Bien qu’ils fassent partie des soins fondamentaux, les soins du corps sont fréquemment dénigrés par les professionnels de la santé et les établissements de santé. Souvent, ils sont délégués par les infirmières, et parfois ils sont négligés par les personnes elles-mêmes, leurs proches aidants, mais aussi par les soignants. De plus, certains soins corporels sont complexes à réaliser pour les personnes, en termes de capacité d’autosoin et de confort, mais aussi pour les proches aidants et les professionnels de la santé, sur le plan de la capacité de soin. Il est par exemple possible de parler des soins corporels aux personnes qui vivent avec des problèmes de santé mentale. Par ailleurs, les aspects culturels sont souvent ignorés ou trop peu connus et pris en considération. Enfin, certains types de corps peuvent provoquer des réactions de dénigrement et de discrimination (corps gros, corps vieilli, corps mutilé, etc.). Ces réactions provoquent des conséquences néfastes pour la personne et occasionnent des préjudices. Toutes ces carences sur le plan des soins du corps ont des conséquences très préoccupantes relativement à la santé, au bien-être et au mieux-être, à la qualité de vie et même à la survie des personnes. Or, puisque le corps revêt des dimensions personnelles, culturelles, symboliques, politiques, scientifiques et sociales, il convient de les comprendre afin d’assurer des soins empreints d’humanité et de dignité, et ce, dans un souci de soins culturellement compétents, favorisant la sécurisation culturelle et répondant aux besoins fondamentaux des personnes.
En introduction, nous présentons la somologie, soit les soins infirmiers du corps. Des auteurs tels que Lawler, Collière, De Souzenelle, Le Breton, Vonarx et Roy sont évoqués. Les quatre rapports formant l’expérience vécue par la personne sont expliqués, soit les rapports à son corps, aux autres, au temps et à l’espace. Nous posons ainsi les bases d’une compréhension commune du corps et examinons comment les rapports peuvent être éprouvés. En complément à la somologie, la sensorialité sert de trame de fond pour évoquer à la fois l’expérience vécue et les pratiques de soins du corps.
Ensuite, nous abordons la question des savoirs ancestraux et autochtones en relation avec le corps et les pratiques soignantes du corps. Après cela, nous discutons du corps gros dans différents contextes et situations vécues. Enfin, nous traitons des situations de personnes qui vivent avec des troubles mentaux et nous partageons des perspectives relatives à l’expérience vécue par ces personnes, leurs proches et les soignants.
Le colloque présente des conférences par des chercheurs, des cliniciens et des citoyens qui viennent partager leur savoir et leurs expériences. Toutes les présentations sont discutées avec les participants. Une table ronde est organisée. Ainsi, des perspectives différentes peuvent être partagées, ce qui contribue à une meilleure compréhension des situations et des perspectives.
Remerciements
Les responsables du colloque remercient l'Université du Québec à Trois-Rivières pour son soutien, en particulier Lyne Cloutier et Liette St-Pierre, directrices du Département des sciences infirmières.