Partout dans le monde, les écosystèmes aquatiques continentaux (rivières, lacs, fleuves) s’enrichissent en matière organique et en nutriments en réponse à des changements sur le plan du climat, de l’utilisation du territoire ou de la gestion de l’eau. À l’autre bout du continuum terrestre-aquatique, d’importantes superficies d’eaux faiblement oxygénées (hypoxiques) et acidifiées sont détectées dans les fonds estuariens. Dans tous ces écosystèmes, ces tendances sont associées à un ou à plusieurs des symptômes : proliférations d’algues toxiques ou nuisibles, réduction des rendements de pêche et dégradation générale de la santé des écosystèmes aquatiques et des services (par exemple irrigation, potabilité, loisirs) qu’ils procurent. Les bassins versants et les eaux du Saint-Laurent ne font pas exception. Dans le Saint-Laurent comme ailleurs, ces enjeux sont liés, mais demeurent mal compris, car ils sont souvent étudiés en vase clos et se concentrent sur des compartiments particuliers d’un écosystème immense drainant un territoire de plus d’un million de kilomètres carrés. Il est donc urgent de mieux comprendre les sources de nutriments et de matières organiques, leur rétention et leur transformation ainsi que leurs impacts sur les processus biologiques, chimiques et physiques dans les différentes portions du fleuve, y compris son bassin versant, d’une façon intégrée.
Le mercredi 10 mai 2023