12 h 30 à 12 h 50
Communications orales
Réponse hydrique des arbres boréaux à une sécheresse de 20 jours
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Jeanny Thivierge (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Bloc: Traits fonctionnels
Les perturbations naturelles dont celles dues aux extrêmes climatiques sont susceptibles de modifier les écosystèmes forestiers. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à une sécheresse estivale de 20 jours ayant eu lieu en août 2021 dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Un suivi robuste des variations radiales du tronc des arbres à l’aide de dendromètres a permis d’obtenir des informations sur le déficit hydrique des arbres à l’échelle journalière au cours de cette période et de mieux comprendre les différences interspécifiques dans la régulation du contenu en eau des arbres au cours de la sécheresse. Ces différents comportements sont liés à des traits fonctionnels qui permettent de prédire la capacité de tolérance, de résistance et de résilience des arbres à ces événements de courte durée. Notre dispositif a permis de mettre en lumière les réponses des arbres sur des dépôts de sol contrastés (argile et sable). Nos résultats montrent que les sols argileux pourraient accroître la vulnérabilité des arbres boréaux aux sécheresses, car sur ces dépôts, les arbres sont moins acclimatés à ces perturbations. Les retombées de cette étude constituent une contribution importante afin de mieux comprendre la réponse de la forêt boréale aux extrêmes météorologiques et aider à évaluer l'impact de ces événements de courte durée sur la santé et la productivité des forêts dans un contexte de changement climatique.
Résumé de la
session
12 h 30 à 12 h 50
Communications orales
Accord Kunming-Montréal sur la biodiversité: implications pour le CEF?
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Emma Despland (Université Concordia)
Bloc: Divers
Lors de la rencontre de la COP15 à Montréal en décembre de l'année dernière, les pays du monde ont adopté l'accord Kunming-Montréal sur le Cadre Mondial de la Biodiversité. Cet accord vise à transformer la relation de nos societés avec la nature d'ici 2030, par l'atteinte de 23 cibles ambitieuses. Dans cette présentation, je résumerai brièvement les données scientifiques du rapport IPBES sur lequel l'accord est basé, et décrirai les cibles les plus pertinentes pour la forêt québecoise. J'aimerai ensuite encourager une discussion intéractive sur notre rôle en tant que chercheurs, éducateurs et experts sur la forêt dans l'atteinte de ces cibles.
Résumé de la
session
12 h 50 à 13 h 10
Communications orales
Pics synchronisés d'assimilation de carbone et de différenciation cellulaire durant la formation du bois chez les conifères de l'hémisphère nord
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Roberto Silvestro (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Bloc: Traits fonctionnels
Les liens temporels entre l'assimilation de carbone et la production de biomasse sont un élément crucial pour clarifier les incertitudes du cycle mondial du carbone. Cependant, ces dernières décennies, les recherches sur ce sujet ont produit des conclusions contrastées et souvent contradictoires. Cette étude fournit une analyse comparative de la dynamique intra-annuelle des flux de carbone et de la croissance en bois, depuis l'assimilation de carbone et la formation de carbohydrates non structuraux jusqu'à leur incorporation dans les tissus ligneux de conifères de l'hémisphère nord. Les données incluent 189 sites répartis dans 20 pays, représentant un total de 39 espèces des biomes boréaux, tempéré et méditerranéen. Les résultats révèlent que le pic de l'activité cambiale est déconnecté du pic de photosynthèse. Au contraire, la phase de différenciation des cellules du xylème est synchronisée dans le temps avec le pic de photosynthèse et de la respiration de l'écosystème, suggérant une forte interdépendance entre l'assimilation de carbone, la formation du bois et les coûts respiratoires associés. Cette étude met en lumière l'importance de prendre en compte des données à haute résolution temporelle sur les processus physiologiques liés à la croissance intra-annuelle, pour obtenir une compréhension plus approfondie du cycle du carbone dans les écosystèmes forestiers.
Résumé de la
session
12 h 50 à 13 h 10
Communications orales
Les premières étapes de la végétation d’anciennes îles du lac Ojibway (Abitibi, Québec) au début de l’Holocène
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Marianne Vogel (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Bloc: Divers
Il y a 11 000 ans, l'inlandsis laurentidien fondait progressivement et libérait les paysages de l'est du Canada. L'eau de fonte accumulée au front du glacier a formé le lac proglaciaire Ojibway qui a couvert l'ouest du Québec et l'est de l'Ontario pendant environ 2 000 ans avant de se déverser dans la baie James il y a environ 8 200 ans. Les reconstitutions paléoécologiques du développement de la végétation de cette zone montrent que les forêts d'épinettes étaient présentes dès le début contrairement aux sites plus au sud qui ont d'abord connu une période de steppe avant d'être boisés. Les îles présentes sur le lac Ojibway (paléo-îles) ont été colonisées par des forêts avant le drainage du lac proglaciaire et ont sûrement agi comme des avant-postes de migration, expliquant ainsi l’arrivée rapide de la forêt. Notre étude de la végétation locale (macro-restes et ADN ancien sédimentaire) et régionale (grains de pollen) et de la dynamique locale de feux passée (charbons) montre que l’arrivée de la végétation a été progressive sur les paléo-îles. On retrouve en premier des mélèzes épars puis a lieu une diversification et densification de la végétation avec les épinettes noires, pins gris et bouleaux gris notamment. Cette diversification est possiblement liée à l’effet d’un feu local de grande magnitude sur la paléo-île. L’étude de la dynamique végétale passée nous permet de comprendre les mécanismes et successions qui ont mené au paysage actuel.
Résumé de la
session
13 h 10 à 13 h 30
Communications orales
Relation étroite entre les traits fonctionnels des racines fines et la productivité aérienne dans les plantations à croissance rapide
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Toky Jeriniaina Rabearison (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Bloc: Traits fonctionnels
Les plantations à croissance rapide peuvent être utilisées pour répondre à la demande mondiale en bois. Les traits des racines fines pourraient jouer un rôle important dans la croissance rapide des arbres. Étant donné qu'une variabilité significative de taux de croissance peut être trouvée parmi les clones de peupliers hybrides, une approche basée sur les traits fonctionnels a été utilisée pour comprendre cette variabilité. Cinq clones ayant des taux de croissance différents ont été sélectionnés dans une plantation de peupliers située à New Liskeard, ON, Canada. Nous avons prélevé des carottes de sol dans les profondeurs 0-20, 20-40 et 40-60 cm. Les racines ont ensuite été séparées du sol, lavées et analysées pour leurs traits morphologiques, architecturaux et chimiques. Le taux croissance des arbres a augmenté avec les pourcentages de racines fines et moyennes, mais a diminué avec l'augmentation des racines très fines. L'augmentation de la densité en masse des racines dans l’horizon superficiel a augmenté le taux de croissance des arbres. Ce dernier était positivement corrélé avec le diamètre des racines et leurs concentrations en lignine et en carbone, mais négativement corrélé avec la longueur spécifique et la concentration en composés solubles des racines, ce qui n'est pas cohérent avec la théorie des traits d'acquisition des ressources.
Résumé de la
session
13 h 10 à 13 h 30
Communications orales
Rôle de la stabilité des bandes riveraines dans la protection de la ressource hydrique après coupes forestières en forêt boréale
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Michel Guimond (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Bloc: Divers
Les coupes forestières peuvent avoir des impacts majeurs sur le fonctionnement et la santé des écosystème aquatiques. Cependant, le seul outil sylvicole présentement utilisé pour réduire les effets des coupes sur la ressource hydrique est la bande riveraine. En dépit de son utilisation partout au Québec, aucune étude sur le terrain n’a encore été réalisée pour vérifier l’efficacité et la longévité de cette méthode de protection. Mon projet de recherche vise à évaluer la stabilité des bandes riveraines en forêt boréale et leur effet de protection des écosystèmes aquatiques 15-20 ans après coupe dans des peuplements d’épinette noire et de pin gris en Abitibi-Témiscamingue. Notre approche méthodologique inclue plusieurs inventaires forestiers, une caractérisation du substrat et de la qualité de l’eau et finalement une caractérisation des chablis sur les sites. Nos résultats actuels et attendus tendent à démontrer une diminution de la qualité de l’eau avec la présence de récolte forestière et une augmentation de la présence de chablis. Ces nouvelles connaissances permettront de revisiter et d’adapter la bande riveraine comme outil sylvicole. Ceci permettra d’intégrer les milieux hydriques dans l’aménagement forestier, pour permettre une protection efficace de ces milieux à long-terme.
Résumé de la
session
13 h 30 à 13 h 50
Communications orales
Une méthodologie pour évaluer l’effondrement des écosystèmes forestiers dans le sud de la forêt québécoise
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Nejm Eddine Jmii (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Bloc: Divers
Les changements globaux créent des conditions spécifiques conduisant le plus souvent à des réponses abruptes des écosystèmes qui, dans certains cas, subissent un effondrement écosystémique (EÉ). Un défi majeur pour la gestion actuelle des forêts est le manque de mesures quantifiables nécessaires pour la détection de l’EÉ. Nous présentons ici une approche méthodologique pour la quantification des évènements d’EÉ ayant eu cours dans les derniers 50 ans en forêt feuillue (FF) québécoise, basée sur l’information contenu dans les placettes-échantillons permanentes (PEPs). À l’aide de vecteurs de transition exprimant des changements en composition, structure et de fonction au sein des PEPs, nous identifions des trajectoires consensuelles (TCs) décrivant les dynamiques forestières récurrentes et spécifiques à chacun des types écologiques les plus représentatifs de la FF. Ensuite, nous nous servons de ces TCs pour identifier les trajectoires divergentes qui représentent soit des cas de stagnation ou d’EÉ. Nous présentons ici une application de cette méthodologie au cas des érablières mésiques (FE3). Nos résultats montrent que dans les décennies plus récentes, les érablières ont tendance à s’éloigner plus des TCs, ce qui suggère une perte d’identité écosystémique.
Résumé de la
session
14 h 00 à 14 h 20
Communications orales
Au-delà des feuilles : les chênes rouges et la génomique comme atouts pour le Canada face aux changements climatiques
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Lisa Tischenko (Université Laval)
Bloc: Génomique
Le Canada prévoit de planter deux milliards d'arbres d'ici 2030 pour lutter contre les changements climatiques (CC). Cependant, l’adaptation des plants au climat local futur demeure une cible en constante évolution. Grâce à d’importants investissements en génomique forestière, des outils ont été conçus pour identifier, sélectionner et déployer rapidement des arbres résilients qui seront moins vulnérables aux CC. Le chêne rouge (Lobatae) est considéré comme une espèce candidate pour les programmes de reforestation, d’afforestation et de restauration des écosystèmes naturels et urbains au Canada en raison de sa résistance à la sécheresse, sa croissance rapide et la qualité de son bois. Dans cet exposé, nous présenterons ainsi les avantages d’une approche centrée sur l’arbre et les défis posés pour le déploiement de chênes rouges résilients aux CC. Le fait que le chêne dispose de vastes ressources génomiques développées à l'échelle mondiale en fait un bon exemple pour étudier comment la contribution actuelle et future des applications génomiques peut éclairer les décisions en matière de gestion forestière, et ainsi faciliter leur intégration à une échelle opérationnelle tout au long de la chaîne de valeur et aider à relever les défis à venir, tels que les préoccupations phytosanitaires et y compris l'établissement de nouveaux vergers à graines avec du matériel végétal adapté.
Résumé de la
session
14 h 00 à 14 h 20
Communications orales
L’acoustique pour mieux comprendre la phénologie des espèces fauniques du Québec
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Joëlle Spooner (Université Laval)
Bloc: Insectes
Les programmes de suivis permettent de détecter, comprendre et mesurer les impacts des changements climatiques et des pressions anthropiques sur le territoire. Au Québec, un réseau de suivi de la biodiversité a été initié en 2016 par le gouvernement provincial. Ce suivi utilise différentes méthodes d'échantillonnage, dont des enregistreurs acoustiques ciblant les oiseaux, les anoures, les insectes chanteurs et les chauves-souris. L’objectif de notre projet est de comparer les patrons temporels et spatiaux de la phénologie d’insectivores et d’insectes chanteurs en milieux humides. En utilisant des modèles d’occupation multiespèces, nous cherchons à savoir si certaines espèces arrivent à moduler la longueur de leur période de reproduction en réponse aux contraintes climatiques associées au gradient latitudinal. Cette plasticité permettrait à ces espèces d’optimiser leur phénologie reproductive en fonction de la latitude qu’elles occupent. Nos résultats préliminaires suggèrent que certaines espèces d’orthoptères démontrent une plasticité dans la longueur de leur période d’activité. Comprendre quelles espèces ont une meilleure capacité d’adaptation aux conditions climatiques locales permettra de mieux prévoir les décalages d’abondance entre les insectes et les insectivores dans un contexte de changements climatiques.
Résumé de la
session
14 h 20 à 14 h 40
Communications orales
Développement d’approches moléculaires et participatives pour assurer l’avenir de l’orme d’Amérique
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Louis Bernier (Université Laval)
Bloc: Génomique
En dépit de deux pandémies successives de Maladie Hollandaise de l'Orme (MHO) ayant tué des millions d’individus adultes, l’orme d'Amérique est toujours présent dans le paysage. Toutefois, la survie à long terme de cette espèce requiert de comprendre comment elle interagit avec le champignon responsable de la MHO (Ophiostoma novo-ulmi) et d’identifier des individus résistants à la maladie en vue de les intégrer à un programme d’amélioration génétique. Grâce aux outils de la génomique et de la transcriptomique, nous avons annoté plusieurs centaines de gènes pouvant contribuer à la pathogénie chez O. novo-ulmi. L’inoculation de mutants obtenus par mutagénèse insertionnelle ou par édition du génome à l’aide du complexe CRISPR-Cas9 nous a jusqu’ici permis d’identifier trois gènes jouant un rôle majeur dans la pathogénie chez O. novo-ulmi et d’identifier des traits liés à la pathogénie. En parallèle, l’analyse comparative de transcriptomes d’ormes affichant différents degrés de résistance à la MHO a confirmé que les gènes encodant des protéines PR ainsi que les gènes régulant la synthèse de phénylpropanoïdes contribuent à l’expression de la résistance. Tout en continuant d’investiguer les bases moléculaires de l’interaction orme-Ophiostoma, nous avons jeté les bases d’une nouvelle initiative qui s’appuie sur la participation des citoyennes et des citoyens afin d’identifier, sur le territoire québécois, des ormes indigènes potentiellement résistants à la MHO.
Résumé de la
session
14 h 20 à 14 h 40
Communications orales
Un nouvel outil statistique pour évaluer la dynamique de la défoliation de la forêt boréale
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Judicael Osse (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Bloc: Insectes
La défoliation par la TBE est un enjeu d’aménagement forestier durable en forêt boréale. Les changements climatiques affectent vraisemblablement la vulnérabilité de la forêt à la défoliation mais aussi la dynamique de la population de TBE responsables de la défoliation. Pour cela, de meilleurs outils pour comprendre l'effet du climat sur la dynamique de la défoliation sont essentiels pour interpréter et prévoir les réponses de la forêt boréale à la défoliation. Ainsi, notre but est de fournir un outil statistique simple, flexible et capable de s'adapter facilement à la nature de la plupart des bases de données de défoliation. Dans ce travail, un modèle autorégressif pour les séries temporelles de catégories adjacentes est proposé pour étudier l'effet du climat sur l'intensité de la défoliation de l'épinette blanche dans deux régions du Québec : Témiscamingue et Matawinie. Les résultats ne nous permettent pas de conclure à une différence des facteurs climatiques pour des processus de défoliation correspondants pour les deux régions étudiées. Cependant, il apparaît qu’au Témiscamingue, les précipitations réduisent l'intensité de la défoliation tandis qu’en Matawinie, lorsque la variation de l'amplitude des températures minimales quotidiennes en été augmente, le niveau de défoliation est élevé.
Résumé de la
session
14 h 40 à 15 h 00
Communications orales
La génomique comme outil de traçabilité pour une meilleure gestion des forêts : le cas du pin tordu
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Pauline Hessenauer (Centre de foresterie des Laurentides)
Bloc: Génomique
L’accélération des changements climatiques et l’augmentation de la fréquence d’événements extrêmes, tels que les sécheresses et les vagues de chaleur, imposent d’ores et déjà la mise en place de mesures d’adaptation pour maintenir les services écosystémiques procurés par les forêts. Dans ce contexte, des méthodes pour un aménagement durable de la forêt sont mises en place en amont du reboisement, comme l’amélioration génétique ou la migration assistée. Il en émerge un besoin d’identification et de suivi des variétés adaptées et résilientes, des semences jusqu’au déploiement sur les sites de reboisement. La génomique est un outil de traçabilité précis et infalsifiable permettant d’apporter des réponses à ces problématiques. Nous présentons ici les résultats d’une étude de traçabilité sur le pin tordu (Pinus contorta), espèce forestière de prime importance, puisque parmi les plus reboisées dans l’Ouest canadien. Nous utilisons différentes méthodes d’assignation ainsi que de multiples paramètres pour déterminer le nombre marqueurs minimal requis pour assigner un individu à sa provenance d’origine. Une telle approche permettra également de certifier la provenance des bois vendus sur les marchés internationaux.
Résumé de la
session
14 h 40 à 15 h 00
Communications orales
La fragmentation du paysage et la composition des espèces influencent différemment l'apparition de la défoliation et la mortalité lors d'une épidémie de TBE
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Pierce Mcnie (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Bloc: Insectes
Les risques de défoliation et de mortalité dus à la tordeuse des bourgeons de l'épinette (TBE) au niveau du peuplement sont liés à la composition forestière de sorte que les peuplements dominés par la principale espèce hôte, le sapin baumier, sont considérés comme étant les plus vulnérables. À l'échelle du paysage, il existe toutefois peu d'informations sur les facteurs influençant ce risque. Il a été suggéré que les facteurs qui peuvent altérer la dispersion de la TBE, comme la fragmentation du paysage, pourraient agir sur la capacité de l’insecte à infester un peuplement. Par ailleurs, le développement subséquent de l’épidémie, exprimé en termes de mortalité, serait une fonction de la proportion d’espèces hôtes dans le paysage.
Dans ce projet de recherche, nous avons utilisé les données spatiales de composition et de défoliation de l’épidémie actuelle (2007 – 2020) pour estimer le risque relatif associé à différentes structures du paysage et de composition en espèces sur l'apparition de la défoliation et sur la mortalité subséquente causée par la TBE au Québec.
Le risque d'apparition de la défoliation est réduit dans les paysages non-homogènes caractérisés par une mosaïque complexe d'espèces comprenant des hôtes secondaires et des espèces non-hôtes. Quant à elle, la progression de l'épidémie vers la mortalité est réduite par la résistance associée à la proportion d'espèces hôtes secondaires dans le paysage.
Résumé de la
session
15 h 20 à 15 h 40
Communications orales
Bâtir des ponts pour la réserve de biodiversité Uapishka : comment construire une vision commune entre une Première Nation et un organisme de conservation
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Andréanne Girard-Lemieux (Université Laval)
Bloc: Autochtones
Au Canada et ailleurs dans le monde, des études ont montré les effets bénéfiques du rôle des peuples autochtones dans la protection de la biodiversité. Il est de plus en plus fréquent de voir des organisations autochtones devenir gestionnaire des aires protégées, mais c’est principalement grâce à une délégation de pouvoir et la conclusion est inévitable : la répartition inégale du pouvoir constitue un obstacle majeur. Les peuples indigènes travaillent dans les cadres juridiques existants, avec une responsabilité et un pouvoir de décision limités. Par conséquent, ils explorent de nouvelles stratégies pour avoir une influence sur la gestion des aires protégées.
Une loi adoptée en 2021 reconnaît la légitimité des aires protégées dirigées par des Autochtones, mais il n'existe pas encore de définition de ce nouveau statut. La Première Nation des Innus de Pessamit est impliquée dans un partenariat avec un organisme de conservation, la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka, pour la gestion de la Réserve de biodiversité Uapishka.
Nous avons organisé des groupes de discussion afin d'identifier les éléments d'une vision commune de la gestion de l'aire protégée. Nous avons également déterminé les facteurs qui favorisent et limitent ce type de partenariat ainsi que les avantages et inconvénients qui peuvent en découler.
Résumé de la
session
15 h 20 à 15 h 40
Communications orales
Simulation des risques futurs d’incendies en Eeyou Istchee Baie-James : rôle des structures paysagères, des peuplements et des conditions météo dans la régulation des incendies
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Andy Hennebelle (UdeM - Université de Montréal)
Bloc: Changements climatiques
Le territoire d’Eeyou Istchee Baie James connaît l’un des régimes de feux les plus importants au Canada. Les cycles de feux sont courts et les incendies de grandes surfaces sont sévères. Les prédictions de changements climatiques montrent qu’au Québec, les conditions vont devenir plus favorables aux feux de forêts qu’à l’actuel. Dans un territoire où il n’y a pas de gestion des feux mais où se trouvent des populations autochtones, peu de routes d’accès et de nombreuses infrastructures hydroélectriques, il devient d’autant plus important d’étudier le régime futur des feux pour mesurer les risques et tenter de les réduire.
Pour cela, nous avons simulé les surfaces brûlées et la propagation des feux suivant plusieurs scénarios de compositions forestières, d’humidité des combustibles au sol et de conditions météorologiques avec BurnP3. Les simulations ont été effectuées sur deux périodes, 2010-2019 (période de référence) et 2040-2049. Nous avons ainsi pu étudier les tendances d’évolution des surfaces brûlées. Les résultats permettent d’identifier les zones du territoire d’études qui sont les plus à risque de subir des incendies dans le futur. Nous avons aussi pu montrer que des structures paysagères telles que les zones humides, lacs, rivières limitent la propagation des feux. Nous avons aussi analysé l’effet de l’âge des peuplements sur leur potentiel de résistance à la propagation des feux.
Résumé de la
session
15 h 40 à 16 h 00
Communications orales
Effet du climat et de la compétition sur la future migration vers le nord d'espèces de feuillus tempérés dans la forêt boréale mixte
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Maxence Soubeyrand (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Bloc: Changements climatiques
Les espèces de feuillus tempérés pourraient profiter des changements climatiques pour migrer vers le nord. D'autres facteurs que le climat pourraient limiter ou faciliter leur établissement au nord de leur aire de répartition actuelle, comme les interactions compétitives, leur capacité de dispersion ou l’aménagement forestier. Nous avons utilisé le modèle forestier SORTIE-ND pour simuler la dynamique de la succession naturelle dans un gradient d'âge de peuplements de la forêt boréale mixte à l'est du Canada en considérant quatre scénarios climatiques. Afin d’imiter la colonisation naturelle d'arbres tempérés à partir de populations marginales éventuellement établies par une migration à longue distance, nous avons remplacé une parcelle au centre des peuplements simulés par des espèces tempérées c’est-à-dire l'érable rouge, l'érable à sucre ou le bouleau jaune. Ces espèces ont été capables de coloniser les peuplements boréaux, avec une performance plus élevée dans les peuplements plus jeunes, et de plus grandes capacités de colonisation pour le bouleau jaune. L'impact des scénarios climatiques n'était pas suffisant pour obtenir des changements majeurs dans leur capacité à s’établir dans les peuplements. Nos résultats suggèrent que l'expansion des espèces tempérées ne serait pas affectée par le changement climatique et que la gestion forestière pourrait promouvoir l'expansion des espèces tempérées en rajeunissant les paysages forestiers.
Résumé de la
session
15 h 40 à 16 h 00
Communications orales
Mise en place d'aires protégées d'initiative autochtone : étude du projet de parc national Assinica
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Gabrielle Côté (Université Laval)
Bloc: Autochtones
Au Québec et au Canada, de nombreuses initiatives de conservation autochtone sont sous la responsabilité de ministères, et on peut se demander si ceux-ci, au sein du cadre étatique, parviennent à allier les objectifs des communautés autochtones impliquées aux objectifs gouvernementaux de conservation de la biodiversité. Ce projet de recherche qualitative vise à mieux cerner les défis et les réussites de mise en œuvre des initiatives autochtones de conservation au Canada. Il explore plus précisément le cas du projet de parc national Assinica d'Oujé-Bougoumou, en documentant son contexte de création et la vision des utilisateurs cris. Pour ce faire, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées à partir de l'été 2022 auprès de maîtres de trappe des communautés autochtones touchées par le parc national ainsi que certains membres de leur famille. Des entretiens ont été réalisés avec des acteurs impliqués dans la création du parc, en plus d’une revue de la littérature grise concernant le parc national. Les résultats préliminaires montrent que le projet de parc découle de l’initiative d’un leader politique cri et que les personnes sondées étaient en général favorables au projet puisqu’il entraîne la protection d’une partie du territoire contre l’exploitation forestière. Le manque d’information, la lenteur du processus de création et l’activité industrielle en périphérie du parc sont des menaces qui ont été soulevées lors des entrevues.
Résumé de la
session
16 h 00 à 16 h 20
Communications orales
Vers une foresterie culturellement conçue pour le mode de vie des Cris d’Oujé-Bougoumou
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Mahée-Ly Bouchard (Université Laval)
Bloc: Autochtones
La nation crie d’Oujé-Bougoumou désire développer une foresterie appuyée sur une gestion durable et intégrée des ressources permettant l’exploitation de la matière ligneuse sur ses terres de catégorie 1. La stratégie d’aménagement doit avoir la licence sociale d’opérer de ses membres pour joindre l’exploitation des ressources et la protection du territoire. Pour se faire, il faut identifier les éléments en lien avec la foresterie qui sont perçus négativement sur le territoire d’application du Régime Forestier Adapté et cerner les composantes d’une foresterie durable qui soient acceptables pour les communautés cries en forêt boréale. En analysant la documentation sur le territoire d’application et en réalisant des rencontres auprès d’un comité de travail, on observe des insatisfactions entourant les zones riveraines, les pratiques forestières en place sur le territoire, le réseau routier et le processus de consultation. Cependant, le principal enjeu concerne les territoires forestiers d’intérêt faunique (25% areas): les opérations forestières y sont permises et le maintien de corridors fauniques n’est pas exigé pour y assurer une protection adéquate des habitats. Ces enjeux sont pris en considération dans un cadre de référence qui intègre des recommandations de bonnes pratiques forestières et des mesures de conservation ciblées pour répondre aux besoins et à la vision de la communauté.
Résumé de la
session
16 h 00 à 16 h 20
Communications orales
Quel avenir pour les espèces culturelles clés sous l’effet du changement climatique et de la coupe?
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Maxime Thomas (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Bloc: Changements climatiques
Le paysage boréal subit des perturbations croissantes sous l'effet du changement climatique et des activités humaines. Ces perturbations peuvent affecter les espèces culturelles clés, des espèces importantes dans l'écosystème et la culture humaine. Le sort de ces espèces doit être évalué afin d'assurer leur pérennité. Nous avons évalué comment le changement climatique et l'exploitation forestière affecteront Rhododendron groenlandicum et Vaccinium angustifolium, deux espèces culturelles clés. La distribution des espèces a été modélisée sur les territoires de trois communautés autochtones au Québec selon différents scénarios. La distribution des deux espèces a ensuite été projetée dans le paysage futur. Les scénarios de changement climatique modéré permettaient une meilleure rétention de R. groenlandicum. Pour V. angustifolium, une plus grande distribution était projetée dans les scénarios de changement climatique modéré à élevé, cependant, le modèle surestimait la présence de l'espèce. L'exploitation forestière amplifiait l’effet du changement climatique. La présence des deux espèces diminuait dans presque tous les scénarios en raison d'un déclin de la proportion d’épinettes dans le paysage. Les deux espèces pourraient être à risque sous un changement climatique élevé ou une exploitation forestière intensive, car cela entraînerait un fort déclin des épinettes.
Résumé de la
session
16 h 20 à 16 h 40
Communications orales
Effets d’un réchauffement artificiel sur la respiration des sols d’une forêt tempérée à sa limite nordique
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Sharlène Laberge (UdeM - Université de Montréal)
Bloc: Changements climatiques
La hausse prévue des températures des sols sous les changements climatiques pourrait modifier la respiration des sols et ainsi avoir un impact non négligeable sur la concentration de CO2 atmosphérique. Toutefois, puisque l’ampleur des modifications demeure incomprise, les expériences de simulation des effets des changements climatiques sur la respiration du sol aideront à élucider le rôle futur des écosystèmes forestiers dans le cycle du C global. Dans ce sens, nous avons étudié l’effet d’un réchauffement artificiel du sol d’environ 2.0°C sur les flux de CO2 dans divers peuplements d’une érablière à sa limite nordique. Nous observons une augmentation de la respiration des sols dans les parcelles chauffées après deux ans, mais cette tendance à la hausse semble s’estomper, voir même s’inverser, lorsque les températures dépassent un seuil d’environ 15°C. À partir de ce seuil, la teneur en eau du sol devient un facteur limitant parce que le réchauffement artificiel accentue l’évapotranspiration et favorise ainsi un assèchement. À cela s’ajoute un comportement complexe et surprenant de la température des parcelles chauffées pendant les périodes les plus chaudes de la saison de croissance pour lequel nous proposerons quelques explications.
Résumé de la
session
16 h 20 à 16 h 40
Communications orales
Mise en place d’aires protégées et de conservation autochtones au Québec: le cas du projet Pipmuakan des innus de Pessamit
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Émile Charron-Ducharme (Université Laval)
Bloc: Autochtones
Au Québec la Loi sur la conservation du patrimoine naturel inclut une nouvelle disposition qui permet aux Premières Nations de proposer au gouvernement des projets d’aires protégées d’initiative autochtone (APIA). Bien que cela constitue une occasion de réappropriation de leur territoire, il n’existe encore aujourd’hui que peu d’outils pour accompagner les communautés dans une telle démarche. En se penchant sur le projet d’APIA Pipmuakan du Conseil des innus de Pessamit, nous visions à répondre à deux objectifs : (i) Documenter comment la communauté de Pessamit se représente le projet d’aire protégée Pipmuakan et (ii) Développer une vision de mise en valeur pour l’APIA Pipmuakan, compte tenu des fondements de la protection. Les résultats indiquent que le projet Pipmuakan pourrait être le lieu de résurgence des processus culturels de transmission de l’innu-aitun, le mode de vie innu en forêt, entre les générations. Le partage de l'expérience et de la compréhension de l'innu-aitun avec la population allochtone du Québec, dans le cadre d’un programme de tourisme éco culturel, ouvrirait la porte à une relation réconciliée et sensible à l'autre. Cependant, un processus qui fait participer la communauté doit être mis en place pour définir de façon commune les mécanismes de partage de l’information sur le projet d’aire protégée.
Résumé de la
session
16 h 40 à 17 h 00
Communications orales
Voyage entre deux lacs, onigom
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : Amphithéâtre Lévis - Secteur Sud
Discutant·e : Madeleine Gauthier (Université McGill)
Bloc: Autochtones
Dans le cadre du projet Engagement du FRQNT, le laboratoire de recherche de Catherine Potvin à McGill et des co-chercheur(e)s de la communauté Anicinape de Kitcisakik ont joint leurs forces et connaissances afin de développer une méthodologie participative visant à instaurer un système de suivi permanent de la diversité bio-culturelle de sites de portages ancestraux Anicinapek. Notre démarche de co-création a mené à une approche de suivi innovante incluant la participation des élèves de l’école, la création de modules interactifs sur deux zones de sites de portage ancestraux et la mise en place de bases de données liées à chacun de ces modules. Chaque module présente le site d’étude, son histoire, sa flore et les récits culturels qui y ont vu jour en plus d’une méthodologie de suivi que les élèves mettront en place. Dans cette présentation, nous présenterons les sites d’études choisis et leurs caractéristiques marquantes. Nous proposerons également une ébauche des modules pour les élèves de l’école. Cette démarche scientifique s’inscrit sans une démarche de réappropriation culturelle des plantes et des champignons, connaissances qui ont été démonisées dans le contexte de la catholisation.
Résumé de la
session
16 h 40 à 17 h 00
Communications orales
Incapable de rester, ne veut pas partir: fidélité au site chez le caribou boréal
Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Local : L'Oréal Canada - Secteur Sud
Discutant·e : Varvara Vladimirova (Université Laval)
Bloc: Changements climatiques
Le déclin du caribou boréal est répandu dans de nombreuses régions du Canada, en grande partie en raison des activités anthropiques passées et en cours. L'extraction continue des ressources naturelles dans l'habitat privilégié du caribou, ainsi que les changements climatiques, devraient aggraver l'ampleur du déclin de la population au cours des prochaines décennies. Le gouvernement du Québec a proposé des stratégies de conservation pour atténuer l'impact négatif de l'exploitation forestière sur les populations de caribous. Pourtant, l'effet à long terme de ces stratégies sur les populations de caribous demeure incertain. Pour prédire la répartition et l'abondance futures du caribou, il faut de l'information sur la façon dont la réponse du caribou à l'évolution du paysage influe sur son taux vital. Le caribou boréal limite généralement son utilisation de l'espace aux parcelles précédemment utilisées, mais une telle fidélité au site n'est pas observée chez tous les individus et un changement de domaine vital peut se produire à la suite d'une perturbation locale de l'habitat. L'étude vise à établir un lien entre les déplacements du caribou, la dynamique des populations et les caractéristiques du paysage, ainsi qu'à contribuer aux paramètres d'un modèle prédictif de la répartition et de l'abondance à long terme du caribou boréal dans la province de Québec compte tenu des changements mondiaux.
Résumé de la
session