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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 100 - Sciences de la santé

Description :

Les débats publics autour de la santé des populations et de l’organisation des services tendent à mettre de l’avant le point de vue des milieux urbains, au détriment des zones rurales ou éloignées des grands centres. Peu importe le milieu, les voix de certaines personnes et de certains groupes restent sous-représentées. L’iniquité dans la représentation s’observe dans les médias, dans les décisions politiques aux différents paliers de gouvernement, mais aussi en recherche.

Le choix de documenter et d’amplifier certaines voix plutôt que d’autres n’est pas neutre et a des conséquences concrètes sur la santé des personnes et des collectivités vivant en région. Le concept d’injustice épistémique peut nous aider à appréhender ces défis de reconnaissance et de représentation (Fricker, 2017; Godrie et Dos Santos, 2017). De telles situations d’injustice peuvent être repérées à la fois dans les interactions à petite échelle, par exemple entre un professionnel de la santé et une personne qui tente d’obtenir des soins en région semi-urbaine, rurale ou éloignée, mais aussi plus largement, lorsque le vécu des groupes est invisibilisé ou invalidé à cause des préjugés dont ces groupes sont victimes.

Différentes approches de recherche tentent d’entendre et de (rap)porter la voix des personnes et des groupes sous-représentés, notamment celles et ceux vivant en région semi-urbaine, rurale ou éloignée. Les projets menés dans des perspectives participative, partenariale ou narrative, par exemple, tendent à mettre en lumière les préoccupations et les discours des personnes peu entendues, voire exclues ou marginalisées, tant par leur positionnement social qu’en ce qui concerne la géographie, notamment le long du clivage urbain/rural.

Il est ainsi pertinent d’examiner les orientations de recherche et les choix éthiques et méthodologiques qui sont faits par les acteurs et actrices de la recherche en ce qui a trait à la voix des personnes directement concernées par les enjeux à l’étude.

Le colloque « Entendre la voix des personnes sur la santé en région » vise à mieux comprendre les enjeux de la recherche qui portent sur la santé en région au prisme du vécu des personnes et des collectivités directement concernées. Les contributions peuvent aborder, par exemple :

  • les défis éthiques et les choix méthodologiques propres à la recherche sur la santé en région, laquelle est souvent menée dans des petits milieux où les personnes se connaissent;
  • les enjeux éthiques et les fondements épistémologiques des recherches visant à rapporter « la voix » des participant·e·s vivant en région;
  • les liens entre le milieu de la recherche et « les milieux » locaux dans la recherche intersectorielle et la recherche action/intervention;
  • les moyens de diffusion des résultats de recherche qui contribuent à faire entendre la voix des participant·e·s, notamment la publication d’articles scientifiques ou professionnels;
  • les constats ou les pistes de solution pour répondre à ces défis ou enjeux rencontrés.
Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Entendre ou faire entendre la voix des personnes en milieu rural : forces et défis

Salle : 06.265 — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
  • Communication orale
    Entre principes, souhaits et risques : reconnaissance des apports des participant·es à la recherche en milieu rural et protection de la confidentialité
    Typhaine Leclerc (UQAM - Université du Québec à Montréal), Lily Lessard (Université du Québec à Rimouski), Johanne Saint-Charles (Université du Québec à Montréal)

    Contexte Les méthodes qui s’appuient sur la création de contenu en format audio, photo et vidéo par les participant·es sont de plus en plus utilisées dans les recherches en santé. Ces méthodes complexifient la tâche de préserver la confidentialité des personnes qui participent et qui sont représentées dans le matériel créé, et ce, particulièrement dans le cas de recherches menées dans des communautés rurales où les gens se connaissent. Enjeux Ces méthodes s’inscrivent fréquemment dans une approche de recherche participative, qui vise à coconstruire le savoir et à minimiser les rapports de pouvoir entre chercheur·ses et participant·es. L’anonymisation des résultats peut ainsi être en dissonance avec la volonté de reconnaitre les voix des participant.es et leur apport à la production du savoir. Objectifs À partir du cas de mon projet doctoral qui porte sur les impacts des inondations de la rivière Chaudière sur le bien-être des femmes, je propose d’explorer les tensions entre le droit à la confidentialité et à la protection des participantes et les risques d’invisibilisation de leurs contributions à la recherche. Conclusion Afin de concilier la reconnaissance des apports des participantes et l’importance d’assurer leur bien-être dans le cadre de la recherche et au-delà, je m’inspire des pratiques développées par des chercheur·ses et intervenant·es pour proposer une démarche de consentement à la recherche qui est à la fois itérative et coconstruite avec les participantes.

  • Communication orale
    La voix d’infirmières et d’infirmiers en situation d’intimidation et vivant en région : la valeur du « travail pilote » dans le cadre d’une étude qualitative
    Hélène Durocher (UdeM - Université de Montréal)

    Mise en contexte. Le « travail pilote » réalisé au début d’une étude qualitative constitue un exercice de fond qui permet au chercheur de réfléchir et d’éclairer ses décisions pour mieux orienter son étude (Arunasalam, 2017 ; Whithing et al., 2021). Une étude doctorale propose une coconstruction théorique des situations d’intimidation selon le point de vue d’infirmières et d’infirmiers québécois les ayant vécues dans leur milieu de pratique ou de formation et affirme la valeur inestimable du « travail pilote » sur le plan méthodologique. Objectif. Cette présentation expose le « travail pilote » entrepris et discute des avantages, des principaux enjeux et des résultats associés. Méthode. Une approche qualitative exploratoire/interprétative basée sur la proximité et le dialogue entre le chercheur et les participant(e)s a été privilégiée. Parmi les 52 récits infirmiers issus de dix régions du Québec, 24 abordent des situations d’intimidation vécues en région. Enjeux de la recherche ciblés. La sensibilité du sujet à l’étude et la forte proximité entre certains membres du personnel en zones rurales soulèvent des préoccupations d’ordre éthique en matière de recrutement et de diffusion des résultats. Constats/conclusion. Le « travail pilote » a permis de revoir la planification de l’étude, d’enrichir les données en donnant la voix au personnel infirmier en région dans une visée d’affiner la coconstruction théorique. Il contribue à une pratique de recherche éthiquement responsable.

  • Communication orale
    Améliorer l'accès aux services et soins de santé pour les communautés francophones en situation minoritaire : la voix des professionnels de la santé dans les régions rurales
    Stéphanie Collin (Université de Moncton), Manon Cormier (Université de Moncton), Anik Dubé (Université de Moncton), Claire Johnson (École des Hautes Études Publiques), Marie-Êve Laforest (Université de Moncton), Martin Lauzier (Institut du Savoir Montfort)

    Mise en contexte : Le Groupe de recherche et d’innovation sur l’organisation des services de santé (GRIOSS) de l’Université de Moncton se penche sur les enjeux propres aux communautés francophones en situation minoritaire (CFSM), dont la rétention des médecins et infirmières immatriculées en régions rurales. Les membres du GRIOSS ont privilégié le dialogue auprès des CFSM en régions rurales et des acteurs qui souhaitent améliorer les services et soins de santé, tels les gestionnaires, les médecins et infirmières et les décideurs publics. Objectifs : L’objectif de cette présentation est d’identifier les forces et les défis rencontrés dans les espaces de dialogue avec les CFSM et les acteurs qui souhaitent améliorer les services et soins de santé en régions rurales. Enjeux de la recherche ciblés : Le dialogue pour entendre la voix des citoyens francophones et des autres acteurs souhaitant améliorer l’accès aux services et soins de santé en régions rurales Conclusion :  Le dialogue entrepris par le GRIOSS il y a environ 20 ans auprès de ces communautés porte toujours ses fruits. Une participation véritable des CFSM dans la recherche semble favoriser leur prise de conscience et leur émancipation. Il permet notamment d’engager des professionnels de la santé œuvrant au sein des CFSM. Malgré tout, certains acteurs issus des CFSM en régions rurales ont l'impression que leur voix n'est pas entendue ou qu’ils hésitent à participer à nos recherches par crainte de représailles.

  • Communication orale
    Réflexions éthiques sur la recherche en santé auprès de la communauté LGBTQ+ en Afrique centrale
    Malika Degrâce-Roy (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Malika Degrâce-Roy (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Jérôme Pelletier (Université du Québec à Rimouski)

    Contexte: Les préoccupations éthiques des chercheur·e·s portent sur des enjeux tels le consentement, la confidentialité et la minimisation des risques. Toutefois, celles-ci sont souvent abordées dans une perspective temporelle limitée et circonscrite à l’intérieur de la relation entre chercheur·e·s et participant·e·s, générant, chez certains groupes vulnérables, des angles morts. Objectifs: Cette présentation aura pour objectifs de partager différents questionnements et réflexions éthiques pour entreprendre un projet de recherche auprès de la communauté LGBTQ+ et de proposer des pistes d’actions afin de réduire les angles morts éthiques dans les projets auprès de celle-ci. Enjeux de recherche: Plus souvent isolée ou même cachée, la prise de contact avec cette communauté à elle seule est un défi et les enjeux de confidentialité sont particulièrement importants. En effet, dans certains cas, le recrutement ou la participation à la recherche peut devenir une menace à l’intégrité des participant·e·s. Faire entendre la voix de ces gens, plus particulièrement en milieu rural, apparaît comme une nécessité, mais devient un véritable dilemme considérant les risques encourus. Constats: Plusieurs pistes de réflexion nous semblent prometteuses afin d’entrer en contact avec cette communauté, de les protéger, tout en évitant de les marginaliser davantage. Les partenaires locaux, l’identification de milieux sécuritaires ou même l’anonymisation du lieu de collecte en sont quelques exemples.


Dîner

Pause-repas

Salle : 06.265 — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles

Communications orales

Les arts pour faire entendre la voix des personnes et des communautés

Salle : 06.265 — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
  • Communication orale
    Un spectacle de cirque pour entendre la voix des personnes sur les services d’urgence rurale en région : forces et défis
    Patrice Aubertin (Centre de Recherche, d'Innovation et de Transfert en Arts du Cirque), Richard Fleet (Université Laval), Patrick Léonard (CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal), Julie Theberge (Université Laval)

    Cette présentation est un complément à la diffusion de la version cinématographique du spectacle de cirque UR360, portant sur les résultats de recherche sur les soins et les services d’urgence en milieu rural de l’équipe du Dr Richard Fleet. Elle vise à se 1) familiariser davantage sur les travaux du Living Lab Charlevoix qui prototype, depuis 2020, des solutions avec le milieu, notamment par les ABKT (Arts-Based Knowledge Translation ou Transfère des connaissances à travers l’art; 2) discuter des forces et défis rencontrés par les ABKT dans le contexte du processus de création et de l’impact du spectacle sur le niveau de sensibilisation et de mobilisation des parties prenantes et 3) questionner certains fondements épistémologiques, choix méthodologiques et stratégies de diffusion de recherche scientifique sur des enjeux sociaux complexes tels que les soins et service de santé en région.

  • Communication orale
    La part d'art dans un projet de recherche en santé autochtone intégrant les arts : considérations méthodologiques et enjeux
    Dave Bergeron , Anne Marie Michaud (UQAR), Fernando Murillo Salazar (Carrera profesional de odontología, Universidad Nacional San Antonio)

    Le recours à l’art constitue un apport important et complémentaire à ce qui se fait déjà dans les milieux de soins et communautaires. Les intervenantes font de plus en plus face à des problématiques complexes qui les confrontent à leurs limites et qui nécessitent d’autres types de collaborations, de façons de voir et de faire. La participation à des activités artistiques collectives peut s’avérer pertinente et contribuer à ce que les personnes en perte de pouvoir, exclues ou marginalisées, développent une plus grande capacité d’agir en intégrant ou en réintégrant l’espace social.

    L’intégration d’expériences de création collective nous apparaît comme une voie prometteuse pour travailler en partenariat avec les communautés autochtones et faciliter l’intégration des savoirs traditionnels ancestraux liés à la santé.

    Pour ce faire, nous avons mis en œuvre un modèle intégré de transfert et d'échange de connaissances basé sur les arts et la communauté (TECAC) dans deux communautés autochtones rurales Quechua de la région de Cusco au Pérou. Ce modèle utilise les arts pour guider les échanges et permettre l’identification des savoirs traditionnels ancestraux pouvant être mobilisés dans une intervention de santé.

    Bien que l’utilisation des arts en prévention et promotion en santé favorise la participation des communautés et la diversité des perspectives, il convient de se questionner sur les modes d’intégration des approches artistiques dans les méthodes de recherche en santé autochtone.


Panel / Atelier

Urgence rurale 360

Représentation filmée du spectacle de cirque intitulé Urgence rurale 360 qui présente les résultats de recherche de l'équipe du Dr Richard Fleet sur la situation des urgences rurales au Québec. Cet outil de transfert des connaissances alliant les arts vivants et la science est au coeur de la thèse de Julie Théberge intitulée "Le cul entre deux chaises: une méthodologie hybride pour le décloisonnement des savoirs". D’une durée de 55 minutes, le spectacle sera suivi d’une discussion sur cet outil de transfert des connaissance permettant de faire entendre la voix des personnes sur les services d'urgence en milieu rural.

Salle : 06.265 — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles