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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Le Centre d’exposition de l’Université de Montréal présente le colloque « Les frontières disciplinaires entre arts visuels, architecture, paysage et design : autour de Pierre Granche (1948-1997) ». L’événement est tenu à l’occasion du vernissage de l’exposition Granche / Atelier / Ville, qui se poursuivra jusqu’au 12 août 2023 au Centre d’exposition. Le colloque et l’exposition soulignent le 25e anniversaire du Centre d’exposition de l’UdeM et le 75e anniversaire de naissance de Granche.

Ayant pour point de départ la pratique de Pierre Granche, artiste en arts visuels et professeur à l’Université de Montréal, le colloque souhaite mettre de l’avant le caractère complémentaire de pratiques créatives. Alors que Melvin Charney a développé sa démarche artistique en continuité avec son travail d’architecte, Granche a établi des liens tangibles avec l’architecture, le paysage et l’ingénierie au cours de sa carrière. Il a collaboré avec des chercheur·se·s et des professionnel·le·s de divers domaines dans la conception et la réalisation de ses œuvres, en plus d’être un important acteur du développement de l’art public au Québec. Son travail témoigne d’abord d’une préoccupation pour les principes fondamentaux, notamment géométriques, de l’architecture, puis du vocabulaire et de l’histoire de cette discipline.

Les institutions qui régissent tant l’enseignement que la pratique des arts visuels, de l’architecture, du paysage et du design ont tendance à circonscrire, avec plus ou moins de clarté, ces disciplines dans une perspective de division du travail. Sur le terrain, force est de constater que les frontières entre ces différentes pratiques tendent à se brouiller et à s’estomper. Plusieurs créateur·rice·s travaillent aujourd’hui à la frontière des disciplines, comme l’ont fait Granche et Charney, ainsi que d’autres, dont l’Étatsunien Gordon Matta-Clark. Cela montre l’intérêt d’étudier certes les limites entre les champs de pratique en question, mais surtout de plonger dans l’espace liminal qui se déploie entre eux. Comment les disciplines se définissent-elles et s’enrichissent-elles en interaction les unes avec les autres? Par quels processus la singularité d’une discipline se définit-elle? Les frontières entre les disciplines sont-elles nécessaires et comment peut-on les saisir dans une perspective historique?

Le colloque désire encourager le dialogue entre des travaux de recherche et de recherche-création issus de différentes disciplines et domaines (arts visuels, histoire de l’art, sociologie, anthropologie, études urbaines, architecture, paysage, design, etc.), afin d’enrichir les points de vue et de souligner le caractère interdisciplinaire qui a caractérisé la pratique artistique de Pierre Granche.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsable :

Programme

Communications orales

Pierre Granche : collaborations interdisciplinaires

Salle : RONA - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
Présidence : François Courchesne
Discutant·e·s : Lise Lamarche
  • Communication orale
    Exposer Pierre Granche : croisements disciplinaires
    Laurent Piché-Vernet (UdeM - Université de Montréal)

    L’exposition Granche / Atelier / Ville fait état d’une dizaine de projets d’installations et d’œuvres d’art public de l’artiste et professeur en arts plastiques à l’UdeM Pierre Granche (1948-1997), couvrant ainsi plus de 25 ans de pratique. Pour ce faire, les membres de l’équipe de conception ont, sous la direction du commissaire, sélectionné quelques dizaines de documents, d’objets et de maquettes parmi les 2 700 éléments du fonds Pierre Granche, qui sont autant de traces du travail dans l’atelier. En plus de consulter des écrits sur l’artiste ainsi que ses archives, des rencontres avec certain·es de ses collaborateur·rices de l'époque, issu·es de disciplines variées (architecture, paysage, design, théâtre), ont été particulièrement utiles pour situer et lier les divers matériaux composant cette exposition, qui met de l'avant la pensée de l'artiste sur la ville.

    Prenant comme point de départ Granche / Atelier / Ville, cette communication présentera des actants (personnes et objets) qui ont, par leurs actions et leurs interactions, contribué à donner forme à l’exposition. Nous décrirons, dans une perspective sociologique, comment l’exposition a été constituée en acteur par un réseau d’actants hétéroclites connectés à Granche.

  • Communication orale
    Expérience pédagogique : art et scénographie autour de l’oeuvre de Pierre Granche
    Marie-Josèphe Vallée (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication reviendra sur un atelier qui a réuni quatre équipes d’étudiantes et une professeure, et qui a été soutenu par un commissaire et un responsable de la production de l'exposition, qui avait comme objectif d’amener une réflexion sur la création scénographique et de répondre à des besoins précis dans un contexte de conception d’une exposition autour de l’oeuvre de Pierre Granche. L’atelier s’est appuyé sur le principe qu’une oeuvre est organiquement liée à son environnement et est en interaction directe avec le sujet (John Dewey). Cet atelier s'est intéressé au phénomène de l’expérience muséale et son impact sur les visiteurs du musée.


Communications orales

Approches interdisciplinaires de l’environnement construit

Salle : RONA - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
Présidence : Stéphane Gilot
  • Communication orale
    Charles Daudelin au Square Viger : analyse d’une controverse récente
    Guillaume Sirois (UdeM - Université de Montréal)

    Charles Daudelin figure parmi les artistes qui ont marqué l’art public par de nombreuses œuvres, mais aussi l’aménagement de places. Cette communication propose de revenir sur la controverse qui a entouré le square Viger à Montréal où se trouve l’Agora créé par Daudelin au début des années 1980. Pour rappel, en 2015, la Ville de Montréal annonce son intention de démolir la place pour ne conserver que sa fontaine dans un projet de réaménagement lié à la construction du nouveau CHUM. Après une forte mobilisation des milieux institutionnels de l’art et du patrimoine, la nouvelle place, inaugurée en 2022 conserve l’essentiel des éléments imaginés par l’artiste.

    Basée sur une analyse documentaire (archives, presse et documents de position) et une série d’entrevues, cette communication propose de suivre « la vie » de cette place, soit un ensemble de faits sociaux qui marquent son existence. Ce cas est particulièrement fécond pour penser les liens complexes entre art et design dans l’espace public. En effet, le lieu est un véritable palimpseste des phases de développement de la ville, mais offre également un croisement de perspective singulier entre un artiste contemporain qui s’est fait aménagiste et des designers urbains qui sauvent finalement l’œuvre devenue patrimoniale. Le cas pose aussi des questions sur l’intervention de la ville qui s’affiche comme « ville de design » en comptant sur son patrimoine, mais cherche aussi à renouveler ses espaces grâce à cette pratique.

  • Communication orale
    Le pivot au centre du monde
    Alexandre David (Université Laval)

    Cette présentation portera sur la question du pivot en art et en architecture. Je me pencherai sur des lieux configurés autour d’objets matériels qui agissent comme pivots, mais aussi sur toute expérience configurée à partir d’un centre qui détermine nos actions et infléchie nos expériences partagées. J’argumenterai comment la notion de pivot permet de penser l’égalité des positions, des actions, et finalement des usagers eux-mêmes, dans un même lieu. Cette égalité sera elle-même pensée dans une perspective d’indifférence, que j’opposerai au monde des intentions, que celles-ci soient bienveillantes ou pas.

    Mes arguments prendront appui sur des objets et espaces puisés dans différentes cultures et époques, mais surtout dans notre expérience quotidienne de la ville, avec ses espaces publics et domestiques (que je ne mettrai pas en opposition). La distinction entre différentes disciplines deviendra inopérante à travers ma manière d’inscrire une même expérience du pivot dans des contextes différents. Pour moi, le concept de pivot neutralise au moins temporairement notre besoin de penser avec des catégories fixes, parce que dans l’expérience qu’on en fait, celles-ci ne sont jamais déterminantes. On pourrait dire que c’est toujours le cas, que de nommer les choses est une activité distincte des expériences, mais j’argumenterai le contraire en liant l’expérience du pivot à l’expérience de l’idée du pivot.

  • Communication orale
    Le rêve hydroélectrique ou le barrage comme monument et performance
    Laure Bourgault (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Quels outils offre l’étude des images dans les efforts menés contre les entreprises de dépossessions territoriales et d’extractivisme environnemental ? À travers l’étude de représentations médiatiques qui accompagnèrent le développement hydroélectrique du nord du Québec, j’aimerais proposer une réflexion sur la fétichisation nationaliste des infrastructures et leur rôle dans l’édification d’une modernité québécoise. Plus que des constructions techniques, les barrages hydroélectriques sont aussi des monuments et des performances (d’une conception du progrès) – des objets esthétiques, médiatiques et politiques. En ce sens, les études visuelles peuvent offrir un apport singulier aux recherches anthropologiques menées sur les infrastructures énergétiques. Approcher des phénomènes sociaux complexes tels que les projets hydroélectriques exige de naviguer entre les balises disciplinaires afin d’être en mesure de saisir leur densité culturelle.

    Au Québec, l’abondante « mise en images » des barrages vint camoufler l’invisibilisation parallèle des réseaux électriques et de leur rôle dans la dissémination du pouvoir politique et social. Prenant comme point d’appui le projet d’une iconographie critique de l’hydroélectricité, j’aimerais esquisser une réflexion sur le potentiel des images (médiatiques, artistiques, documentaires) dans les processus d’organisation collective, de stratégies spéculatives et de reconnaissance juridique.


Dîner

Dîner

Salle : RONA - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine

Communications orales

Pratiques interdisciplinaires en recherche-création

Salle : RONA - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
Présidence : Stéphane Gilot
  • Communication orale
    Entre recherche et création : le dessin comme véhicule de conversation en architecture de paysage et dans l’œuvre de Pierre Granche
    Nicole Valois (UdeM - Université de Montréal)

    Ayant été formée en architecture du paysage avant l’ère du numérique, je voue une grande considération au dessin à main levée, que je valorise dans ma pédagogie et qui se traduit également en parallèle par une pratique soutenue. Le sujet de recherche que j’en ai fait m’a permis d’étudier la représentation graphique chez les professionnels en architecture de paysage et de prendre un recul critique par rapport à ma pédagogie et à ma démarche face à l’usage de cet outil dans le projet d’aménagement. Elle m’amène à réfléchir continuellement à la valeur du dessin et son rôle entre art/architecture/architecture de paysage et à jauger sa capacité à mieux comprendre le monde.

    La présentation portera sur les situations de pratiques de dessin dans le cadre de mon enseignement dans les ateliers d’architecture de paysage à l’Université de Montréal et sur les explorations qu’elles suscitent. Elle cherchera en parallèle à voir quelles leçons nous donnent les dessins de Pierre Granche, soit ceux qui se trouvent au cœur de ses œuvres ou en amont de leur construction.

  • Communication orale
    Détournement méthodologique et création d’imaginaires : croisements fertiles entre art, architecture et ingénierie civile
    Mathilde Forest (Université Concordia)

    À travers l’exploration de certains de mes projets récents, cette communication s’attardera au concept du détournement, entendu ici comme une déviation conceptuelle des cadres théoriques et méthodologiques d'une discipline appliquée vers des projets de recherche-création. À travers la présentation détaillée de deux projets récents, nous explorerons comment l’architecture et l’ingénierie civile ont pu nourrir la manœuvre artistique.

    J'exposerai d’abord Une archive imparfaite (2019-2021) - où l’outil de la photogrammétrie a été détourné afin de recréer une modélisation poétique et sensible de bâtiments menacés de disparition. Ensuite, je m'attarderai à la série Peser la cité (2021-2022) – projet où la méthodologie des relevés terrains de l’ingénierie civil ont été réutilisés et réappropriés en art imprimé – permettant d’illustrer l’important poids du bâti sur la surface terrestre dans certains espaces donnés.

    Cette présentation sera donc l’occasion de poser un regard sur ce croisement fertile entre pratique artistique, architecture et ingénierie civile ; une mise en relation qui permet l’exploration de nouveaux imaginaires provoquée par le geste artistique.

  • Communication orale
    Parallèles entre le travail de Pierre Granche et les oeuvres-bancs : le souci de l’intégration au lieu et la notion de spectateur actif
    Camille Rajotte (Artiste - travailleuse autonome)

    De nombreuses similarités émergent entre le travail de Pierre Granche et mes préoccupations personnelles comme artiste en arts visuels. De celles-ci, deux semblent particulièrement fortes : d’une part, la notion d’intégration au travers le souci du lieu, la conception d’une oeuvre foncièrement ancrée dans celui-ci et la nécessité du contexte pour saisir l’oeuvre comme de l’oeuvre pour interpréter le contexte ; d’autre part, la notion de spectateur actif et la compréhension de l’oeuvre par une lente accumulation d’observations de celle-ci par rapport à son environnement d’insertion.

    Dans le cadre du colloque, il sera démontré que ces deux principales similarités portent en elle-même un brouillage disciplinaire entre l’art, l’architecture, le paysage et le design. Dans un premier temps, la notion d’intégration sera abordée en liant le travail de Granche à ma pratique personnelle ainsi qu’à l’art public utilitaire. Cela permettra d’évoquer l’interrelation entre l’art et l’architecture, mais également entre l’art et le design de mobilier urbain. Dans un deuxième temps, la perception des oeuvres d’art public et l’interaction du spectateur avec elle seront abordées en présentant divers constats tirés de mon mémoire de maitrise sur les oeuvres-bancs et l’expérience du paysage. L’apport de l’oeuvre d’art au contexte architectural et paysager sera ainsi discuté.


Panel / Atelier

Plénière : les frontières disciplinaires, de Pierre Granche à aujourd’hui

Salle : RONA - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine

Réseautage

Vernissage de l’exposition Granche / Atelier / Ville

Le vernissage a lieu au Centre d'exposition de l'Université de Montréal, dans le pavillon de la Faculté de l'aménagement (2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, salle 0056).