Parmi les concepts qu’a légués Michel Foucault, celui de « gouvernementalité » constitue à la fois l’un des plus féconds et des plus fuyants. On ne compte plus, surtout en langue anglaise, les travaux qui s’en réclament. Quoique l’usage de ce concept paraisse avoir été plus limité dans le monde francophone, rares ont été, en tout cas, les bilans des recherches qu’il a permis de stimuler.
Ce colloque sera l’occasion de dresser un inventaire des usages qui sont faits de ce concept et des significations qui lui sont associées. Il s’agira, par le fait même, d’en évaluer la portée et les limites pour la recherche en sciences sociales. Le colloque permettra en outre de comparer et de mettre en dialogue des approches et des méthodologies qui, bien qu’elles empruntent à un même héritage, varient de manière significative. À cet égard, il importera de départager ce qui relève, d’une part, des méthodes d’analyse et du choix des objets qu’il permet d’appréhender, et, d’autre part, des postulats ontologiques qui lui sont implicites, renvoyant à des conceptions spécifiques — et critiquables — de l’action sociale.