126 - L’Équipe FUTUR : état des travaux de recherche sur la formation universitaire centrée sur l’apprentissage des professionnels de la santé

Ouverture de la journée

Mot de bienvenue de la part de M.Patrick Lavoie ainsi qu'un bref récapitulatif de l'Équipe FUTUR : ses objectifs, sa composition et les réalisations récentes et en cours.

Session 1

• Communication orale 09 h 00
  Modélisation et évaluation d’un programme de résidence en soins infirmiers soutenant la relève : Avancements des travaux
  Martin Charette (UdeS - Université de Sherbrooke), Stéphan Lavoie (Université de Sherbrooke), Isabelle Ledoux (Université de Sherbrooke)

  Jusqu’à 33% d’infirmières nouvellement diplômées (IND) quittent la profession dans les deux premières années. Ce roulement élevé peut entraîner une surcharge de travail pour les équipes de soins, ce qui à son tour a un impact négatif sur la qualité des soins. Afin de pallier ce problème, des programmes de transition sont habituellement offerts aux IND en début d’emploi. Ces programmes varient considérablement en type et en durée, allant de quelques jours à plus de 12 mois. Malgré cette hétérogénéité, de nombreux auteurs concluent à un effet global positif de ces programmes sur les compétences des IND, la confiance en soi, la satisfaction au travail, le niveau de stress et la rétention. Ces retombées sont associées à des économies substantielles pour les centres hospitaliers, principalement par la diminution des coûts de recrutement.

  Le but de ce programme de recherche est de modéliser et évaluer un programme de résidence en soins infirmiers soutenant la relève infirmière au CIUSSSE-CHUS. Ce projet sera échelonné en trois phases, dont la 1^ère a permis de modéliser le programme actuel. La phase 2 permettra d’évaluer l’opérationnalisation du programme et de faire des recommandations d’amélioration. À la phase 3, le programme amélioré sera mis en place dans quelques unités pilotes et les retombées seront évaluées sur les compétences, la confiance en soi, la satisfaction, le niveau de stress et la rétention.

• Communication orale 09 h 15
  La pratique réflexive critique au sein d’équipes interprofessionnelles en santé : résultats préliminaires d’une revue narrative des écrits.
  Marilou Bélisle (Université de Sherbrooke), Marie-Ève Caty (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Tracey Edelist (Université du Québec à Trois-Rivières), Nicolas Fernandez (Université de Montréal), Farah Friesen (University of Toronto), Kathleen Lechasseur (Université Laval), Stella Ng (University of Toronto), Annie Rochette (Université de Montréal), Brigitte Vachon (Université de Montréal)

  Bien que les écrits suggèrent que la réflexion critique (RC) puisse mener à des l’amélioration des soins de santé pour qu’ils soient équitables, empreints de compassion et de grande qualité, il n'est pas clair si et comment la RC est appliquée au sein d’équipes interprofessionnelles en santé. Par conséquent, nous avons effectué une revue narrative critique des écrits pour explorer la façon dont la réflexion critique se développe, se manifeste et affecte les pratiques au sein d’équipes interprofessionnelles.

  Pour ce faire, trois bases de données (Medline, CINAHL et Scopus) ont été consultées. La recherche a permis d'identifier 974 articles, parmi lesquels 22 articles ont été retenus sur la base des titres et résumés. Au final, 10 articles ont été retenus pour une analyse.

  Bien que certains aspects de la RC étaient mis de l’avant dans les articles analysés, seuls deux des 10 articles ont explicitement utilisé le terme de réflexion critique dans leur étude. Ceci nous a amenés à conclure que le concept théorique de la RC demeure largement absent de la littérature actuelle sur les pratiques de soins en équipe interprofessionnelle.

  Notre revue suggère que des travaux sont nécessaires pour étudier comment la RC, en tant qu’approche complémentaire aux pratiques collaboratives existantes, se développe, se manifeste et affecte les pratiques de soins au sein d’équipes interprofessionnelles dans le domaine de la santé.

• Communication orale 09 h 30
  Approche proposée pour l'instauration d’un partenariat en milieu rural : développement d’un programme de simulation mobile.
  Martin Charette (Université de Sherbrooke), Patrick Lavoie (Université de Montréal), Isabelle Ledoux (UdeS - Université de Sherbrooke), Josiane Provost (Université de Sherbrooke), Marie-Laurence Tremblay (Université Laval)

  Le développement professionnel continu (DPC) des professionnels de la santé est un facteur essentiel pour améliorer la qualité des soins. Or, les professionnels de la santé œuvrant en région rurale ont un accès limité à des occasions de DPC notamment dû à la distance à parcourir pour assister aux offres de formations (Hendrickx, 2010; Molanari 2013). La simulation en milieu de travail se déroule spécifiquement dans le milieu de soins des participants (Kurup, Matei et Ray, 2017) et est donc plus accessible et mieux adaptée au contexte réel de travail. Or, celle-ci nécessite un partenariat réussi entre les milieux académiques et cliniques universitaires pour être implantée. L’objectif de cette présentation est d’exposer l’état d’avancement d’une recherche partenariale qui a pour but de décrire l'élaboration et la mise en œuvre (facteurs facilitants et contraignants) d'un programme de simulation mobile visant le DPC du personnel en milieu rural. Les cadres théoriques des fondements de la recherche évaluative (Brousselle et al., 2011) seront utilisés pour ce projet. Concrètement, deux groupes de discussion focalisée d'une durée de 60 minutes avec des gestionnaires et des professionnels de la santé de deux milieux ruraux sélectionnés seront réalisés à l'aide d'un guide d'entretien semi-dirigé. Les retombées anticipées sont la création d'un partenariat qui pérennisera des interventions pour l'implantation de projets futurs en simulation en milieu rural pour le DPC.

• Communication orale 09 h 45
  La transformation et l’articulation des données de situations professionnelles pour l’apprentissage du raisonnement clinique
  Marie-Ève Caty (Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-France Deschênes (UdeM - Université de Montréal), Nicolas Fernandez (Université de Montréal), Patrick Lavoie (Université de Montréal), Kathleen Lechasseur (Université Laval)

  Devant l’utilisation fulgurante des dispositifs numériques en éducation, il s’avère indispensable d’approfondir comment les étudiant(e)s transforment et articulent les objets de connaissances afin d’offrir un soutien adapté à l’apprentissage. Une revue de la portée, basée sur les neuf étapes du cadre proposé par Peters et al. (2020) du Joanna Briggs Institute est amorcée par l’équipe de recherche afin de décrire la transformation et l’articulation des données de situations professionnelles pour l’apprentissage/enseignement du raisonnement clinique. Cette revue des écrits s’inscrit dans le cadre théorique de la sémantique cognitive où le discours est une partie intégrante de la cognition humaine. Il est un « produit » de la cognition où le sens attribué aux objets de connaissances est indissociablement lié aux représentations mentales et aux scripts de la personne. Nous explorons les méthodes utilisées en formation pour analyser et évaluer la transformation des données sur les plans sémantique et syntaxique. Les résultats préliminaires de la revue nous permettent de comprendre les facteurs et éléments liés aux modalités éducatives, utilisées dans les programmes de formation en santé, qui affectent l’apprentissage du raisonnement clinique. Ultimement, le but est de favoriser l’articulation des connaissances et le tissage des liens entre celles-ci pour permettre des apprentissages en profondeur.

Session 2

• Communication orale 10 h 40
  Élaboration et validation d’une échelle de mesure de la professionnalisation des étudiants en santé
  Marilou Bélisle (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Le processus de professionnalisation des étudiants est une préoccupation importante pour toute personne qui s’intéresse ou contribue au développement des futurs professionnels en santé. Or, il n’existe pas d’outil permettant de comprendre de façon globale la professionnalisation des étudiants, qui plus est dans le domaine de la santé. En s’appuyant sur un cadre conceptuel de la professionnalisation, définie comme un processus dynamique d’apprentissages relatifs au développement de compétences, à l’appropriation de la culture et à la construction d’une identité professionnelle, cette communication présentera les résultats d’une étude qui avait pour but d’élaborer et de valider une échelle de mesure de la professionnalisation des étudiants en sciences de la santé. La fidélité et la validité de cette échelle ont été vérifiées auprès d’un échantillon composé de 561 étudiants de premier et deuxième cycles provenant de quatre universités québécoises. Les analyses factorielles exploratoires appuient une structure interne à quatre facteurs, avec une très bonne cohérence interne. La valorisation de la profession est le quatrième facteur qui se distingue des trois facteurs (compétences, identité et culture professionnelles) énoncés dans le cadre conceptuel initial. Les analyses factorielles confirmatoires confirment cette structure ainsi que la relation entre ces quatre facteurs de premier ordre et un unique facteur de professionnalisation de second ordre.

• Communication orale 10 h 55
  Facteurs influençant le soutien au développement du raisonnement clinique chez des stagiaires infirmières en contexte clinique par les superviseures: une revue des écrits
  Marie-France Deschênes (Université de Montréal), Sandrine Hegg-Deloye (Centre de recherche du CHU de Québec), Patrick Lavoie (Université de Montréal), Kathleen Lechasseur (Université Laval), Isabelle Ledoux (Université de Sherbrooke), Josyane Pinard (Université Laval)

  Le raisonnement clinique (RC) constitue une compétence cruciale à développer chez les étudiantes infirmières afin qu’elles exercent une pratique optimale et sécuritaire. Les stages en milieu clinique représentent une occasion d’apprentissage par excellence pour soutenir le développement du RC. À cet égard, le rôle des superviseures de stage est essentiel pour accompagner les stagiaires dans leurs apprentissages. Toutefois, les superviseures sont peu outillées sur le plan pédagogique pour exercer ce rôle et leur contexte de travail impose des contraintes importantes. Une recherche rapide dans la littérature scientifique ne nous a pas permis d’identifier des recherches observationnelles menées directement dans les milieux cliniques pour observer les stratégies utilisées par les superviseures pour soutenir le développement du RC ainsi que les facteurs facilitant et contraignant. Il en résulte une connaissance insuffisante du processus de supervision tel qu’il se déploie en situation réelle. Or, la mise en place d’une méthode d’appui au raisonnement clinique doit répondre à des fondements pédagogiques, des contraintes cliniques et contextuelles. Nous présentons les résultats d’une revue des écrits visant à établir les facteurs facilitant et contraignant l’encadrement du RC chez les stagiaires infirmières par des superviseures.

• Communication orale 11 h 10
  Appropriation et déploiement d’une approche pédagogique antiraciste Autochtone chez des formateur.rice.s en sciences de la santé
  Amélie Blanchet Garneau (UdeM - Université de Montréal), Marilou Bélisle (Université de Sherbrooke), L. Chamoun (À préciser), Anne-Renée Delli-Colli (Université de Montréal), Patrick Lavoie (Université de Montréal), C. Nepton (À préciser), J. Petiquay-Dufresne (À préciser), D. Smylie (À préciser), C. Ward (À préciser)

  Le racisme vécu par les Autochtones dans le système de santé canadien est reconnu comme étant une barrière importante à leur accès aux soins de santé et à leur mieux-être. Il devient alors impératif d’inclure dans la formation initiale et continue des professionnels de la santé des notions relatives au racisme systémique spécifique aux Autochtones. La pédagogie antiraciste se montre prometteuse à cet égard puisqu’elle mise sur une transformation des pratiques cliniques et organisationnelles. Nous partagerons les résultats d’une étude qui visait à comprendre comment les formateur.rice.s utilisant une approche pédagogique antiraciste dans le cadre de cours ou de programmes axés sur la santé autochtone en formation initiale et continue des professionnels de la santé s’approprient cette approche et la déploient dans leur pratique. Suivant une méthodologie narrative biographique, des entrevues individuelles réalisées avec 18 participantes ont permis de dégager les moments marquants, les différentes composantes, les leviers et les obstacles du parcours d’appropriation et de déploiement d’une approche pédagogique antiraciste. Les résultats font ressortir que les parcours d’apprentissage des participantes diffèrent selon leur race, mais sont catalysés et entravés par des éléments similaires à des niveaux personnel et structurel.

• Communication orale 11 h 25
  Trajectoires de la pratique basée sur les données probantes en début de pratique chez des ergothérapeutes et des physiothérapeutes : étude nationale longitudinale à méthodes mixtes
  Sara Ahmed (McGill University), André E. Bussière (Université du Québec à Trois-Rivières), Richard Debigaré (Université Laval), Muhammad Zafar Iqbal (McGill University), Lori Jean Letts (McMaster University), Joy C. MacDermid (University of Western Ontario), Nancy E. Mayo (McGill University), Tatiana Ogourtsova (McGill University), Helene J. Polatajko (McGill University), Susan Rappolt (University of Toronto), Annie Rochette (UdeM - Université de Montréal), Annie Rochette (Université de Montréal), Nancy M Salbach (University of Toronto), Aliki Thomas (McGill University), Marie-France Valois (McGill University)

  Cette étude visait à mesurer et à comprendre comment la pratique basée sur des données probantes (PBDP) évolue au cours des trois premières années après l'obtention du diplôme chez les ergothérapeutes et les physiothérapeutes canadiens et comment les facteurs individuels et organisationnels influencent l'utilisation continue de cette pratique.

  Étude longitudinale séquentielle explicative à méthodes mixtes utilisant un questionnaire annuellement mesurant six construits de la PBDP (connaissances, attitudes, confiance, ressources, utilisation de la PBDP et activités de la PBDP), suivi de groupes de discussion avec un sous-groupe de participants. Analyse de type group-based trajectory pour identifier les trajectoires de la PBDP au fil du temps, ainsi qu'une analyse de contenu des données qualitatives guidée par le Theoretical Domain Framework (TDF).
  
  Échantillon de n=257 au baseline et de n=74 à trois ans de pratique (taux de rétention=29%). L’utilisation de la PDBP est décrite selon quatre trajectoires. Un déclin de la PBDP au fil du temps est observé pour > 64% des participants (2/4 trajectoires). Les expériences personnelles et celles des pairs, les besoins et les attentes des clients, et la disponibilité des ressources ont été perçus comme influençant le plus la PBDP par les participants aux groupes de discussion (n=15).

  Bien que le déclin puisse être inquiétant, il n'est pas clair si ce déclin est cliniquement significatif et si l'expertise professionnelle peut le compenser.

Dîner

Le dîner sera offert sur place par l'Équipe FUTUR

Session 3

• Communication orale 13 h 00
  Percer les mystères de l'intuition : Techniques innovantes pour explorer le raisonnement clinique non analytique
  Annie Rochette (Université de Montréal), Perrine Vermeulen (UdeM - Université de Montréal)

  Problématique et objectif : Souvent décrit comme une « boîte noire » par de nombreux auteurs, le Raisonnement Clinique (RC) pose un enjeu méthodologique majeur pour recueillir les données à investiguer, notamment lorsqu’il s’agit d’étudier le raisonnement non analytique (intuitif). Ainsi, comment investiguer en recherche un processus intuitif chez les cliniciens ? En considérant le contexte comme élément incontournable dans la compréhension du RC, l’objectif est de présenter les principales approches d’investigation et de discuter de leur complémentarité pour étudier l’aspect multidimensionnel du RC non analytique.

  Méthode : Une revue rapide des outils d’investigation du raisonnement clinique sera présentée en considérant le contexte du clinicien. Les fondements épistémologiques seront discutés afin d’amener la réflexion sur la meilleure méthode d’investigation de l’intuition.

  Résultats : L’approche phénoménologique et psycho-phénoménologique apporte une plus-value dans l’étude du RC pour documenter l’expérience vécue des cliniciens. L’approche expérientielle de cette co-analyse sera discutée au regard de sa possible contribution au développement des compétences du RC pour la formation des étudiants en santé.

  Conclusion : Une co-analyse des entretiens à visée d’explicitation et des conversations entre le clinicien et son client semble être une complémentarité intéressante pour investiguer le RC non analytique

• Communication orale 13 h 10
  Développement professionnel de l’ostéopathe
  Nicolas Fernandez (Université de Montréal), Virginie Saumade (UdeM - Université de Montréal)

  Introduction

  L'enseignement de l'ostéopathie comprend un enseignement théorique et pratique qui est donné dans les salles de classe. Le développement de l'identité professionnelle se produit lors de l'enseignement clinique où l'étudiant doit apprendre à mobiliser des savoirs, savoir-faire, savoirs-être pour développer en savoir-agir complexe. L'enseignant-clinicien doit donc concevoir son rôle selon plusieurs aspects : guider l'étudiant dans ses gestes, nourrir son désir de comprendre et protéger son espace d'apprentissage pour qu'il puisse se développer dans le respect de ses capacités.

  Buts ou Question de recherche

  Nous souhaitons comprendre le processus d’enseignement clinique qui favorise le développement de compétences professionnels des ostéopathes, en particulier le dialogue tissulaire qui est au cœur de la pratique.

  Méthodologie

  La recherche entamée dans le cadre du doctorat à l’université de Montréal s’intéresse au toucher ostéopathique, à l’attitude favorisant son émergence et aux interactions qui le facilitent en clinique. Nous allons réaliser des entrevues individuelles et de groupe avec des enseignants-cliniciens en ostéopathie ainsi que des groupes de discussion avec des étudiants à différents stades de leur formation.

  Résultats escomptés

  Le projet nous aidera à comprendre le type de connaissances requises et le type d’accompagnement par les pairs et/ou l’enseignant-clinicien le plus favorable au développement du toucher ostéopathique.

• Communication orale 13 h 20
  Soins promouvant l’équité : perspectives d’infirmier·ères travaillant dans les communautés Inuit du Nunavik.
  Amélie Blanchet Garneau (UdeM - Université de Montréal), Anne-Renée Delli Colli (UdeM - Université de Montréal)

  Les iniquités de santé vécues par les communautés autochtones sont des conséquences visibles des déterminants structurels de la santé, tels que le racisme systémique et le colonialisme. Les infirmières en première ligne sont les piliers du système de soins nordiques. Cependant, une méconnaissance de leur rôle dans la prestation de soins équitable et des discours coloniaux, pourraient contribuer à perpétuer les iniquités de santé.

  Cette étude avait pour but d’explorer la perspective d’infirmièr.es en première ligne, sur la prestation de soins et services promouvant l’équité, exerçant auprès des communautés Inuit du Nunavik.

  Une perspective critique postcoloniale, un devis descriptif interprétatif et le cadre théorique développé par Browne et al. (2018) s’intitulant Key Dimensions of Equity-Oriented Health Care and Strategies to Guide Implementation, ont été mobilisés.

  Au total 10 infirmier·ères de première ligne exerçant au Nunavik ont participé à des entrevues individuelles semi-structurées. Une analyse thématique des données a permis d’identifier une conception fluide des soins et services promouvant l'équité, passant d’une perspective égalitaire à critique. Cette conception influence de manière significative la perception du contexte nordique colonial, du système de santé et de l’approche de soins infirmiers. L'un des principaux défis concerne l'indifférence des systèmes de santé aux priorités des communautés Inuit. Des actions locales sont priorisées pour surmonter ce défi

Session 4

• Communication orale 14 h 00
  L'influence de l'environnement de simulation sur le travail d'équipe et la charge cognitive de professionnels de la santé débutant en traumatologie à l’urgence : une étude pilote
  Caroline Arbour (UdeM - Université de Montréal), Véronique Castonguay (Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal), Alexandra Lapierre (UdeM - Université de Montréal), Patrick Lavoie (Université de Montréal), Ann-Marie Lonergan (Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal)

  Introduction : Cette étude pilote visait à tester la faisabilité d’un essai contrôlé randomisé pour examiner comment l’environnement de simulation (in situ versus en laboratoire) influence le développement des habiletés de travail d’équipe et la charge cognitive perçus des professionnels de la santé débutant en traumatologie à la salle d’urgence.

  Méthode : Vingt-quatre professionnels débutant en traumatologie (infirmier(ère)s, résident(e)s en médecine, inhalothérapeutes) ont été affectés à une équipe interprofessionnelle. Ils ont ensuite participé à deux simulations de 15 minutes séparées par un débriefing de 45 minutes axé sur le travail d’équipe, soit in situ (groupe A : 2 équipes) ou en laboratoire (groupe B : 2 équipes). Après chaque simulation, ils ont rempli des questionnaires validés sur le travail d’équipe et la charge cognitive. Des mesures de faisabilité (ex. : taux de recrutement, randomisation, mise en oeuvre des simulations) ont été compilées. Des analyses de la variance ont été utilisées pour calculer les tailles d’effet préliminaires.

  Résultats : Plusieurs difficultés ont été rencontrées sur le plan de la faisabilité, telles qu’un faible taux de recrutement et l’impossibilité de réaliser la randomisation. Les petites tailles d’effet obtenues suggèrent que l’environnement de simulation (in situ ou en laboratoire) n’influence pas le travail d’équipe et la charge cognitive perçus des professionnels débutant en traumatologie.

• Communication orale 14 h 10
  Raisonnement pédagogique des personnes enseignantes en contexte de simulation clinique immersive : protocole d’une recherche qualitative
  Manon Daigle (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Stéphan Lavoie (Université de Sherbrooke), Isabelle Ledoux (Université de Sherbrooke)

  Contexte. Le recours à la simulation clinique immersive avec des mannequins simulateurs est pratique courante en formation infirmière. Dans ce contexte, les enseignant.es doivent exercer leur raisonnement pédagogique et prendre de multiples décisions. Peu d’études s’intéressent aux processus guidant la prise de décision des enseignant.es dans ce contexte. Pourtant, ces décisions ont des répercussions notamment sur la fidélité de l’activité, sur la progression des participant.es à travers le scénario, sur leur sécurité affective et ultimement sur leurs compétences à prodiguer des soins de qualité. Objectif de la présentation. Présenter le protocole d’une recherche ayant pour but de décrire le raisonnement pédagogique guidant la prise de décision des enseignant.es lors de la mise en oeuvre d’une activité de simulation clinique immersive avec des mannequins simulateurs. Il s’agit d’une étude de cas multiples dont la collecte de données s’effectuera en trois phases : 1) Entretien semi-structuré; 2) Observation de séances de simulation avec captation vidéo; 3) Entretien de rappel stimulé. Les données seront analysées à l’aide d’une approche d’analyse inductive. Conclusion : Ce projet permettra de mieux comprendre les pratiques enseignantes améliorant ainsi la qualité des interventions pédagogiques posées. Les résultats auront un impact positif sur les activités de simulation, sur la qualité de la formation infirmière et ultimement sur les soins dispensés à la population.

• Communication orale 14 h 20
  Apport du modèle SAMR pour guider la réflexion sur l’intégration des technologies éducatives aux programmes de formation dans le contexte professionnalisant.
  Élizabeth Côté (Université du Québec à Trois-Rivières), Valérie Defaweux (Unviersité de Liège), Kathleen Lechasseur (Université Laval), Josyane Pinard (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

  Dans les programmes professionnalisants, les technologies éducatives se sont progressivement diversifiées au courant des dernières décennies. À titre d’exemple, les simulateurs de patients reproduisent plusieurs paramètres plus fidèlement qu’auparavant, les manuels scolaires incluent souvent des interfaces web qui permettent à l’étudiant de réaliser des activités d’apprentissages, la microscopie optique tend à être remplacé par la microscopie virtuelle. De nouvelles technologies comme la réalité augmentée, l’apparition de jeux sérieux et plus encore apparaissent également dans les stratégies éducatives émergeantes. Dans ce contexte, bien que les chercheurs s’intéressent à l’impact de ces technologies pour les futurs professionnels et qu’on en dégage de multiples bénéfices, leur mise en œuvre pose certains défis (Cabaleiro-Cervino & Vera, 2020). À titre d’exemple, la pluralité des options devient en soi un facteur qui peut causer l’utilisation non optimale de ces outils. En ce sens, le modèle SAMR (Substitution, Augmentation, Modification, Redéfinition) de Ruben Puentedura (2006) permet se concentrer sur l’apprenant, de définir les objectifs d’apprentissages et d’ensuite réaliser l’intégration efficace des technologies dans l’enseignement. L’objectif de la communication est de présenter brièvement le modèle SAMR ainsi que de mettre en évidence son apport dans la mise en œuvre d’une intégration de différentes technologies dans les formations visant la professionnalisation.

Communication spéciale

Cette présentation de clôture a un format différent des autres présentations par sa forme dynamique qui vise à échanger avec l'auditoire.

• Communication orale 15 h 00
  La prise de décision en réadaptation peut-elle être soutenue par ChatGPT ?
  Annie Rochette (Université de Montréal), Perrine Vermeulen (UdeM - Université de Montréal)

  Problématique et objectif : L’utilisation des données de l’intelligence artificielle (IA) en médecine a le potentiel d’améliorer la prise de décision clinique, notamment pour l’établissement des diagnostics ou pour réduire les erreurs médicales. Peu abordables et coûteux, ces outils d’IA ont été peu accessibles au grand public jusqu’à l’arrivée récente de ChatGPT. ChatGPT utilise un modèle de transduction de langage prédictif entraîné par une IA ayant la capacité de générer du texte à la demande. Considérant les limites d’un raisonnement transductif (i.e. raisonnement qui consiste à établir des liens entre deux événements sans logique réelle), comment l’utilisation de ChatGPT peut aider le clinicien dans sa de prise de décision ? L’objectif est de relever les apports et les limites de son utilisation lors de prises de décision cliniques et de le contraster au raisonnement conditionnel utilisé en réadaptation. Méthode : À partir d’une situation clinique authentique en réadaptation, une discussion sera effectuée avec ChatGPT afin de connaître son point de vue sur l’intervention à réaliser. Les réponses de ChatGPT seront contrastées avec la prise de décision faite par le clinicien dans le contexte réel. Discussion/conclusion : Après avoir comparé le raisonnement transductif de ChatGPT avec le raisonnement conditionnel, les assertions proposées seront discutées quant aux apports et aux limites de son utilisation dans le cadre du développement des compétences.

Retour sur la journée et cocktail 4@6