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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

La formation des juristes et la recherche en droit ont subi d’importantes transformations au cours des dernières décennies. Loin derrière se trouve l’époque des années 1950-1970, au cours desquelles la recherche en droit était considérée avec « dédain et méfiance » par la communauté juridique (CRSH, 1983; Émond, 2012), alors que les enseignements universitaires étaient concentrés sur le partage de savoirs essentiellement techniques (CRSH, 1983). 

Aujourd’hui, la recherche interdisciplinaire paraît dominer les programmes de cycles supérieurs en droit, cette dernière étant perçue, en droit comme ailleurs, « de plus en plus comme une façon pertinente d’aborder des problématiques complexes » (Taché, Zimmerman et Brisson, 2011; Darbellay et Paulsen, 2008). Dans le même ordre d’idées, on observe le parcours professionnalisant du juriste en devenir se transformer pour s’ouvrir davantage à l’interdisciplinarité (Lemay et Cumyn, 2016). Par exemple, au sein des facultés de droit québécoises, l’offre de cours de 1er cycle est bonifiée pour inclure notamment des cours de philosophie et de sociologie du droit, et il est parfois obligatoire pour les étudiantes et les étudiants de sortir de sa faculté d’attache pour compléter son cursus. 

Au regard de cette mobilisation croissante de l’interdisciplinarité, nous proposons un temps d’arrêt permettant de discuter des racines de certaines initiatives interdisciplinaires dans la formation des juristes, des relations que le droit entretient avec les autres disciplines et de l’identité des juristes. Ce colloque se veut de la sorte un espace de réflexion sur la place, la pertinence et les limites de cet appel à l’interdisciplinarité dans la formation de l’esprit juridique au Québec.

Remerciements :

Nous remercions chaleureusement le Laboratoire pour la recherche critique en droit, le Centre de recherche sur la régulation et le droit de la gouvernance, le Fonds d'appui à l'engagement étudiant et l'Association générale étudiante des cycles supérieurs en droit - UdeS pour leur précieuse collaboration financière, humaine et matérielle ayant permis la réalisation de cet événement.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Ouverture à l’interdisciplinarité dans la recherche en droit : pourquoi et comment ?

Salle : Hélène-Desmarais - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
  • Communication orale
    Le droit : une discipline?
    Finn Makela (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Que l’on parle d’études interdisciplinaires, multidisciplinaires ou transdisciplinaires, le discours sur la recherche décloisonnée tient pour acquise l’existence de disciplines identifiables et relativement stables qui entreraient en interaction. Or, il n’est pas évident que ce présupposé s’impose sans démonstration à la manière d’un axiome. Cette présentation vise à explorer la question suivante : est-ce que le droit est une discipline? Afin d’y répondre, nous nous interrogeons sur différentes définitions possibles de « discipline » et de leurs conséquences pour la recherche et l’enseignement portant sur les phénomènes juridiques.

  • Communication orale
    De la nécessité pratique de l'interdisciplinarité
    Jean-Francois Gaudreault-Desbiens (UdeM - Université de Montréal)
  • Communication orale
    Quand l’interdisciplinarité devient occasion de mauvaise science et de mauvais droit : exemples d’objectifs et de procédés à chasser
    Michelle Cumyn (Université Laval), Violaine Lemay (UdeM - Université de Montréal)

    Suite à leur première publication commune, aujourd’hui un classique de méthodologie critique inhérent à l’interdisciplinarité dans la recherche en droit (2017), cette communication s’attache à illustrer ces dérives fréquentes que ne légitime en rien le fait de se réclamer de l’interdisciplinarité: 1-l’occasion d’une fuite des formes ou de la raison incontournables d’une thèse de doctorat, toutes disciplines confondues; 2-l’ignorance du caractère plus que jamais impérieux, du fait des révolutions en philosophie de la connaissance du XXe s., d’un choix adéquat de procédés méthodologiques, c’est-à-dire adaptés aux objectifs spécifiques de la recherche et compatibles avec les choix théoriques opérés. Malheureusement, probablement en raison de la prégnance forte de réflexes méthodologiques trop inconscients et indiscutés, un grand nombre de recherches et de thèses dérivent aujourd’hui vers l’incohérence méthodologie, vers l’aberration scientifique et même vers un refus colonial radical du savoir propre aux facultés de droit, dont on réclame pourtant le doctorat. Ancrée dans l’expérience d’évaluation de deux professeures de droit d’expérience, cette communication a pour objectif de provoquer une discussion sur la nécessité d’un tracé de limites pour la formation en droit: l’actuel flou et l’impression courante d’absence de limites profite à trop de «non-thèses en droit», à trop d’aberrations scientifiques et conduit à vider de sa spécificité le savoir propre aux facultés de droit.


    Communications par affiches

    Session par affiche : projets interdisciplinaires aux cycles supérieurs en droit

    Sept communications par affiches de personnes étudiantes aux cycles supérieurs en droit qui présenteront un projet de recherche interdisciplinaire complété ou en cours.

    À l’issue de la session de présentation par affiches, un prix du public sera remis à la personne dont l’affiche s'est la plus démarquée au niveau de sa qualité, autant en termes de structure que de contenu.

    Salle : RONA - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine

    Dîner

    Dîner

    Salle : Hélène-Desmarais - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine

    Communications orales

    L’interdisciplinarité dans la formation des juristes

    Salle : Hélène-Desmarais - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
    • Communication orale
      La formation des juristes en droit de l’environnement : réflexions et approches pédagogiques pour une matière marquée par l’interdisciplinarité
      Alexandre Lillo (UQAM - Université du Québec à Montréal)

      De plus en plus de thématiques juridiques reposent sur des connaissances extérieures au droit. Parmi elles se trouve le droit de l’environnement. Alors que les développements récents en la matière se basent sur les résultats produits par les sciences naturelles, nombreuses des solutions proposées mobilisent, entre autres, des approches économiques, des stratégies issues des sciences sociales ou des mécanismes de gouvernance. En ressort une ouverture importante du droit de l’environnement à l’interdisciplinarité.

      Cette évolution soulève la question de la formation des juristes dans ce domaine. Alors que les préoccupations des jeunes générations à l’égard de l’environnement sont de plus en plus prononcées, il convient de se demander comment l’interdisciplinarité propre à cette matière peut être intégrée à la façon dont elle est enseignée.

      Dans cette présentation, nous explorerons dans un premier temps la place de l’interdisciplinarité dans le droit de l’environnement. Nous constaterons en ce sens que des savoirs externes au droit sont, à plusieurs égards, aux fondements mêmes de cette matière. Nous verrons dans un second temps que l’interdisciplinarité peut également marquer la façon d’enseigner le droit de l’environnement. Nous nous pencherons ainsi sur une série de réflexions, d’approches pédagogiques et d’enjeux relatifs à l’interdisciplinarité dans l’enseignement de cette branche du droit.

    • Communication orale
      Quelle réflexion sur la relation aux savoirs dans la formation des juristes? Après l’interdisciplinarité, l’éloge à «l’utopie des interconnaissances»
      Doris Farget (UQAM - Université du Québec à Montréal)

      Le courant droit et société a bien montré l’impossibilité de se représenter, puis d’expliquer les phénomènes sociojuridiques d’un point de vue mono-disciplinaire et légaliste. Cette impossibilité est d’autant plus marquée lorsque vient le temps pour les juristes de considérer la pluralité des cultures et traditions juridiques, de même que leurs contextes d’émergence et leur trajectoire dans un monde globalisé. Elle s’accroit encore davantage lorsque l’occasion de coconstruire la recherche en partenariat avec des groupes sociaux, notamment des peuples et des communautés autochtones, se présente. Pourtant, à cette étape, l’interdisciplinarité est-elle une transformation suffisante des programmes d’étude en droit ? À travers différentes expériences d’enseignements et de recherche, cette communication mettra en lumière à la fois l’intérêt d’un enseignement interdisciplinaire du droit, ses défis, mais aussi la nécessité de pousser plus loin l’audace pédagogique. Premièrement, dans une « écologie des savoirs » (Santos) composée d’une pluralité des formes de connaissance, quelle relation aux savoirs, nous juristes, entretenons-nous et véhiculons-nous? Deuxièmement, qu’est-ce que serait une pédagogie des interconnaissances en droit (Santos) et comment la valoriser? Comment cette pédagogie peut-elle nous conduire à repenser les frontières de notre propre discipline et de nos enseignements? Quelles sont les impasses actuelles ?

    • Communication orale
      L’enseignement et l’apprentissage en clinique interdisciplinaire : l’expérience de la Clinique interdisciplinaire en droit social de l’Outaouais
      Emmanuelle Bernheim (Université d’Ottawa)

      Les recherches menées en clinique juridique dans les dernières années mettent en lumière les lacunes de la formation juridique: les étudiant·es rapportent non seulement découvrir « sur le tas » que le droit ne permet bien souvent pas de répondre aux besoins des personnes consultant en clinique juridique, mais qu’il est également bien souvent le problème. Confrontés à un sentiment d’impuissance, les étudiant·es font également face à une détresse à laquelle ils et elles ne sont pas préparé·es. L’interdisciplinarité constitue une façon d’initier les juristes aux dimensions sociales des problèmes juridiques, tout en développant leur savoir-être.

      C’est sur la base de ces constats que le projet de CIDSO a été construit. Intégrant étudiant·es en droit, en technique juridique, en sciences infirmières et en travail social, la clinique promeut une formation croisée basée sur les droits. Dans ce contexte, les juristes développent leurs compétences relationnelles, arrivent à reconnaître et à gérer leurs propres émotions, comprennent le bénéfice de collaborer avec des professionnel·les d’autres disciplines et développent une approche de travail fondée sur l’advocacy. Les retombées d’un tel projet sont nombreuses, notamment l’engagement dans une pratique professionnelle axée sur la justice sociale et la mobilisation des connaissances issues des expériences en clinique dans le développement de recherches documentant le droit social en action.

    • Communication orale
      L'atelier sur les corps, les identités et l'être: lieu de rencontre entre les disciplines
      Michaël Lessard (Université de Toronto), Marie-Andrée Plante (Université McGill)

      L’Atelier sur les corps, les identités et l’être a été lancé en 2020 en tant qu’espace de dialogue entre de jeunes chercheur·euses de toutes disciplines (par ex. droit, sociologie, littérature, linguistique, arts, communication, philosophie, histoire, etc.) intéressé·es par les thèmes des corps, des identités et de l’être qui présentent leurs travaux en chantier. Son objectif? Construire une communauté interdisciplinaire où la confrontation à différentes approches, sensibilités, et présupposés théoriques et méthodologiques permet de faire avancer les réflexions, suscite la remise en question, et mène peut-être même vers la sérendipité, la découverte inattendue.

      Alors que ce type d’activité n’est généralement pas présent dans la formation en droit, cette communication sera l’occasion d’en explorer le potentiel, en examinant ses réussites comme ses écueils. Doit-on former les juristes à l’interdisciplinarité? Un tel Atelier est-il une voie à suivre?

      En outre, à la lumière de l’expérience de l’Atelier, la présentation permettra de réfléchir sur la place spécifique que les jeunes chercheur·euses en droit peuvent occuper dans ce décloisonnement disciplinaire et la manière dont celui-ci peut agir sur leur identité de juristes. En fait-il de meilleur·es juristes? Ou en fait-il peut-être plutôt des juristes indiscipliné·es?


    Panel / Atelier

    Table ronde sur l’expérience de l’interdisciplinarité à l’aide de récits

    Salle : Hélène-Desmarais - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
    Présidence : Andréane Sabourin-Lafamme

    Réseautage

    Cocktail

    Salle : Hélène-Desmarais - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine