Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Avec le développement rapide des technologies financières dans les applications commerciales, des occasions de recherche passionnantes se présentent.
L’émergence des fintechs correspond à une tendance forte de l’économie. En effet, la transformation numérique observée se caractérise bien souvent par une immédiateté et une disponibilité extrêmement forte de l’information, rendues possibles par des dispositifs technologiques comme les smartphones, les tablettes ou, de façon plus générale, par le développement de l’Internet des objets (Nicoletti et al., 2017). Si cette numérisation intense influe fortement sur les services financiers, notamment parce que les produits financiers s’appuient essentiellement sur l’information et moins sur les produits physiques, la mise en place de ces fintechs touche l’ensemble de la chaîne de valeur. Les interactions physiques avec les personnes sont conséquemment de moins en moins nombreuses laissant interrogatif sur le rôle des personnels en contact de demain. Des études récentes permettent de noter un lien positif entre la mise en place d’une gestion des ressources humaines perçue comme étant responsable avec l’utilisation plus importante des fintechs et une meilleure satisfaction des employés au travail (Sanjaya et al., 2019). Ces moins nombreuses interactions sociales ont également des conséquences potentiellement nombreuses en marketing et comportement du consommateur (Clauzel et al., 2019). Une nouvelle forme d’interaction plus hybride apparaît entre les personnels et les clients, les entreprises multipliant les formes innovantes de libre-service (Nüesch et al., 2015). Les incidences des fintechs en marketing sont également nombreuses, couvrant un large éventail de techniques et de problématiques liées à la sécurité des données, aux prestations de services financiers ou encore aux nouvelles façons d’approcher le client.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Erwan Le Saout (Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1))
- Imen Latrous (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
- Amelie Clauzel (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)
Programme
Session du matin
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Communication orale
L'ambidextrie organisationnelle en tant que capacité dynamique – Une perspective par les micro-fondations des firmes FintechsJi-Yong LEE (Audencia Business School), Jean Moussavou (Excelia)
Cet article vise à identifier les micro-fondations par lesquelles l'AO en tant que capacité dynamique se manifeste dans les organisations. Par micro-fondations, nous entendons un niveau d’analyse individuel, ou celui de petits collectifs, c’est-à-dire situé à une échelle d’analyse plus locale que macro-organisationnelle. Nous explorons le contexte particulier des firmes technologiques du secteur de la banque et de la finance, plus communément appelées fintechs (une contraction de finance et technologie). Les fintechs sont caractérisées par un environnement opérationnel dynamique dû notamment à la digitalisation des activités. Cette caractéristique nous parait intéressante à observer car n’étant que très peu abordée dans les recherches actuelles sur l’AO. Or la numérisation croissante des secteurs économiques et de la société soulève la question de savoir comment orienter les efforts d’exploration et d’exploitation pour la survie organisationnelle. Nous soutenons alors que pour développer une compétitivité à long terme, les fintechs doivent explorer continuellement de nouvelles capacités, tout en exploitant efficacement les capacités existantes. Aussi, bien qu’il existe une certaine convergence de points de vue quant à la capacité des fintechs à être innovantes , les défis de survie et d’adaptation sont importants pour ces entités qui évoluent par essence sur un marché dominé par les institutions bancaires et financières historiques...
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Communication orale
Les stratégies relationnelles entre fintechs et banques traditionnelles : un éclairage par la théorie de l’ambidextrie de réseauChaïmae BENNIS (Square Research Center & ESCP Business School), Ghita Bennis (Université Paris-Est Créteil)
À travers une étude de cas qualitative, nous nous sommes interrogées sur la manière dont s’établissent les relations entre fintech et banques traditionnelles. Nos données montrent que le contexte de digitalisation, avec l'émergence des fintech, met les banques au défi de se réinventer afin de répondre à des besoins clients en perpétuelle évolution. Elles se retrouvent ainsi dans l'obligation d'arbitrer entre l’exploitation de compétences maîtrisées (paiement, crédit…) et l’exploration de compétences nouvelles (automatisation des processus, conception d’applications mobiles…).
Pour parvenir à cet équilibre, certaines banques privilégient le développement d’innovations en interne par la mise en place de différents dispositifs incitatifs (labs d’innovation, intrapreneuriat). D'autres, par manque de temps ou de compétences, décident de s’appuyer sur l’expertise des fintech en matière d’innovation pour poursuivre leurs activités d’exploration. Par ce biais, elles parviennent à la fois à assurer un impératif d’alignement lié à leurs activités d'exploitation et un impératif d’adaptation aux exigences évolutives des clients et de l’environnement. Elles deviennent de ce fait ambidextres.
Nos résultats contribuent à une lecture des stratégies relationnelles entre banques et fintech à la lumière de la théorie de l'ambidextrie, particulièrement celle de réseau.
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Communication orale
L’impact des innovations disruptives sur la transparence et la gouvernanceSamir Trabelsi (Brock University)
Ce papier portera sur les raisons pour lesquelles les FinTech, les technologies financières, sont importantes pour le développement durable et les mesures que les régulateurs et les gouvernements doivent prendre pour élaborer une stratégie globale visant à soutenir la transformation financière numérique, en soutenant à la fois l'inclusion financière et une croissance durable et équilibrée de manière plus générale. Il examine les questions suivantes : pourquoi se concentrer sur les FinTech ; quel est leur lien avec l'inclusion financière ; et quel est le lien entre les FinTech pour l'inclusion financière et la durabilité, le critère clé des objectifs de développement durable des Nations unies (UNSDG). Les économies ont tout intérêt à se concentrer sur l'élaboration de stratégies de transformation financière numérique, en mettant l'accent sur le rôle des FinTech dans l'inclusion financière, car il s'agit d'une solution potentielle importante à la question la plus importante et la plus difficile, à savoir : comment les économies doivent-elles s'y prendre pour atteindre les objectifs de développement durable. L'inclusion financière numérique est l'une des réponses les plus importantes à la question de savoir comment les régulateurs et les gouvernements devraient atteindre les ODD
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Communication orale
La gouvernance et les enjeux sociaux et environnementaux des Fintech : l’exemple de la FranceSharam Alijani (NEOMA Business School)
Cette communication a pour objet d’examiner la gouvernance et les enjeux des Fintech et les contingences auxquelles elles sont assujetties. Nous mettons en lumière la croissance exponentielle du numérique dans les domaines tels que le paiement mobile, la banque en ligne, le financement participatif, et les cryptomonnaies à en témoigner par le doublement du chiffre d’affaires de ce secteur en France en 2021.
L’accent est mis sur l’impact des Fintech, la place des technologies de transmission d’informations telle que la blockchain et les défis en matière de sécurité et de réglementation pour les parties prenantes. A cela s’ajoute le poids économique et social des Fintech qui n’ont pas cessé de croître depuis les cinq dernières années. Ce domaine regroupe un large éventail d’acteurs et d’intermédiaires représentant une part croissante des emplois directs et indirects dans le domaine des services, ainsi que des investissements financiers et des levées de fonds au sein des licornes à haute valeur ajoutée telles que Qonto, Payfit, Ledger, Younited Credit en France. Notre recherche s’intéresse plus particulièrement aux stratégies d’adaptation et de réglementation des Fintech face aux défis sociaux et environnementaux (i.e. santé, transition énergétique et climatique). Nous mettrons en exergue le besoin d’un modèle de réglementation des flux d’informations, de données et de connaissances en nous appuyant sur un modèle de gouvernance polycentrique élaboré par Ostrom (1990, 2011).
Dîner
Session de l’après-midi
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Communication orale
L'expérience du client de la banque en ligne dans la fintechAmira Berriche (IAE - Université de Lille), Dimitri LAROUTIS (ESC Amiens & CERM)
L’arrivée des nouvelles technologies financières dites fintech pousse les banques traditionnelles à innover. Cette recherche a deux objectifs : (1) identifier les segments de clients par leur expérience de la banque en ligne et (2) comparer leurs performances relationnelles. Une modélisation par équations structurelles et des analyses multi-groupes ont été réalisées. Trois segments clients ont été obtenus : i. les plus fidèles sont les clients avec une balance expérientielle négative, ii. les moins fidèles sont les clients avec une balance expérientielle positive et iii. les véritables promoteurs de la banque en ligne sont les clients ambivalents. Ces résultats permettraient aux manageurs des banques en ligne, fintechs et néo-banques de mettre en place des actions de marketing relationnel adaptées à chaque segment clients.
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Communication orale
Les capacités dynamiques comme levier d’innovation ouverte entre les banques et les fintechsMajdi Ben Selma (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Hela Chebbi (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Alexie Labouze-Nasica (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Peu de recherches se sont intéressées aux mécanismes qui permettent aux capacités dynamiques de favoriser l’innovation ouverte. En se basant sur les apports de la théorie des capacités dynamiques, cette recherche met en avant le rôle joué par les capacités de « sensing », « seizing » et « reconfiguring » dans ce cadre. Plus particulièrement, ce travail vise à mieux comprendre les capacités dynamiques développées par les banques lors de la mise en œuvre d’une stratégie d’innovation ouverte avec les Fintech. Une approche qualitative, basée sur trois études de cas d’innovation ouverte au Canada, a permis d’identifier les capacités dynamiques clés dans ce contexte. L’analyse des résultats met en évidence, d’une part l’importance de la capacité d’identification des opportunités dans l’environnement des technologies financières. D’autre part, la saisie de cette opportunité nécessite le développement d’une capacité d’acquisition des connaissances issues des Fintech dans le cadre de la collaboration. Enfin, les cas étudiés montrent l’importance de la capacité d’adaptation à la spécificité des Fintech. Ce travail a le mérite de contribuer à la littérature sur le lien entre innovation ouverte et capacités dynamiques à travers les enseignements tirés du contexte spécifique du secteur financier.
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Communication orale
Les fintech à l’assaut du marché des paiements : quel avenir pour la carte en France ?Erwan Le Saout (Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1))
A la suite des directives européennes de paiement DSP1 et DSP2, le secteur du paiement a connu une ouverture importante à la concurrence.
De nouveaux acteurs, des fintech, sont arrivés sur ce marché avec de nouveaux services et des tarifs attrayants.
Au regard de la situation, nous nous interrogeons si l'arrivée de ces fintech sont à même de provoquer une mutation du marché des paiements et constitue une menace pour l'avenir de le carte en tant que moyen de paiement sur le marché français.
Cette réflexion s'appuie sur un questionnaire relatif au parcours d'achat et les nouvelles solutions de paiement.