À la lumière des nombreuses tendances qui influent sur la pratique de l’ingénierie, un récent rapport de l’Ordre des ingénieurs du Québec (2021) soutient que les diplômé·e·s devront non seulement maîtriser des compétences techniques inhérentes à leur discipline, mais devront également déployer de nombreuses autres compétences relevant davantage du champ des sciences sociales et humaines. Le rôle des ingénieur·e·s ne se limite donc plus à la compréhension et à la maîtrise des enjeux techniques, mais englobent également des enjeux sociaux.
Cet appel à un élargissement des compétences pose plusieurs défis dans le contexte universitaire dominé par la spécialisation. Certes, l’interdisciplinarité s’impose comme une voie prometteuse pour développer une compréhension fine des enjeux de la société (Prud’homme, Larivière, Gingras, 2017), mais les pratiques restent encore peu documentées, et c’est particulièrement le cas du maillage entre le génie et les sciences sociales.
En tant que professeur·e·s et chercheur·se·s ayant reçu une formation en sciences sociales et œuvrant à Polytechnique Montréal, nous proposons de tenir un colloque sur le thème de l’interdisciplinarité entre le génie et les sciences sociales et humaines en s’intéressant à la fois aux activités d’enseignement et de recherche. Notre objectif est de rassembler des professeur·e·s, des chercheur·se·s, des étudiant·e·s, des intervenant·e·s institutionnels et industriels pour discuter des défis et occasions que pose le maillage interdisciplinaire.
Plusieurs questions seront explorées dans le cadre de ce colloque : quel portrait peut-on faire du maillage actuel entre sciences sociales et génie ? Quelle forme prend l’interdisciplinarité entre ces deux champs de connaissances dans les programmes d’enseignement ? Quels sont les bénéfices et les limites de la recherche interdisciplinaire, et comment la favoriser ?