés pouvant être à l’origine du placement de l’enfant, comme la consommation de substances psychoactives, les problèmes de santé mentale, les conditions financières précaires, la violence conjugale ou l’itinérance, par exemple. Bien que ces organismes jouent un rôle important, leurs expériences et leurs pratiques d’intervention auprès des parents d’enfants placés font l’objet de peu d’études. Par ailleurs, les connaissances scientifiques actuelles ne permettent pas de décrire les interventions privilégiées selon le genre du parent. La communication mettra en lumière les différences et les similitudes des interventions réalisées au sein d’organismes communautaires du Québec en fonction du genre du parent d’origine. Les résultats s’appuient sur les données recueillies dans le cadre de deux groupes de discussion réalisés auprès de personnes ayant accompagné des mères (n=6) et de personnes ayant accompagné des pères (n=6). Les interventions réalisées seront discutées en portant une attention particulière à cinq situations fréquemment observées au cours du processus de placement : le retrait de l’enfant; le désengagement du parent; le projet de vie de placement à la majorité proposé par la protection de la jeunesse; la perte de la garde de l’enfant jusqu’à la majorité et le désir de mettre au monde un nouvel enfant.
Lunch réseautage
Bloc 4 – La parole des adolescents et des jeunes adultes placés ou adoptés
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Communication orale
La participation des jeunes pendant le placement : obstacles, facilitateurs et recommandationsUrsy Bouendet (Collectif Ex-Placé DPJ), Camille Bourgelas (Université Laval), Genevieve Caron (Université Laval), Jessica Côté-Guimond (Collectif Ex-Placé DPJ), Émilie Roy (Collectif Ex-Placé DPJ), Rosita Vargas Diaz (Université Laval)
La participation est un droit fondamental qui a des effets positifs pour les jeunes (ex. McPherson et al., 2021; Rap et al., 2019). La participation individuelle et collective sert de socle de la protection sociale lors de la transition vers l'âge adulte (Lacroix et al, 2020). Or, il y a des failles dans l’exercice réel de la participation des jeunes (McPherson et al., 2021). Lorsqu’ils ne peuvent pas participer aux décisions, ils ne se sentent pas concernés par les résultats de ces décisions (Faisca, 2021), se sentent impuissants, manquent de confiance en eux-mêmes (Bessell & Sharon, 2011) ou adoptent des comportements d’opposition ou de passivité dans le processus d'intervention (Ten Brummelaar et al., 2018). Cette communication présente les résultats d’une recherche-action participative, menée par 6 membres du Collectif Ex-placé de la DPJ et une chercheure, visant à approfondir l'expérience de participation de jeunes au processus de décision sur leur plan d’intervention et milieu de vie pendant le placement, et les services d’accompagnement de transition à la vie adulte. Les résultats montrent que la participation des jeunes pendant le placement est limitée, dans l'intervention et les décisions critiques pour ces jeunes (ex. plan d’intervention, milieux de vie, contacts, éducation et formation, etc.). Du point de vue des jeunes, cet espace limité de participation a un impact majeur sur leur processus d'autonomisation et rend difficile leur transition vers la vie adulte.
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Communication orale
La construction identitaire chez les jeunes de 14 à 25 ans adoptés en Banque-mixteDoris Chateauneuf (Centre de recherche universitaire sur les jeunes et les familles), Béatrice Decaluwe, Geneviève Pagé (Université du Québec en Outaouais), Marie-Andrée Poirier (Université de Montréal), Karine Tremblay (Université du Québec à Trois-Rivières)
Depuis les 35 dernières années, le Québec s’est doté du programme Banque-mixte, permettant de placer des enfants, pris en charge par la protection de la jeunesse et jugés à haut risque d’abandon, au sein de familles d’accueil prêtes à les adopter s’ils y deviennent admissibles. À partir des statistiques disponibles sur le nombre d’adoptions impliquant les Directeurs de la protection de la jeunesse depuis 2002, on peut estimer qu’environ 8 000 enfants ont été adoptés via ce programme. Or, nous n’avons que peu de connaissance sur ce que ces personnes deviennent après l’adoption. La présente communication vise à partager des résultats préliminaires d’une étude qualitative exploratoire réalisée auprès de jeunes de 14 à 25 ans ayant été adoptés par le programme Banque-mixte. Ayant été placés dans leur famille adoptive à des âges variés (à la naissance jusqu’à 4 ans et demi), certains ont conservé des liens ou vécu des retrouvailles avec des membres de leur famille d’origine après l’adoption. Ainsi, leurs relations avec leurs familles adoptive et d’origine, de même que l’importance pour eux de connaitre toute leur histoire d’adoption, même si elle s’appuie sur des circonstances difficiles, seront abordées. Les difficultés rencontrées en termes de recrutement ainsi que les retombées pour la pratique seront discutées.
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Communication orale
« J’en parle à qui je veux, quand je veux, où je veux » : l’adoption discutée dans la vie et la famille adoptive des personnes adoptées à l’étrangerJohanne Thomson-Sweeny (UdeM - Université de Montréal)
Objectif : Cette présentation vise à exposer la place qu’occupe le sujet d’adoption dans la vie des adultes adoptés à l’étranger.
Méthode : Les données ont été recueillies avec une méthodologie qualitative. Dix personnes adoptées à l’étranger ont participé à des entrevues individuelles dans le cadre d’une étude de doctorat afin de partager leur expérience et leur perspective sur leurs relations familiales adoptives en lien avec un contact avec la famille biologique. Les résultats ont été analysés selon un ancrage théorique constitué d’un modèle conceptuel adoptif et du modèle conceptuel de la vie personnelle de Smart.
Résultats : Ces résultats préliminaires montrent que l’adoption comme sujet de discussion dans la vie des personnes adoptées et dans leur famille est multidimensionnelle. Les personnes adoptées peuvent être ouvertes au sujet, mais ne pas vouloir toujours en parler et veulent en discuter uniquement avec certaines personnes dans certains contextes. Leur aisance évolue dans le temps et pour certaines, c’est le contact avec leur famille d’origine qui les a motivées à vouloir parler davantage d’adoption. Parfois, le sujet d’adoption cause des malaises et des tensions au sein de la famille adoptive, alors que parler d’adoption au sein de la famille peut aider les membres à créer une histoire familiale qui les réunit et renforce l’identité familiale.