Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Les changements climatiques représentent l’un des plus gros défis auxquels l’humanité est confrontée au 21e siècle (IPCC, 2021; WHO, 2021). Les effets sociaux, environnementaux, sanitaires, économiques et politiques sont multiples et dévastateurs, et interpellent directement les intervenantes et intervenants sociaux qui travaillent de près avec les communautés les plus touchées par ces changements : « Les effets socioécologiques des changements climatiques se font sentir avec acuité sur les populations et les communautés les plus opprimées et les plus démunies » (Thésée et Carr, 2008, p. 15).
Ces effets socioécologiques pressent de plus en plus les intervenantes et intervenants sociaux à s’engager davantage face aux risques et catastrophes (Maltais et al., 2022; Maltais, 2003), dans la formation écosociale (Drolet et al., 2015), par des actions de prévention, d’écologisation des institutions sociales (Grandgeorge, 2022) et de politisation (Latour, 2021) dans les communautés territoriales (RQIIAC, Bernard et Michaud, 2020). D’ailleurs, il faut noter que les personnes œuvrant en travail social, notamment en action collective (Comeau, Bourque et Lachapelle, 2018; Lachapelle, 2017), se sont depuis longtemps engagées dans les luttes environnementales et pour la justice écosociale au Québec (Comeau, 2010), à l’échelle autant locale qu’internationale (Dominelli, 2018; Gonzalez-Hidalgo 2020).
Toutefois, bien que ces pratiques d’intervention écosociales foisonnent au Québec, elles demeurent trop peu documentées. Cela peut s’expliquer par le fait que les milieux du travail social universitaires et francophones ont tardé à développer ce champ de connaissances du travail « écosocial ». Considérant l’état embryonnaire de cet intérêt pour le travail écosocial, les connaissances sous-jacentes à la discipline du travail social n'ont pas encore été influencées par une pensée plus écosociale (Larocque, Roy et MacDonald, 2022; Varoch et Mickey, 2022; Jochems, Poisson et Létourneau, 2017), tout comme la formation n’a pas été influencée par l’écologie, et ce, malgré l’urgence climatique croissante. Cela est vrai pour les savoirs, la pédagogie et la pratique du travail social partout au Québec, comme dans le reste de la francophonie canadienne, où ces initiatives sont rarement évoquées.
Pour ce faire, il est indispensable de repenser la relation entre l’humain et la nature, et ce, au regard des fondements relationnels de la crise climatique (Rosa, 2018; Latour, 2021). Il convient alors d’interroger les types de récits, alternatifs ou existants mais mis sous silence, qui contribuent à décoloniser la nature et nouer avec elle une relation mutuelle (Tapia et Magnenat, 2020), basée sur des principes de réciprocité (Larocque, soumis) et de pensée plurivers (Escobar, 2018).
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Sue-Ann Macdonald (UdeM - Université de Montréal)
- Anaïs Gerentes (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Sylvie Jochems (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Emmanuelle Larocque (Université d’Ottawa)
- Gabrielle Laverdière-Pilon (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Mario Paris (Université de Moncton)
- Érick Rioux (UdeM - Université de Montréal)
Programme
Ouverture du colloque
Axe : penser
Cet axe, qui rassemble les dimensions épistémologique et axiologique, permettra de mettre en exergue des éléments clés et valeurs fondamentales du travail écosocial. Ainsi, les cadrages tels que l’écospiritualité, l’écoféminisme, la criticité, et les savoirs autochtones (incluant décoloniaux et postcoloniaux) représentent des terreaux fertiles pour incarner une posture ontologique basée sur le lien.
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Communication orale
Un programme favorisant la connectivité avec la nature: le travail écosocial en pratiqueEmilie Lamoureux-Sproule (UdeM - Université de Montréal)
Les activités humaines ont provoqué un réchauffement de 1.07 °C depuis les conditions préindustrielles (IPCC, 2021). Il est donc nécessaire d’encourager les humains à adopter des comportements pro-environnementaux afin d’affronter les changements climatiques qui affectent tous les êtres de la planète. La connectivité avec la nature est un facteur clé pour l’adoption de ces comportements. Dans le contexte de ma maîtrise en travail social, je réalise un projet d’intervention qui vise l’approfondissement de la connectivité avec la nature chez les enfants de 6 à 12 ans. Les enfants sont à risque de subir les effets des changements climatiques de façon disproportionnée en comparaison aux adultes en ce qui touche leur santé mentale et physique (Santé Canada, 2022). Les enfants sont plus vulnérables en raison de leur physiologie ainsi que leur niveau d’autonomie (Stanberry et al., 2018). Mon stage a lieu à La Cabane, un espace créatif pour les enfants ans scolarisés à domicile. Je mène un groupe de sept jeunes dans les endroits boisés de Montréal. Ensemble, nous faisons plusieurs activités qui favorisent la connectivité avec la nature chez les enfants. Les bénéfices du projet existent dans le présent et le futur. Il promeut l’écocitoyenneté chez ces enfants, ce qui est bénéfique pour leur génération et les générations futures d’enfants. Le temps passé en nature est aussi bénéfique pour ces enfants d’une manière immédiate.
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Communication orale
La dichotomie nature-culture en travail social: regards des praticiennes en milieu organisationnelÉrick Rioux (UdeM - Université de Montréal)
Dans le discours de la modernité, la dualité nature-culture s’imbrique à d’autres concepts, tels que le développement, l’extractivisme et le capitalisme. Ce discours est nettement lié à la crise environnementale et sociale qui s’abat présentement sur l’humanité (Escobar, 2018). Les conséquences de cette crise affectent de façon disproportionnée les populations vulnérables (IPCC, 2022; Landrigan et al., 2018; WHO, 2021), ce qui pousse le travail social aux premières loges des effets des changements climatiques. Cependant, la discipline du travail social se trouve elle aussi influencée par le discours de la modernité (Besthorn, 2013), notamment à travers le cadre néolibéraliste de la nouvelle gestion publique, le modèle managérial prédominant dans le réseau de santé et des services sociaux du Québec. Ce contexte organisationnel soulève donc de sérieux enjeux pour les praticiennes voulant adopter une posture critique de la modernité et une perspective « écocentrique » dans le cadre de leur profession. Or, que savons-nous de l'écologisation de la pratique du travail social au Québec ? La littérature se fait rare sur ce sujet, ce pour quoi un projet de recherche qui vise entre autres à répondre à cette question est en cours. Cette communication vise donc à présenter certains résultats préliminaires qui découlent de groupes de discussion auprès de travailleuses sociales sur leur compréhension de la transition socioécologique dans leur profession.
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Communication orale
« Aille.Aille Aille.Y’a du pain sur la planche » : Dialogues étudiants sur les liens entre le travail social et l’environnement dans la formation en travail social au QuébecJeanne Dagenais-Lespérance (PRAIDA, CIUSSS Centre-Ouest)
Nous nous placerons du point de vue étudiant pour entamer ici une réflexion sur les programmes de formation en travail social au Québec. En effet, ce sont les expériences et réflexions sur les liens entre l’environnement et le travail social que l’autrice a documentées dans le cadre de son mémoire de maîtrise(Dagenais-Lespérance, 2021). Ce sont donc ces résultats de recherche qui seront présentés.
Des données qualitatives ont été recueillies par le biais de trois groupes de discussion en ligne, regroupant des personnes qui étudient en travail social dans des universités québécoises. Une analyse thématique réflexive(Braun et al., 2019), ancrée dans une méthodologie ethnographique féministe(Haraway, 1988; Harding, 1992; Hill Collins, 2003; Naples, 1996, 2003) un cadre conceptuel nepantla(Anzaldúa, 1999; Anzaldúa et Keating, 2002), aura permis de dégager les constats principaux du mémoire. Bien que cette contribution ne s’attardera pas longuement sur la méthodologie de recherche afin de laisser plus de place aux résultats, elle sera néanmoins abordée, car elle témoigne d’enjeux théoriques importants rencontrés en chemin.
Les sept thèmes résultants de l’analyse des données seront abordés, permettant de mieux comprendre les préoccupations étudiantes récentes. Ils peuvent aussi servir de pistes pour guider des transformations dans la formation en travail social au Québec.
Axe : être
L’aspect ontologique (l’être) est souvent délaissé des écrits en travail écosocial. Cette session du colloque vise à approfondir la réflexion quant à la posture de l’intervenant et de l’intervenante écosociale, à savoir comment construire notre identité écologique et une éthique environnementale selon une logique holistique et écocentrique.
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Communication orale
Personnes âgées face aux défis des changements climatiques : État des connaissances sur les catastrophes naturellesMario Paris (Université de Moncton), Mathilde Thériault (Université de Moncton)
Le vieillissement de la population est un phénomène mondial qui se produit lorsque la proportion de personnes âgées augmente par rapport à la population totale. Les changements climatiques sont aussi un phénomène mondial qui est causé, en partie, par l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre provenant de l'activité humaine. Cependant, ces deux phénomènes ont des conséquences croisées, car les personnes âgées sont plus vulnérables aux impacts des changements climatiques, entre autres dans un contexte de catastrophe naturelle.
Basée sur une revue exploratoire de la littérature scientifique, notre présentation dressera une image des connaissances sur les catastrophes naturelles et les personnes âgées. Pour ce faire, 77 articles ont été recensés. De manière générale, la vulnérabilité des personnes âgées est mise en évidence par ces études et elle s'explique par le déclin physique avec l'avance en âge, l'absence de services adaptés à leurs besoins lors de catastrophes, ainsi qu'un risque élevé de pauvreté.
Nous aborderons les implications de cette recension exploratoire afin de réfléchir la pratique et la recherche en travail écosocial. Nous montrerons que les personnes âgées ne représentent pas seulement un groupe vulnérable dans la population, mais elles sont aussi des personnes avec des expériences de vie, des connaissances et des compétences qui peuvent être utilisées pendant et après une catastrophe naturelle, voire dans le cadre de la transition écologique.
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Communication orale
Inspirer et incarner un rapport alternatif au vivant : Réflexions et mises en application de l’outil narratif l’Arbre de la vieEmmanuelle Larocque (Université d’Ottawa)
Le travail écosocial prend du muscle au niveau théorique mais il reste plusieurs angles morts à combler au niveau du savoir-être et du savoir-faire afin que les acteurs.trices du travail social puissent inspirer et incarner une posture écocentrique, centrale à la décolonisation des rapports hégémoniques au vivant.
Cette conférence interactive présentera l’Arbre de la vie (Denborough, 2012), un outil réflexif issu des pratiques narratives collectives et adapté pour examiner le rapport à la Nature lors d’un programme d’intervention par le sport et le plein-air. Conceptualisant la crise climatique comme une crise relationnelle et le rôle des récits sur les interactions avec et en Nature, cet outil narratif permet de questionner, déconstruire et repenser la relation au vivant dans un contexte d’intervention sociale. Faisant écho au savoir-être, la mise en application de l’outil lors de la conférence permettra d’engager dans un processus d’autoréflexion critique et d’expérimenter avec une posture « décentrée mais influente » pour faciliter du mouvement dans les manières de faire sens de relation humain-Nature. Afin de concrétiser le lien entre théorie et pratique, chacune des étapes de l’Arbre de la vie seront expliquées et appuyées par des résultats empiriques. Au niveau du savoir-faire, l’objectif sera de rehausser les connaissances de l’approche narrative et de mieux comprendre ses potentialités pour appuyer la vision transformatrice que revendique le travail écosocial.
Activité « Arbre de la vie » et pause dîner
Axe : former
Sur cet axe se posent les questions entourant les conditions académiques favorables à l’émergence d’une relève qualifiée au travail écosocial : cursus de formation, composition et expertise du corps professoral, stages professionnalisants, partenariats entre les milieux d’enseignement et de pratiques écosociales, partenariats entre programmes de formation, …
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Communication orale
À quelles conditions le travail social en France est-il en capacité d’agir face à la catastrophe environnementale en cours ?Arnaud Morange (IRTS Institut Régional du Travail Social Normandie-Caen)
Face à l’urgence environnementale, les organisatrices de ce colloque alertent à juste titre sur la nécessité de transformations en profondeur de nos manières d’être et de faire, y compris dans le champ du travail social. Si les intervenants sociaux du Québec sont déjà engagés dans des démarches multiples, ce n’est pas le cas en France, pour des raisons que nous rappellerons. Puis nous dresserons un état des lieux (actualisé) de la place des questions écologiques et environnementales dans les métiers du travail social et dans ses formations dans l’hexagone, pour mieux alerter sur l’impérieuse nécessité, ici comme ailleurs, de dépasser l’approche par l’accompagnement en insertion et la sensibilisation à la cause de la Nature. Il est temps de porter haut et fort la transition écologique et sociale à propos de laquelle de nombreux auteurs alertent depuis les années 1970 (nous ferons là aussi un rapide résumé de la pensée en la matière). La transformation, pour le travail social, doit être éducative (point sur les contenus dans nos formations), déterminée (état de la propension à agir) et active. Sur ce dernier point, nous présenterons une recherche participative qui s’engagera au moment du colloque, sur la sobriété et l’adaptation énergétiques vues par les habitants d’un quartier populaire de la ville de Caen (conditions d’adhésion ; mise en œuvre ; enjeux et perspectives).
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Communication orale
Interventions éducatives et formation en travail écosocial : cas d’un programme d’éducation sur les changements climatiques dans un organisme d’éducation populaire au QuébecMélanie Champoux (Université de Sherbrooke), Carine Villemagne (UdeS - Université de Sherbrooke)
Au Québec, les professionnelles de l’éducation populaire détiennent des formations variées dont plusieurs se rattachent au champ du travail social. En ancrant leurs pratiques dans la dimension exclusivement sociale de l’environnement, celles-ci ont historiquement négligé de prendre en considération les relations qui unissent les personnes à leur environnement autre qu’humain, et ce, parce qu’elles n’ont pas été formées en ce sens. Pourtant, les réalités associées aux multiples dégradations environnementales, dont celles relatives aux changements climatiques, ne peuvent plus être ignorées et considérées « en dehors » du champ du travail social. Dans ce contexte, les professionnelles de l’éducation populaire se questionnent quant aux nouvelles formes de pratiques émancipatoires qui leur permettraient de répondre aux besoins d’éducation relative aux changements climatiques (ERCC) des communautés qu’elles accompagnent. Afin d’illustrer les défis qui leur sont posés, la présentation se penchera sur l’étude du cas d’un organisme d’éducation populaire situé en Estrie. Cet organisme a développé un programme d’ERCC sur une période de cinq mois avec un groupe de huit adultes. Les forces et les lacunes de l’intervention éducative seront présentées et des pistes d’amélioration seront explicitées. Pour conclure, des recommandations seront formulées en vue de contribuer à l’émergence de la formation initiale et continue en travail écosocial.
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Communication orale
Mieux former des actrices et acteurs de changement face aux crises sociales totales de nos société non-durables : Analyse d’une expérience pédagogique dans un programme de 1er cycOlivier Riffon (Université du Québec à Chicoutimi), Sabrina Tremblay (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
La triple crise actuelle (sanitaire, économique, climatique), entretenue par nos modes de développement insoutenables, impacte le fonctionnement des personnes dans leurs communautés (INSPQ, 2021). Le travail social a un rôle à jouer à cet effet (Ornellas et al., 2016). Or, la formation que reçoivent les étudiantes en travail social sur les enjeux liés à la transition socioécologique (TSE) est actuellement insuffisante (Harris et Boddy, 2017). Cela peut nuire à la capacité et le sentiment de compétence de ces futures intervenantes d’intervenir sur ces enjeux. Il faut ainsi adapter nos enseignement et réduire au maximum le fossé entre la théorie et la pratique (Champoux, 2020).
Notre communication propose de faire un retour critique sur une expérience pédagogique d’initiation et d’appropriation des enjeux de la TSE auprès d’étudiantes du baccalauréat en travail social de l’Université du Québec à Chicoutimi lors de la session d’automne 2022 et hiver 2023. Selon les principes de la pédagogie active (Desjardins et Sénécal, 2016; Poumay, 2014), les étudiantes ont été placées en action dès le début de la session avec le mandat de réaliser un projet d’intervention collective d’ampleur limitée en lien avec la TSE. Nous souhaitons ainsi inspirer et convaincre les enseignants de la nécessité de s’investir davantage dans la formation des futures intervenantes en lien avec la TSE et contribuer ainsi au changement social.
Axe : intervenir (A)
On rassemble au sein de cet axe les pratiques d’intervention novatrices et les méthodologies participatives qui renforcent la solidarité, l’inclusion et les pratiques écosociales pour prévenir la dégradation environnementale, promouvoir la justice écologique et repenser le rapport au monde.
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Communication orale
Émotions écologiques et intervention sociale de groupe : une avenue inexploréeGabrielle Laverdière-Pilon (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La présente proposition a pour but d’explorer en quoi le travail social de groupe est une avenue prometteuse pour répondre aux nouveaux enjeux posés par les émotions écologiques. Cette communication s’amorce par une nécessaire exploration critique des concepts d’écoanxiété et d’écoémotions (Gousse-Lessard et Lebrun-Paré, 2022; (Pihkala, 2020) afin de justifier une proposition conceptuelle alternative, celle des émotions écologiques: “un sens qui nous informe de la nature changeante du climat social et environnemental dans lequel nous vivons” (Kałwak et Weihgold, 2022). Cela permet alors d’asseoir la pertinence d’une intervention sociale de groupe qui sera expérimentée et analysée dans le cadre d’une maîtrise de type recherche-intervention menée à l’UQAM. Il s’agit plus précisément d’une intervention de groupe utilisant l'approche dite “d’aide mutuelle”, jumelée à des éléments d’autogestion (Roy et Pullen-Sansfaçon, 2016) et ce, dans une perspective d’écologie politique (Gonzalez-Hidalgo et Zografos, 2020).
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Communication orale
Et si…. Bienvenu dans un récit agricole réunionnais alternatifSarah Migault (CERReV-MRSH-Université Caen-Normandie)
La Réunion est une île de l’Océan-Indien déjà touchée par le changement climatique. Ses vulnérabilités s'amplifient dues à de multiples pressions. Ancienne colonie française, puis départementalisée, elle est frappée par la logique occidentale naturalisme et par un : « maillage ontologique individu-marché-science » (A, Escobar, 2018). Ce modèle est globalisant et ne prend pas en compte les plurivers.
Fort de ce constat, et avec l’émergence de technologies agricoles connectées, il nous a semblé nécessaire que ces nouvelles entités soient discutées, négociées voire rejetées, sur fond de pluralisme, dans l’espace public. Finalement, quelles fassent l’objet d’une composition politique. Cette communication présente une initiative multi-acteurs qui revisite les processus de conception et d’exploration des technologies, en ouvrant les possibles et les technologies grâce à des ateliers. Nous verrons que derrière un artefact c’est un choix de gouvernance et d’autonomie qui se joue.
En abordant leur réalité avec des associations et des chercheurs, les paysans élaborent un modèle de civilisation alternatif, propice à réinventer les communautés d’intérêts en communautés de destin. Afin de développer et de pérenniser ce type d’initiative qui améliore les liens sociaux, la créativité et la justice sociales le rôle des travailleurs sociaux aux prises avec les réalités des terrains est primordial et se doit d’être étendu.
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Communication orale
Prononcer et transformer le monde : La matrice des utopiesJustin Sirois-Marcil (Lobe vert)
L’écoanxiété réfère à un phénomène qui ne fait pas consensus tant sur la définition que sur les stratégies et outils d’intervention pour aider les personnes affectées. De plus, ces mêmes personnes ne s’identifient pas toujours au terme d’écoanxiété.
Malgré les dissensus, un besoin criant d’imaginer et créer des avenirs meilleurs que ce à quoi les pires pronostics du GIEC nous destinent se fait sentir. À cet effet, une adaptation de la Matrice de la thérapie d’acceptation et d’engagement (Polk, Schoendorff, Webster et Olaz, 2017), un outil pouvant faciliter la praxis au sein des groupes, sera présentée.
Nous verrons les résultats et l’analyse d’un récit de pratique basé sur des ateliers semi-dirigés auprès de huit groupes ouverts dans des milieux communautaires et institutionnels hétérogènes. Environ 60 personnes ont prononcé les dystopies telles qu’iels les perçoivent et les manières de les endiguer, ainsi que les utopies et les moyens de les faire advenir.
Les ateliers furent des espaces d’expressions où la parole des personnes issues de différentes catégories sociales a pu être entendue. Elles se sont notamment exprimées au sujet des mondes qui provoquent et apaisent l’écoanxiété, un état émotionnel pour lequel ces groupes ont formulé leur propre définition.
Axe : intervenir (B)
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Communication orale
L’organisation communautaire s’invite dans le champ de la transition socioécologiqueMélanie Mailhot (Regroupement québécois des intervenantes et intervenants en action communautaire en CISSS et CIUSSS), Chantal Plamondon (CISSS de la Montérégie-Centre), Amélie-Constance Richard (CISSS des Laurentides)
Au nom du RQIIAC, nous désirons ici soumettre trois communications.
1. La première mettra l’emphase sur la façon dont les organisatrices-teurs communautaires (OC)peuvent contribuer à la transition socioécologique des communautés, en particulier en vue de soutenir les populations plus vulnérables. Quelles sont les pistes de solution en matière de lutte et d'adaptation aux changements climatiques? Nous détaillerons les pratiques actuelles des OC, que ce soit en sécurité alimentaire, en habitation ou en mobilité durable, et ce, à partir d’exemples concrets tirés de notre prochain cahier annuel, lequel sera dédié à cette thématique.
2. Un récit de pratique d’intégration sera aussi présenté via le partage d’une démarche collective d’organisation d’un colloque destiné à des intervenant.es sous le thème: «Intervention jeunesse en contexte de transition socioécologique ».
3. Enfin, par l’entremise d’un dernier récit, il sera question d’une communauté de pratique formée d’OC des Laurentides qui s’est penchée sur des aspects susceptibles d’accroître la formation et les connaissances des intervenant.es en matière de transition socioécologique : développement d’un langage commun, identification des leviers présents à l'échelle locale, et examen des rôles que devraient jouer les OC, notamment sur le plan de la vulgarisation et du soutien-conseil pour favoriser la participation citoyenne.
5 @ 7
Les informations seront données sur place.